14e dimanche du Temps ordinaire – A – 9 juillet 2023

« Et moi, je vous procurerai le repos »

Matthieu 11,28

> Le repos, celui dont parle notre monde, c’est celui de l’agitation de l’année, celui du travail et des occupations diverses de notre agenda, celui que nous pouvons trouver en vacances. A la mer. A la montagne. Dans des séjours « qui font du bien ». C’est cesser de faire.

> Le repos, celui dont parle Jésus, est autre. C’est celui, spirituel, qui décharge des fardeaux, des difficultés, des épreuves. C’est celui, existentiel, qui apaise les inquiétudes du lendemain, les angoisses d’un avenir incertain. Le repos en Christ, c’est la paix intérieure. C’est la sérénité face à l’avenir incertain. C’est le calme et la confiance de la foi. C’est laisser faire.

> Pour pouvoir bénéficier de ce repos, il s’agit simplement de venir au Christ. « Venez-à moi », dit Jésus, comme un appel à chaque personne à se tourner vers Lui. A sortir de son confort et à prendre le chemin à sa suite. Un appel, même, à lui confier notre vie. Rien que cela. S’abandonner en Lui. Cesser de faire pour Le laisser faire. Et ainsi, il nous procurera le repos.

Dimanche de Pentecôte – A – 28 mai 2023

« Jésus souffla sur eux »

Jean 20,22

> Dans son discours d’adieu, Jésus avait promis l’Esprit qui ne laisserait pas les disciples orphelins (Jean 14,16-18), voici la promesse désormais réalisée avec le don de l’Esprit Saint. Au moment où les disciples deviennent apôtres, et sont envoyés en mission, l’Esprit leur en donné. Par un souffle.

> Rappelons-nous qu’à la création, Dieu a soufflé dans les narines de l’humain pour qu’il devienne un être vivant (Genèse 2,7). Ici ce souffle donné par Jésus peut donc être considéré comme une nouvelle naissance. Un souffle, c’est ténu, quasi invisible, et pourtant cela change tout. Comme l’Esprit Saint. Cela peut faire de nous des créatures nouvelles !

> Ce dimanche, nous fêtons le don de cet Esprit pour chaque femme, chaque homme qui le demande : Viens Esprit Saint ! Viens habiter en nous ! Viens transformer nos vies. Viens faire de nous des créatures nouvelles, par la force de ton Esprit ! Et nous ouvrir, comme les apôtres, au pardon et à la réconciliation (Jean 20,23).

2e dimanche de Pâques – A – 16 avril 2023

« La paix soit avec vous ! »

Jean 20, 19.21

> Commune dans le judaïsme, cette salutation est prononcée deux fois par le Christ ressuscité. Cette répétition montre qu’il ne s’agit pas juste d’une formule de politesse, mais d’une annonce importante: le Ressuscité vient apporter la paix, le « shalom », à tous ses disciples. Le « shalom », c’est bien plus que le mot français « paix ». Des dérivés de ce terme recouvrent notamment: entièreté, achèvement, bien-être, plénitude, intégrité, santé, sécurité, tranquillité, prospérité, harmonie. Le « shalom », c’est une bénédiction pour les destinataires ainsi qu’un souhait pour des relations justes dans la communauté. 

Ainsi, avec ces mots, le Ressuscité indique deux choses importantes. Premièrement, c’est dans la présence de Jésus que nous pouvons trouver la source et la réalité de la paix profonde, comme Jésus l’avait dit lors de son discours d’adieu: « je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » (Jean 14,27). Deuxièmement, cette paix ne conduit pas les disciples à un contentement béat, mais elle est conduit à un envoi en mission: « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jean 20,21b) Une paix donc à construire et à annoncer largement dans le monde, grâce à l’action de l’Esprit Saint donné.

Cette semaine, que pourrons-nous faire pour apporter du « shalom » dans notre communauté humaine ? A qui et comment l’annoncer ? 

Pour cette mission d’aujourd’hui
Dans notre monde qui en a bien besoin
La paix du Ressuscité soit avec nous.

2e Dimanche de Carême — A — 5 mars 2023

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

Mt 17,5

> Dans ce récit de la Transfiguration, Dieu se révèle. Par ces signes extraordinaires et mystérieux que sont la transfiguration du visage et des vêtements de Jésus, l’apparition de Moïse et Elie, et enfin la nuée, Dieu se donne mystérieusement à voir. Il s’offre à la contemplation de ses disciples « préférés ». Mais c’est de façon fugitive et éphémère. 

> Car le message que Dieu veut nous révéler ne se voit pas. Il s’écoute. « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi. Écoutez-le. » La voix qui retentit dans la nuée (autre manifestation de la présence de la présence de Dieu) dit exactement la même chose que celle qui avait été entendue lors de son baptême (Mt 3,17)… en ajoutant toutefois ces mots : « Ecoutez-le ! »

> Oui, pour ce temps de carême tout particulièrement, écoutons-le.
Écoutons-le nous enseigner en paroles et actes, tels que relatés dans les évangiles. 
Écoutons-le quand il nous dit de nous relever et de ne pas avoir peur, alors que lui est en train d’annoncer sa passion. 
Écoutons-le quand il vous dit que le plus grand commandement, c’est d’aimer Dieu et notre prochain. 
Écoutons-le quand il nous parle de pardon, de guérison et nous appelle à changer de vie. 
Écoutons-le dans la prière au plus intime de notre cœur. 
Écoutons-le, comme le peuple d’Israël dans le désert : « Écoute, Israël : Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. » (Dt 6,4)

Sainte Marie – 1er janvier 2023

« Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Luc 2,19

> Le cœur d’une Maman est comme le sac de Mary Poppins : insondable, empli de trésors, beaucoup plus grand que tout ce que l’entendement humain pourrait simplement imaginer.

