16e dimanche du Temps ordinaire – B – 21 juillet 2024

«Venez seuls dans un endroit désert et reposez-vous un instant. »

(Marc 6.30)

> J’entends cet appel de Jésus à ses apôtres pour vivre une courte retraite. Ils souhaiteraient lui faire le décompte minutieux de leurs bonnes actions par le menu, et j’ai comme l’impression qu’il coupe court à leur fébrilité. Venez, reposez-vous, mettez du temps à part pour vous-même, cela aussi est sacré et le repos ici n’est pas mérité, c’est un droit….peut-être même un devoir ??
Comme on laisse reposer une pâte pour qu’agisse le levain, c’est une invitation à débrayer ! Que l’on peut entendre avec force en ce mois de juillet qui voit approcher le temps des vacances.
Mais voilà que le temps de retraite prévu est interrompu par la foule qui s’est précipitée pour trouver Jésus. Et lui, il réagit avec compassion, car en voyant leur situation, il est ému par leur soif d’enseignement. Cela m’invite à réfléchir à ce fragile équilibre entre prendre du repos et rester néanmoins en disponibilité de cœur pour les « urgences » , pour l’appel qui peut se présenter à moi, même au cœur de mes vacances : comme il est difficile de choisir d’y répondre ou pas !!
> Seigneur, avec le rythme de la vie et ses nombreuses exigences, puissions-nous avoir la sagesse de prendre du temps au calme, pour retrouver du recul, de l’énergie et de l’équilibre… Mais donne-nous aussi le discernement de ne pas mettre la compassion sous l’éteignoir et de savoir rester dans une juste disponibilité du cœur, lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu.
Bel été à chacun !

15e dimanche du Temps ordinaire – B – 14 juillet 2024

« […] partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »

(Marc 6, 11)

> Jésus envoya ses disciples deux par deux avec des instructions précises : voyager léger et dépendre de l’hospitalité des autres. S’ils étaient rejetés, ils devaient secouer la poussière de leurs pieds. Ce geste symbolique, tiré des pratiques juives, marquait une rupture : les disciples ne sont pas responsables de ceux qui rejettent le message de l’Évangile. Même la poussière des villes qui rejetaient le message était indigne de rester sur leurs pieds.
> N’avons-nous pas nous aussi une poussière à secouer de nos sandales ? Parfois, nous insistons dans des situations où notre message n’est pas accueilli. Comme les disciples, nous devons comprendre que notre responsabilité est de semer les graines de l’Évangile, non de forcer les résultats. Il y aura des refus, mais nous devons continuer avec un cœur léger, assurés que nous avons rempli notre part et que Dieu poursuivra son œuvre à travers nos efforts.
> Que cette semaine soit une occasion de renouveler notre engagement à partager la bonne nouvelle avec amour, bienveillance et persévérance. Soyez bénis.

13e dimanche du Temps ordinaire – B – 30 juin 2024

« N’aie pas peur. Crois, seulement. »

(Mc 5,36)

> Jésus adresse cette parole au chef de synagogue dont la fille est en train de mourir. On connaît la suite : Jésus arrive auprès d’elle, les pleureuses font déjà leur office, persuadée que la jeune fille est morte, puis Jésus dit « Talitha, koum ! » (Jeune fille, lève-toi !) et… miracle !
> Un premier élément intéressant est que Jésus demande à chasser la peur de l’esprit de celui ou de celle qui espère un miracle. On ne peut pas demander un signe du ciel en le faisant à moitié convaincu. La peur empêche le miracle.
> L’autre élément intéressant est que Jésus n’oppose pas la peur au courage, à la force, à l’audace comme pourrait le supposer le vocabulaire. Non, il y oppose la Foi. Ne pas avoir peur, c’est CROIRE. Quoi que nous demandions, il faut donc d’abord y croire.
>Quelle que soit notre semaine, bannissons-en la peur et augmentons la Foi, ce sont les deux préalables pour voir surgir un miracle dans nos journées…

12e dimanche du Temps ordinaire – B – 23 juin 2024

« Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : ‘Silence, tais-toi !’ Le vent tomba, et il se fit un grand calme. »

(Marc 4, 39)

> Ce passage nous rappelle la puissance de la parole de Jésus. Comme Dieu le Père, créateur des éléments par sa Parole, Jésus manifeste cette même autorité sur la création. En menaçant le vent et en ordonnant à la mer de se calmer, il montre qu’il est la Parole incarnée, celle par qui tout a été créé. Ce pouvoir de Jésus sur les éléments démontre qu’il est véritablement le Fils de Dieu, la Parole vivante par laquelle tout existe.

