16e dimanche du temps ordinaire – B

« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. » Mc 6, 34

> La foule que voit Jésus sur la rive l’a précédé ayant compris l’intention de Jésus et de ses disciples de s’isoler après le retour de leur première mission pour se reposer.

> Jésus fait fi de la fatigue et décide d’enseigner la foule longuement. Jésus a toujours le temps pour ceux qui le cherchent et qui veulent apprendre à le connaître. Même si cela demande d’aller à sa rencontre et faire en sorte qu’il nous voie devant lui sur cette autre rive.

> Durant ces vacances, n’oublions pas d’aller à sa rencontre. Jésus ne prend pas de vacances ! Profitons-en pour prendre le temps de la rencontre et pourquoi pas franchir la porte de notre lieu de culte dans la semaine et pas simplement le dimanche.

15e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus ordonna à ses disciples de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales. » (Marc 6, 8)

> Avec quoi partez-vous en vacances? Que prévoyez-vous pour organiser vos voyages?

Jésus, quand il envoie ses disciples, leur prescrit de ne rien prendre avec eux. Aujourd’hui certainement qu’il nous dirait de laisser derrière les manuels de développement personnel, les plans marketing et les formations qui garantissent le succès. Ici: rien. Oser la confiance. Oser l’adaptation.

Dans cet envoi en mission, tout est affaire de rencontre. Et la rencontre ne se prévoit pas, ne se planifie pas, car l’autre est toujours ailleurs que là où nous pensions. Ce que tu as à offrir de toi, offre-le. Ne l’offre pas seul: sois avec un compagnon, une compagne. Car on ne vit pas seul. Car on s’encourage à deux. Si c’est reçu, tant mieux, sinon, secoue tes sandales et va plus loin: ne garde rien de ce qui t’est refusé. En t’offrant en vérité, c’est le Christ que tu offres.

Les disciples partent en mission les mains vides, sans prévoyance ni garantie de succès. Leur autorité, comme celle de Jésus, ne dépend pas ni d’une institution ni d’un pouvoir, mais de leur relation à Dieu. Le maître leur a appris que s’ils sont reçus ou non ne leur appartient pas. Ce qui leur appartient, c’est d’aller rencontrer avec qui ils sont, êtres humains imparfaits mais uniques, porteurs de l’image de Dieu en eux. Et d’offrir au monde ce qui aide à vivre, ce qui permet aux femmes et aux hommes de redevenir eux-mêmes, ce qui soigne, ce qui guérit: la présence du Christ au monde.

14e dimanche du Temps Ordinaire – B

« Jésus leur disait : “Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.” » (Marc 6, 4)

> Les gestes posés par Jésus sont mal reçus chez lui. Il doit partir pour annoncer librement la Bonne Nouvelle.

Pourquoi ses proches voisins sont-ils si sceptiques face à lui ? Pourquoi a-t-on tant de mal à accepter la parole prophétique lorsqu’elle vient de chez nous ? C’est comme si en connaissant le père, la mère, cette familiarité rendait impossible l’extraordinaire. Comme si nous ne désirions surtout pas que notre prochain nous surpasse. Tenace orgueil. Pourtant, l’incarnation de Dieu est faite de la plus humble pâte humaine. Celui qui est comme nous vient nous annoncer ce qui nous dépasse.

Car l’inattendu peut surgir dans la plus grande habitude.

13e dimanche du temps ordinaire – B

« Ne crains pas, crois seulement. » (Marc 5, 36)

> En cinq mots, Jésus offre à Jaïrus, ce chef de la synagogue dont la fille est mourante, un condensé d’Evangile.

« Ne crains pas », d’abord. Devant les malheurs du monde, du terrorisme au consumérisme et à l’individualisme, en passant par les dépressions et les burn-out, devant les douleurs de la mort et de la maladie, devant la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas faire juste, de ne pas être aimé, Dieu répond par la grâce. Ne crains pas, car je t’offre tout mon amour. Toute ma grâce.

« Crois seulement », ensuite. C’est le mouvement initié par la grâce, celui de la foi, de la confiance. Mais pas une confiance passive, mais une foi qui fait déplacer des montagnes. Qui pousse Jaïrus à se tourner vers Jésus, à fendre la foule et passer par-dessus les rejets des disciples pour quand même aller à lui. La foi demande du courage, et demande d’être actif dans le monde.

« Ne crains pas, crois seulement. » Cette semaine, cette phrase nous est adressée, à chacun.e de nous dans nos situations particulières. Jésus nous invite à déposer nos peurs et à lui faire confiance, tout en osant faire les démarches que la foi exige. Un condensé d’Evangile à vivre dans notre quotidien.