> Marie est une Maman. Mais comme elle est la mère de Jésus est que Jésus est Dieu… on a fait d’elle la mère de Dieu. Vertigineux honneur dont elle doit se trouver, aujourd’hui encore, bien intimidée. Mais on peut voir les choses par l’autre bout de la lorgnette : Marie est mère de Jésus. Et comme Jésus est notre frère, elle est notre mère aussi, du coup.

> En votre nom à Chacune et Chacun, j’ai envie de demander à notre maman commune de prendre 2022 dans son cœur, de méditer tout ce que nous y avons vécu, de retenir tous ces événements dans son cœur, alors que s’ouvrent devant nous les portes de 2023.

> Bonne année à vous qui lisez et partagez l’Evangile à l’Ecran !

3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

2e dimanche de l’Avent – A – 4 décembre 2022

« Produisez donc un fruit digne de la conversion. »

Mt 3,8

> Lorsque Jean le Baptiste prononce cette phrase à l’intention des Pharisiens et des Sadducéens, il vient de les traiter d’engeance de vipère ! On pourrait donc être tentés – de prime abord – de ne pas prendre cette injonction à la conversion pour nous.

> Cependant, c’est effectivement en actes qu’il nous vivre notre foi. Les fruits « dignes de conversion » sont des actes qui montrent aux autres que nous suivons Jésus. C’est loin d’être une affaire privée, il s’agit d’un mode de vie.

> Demandons donc au Seigneur de nous aider à produire de bons fruits, dignes de conversion, non pas pour convertir les autres mais pour poursuivre notre propre conversion, jour après jour, en actes plutôt qu’en belles paroles.

1er dimanche de l’Avent – A – 27 novembre 2022

« […] jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. » 

Matthieu 24,38

Quelle est ton arche ? 

> L’homme serait-il une autruche ? Nierait-il l’évidence ? En matière climatique, il semble que ce soit le cas. Et en matière de foi ? Bien des êtres humains choisissent de négliger les appels de Dieu. Comme au temps de Noé, ils côtoient des fidèles sans que leur cœur soit touché par la grâce. Leur conscience les interpelle ; pourtant, ils se dissimulent la triste réalité de leur état en feignant l’incompréhension. Ils se bricolent leur proche arche ; alors que l’Eternel leur en propose une tout à fait sûre en la personne de Jésus-Christ.

> Trop facile disent certains. L’Eternel sait bien que nous sommes sans force alors il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer (Apocalypse 3, 8). Noé entra librement dans l’arche.

> Et toi, ne veux-tu pas entrer ? Il te gardera à l’heure de l’épreuve. Maranatha !

Christ Roi – C – 20 novembre 2022

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume »

Luc 23,42

> En disant ces quelques mots, le second malfaiteur se révèle doublement. D’une part, malgré son statut peu enviable, il se positionne en tant que croyant, le premier qui confesse que ce Jésus sur la croix va devenir le Christ. D’autre part, il ne demande pas de le sauver, mais de ne pas l’oublier. Avec humilité, il dit ainsi la prière du pauvre, qui dans ses souffrances, demande au Seigneur de ne pas l’oublier dans son Royaume.

> Nous aussi, chaque fois que nous nous sentons seuls, dans la souffrance ou l’injustice, face au non-sens des croix du monde, nous pouvons dire : « souviens-toi de nous », rappelant le Christ crucifié à nos côtés. En méditant ainsi ce verset, par exemple avec son chant de Taizé (https://www.youtube.com/watch?v=D3AhrNBpWDY), nous pouvons nous aussi placer devant les croix du monde, ou nos croix personnelles, l’espérance en Christ.

32e dimanche du Temps ordinaire – C – 6 novembre 2022

« Que les morts se réveillent, c’est ce que Moïse a signalé à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob »

Luc 20,37

> Jésus ne se laisse pas entraîner au ras des pâquerettes par les Saducéens qui essaient de couper les cheveux en quatre par rapport à des détails mortifères autour du concept de résurrection ! Non, il les emmène plus loin en leur faisant voir la Vie promise qui s’ancre dans les patriarches et leur présence si évidente dans le buisson ardent de Moïse.

> J’ai repensé à cette émission de Temps Présent de la semaine passée, où on entendait des témoignages de Vécu subjectif de contact avec un défunt ; au buisson ardent, Moïse prend conscience de la Vie de ceux qui sont morts et que ce Dieu qui dit « Je suis » est bel et bien le Dieu des vivants ! C’est une véritable expérience spirituelle.

> En cette semaine où nous avons fait mémoire de nos défunts, chacun à notre manière, pensons à eux avec la louange aux lèvres :

« Merci pour les vivants
qui ont traversé notre vie
en déposant la tendresse
dans le déroulement de nos jours.
Sans eux, notre existence serait restée
une longue marche solitaire et vide.
Merci pour leur amour,
leur présence et leur regard,
ils nous ont fait naître
à la vie de chaque jour.
Merci pour l’espérance
que tu enracines en nous
grâce à Jésus, le Vivant, ton Fils,
passeur de toutes les nuitset de toutes les morts. »
(prière d’Inge Ganzevoort)