L’Épiphanie du Seigneur – A – 8 janvier 2023

« Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

(Mt 2,11)

> Les savants – qui étaient certes mages mais pas forcément rois, redisons-le… – viennent de partout se prosterner devant l’enfant de la crèche. L’universalité du salut offert en Christ est d’abord et avant tout le message de l’Épiphanie : il n’y a plus un peuple élu, tous sont associés au même héritage.On sait la symbolique des trois cadeaux : l’or pour le roi des rois, l’encens pour le Dieu, la myrrhe qui annonce déjà la mort de Jésus, mais aussi l’or pour la charité avec laquelle exercer toute royauté, l’encens – parfum qui monte comme la prière dit un psaume – pour la foi en Dieu, la myrrhe pour l’espérance en la vie éternelle.

> Mais derrière cette fête, la galette, la fève, la couronne, les cadeaux (qui devrait être échangé ce jour-là plutôt que le 25 décembre), laissons-nous toucher par ces mages qui ont tout quitté pour aller se prosterner devant l’enfant-Jésus. Qu’allons-nous quitter, cette semaine, pour lui donner la première place ?

Sainte Marie – 1er janvier 2023

« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Luc 2,19

> Le cœur d’une Maman est comme le sac de Mary Poppins : insondable, empli de trésors, beaucoup plus grand que tout ce que l’entendement humain pourrait simplement imaginer.

> Marie est une Maman. Mais comme elle est la mère de Jésus est que Jésus est Dieu… on a fait d’elle la mère de Dieu. Vertigineux honneur dont elle doit se trouver, aujourd’hui encore, bien intimidée. Mais on peut voir les choses par l’autre bout de la lorgnette : Marie est mère de Jésus. Et comme Jésus est notre frère, elle est notre mère aussi, du coup.

> En votre nom à Chacune et Chacun, j’ai envie de demander à notre maman commune de prendre 2022 dans son cœur, de méditer tout ce que nous y avons vécu, de retenir tous ces événements dans son cœur, alors que s’ouvrent devant nous les portes de 2023.

> Bonne année à vous qui lisez et partagez l’Evangile à l’Ecran !

Nativité du Seigneur – A – 25 décembre 2022

VOICI NOËL ! Ne craignez pas !

Luc 2, 10 / Luc 1, 13 / Luc 1, 30

> Dans tous les récits autour de la nativité, l’ange apparût à Marie, à Joseph, aux bergers et le leitmotiv est « Ne craignez pas ! ». Certes on pourrait facilement croire que la surprise crée par l’apparition soudaine d’un ange soit effrayant. Pourtant le message est plus fort et ne concerne pas que le temps présent. Il est espoir et espérance pour un temps troublé, pour l’inconnue de ce qui vient ! Dieu vient parmi les hommes pour que n’ayons plus peur ! La lumière surgit dans la nuit !
> En ce jour de Noël, toute l’équipe de L’Evangile à l’écran désire vous transmettre voeux et bénédictions. Noël est une fête de lumière et de paix, alors même si la situation peut sembler difficile ou incertaine, n’oubliez pas que l’espoir et l’amour de Dieu sont toujours présents, nous pouvons trouver le réconfort dans Sa présence. AMEN

4e dimanche de l’Avent – A – 18 décembre 2022

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie chez toi ! »

Mattieu 1.20
Peinture de Gherardo Delle Notti – San Giuseppe

(4 ème dimanche de l’Avent – Matthieu 1.18-25)
> Le début de l’Evangile de Matthieu a posé « l’idéal », la généalogie selon laquelle le sauveur doit être descendant du père des croyants, Abraham, en ligne directe, en passant par David, le fondateur de la « nation », donc « Fils de David »… Et c’est Joseph qui est le garant de cette lignée.

Mais voilà, il y a problème : l’enfant n’est pas de Joseph, la réalité ne correspond pas à l’idéal. Il va falloir faire de la place à un autre, représenté par l’ange, tout comme il faut faire de la place à ce petit enfant qui va naître… On n’imagine même pas toutes les peurs qui ont dû habiter Joseph : le regard des autres, l’opprobre, les moqueries…

Dans cette peinture, on voit que dans ce pari de prendre Marie sous son toit et d’élever l’enfant d’un autre…il y avait tout à y gagner !

> Ce Noël encore, osons poser sur nos familles un regard de douceur pour accueillir chacun, tel qu’il est… Comme Joseph, tentons de passer de la convenance sociale à la collaboration ouverte avec Dieu, même lorsqu’il nous surprend !

3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

2e dimanche de l’Avent – A – 4 décembre 2022

« Produisez donc un fruit digne de la conversion. »

Mt 3,8

> Lorsque Jean le Baptiste prononce cette phrase à l’intention des Pharisiens et des Sadducéens, il vient de les traiter d’engeance de vipère ! On pourrait donc être tentés – de prime abord – de ne pas prendre cette injonction à la conversion pour nous.

> Cependant, c’est effectivement en actes qu’il nous vivre notre foi. Les fruits « dignes de conversion » sont des actes qui montrent aux autres que nous suivons Jésus. C’est loin d’être une affaire privée, il s’agit d’un mode de vie.

