2e Dimanche de Carême — A — 5 mars 2023

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

Mt 17,5

> Dans ce récit de la Transfiguration, Dieu se révèle. Par ces signes extraordinaires et mystérieux que sont la transfiguration du visage et des vêtements de Jésus, l’apparition de Moïse et Elie, et enfin la nuée, Dieu se donne mystérieusement à voir. Il s’offre à la contemplation de ses disciples « préférés ». Mais c’est de façon fugitive et éphémère. 

> Car le message que Dieu veut nous révéler ne se voit pas. Il s’écoute. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi. Écoutez-le. » La voix qui retentit dans la nuée (autre manifestation de la présence de la présence de Dieu) dit exactement la même chose que celle qui avait été entendue lors de son baptême (Mt 3,17)… en ajoutant toutefois ces mots : « Ecoutez-le ! »

> Oui, pour ce temps de carême tout particulièrement, écoutons-le.
Écoutons-le nous enseigner en paroles et actes, tels que relatés dans les évangiles. 
Écoutons-le quand il nous dit de nous relever et de ne pas avoir peur, alors que lui est en train d’annoncer sa passion. 
Écoutons-le quand il vous dit que le plus grand commandement, c’est d’aimer Dieu et notre prochain. 
Écoutons-le quand il nous parle de pardon, de guérison et nous appelle à changer de vie. 
Écoutons-le dans la prière au plus intime de notre cœur. 
Écoutons-le, comme le peuple d’Israël dans le désert : « Écoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. » (Dt 6,4)

Sainte Marie – 1er janvier 2023

« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Luc 2,19

> Le cœur d’une Maman est comme le sac de Mary Poppins : insondable, empli de trésors, beaucoup plus grand que tout ce que l’entendement humain pourrait simplement imaginer.

> Marie est une Maman. Mais comme elle est la mère de Jésus est que Jésus est Dieu… on a fait d’elle la mère de Dieu. Vertigineux honneur dont elle doit se trouver, aujourd’hui encore, bien intimidée. Mais on peut voir les choses par l’autre bout de la lorgnette : Marie est mère de Jésus. Et comme Jésus est notre frère, elle est notre mère aussi, du coup.

> En votre nom à Chacune et Chacun, j’ai envie de demander à notre maman commune de prendre 2022 dans son cœur, de méditer tout ce que nous y avons vécu, de retenir tous ces événements dans son cœur, alors que s’ouvrent devant nous les portes de 2023.

> Bonne année à vous qui lisez et partagez l’Evangile à l’Ecran !

3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

2e dimanche de l’Avent – A – 4 décembre 2022

« Produisez donc un fruit digne de la conversion. »

Mt 3,8

> Lorsque Jean le Baptiste prononce cette phrase à l’intention des Pharisiens et des Sadducéens, il vient de les traiter d’engeance de vipère ! On pourrait donc être tentés – de prime abord – de ne pas prendre cette injonction à la conversion pour nous.

> Cependant, c’est effectivement en actes qu’il nous vivre notre foi. Les fruits « dignes de conversion » sont des actes qui montrent aux autres que nous suivons Jésus. C’est loin d’être une affaire privée, il s’agit d’un mode de vie.

> Demandons donc au Seigneur de nous aider à produire de bons fruits, dignes de conversion, non pas pour convertir les autres mais pour poursuivre notre propre conversion, jour après jour, en actes plutôt qu’en belles paroles.

1er dimanche de l’Avent – A – 27 novembre 2022

« […] jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. » 

Matthieu 24,38

Quelle est ton arche ? 

> L’homme serait-il une autruche ? Nierait-il l’évidence ? En matière climatique, il semble que ce soit le cas. Et en matière de foi ? Bien des êtres humains choisissent de négliger les appels de Dieu. Comme au temps de Noé, ils côtoient des fidèles sans que leur cœur soit touché par la grâce. Leur conscience les interpelle ; pourtant, ils se dissimulent la triste réalité de leur état en feignant l’incompréhension. Ils se bricolent leur proche arche ; alors que l’Eternel leur en propose une tout à fait sûre en la personne de Jésus-Christ.

> Trop facile disent certains. L’Eternel sait bien que nous sommes sans force alors il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer (Apocalypse 3, 8). Noé entra librement dans l’arche.

> Et toi, ne veux-tu pas entrer ? Il te gardera à l’heure de l’épreuve. Maranatha !

Christ Roi – C – 20 novembre 2022

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »

Luc 23,42

> En disant ces quelques mots, le second malfaiteur se révèle doublement. D’une part, malgré son statut peu enviable, il se positionne en tant que croyant, le premier qui confesse que ce Jésus sur la croix va devenir le Christ. D’autre part, il ne demande pas de le sauver, mais de ne pas l’oublier. Avec humilité, il dit ainsi la prière du pauvre, qui dans ses souffrances, demande au Seigneur de ne pas l’oublier dans son Royaume.

> Nous aussi, chaque fois que nous nous sentons seuls, dans la souffrance ou l’injustice, face au non-sens des croix du monde, nous pouvons dire : « souviens-toi de nous », rappelant le Christ crucifié à nos côtés. En méditant ainsi ce verset, par exemple avec son chant de Taizé (https://www.youtube.com/watch?v=D3AhrNBpWDY), nous pouvons nous aussi placer devant les croix du monde, ou nos croix personnelles, l’espérance en Christ.

