«Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades.»
(Luc 24, 13)
> Encore une histoire bien connue ! Bien souvent je la lis sans la lire. La seule évocation de ces deux pèlerins suffit à ce que j’en déroule l’histoire tout entière : deux perdus quittent le lieu de leur déception. Chemin faisant, un inconnu les rejoint. A trois, ils refont l’histoire récente. Quand la nuit descend, les deux ont sympathisé avec l’inconnu et l’invitent à souper. Et la lumière fut… Retour au point de départ.
Et si aujourd’hui, je m’attardais un peu sur le contexte de ce fait divers. Il ne s’agit pas simplement de deux hommes, mais de deux qui ont suivi Jésus et son enseignement pendant sa vie terrestre. Puisque rien ne s’est passé comme ils l’avaient imaginé, ils quittent Jérusalem et marchent alors que la nuit va tomber.
Jérusalem ne peut-elle être vue comme une figure de l’église ? Quand tout va mal dans la vie d’église, n’ai-je pas le réflexe d’aller voir ailleurs ? Pour peu que je rencontre un disciple septique et nous voilà partis.
Alors que le plus grand évènement vient de se produire, faisant fi de la résurrection de Jésus, ces deux-là s’éloignent en palabrant. Le verbe grec suggère qu’ils discutent et disputent entre eux.
Le plus étonnant est que Jésus les rejoint. Jésus fait le choix de cheminer avec ces deux qui doutent, qui disputent ensemble, qui vont vers la nuit.
> Jésus, le bon berger, est Celui qui laisse toutes les autres brebis pour aller cherche celles qui sont perdues. N’ayons aucun doute sur cette réalité. Son amour pour chacun de nous lui fait se porter à notre rencontre.