> Demandons donc au Seigneur de nous aider à produire de bons fruits, dignes de conversion, non pas pour convertir les autres mais pour poursuivre notre propre conversion, jour après jour, en actes plutôt qu’en belles paroles.

1er dimanche de l’Avent – A – 27 novembre 2022

« […] jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. » 

Matthieu 24,38

Quelle est ton arche ? 

> L’homme serait-il une autruche ? Nierait-il l’évidence ? En matière climatique, il semble que ce soit le cas. Et en matière de foi ? Bien des êtres humains choisissent de négliger les appels de Dieu. Comme au temps de Noé, ils côtoient des fidèles sans que leur cœur soit touché par la grâce. Leur conscience les interpelle ; pourtant, ils se dissimulent la triste réalité de leur état en feignant l’incompréhension. Ils se bricolent leur proche arche ; alors que l’Eternel leur en propose une tout à fait sûre en la personne de Jésus-Christ.

> Trop facile disent certains. L’Eternel sait bien que nous sommes sans force alors il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer (Apocalypse 3, 8). Noé entra librement dans l’arche.

> Et toi, ne veux-tu pas entrer ? Il te gardera à l’heure de l’épreuve. Maranatha !

Christ Roi – C – 20 novembre 2022

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »

Luc 23,42

> En disant ces quelques mots, le second malfaiteur se révèle doublement. D’une part, malgré son statut peu enviable, il se positionne en tant que croyant, le premier qui confesse que ce Jésus sur la croix va devenir le Christ. D’autre part, il ne demande pas de le sauver, mais de ne pas l’oublier. Avec humilité, il dit ainsi la prière du pauvre, qui dans ses souffrances, demande au Seigneur de ne pas l’oublier dans son Royaume.

> Nous aussi, chaque fois que nous nous sentons seuls, dans la souffrance ou l’injustice, face au non-sens des croix du monde, nous pouvons dire : « souviens-toi de nous », rappelant le Christ crucifié à nos côtés. En méditant ainsi ce verset, par exemple avec son chant de Taizé (https://www.youtube.com/watch?v=D3AhrNBpWDY), nous pouvons nous aussi placer devant les croix du monde, ou nos croix personnelles, l’espérance en Christ.

33e dimanche du Temps ordinaire – C – 13 novembre 2022

« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’. Ne marchez pas derrière eux ! »

(Luc 21, 8)

> C’est saint et bon que Jésus lui-même nous avertisse des dérives possibles quand on en vient à parler de spiritualité et de foi.
Jésus parle de la destruction du temple qui arrivera 37 ans après sa mort et resurrection. Il parle d’un temps troublé, où les références religieuses tombent. Cela semble tellement contemporain dans une société qui se déchristianise, ou les églises dites historiques peinent à rassembler et ou des pans entiers semblent s’effondrer. Dans ces temps d’incertitude, où l’on ne sait peut-être plus où regarder, des figures peuvent émerger et s’ériger « sauveur » en proposent LA seule solution : la leur…
> Sachons nous tourner vers le seul et unique Christ, et prions l’Esprit de nous aider à discerner par qui et comment il est représenté. Tournons nos yeux vers les millions de chrétiens dans le monde qui vivent et promeuvent l’Evangile chacun et chacune à leur façon – discrète ou non – qui par le service, la solidarité, la prière, l’accueil, l’annonce donnent espérance et permettent au Dieu vivant de trouver un chemin vers les cœurs de tous et toutes.

32e dimanche du Temps ordinaire – C – 6 novembre 2022

« Que les morts se réveillent, c’est ce que Moïse a signalé à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob »

Luc 20,37

> Jésus ne se laisse pas entraîner au ras des pâquerettes par les Saducéens qui essaient de couper les cheveux en quatre par rapport à des détails mortifères autour du concept de résurrection ! Non, il les emmène plus loin en leur faisant voir la Vie promise qui s’ancre dans les patriarches et leur présence si évidente dans le buisson ardent de Moïse.

> J’ai repensé à cette émission de Temps Présent de la semaine passée, où on entendait des témoignages de Vécu subjectif de contact avec un défunt ; au buisson ardent, Moïse prend conscience de la Vie de ceux qui sont morts et que ce Dieu qui dit « Je suis » est bel et bien le Dieu des vivants ! C’est une véritable expérience spirituelle.

> En cette semaine où nous avons fait mémoire de nos défunts, chacun à notre manière, pensons à eux avec la louange aux lèvres :

« Merci pour les vivants
qui ont traversé notre vie
en déposant la tendresse
dans le déroulement de nos jours.
Sans eux, notre existence serait restée
une longue marche solitaire et vide.
Merci pour leur amour,
leur présence et leur regard,
ils nous ont fait naître
à la vie de chaque jour.
Merci pour l’espérance
que tu enracines en nous
grâce à Jésus, le Vivant, ton Fils,
passeur de toutes les nuitset de toutes les morts. »
(prière d’Inge Ganzevoort)