29e dimanche du temps ordinaire – B

« Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres ; les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur. » (Marc 10.42-45)

 

> Pour méditer ce verset, je pense à la vocation de Michel Simonet, balayeur dans les rues de Fribourg. Il dit l’homme debout et au service de la voirie… et des habitants de sa ville pour qu’elle soit propre ! Comme il est loin des deux disciples qui voulaient être sûrs de…. siéger à côté du Christ en gloire!

Cette semaine, comment vais-je revisiter dans mon activité professionnelle ou avec mes proches ma vocation d’être au service. Et non pas au pouvoir?

28e dimanche du temps ordinaire – B

« Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. » Marc 10, 22

> Ce passage de l’évangile est très connu. Un homme riche vient voir Jésus et lui demande comment faire pour accéder à la vie éternelle. Jésus lui répond qu’il faut suivre les commandements. Celui-ci observe tout cela depuis sa jeunesse.

Jésus l’aima et lui dit de vendre tout ce qu’il avait et de le donner aux pauvres. Mais cette réponse ne lui plut pas et il s’en alla tout triste.

Nous sommes souvent dans cette situation où nous nous sentons appelés à faire quelque chose mais sur le moment c’est trop pour nous, l’effort nous est trop compliqué. Mais nous aimons à croire que cette homme n’est pas parti définitivement triste, et qu’il a su même s’il n’a pas tout donné se rapprocher des plus pauvres en faisant un pas. Ce pas qui entraînera surement un deuxième pour finir sur une grande marche qui nous fera accéder à la vie éternelle.

27e dimanche du temps ordinaire – B

« Ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni. » (Marc 10, 8b-9)
> Il y a une différence entre l’homme et la femme. Jésus sait combien les hommes utilisent leur force pour dominer les femmes et leur faire violence. Ainsi, ils soulignent non pas la différence, mais la séparation: par ma violence masculine, je me coupe de toi qui est femme, je crée une rupture. Pourtant, la différence n’est pas un prétexte à dominer.
Jésus rappelle ceci: tous deux ne feront plus qu’un. Ce qui signifie: « Je ne peux être moi que dans la mesure où je fais place à toi. »
 
Fondamentalement, nous sommes unis, nous sommes uns. La violence sépare, l’amour uni. Ce que Dieu a uni, ce qu’il a voulu égalitaire, respectueux, sans discrimination: ne le séparons pas.
 
Les paroles de Jésus vont bien ailleurs qu’un traité de morale qui condamnerait les couples divorcés. Elles nous invitent plutôt à chercher toujours à nouveau ce qui permet de raconter combien l’homme et la femme forment une unité humaine, sans inégalité. Combien c’est ensemble qu’ils peuvent être vivants.

26e dimanche du temps ordinaire – B

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous » Marc 9,40

> Un peu avant ce verset, Jesus arrête les disciples qui veulent filtrer ceux qui sont légitimes pour expulser les démons et ceux qui ne le sont pas.

Cette affirmation qu’il fait dans ce verset résonne fortement aujourd’hui… Nous chrétiens, n’avons-nous pas parfois la tentation de nous poser en victimes ou de penser que le monde est contre nous parce que nous nous sentons minoritaires ? Et cette minorité, ne nous sentons-nous pas une mission de la défendre ? Mais dans ces moments-là on se positionne un peu comme les disciples en nous rendant juges de ceux qui appartiennent à la caste ou non.