> Cette semaine, rappelons-nous que la parole de Dieu a un pouvoir créateur et transformateur. Le terme hébreu « דָּבָר » (dabar) signifie non seulement « parole » mais aussi « action ». Lorsque Dieu parle, ses paroles sont pleines de vie et de puissance. Que cette semaine soit pour nous un temps de foi renouvelée. Croyons fermement que, comme il a calmé la tempête, il peut aussi apporter la paix et la transformation dans nos vies.

> Soyez bénis! (Et rappelons au passage que « bénédiction » signifie « dire du bien ». Lorsque Jésus dit du bien de nous, il peut calmer nos tempêtes intérieures!)

11e dimanche du Temps ordinaire – B – 16 juin 2024

« […] il expliquait tout à ses disciples en particulier. »

(Marc 4, 34)

> Jésus enseignait la foule avec des paraboles, des histoires simples révélant des vérités profondes. Aux disciples, il expliquait ces paraboles en privé, leur offrant une compréhension plus claire. Cela peut sembler injuste – pourquoi seulement aux disciples ? Justement, cela nous invite à devenir ses disciples, à chercher activement à comprendre ses enseignements.

> Cette semaine, cherchons à approfondir notre foi. Prenons le temps de prier, de lire les Écritures et de demander au Saint-Esprit de nous éclairer. Partager ces moments avec des amis chrétiens ou en famille peut élargir notre vision et nous aider à mieux comprendre les enseignements en communion avec le Saint-Esprit. Jésus veut nous expliquer ses mystères si nous le cherchons sincèrement. Soyez bénis.

10e dimanche du temps ordinaire – B – 9 juin 2024

« Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. »

Marc 3,35

> Il y a de la division dans l’air dans tout ce passage…

Après avoir appelé « ceux qu’il voulait », les Douze disciples, dans un moment qu’on imagine intime sur une montagne, Jésus se retrouve à nouveau submergé par la foule ! La foule envahit sa maison, si bien qu’il est suspecté par sa propre famille d’avoir perdu la tête et d’être lui-même possédé par Beelzéboul (le Diable en personne) ! Comme s’il n’y avait plus de frontières, plus de limites claires entre les liens du sang et la famille de cœur de Jésus, comme s’il avait franchi la limite entre un esprit sain et la folie…

Comment Jésus désamorce-t-il toutes ces accusations ? En pointant vers l’essentiel ! Il répond à ses détracteurs par des images pour dire la division et les luttes spirituelles qui font rage dans le monde et qui font éclater les frontières des maisons et des familles, puis il désigne sa famille de cœur : tous ceux qui sont rassemblés dans la maison en cercle autour de lui pour écouter son enseignement.

Quand je me sentirai chahutée ou tiraillée cette semaine par des questions de loyauté ou parce qu’on me demande de choisir un camp, je veux me souvenir de cette parole de Jésus et chercher à faire corps avec ceux qui font sa volonté pour avancer ensemble, comme une vraie famille.

Fête-Dieu – B – 2 juin 2024

« Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : ‘Prenez, ceci est mon corps.’ »

Mc 14,22

> Pourquoi ce nom de Fête-Dieu ? Serait-ce parce Dieu seul peut aimer d’un amour aussi fou : « Prenez, mangez-moi ! » Dans l’Eucharistie, il s’agit de bien plus que de consommer un bout de pain, de boire à la coupe du vin. En communiant également à la Parole, vraie nourriture, nous recevons en nous le tout de la personne du Christ, toute sa vie donnée. Dans les versets qui précèdent l’institution de l’Eucharistie, Jésus parle ouvertement de la trahison imminente de Judas qui va signer son arrêt de mort. Le don est désormais sans retour.

> Fête-Dieu, la nôtre aussi parce que c’est Lui qui vit en nous et que nous vivons par Lui. Le « Faites ceci en mémoire de moi » peut s’entendre comme une invitation à faire comme lui en donnant nous aussi, notre vie « pour la multitude. » Ayant tout reçu, osons partager nos forces et notre temps sans peur de manquer. Car, la joie qui découle du don compense largement nos “dépenses d’énergie“.

Fête-Dieu, fête du don divinement gratuit.