11e dimanche – B

« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Marc 4,27
> Si Jésus utilisait cette analogie aujourd’hui il se trouverait forcément quelqu’un pour lui rétorquer : « N’importe quoi ! Bien sûr que si ! Moi je sais comment la graine pousse… ». C’est vrai, la science peut désormais expliquer beaucoup de comment… mais pas pourquoi… pour quoi ! Dans quel but ?
 
Nous ne savons pas tout, et ce texte nous invite justement à ne pas tout savoir mais faire confiance que quelque chose est en train de se passer, de grandir en nous, quoi que l’on fasse et qui ne dépends pas de nous. Nous ne pouvons pas faire pousser la vie en nous. C’est Dieu qui en est la source.
 
Certaines graines restent des mois en terre sans que nous puissions en apercevoir les premières pousses. Parfois la vie semble à l’arrêt. Le temps file mais rien ne semble bouger. Nous sommes appelés à garder confiance que la vie est en train de se développer.
 
> Cette semaine prions pour que les situations qui nous semblent inextricables soit éclairées par la lumière de Dieu et arrosées par l’Esprit Saint. Notre marge de manœuvre, c’est de continuer à prendre soin de la terre des uns et des autres afin que les graines de la parole vie qui y sont semées puissent s’épanouir.

10e dimanche du temps ordinaire – B

« Celui qui fait la volonté de Dieu,
celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Marc 3, 35

> Jésus est dans son pays, là où il a grandi. Il est accusé par certains d’être possédé par le démon et que c’est grâce à ce dernier qu’il produit des miracles. Jésus leur répond alors en parabole en leur montrant que dans n’importe quel royaume, s’il se divise, il ne peut pas tenir. Ainsi c’est l’Esprit du Seigneur qui expulse le démon.

Jésus dans sa parabole parle de division et de la chute que cela peut entraîner. Il faut un esprit fort pour éviter d’être ligoté par le démon et ainsi que notre corps, notre âme et notre esprit ne soient violées par satan.

Ce verset choisi aujourd’hui nous incite à nous unir à Dieu en faisant sa volonté afin d’être totalement institué sœur et frère de Jésus. Cela nous permet également d’ouvrir un peu plus notre cœur afin d’accueillir tous ceux qui font la volonté de Dieu afin que nous les voyions également comme nos sœurs et frères en Christ.

9e dimanche de l’Eglise – Dimanche du Saint-Sacrement – B

« Jésus dit à ses disciples: Allez à la ville; un homme viendra à votre rencontre, portant une cruche d’eau. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire: « Le Maître dit: Où est ma salle, où je vais manger la Pâque avec mes disciples? » (Marc 14, 13-14)

> Partager l’eucharistie, c’est raconter la manière unique dont le Christ est présent: l’Eglise le fait au travers d’un repas.

Présence du Christ au travers de rencontres, dans ce qu’elles ont d’improbable – un homme qui porte une cruche d’eau, rôle attribué aux femmes à l’époque – et dans ce qu’elles ont de mystérieux – un propriétaire dont on ne sait rien et qui pourtant est disponible.

Présence du Christ dans ce qui nous fait vivants: sans nourriture, sans boisson, il n’y a pas de vie possible.

Présence du Christ dans ce qui nous fait humain, c’est à dire capable de transfigurer le réel pour en faire surgir la beauté: le repas pris ensemble, cela se prépare, cela se cuisine, cela s’apprête et les aliments d’être transformés par l’art des humains.

Pour le dire autrement, le Christ se donne à rencontrer tout spécialement quand nous prenons le temps de nous rencontrer en vérité et dans l’ouverture. Il vient nous nourrir tout spécialement dans ce qui nous fait vivants en vérité, dans tout ce qui va dans le sens de la vie. Et il est présent dans nos oeuvres et créations qui offrent de la beauté au monde.

L’eucharistie raconte cette qualité de présence-là, et nous invite à la vivre… en transformant nos présences les uns aux autres en communion.

 

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Jésus disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Marc 14,36)

> C’est la fête des Rameaux : l’entrée de Jésus dans Jérusalem pour y être jugé. Ce Dimanche, l’Évangile parcours tout le texte de la passion de Jésus-Christ : deux chapitres entiers. C’est le défi : de tout ce que la Bible nous met à disposition, quel verset me parle aujourd’hui ? Il ne s’agit pas de le sortir de son contexte mais de le laisser nous habiter en sachant ce qu’il y a avant et après.