32e dimanche du Temps ordinaire – C – 6 novembre 2022

« Que les morts se réveillent, c’est ce que Moïse a signalé à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob »

Luc 20,37

> Jésus ne se laisse pas entraîner au ras des pâquerettes par les Saducéens qui essaient de couper les cheveux en quatre par rapport à des détails mortifères autour du concept de résurrection ! Non, il les emmène plus loin en leur faisant voir la Vie promise qui s’ancre dans les patriarches et leur présence si évidente dans le buisson ardent de Moïse.

> J’ai repensé à cette émission de Temps Présent de la semaine passée, où on entendait des témoignages de Vécu subjectif de contact avec un défunt ; au buisson ardent, Moïse prend conscience de la Vie de ceux qui sont morts et que ce Dieu qui dit « Je suis » est bel et bien le Dieu des vivants ! C’est une véritable expérience spirituelle.

> En cette semaine où nous avons fait mémoire de nos défunts, chacun à notre manière, pensons à eux avec la louange aux lèvres :

« Merci pour les vivants
qui ont traversé notre vie
en déposant la tendresse
dans le déroulement de nos jours.
Sans eux, notre existence serait restée
une longue marche solitaire et vide.
Merci pour leur amour,
leur présence et leur regard,
ils nous ont fait naître
à la vie de chaque jour.
Merci pour l’espérance
que tu enracines en nous
grâce à Jésus, le Vivant, ton Fils,
passeur de toutes les nuitset de toutes les morts. »
(prière d’Inge Ganzevoort)

30e dimanche du Temps ordinaire – C – 23 octobre 2022

« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Luc 18,14

> Quand je relis ce célèbre verset biblique, me revient sans cesse en tête la fin de la célèbre tirade des « non merci » dans le « Cyrano de Bergerac » d’Edmond Rostand :

« N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !
 »

> Mais il y manque la dimension de foi : quand quelqu’un reste humble et modeste, il ne monte pas bien haut, certes. Il s’abaisse, même. Mais c’est alors que Dieu l’élève. Il monte donc beaucoup plus haut que ce qu’il imaginait.

> Essayons donc de ne pas rechercher les hauteurs mondaines qui n’ont pas grand-chose à faire avec l’Evangile, mais laissons-nous élever par Dieu depuis nos faiblesses humaines.

28e dimanche du Temps ordinaire – C – 9 octobre 2022

« En cours de route, ils furent purifiés. »

Luc 17,14

> Dans ce texte d’Évangile, le lecteur attentif trouve pas moins de 7 verbes de mouvement.  Jésus est en mouvement, passant de la Samarie à la Galilée, en route pour Jérusalem. Les 10 lépreux se mettent en mouvement, d’abord à la rencontre de Jésus, puis envoyés par Jésus vers les prêtres. Comme une indication que l’Évangile est mouvement. Et c’est seulement là, « en cours de route », qu’ils sont guéris.

> La bonne nouvelle de ce texte arrive donc « en cours de route ». Pas dans un temple ou dans une maison, pas dans un lieu spirituel ou confortable, mais « en cours de route ». La route, c’est non seulement un processus, qui nécessite du temps, mais également un cheminement intérieur, de confiance et de foi. En effet, c’est parce qu’ils ont suivi la parole de Jésus, qui pouvait paraître absurde, que les lépreux ont été guéris. 

> Combien de fois sommes-nous ces « malades » embourbés dans nos problèmes, qui n’arrivons pas à nous mettre en mouvement pour sortir de nos bourbiers, et à faire confiance à la parole du Seigneur ? Pour nous aussi, la vraie guérison est non seulement de nous tourner vers Jésus, de « venir à sa rencontre », mais également de nous mettre en marche, en faisant confiance à sa parole, et d’aller. Car en chemin, si nous Lui faisons confiance, tout est possible. 

> Alors en route, frères et sœurs en Christ ! Cette semaine, par la foi en cette bonne nouvelle, mettons-nous en route. Car « en cours de route », tout peut arriver !

26e dimanche du Temps ordinaire – C – 25 septembre 2022

« D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme… »

Luc 16,26

> Elle est dure cette parabole du riche et de Lazare! Enfin… dure pour moi, qui suis comme le riche et aime bien faire bombance! Pour le pauvre, elle est promesse d’une vie meilleure où la souffrance et la précarité n’auront plus cours. Ce que la mort fige et qui est irrattrapable, c’est la rupture entre le riche et Lazare. C’est trop tard, Le riche ne pourra plus jamais fraterniser avec Lazare, un gouffre les sépare dans la mort parce qu’il s’est créé dans la vie.

> Cette parabole a pour principal objectif de nous repositionner dans l’importance de nos choix de vie. Au jour du jugement, Dieu ne fera que nous rappeler nos choix. Si nous ne sommes pas dans le désir d’une relation d’amour vis-à-vis du prochain, ne nous attendons pas au miracle ! IL FAUT VIVRE POUR AIMER …