Dimanche de Pâques – B – 31 mars 2024

« Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici. »  

Marc 16,6

> La bonne nouvelle de Pâques, c’est celle qu’entendent ces trois femmes, venues embaumer le corps du Crucifié. Celle de la mystérieuse victoire de la vie sur la mort. Celle qui nous invite à ne plus nous laisser gagner par la peur, à ne plus être effrayés, mais à faire confiance au Dieu de la Vie qui a relevé son Fils de la mort. Un appel à vivre cette confiance en la résurrection dans nos vies qui est tout sauf facile comme le montre encore le verset 8 : Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur.

Aujourd’hui, en ce jour de Pâques, nous sommes donc appelés nous aussi à quitter les tombeaux de nos peurs pour nous réjouir : en Christ, la Vie est plus forte que la mort et son règne s’étend jusqu’à nous.

Christ est ressuscité !
Il est vraiment ressuscité !
Alléluia !

2e dimanche de Carême – B – 25 février 2024

« …les disciples ne virent plus que Jésus seul. »

Marc 9, 8

HALLUCINATION

> Pierre, Jacques et Jean partagent une expérience qui est proche de l’hallucination, ce phénomène psychique par lequel un sujet en état de veille éprouve des perceptions sans qu’aucun objet extérieur les fasse naître. Au cours d’une promenade qui les mènent sur une haute montagne, en compagnie de leur ami Jésus, voilà que la lumière se fait éblouissante, si forte que rien n’est plus perçu comme avant. La lumière lave plus blanc que blanc. Deux personnages importants dans l’histoire des juifs font leur apparition : Moïse et Elie. Comment les ont-ils reconnus ? Certainement pas d’après leur photo d’identité ! Peut-être en raison des propos que ces deux tiennent avec Jésus.

Les trois gaillards (hommes pleins de vigueur, de force et de santé) paniquent, Pierre propose à Jésus qu’ils s’installent tous là. Signe que ces trois perdent leurs moyens ! Où trouveraient-ils le matériel de « camping » ? Comble de l’histoire : une nuée parlante les couvrent, leur intimant l’ordre d’écouter le Fils bien-aimé. Ce Jésus qu’ils croyaient connaître leur tient des propos qu’ils ne comprennent pas, en particulier quand il parle de résurrection !

Cet événement semble vouloir mettre en lumière le fait que nous croyons connaître, savoir ou avoir saisi. Comme celle des disciples, notre compréhension est partielle. La sainteté de Dieu et sa puissance (capable de faire apparaître des morts) se montrent de manière fugace. Elles bousculent nos fondements, remettent nos certitudes, nos savoirs en question. Mais, heureusement, Jésus est celui qui demeure auprès de nous quand tout est ébranlé. Ne voyons plus que Jésus seul et gardons les yeux fixés sur Lui qui nous a ouvert le chemin de la foi (Hébreux 12, 2)

1er dimanche de Carême – B – 18 février 2024

« Aussitôt l’Esprit le pousse au désert »

Marc 1,12

> « Aussitôt » : ce petit mot se trouve 42 fois dans l’Évangile de Marc, 11 fois dans son premier chapitre. « Aussitôt » : un mot qui signifie bien sûr l’enchaînement des actions, ici en l’occurrence le baptême de Jésus (Mc 1,9-11) suivi du désert (Mc 1,12-15), suivi de l’appel des disciples (Mc 1,14-20), suivi de l’enseignement à Capharnaüm, (Mc 1,21-28), etc. Mais plus en profondeur, ce petit mot « aussitôt » signifie l’impératif, l’urgence de telle ou telle action. L’impératif de passer par le désert avant de débuter le ministère, d’appeler les disciples et d’enseigner. L’urgence de suivre le Christ et de répandre la Bonne Nouvelle.

Le désert est donc pour Jésus un impératif. Pas moyen d’en faire l’économie. C’est d’ailleurs l’Esprit, celui-là même qui est descendu sur Jésus au baptême, qui le pousse violemment au désert, qui l’y jette. Nous pouvons imaginer que Jésus aurait préféré l’éviter, mais le désert est un impératif : sa vocation va se forger au creuset du désert, des tentations et de la solitude.

Bien souvent nous aussi nous préférerions éviter les déserts de notre vie, éviter les tentations, éviter la solitude. Mais nous y sommes jetés, comme Jésus. Aussitôt. Depuis mercredi, nous avons débuté ce temps de désert, de préparation, qu’est le carême. Un temps d’arrêt impératif, nécessaire, qui dit l’urgence pour chacune et chacun d’aller au désert, nous aussi, pour forger notre vocation de femme et d’homme au service de Dieu. Que ce temps de carême puisse être un temps de désert fécond pour chacune et chacun !