> À l’approche de sa mort, Jésus reconnaît que tout est possible pour son Père et lui demande d’empêcher cela. Quand surgit dans nos vie l’épreuve, l’injustice, ne voudrions-nous pas aussi que le Seigneur balaie de sa toute puissance la douleur qui nous accable ? Si le Père laisse mourir son Fils cela veut-il dire qu’il permet le mal et la mort ? Que si je souffre maintenant, c’est que le plan du Seigneur est plus grand que nous, qu’il dépasse notre entendement ? Si intellectuellement on pourrait être d’accord, c’est pourtant très difficile à accepter et à vivre sur le moment. Comme Jésus nous voudrions dire à Dieu « ce que toi tu veux ! » mais pour y arriver il nous faut être entourés et portés par l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas une prière d’un instant, utilisée comme une formule magique. Dans ce passage, Jésus est en train de prier depuis plusieurs heures, à l’écart, avec les disciples – qui certes se sont endormis – mais qui sont là !

> Dans l’épreuve et la douleur, n’oublions pas que Jésus a aussi guéri. Le Père, « Abba », par son Fils Jésus n’a pas fini de prendre soin de nous et, Il l’a promis, Il nous envoie son Esprit pour nous protéger. Si nous passons par une période de vie où les difficultés semblent s’éterniser, ne restons pas seul, entourons-nous de nos proches ou d’une communauté et ensemble osons prier l’Esprit pour qu’il nous donne la foi qui sauve et la confiance que quelque chose de bon germera, même si c’est seulement après plusieurs années… Oui c’est facile à dire, mais que le Seigneur vous bénisse, c’est-à-dire, qu’Il dise du bien de vous. Et quand Dieu parle, il créé la vie !

Dimanche 25 mars 2018 – Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

2ème Dimanche de Carême — B

« Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. » (Marc 9, 5-6)

> Pierre, ce fidèle disciple, ce roc toujours prompt à agir, devant l’apparition onirique du Christ transfiguré, ne sait plus quoi dire. Il cherche à agir, mais ne comprend pas. Il est effrayé.

Le carême est un « temps mort » pour la vie qui nous offre cette possibilité de la prise de distance et du silence. Au lieu de nous perdre dans notre société du trop plein ou dans l’activisme comme Pierre ici, si nous essayions pendant le carême de nous mettre à l’écart, sur une haute montagne par exemple, et de faire silence ? Peut-être alors entendrons-nous une parole d’amour invitant à la confiance telle que : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Ecoutons-le, dans le calme et la confiance, comme le dit le prophète Esaïe : « Votre salut est dans la conversion et le repos, votre force est dans le calme et la confiance. » (Es 30,15)

1er dimanche de Carême – B

« Aussitôt après son baptême, l’Esprit chasse Jésus au désert. Il passa quarante jours dans le désert, mis à l’épreuve par le Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.  Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée ; il proclamait la bonne nouvelle de Dieu et disait : Le temps est accompli et le règne de Dieu s’est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle. » (Marc 1, 12-15)

> Quatre petits versets pour résumer les 40 jours au désert, l’arrestation de Jean-Baptiste et le début du ministère de Jésus, on peut dire que Marc ne fait pas dans la dentelle… Au travers des événements douloureux, Jésus passe et annonce que c’est malgré tout LE moment propice (le kaïros) et qu’Il est porteur d’une Bonne Nouvelle. C’est gonflé, la Bonne Nouvelle, quand tout semble aller mal autour de nous…

Cette Bonne Nouvelle, je la reçois deux mille ans après et autour de moi aussi les échos ne sont pas réjouissants, car cette semaine j’ai été le témoin d’instants de grande vulnérabilité : un ami lutte contre un cancer, j’ai vu un vieil homme effondré parce qu’il avait perdu la compagne de 50 années de vie commune… Comment puis-je dire : le règne de Dieu est proche ?

« Ton Royaume n’épargne ni souffrance, ni angoisse, ni violence
Mais en flux continu, il émet une Parole qui restaure les êtres
Il n’est pas pour plus tard
Le temps du triomphe de la paix
Le temps où le Vivant honore chaque vie » (Marion Muller-Colard)

Cette semaine, je veux essayer et m’atteler encore et toujours à prendre conscience que le Royaume tout proche ne dispense pas de prendre le risque de vivre ! Et qu’il me met au défi de débusquer le moment propice où glisser une parole ou un geste qui dit le beau, le bon et le bien, malgré tout.