Si vraiment tous ceux qui ne sont pas contre nous sont avec nous, alors nous sommes bien plus nombreux que nos yeux peuvent le voir à « donner un verre d’eau au nom du Christ » comme le dit le verset suivant.
Pour être contre, il faut donc le vouloir, il faut le clamer haut et fort, ce n’est peut-être pas si facile finalement…

Cette semaine, nous proposons de rendre grâce pour tous ceux qui ne sont pas contre nous, contre notre foi. Nous pouvons avoir une pensée particulière pour ceux qui sont martyrisés à cause de leur foi, et nous pouvons surtout apprendre à reconnaître les gestes de bienveillances et d’adhésion au Christ là où nous n’avons pas l’habitude de les attendre ou de les percevoir…

25e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » » (Marc 9, 33b-35)

> Qui est le plus grand ? qui est le plus fort ? qui est le plus beau ? Dans notre société, la compétition fait rage. Il faut toujours surpasser les autres, qu’importe si cela les écrase. C’est à celui qui construit la plus haute tour. C’est à celui qui a la plus grosse… armée ou bombe nucléaire. Les humains sont traversés par cette tentation de la compétition qui ravage en particulier notre société actuelle. Il faut être un meilleur parent que mon voisin, un meilleur professionnel que mon collègue. D’ailleurs qu’est-ce qu’un collègue si ce n’est celui qui fait le même travail que moi, mais… moins bien !

Le message de l’Evangile va à contre-courant de ces valeurs contemporaines. Il renverse les catégories connues. Il replace l’humain au centre. L’important n’est plus de gagner, d’écraser les autres, mais de se mettre au service. Se mettre au service, c’est avant tout se placer dans un état de disponibilité à être présent pour les autres. Mon vis-à-vis n’est plus écrasé, il est valorisé. Car il a de la valeur, l’Evangile le dit bien. Enfant d’un même Père, il en devient mon frère, ma sœur.

Alors cette semaine, observe et sois disponible. Observe cette tentation de la compétition qui fait rage dans le monde. Et en réponse, essaie de te montrer disponible à être présent pour les autres, pour tes frères et sœurs en Christ. En bref, essaie de vivre l’Evangile.

24e dimanche du temps ordinaire – B

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive. » (Marc 8.34)

> Ah voilà bien un verset exigeant et dont des années d’interprétation littérale nous ont travaillés jusqu’à la peur bleue de ne jamais être à la hauteur ! Etre à la hauteur, commençons par là ! Lorsque l’on suit quelqu’un, on ne marche pas à sa hauteur justement…Quand on parle de suivre, il y en a un qui marche devant, qui choisit le chemin et l’autre qui va derrière, qui ne choisit pas. Et quand deux marchent l’un derrière l’autre, ils se parlent difficilement.

Mais en grec, ce verbe « suivre » dit autre chose : le mot utilisé, « akoloutheo », signifie faire chemin avec. Platon expliquait le sens de ce mot, qui a donné en français acolyte, : c’est le compagnon de route. Quand on parle de compagnon de route, cela suppose deux personnes, deux sujets qui cheminent ensemble. Voilà déjà qui me remonte le moral !

Mais alors, comment comprendre « qu’il prenne sa croix » ? La croix, c’est l’instrument de supplice et de mort. Crucifié, le condamné est rendu totalement passif.  On a compris que Jésus appelait au martyre, qu’il invitait ses disciples à être prêts à être crucifiés avec lui. Mais on peut aussi comprendre : celui qui veut marcher avec moi… qu’il empoigne, qu’il soulève ce lieu où il subit passivement sa mort! Qu’il prenne sa mort dans ses mains. Qu’il soit le porteur actif et conscient de son destin de créature vulnérable condamnée à mourir un jour.

Nous avons chacun des « morts » qui nous guettent au quotidien… Cette semaine, je veux assumer de les regarder en face et non pas les subir… Je veux marcher aux côtés de Jésus, comme un sujet qui porte sa mortalité, en cheminant avec Lui. Pas derrière. Avec.

23e dimanche du temps ordinaire – B

Aussitôt les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement. Jésus recommanda à ceux qui étaient là de n’en rien dire à personne . (Marc 7,35-36)

> Étonnant miracle dans l’Évangile de cette semaine. Bien, vous me direz tous les miracles sont étonnants, d’où leur appellation. Certes. Mais attardons-nous ici à un élément presque ironique : imaginez-vous la joie de cette homme guéri ! Il peut enfin entendre, et bonus, parler à nouveau correctement. Et là… quelle est la première chose que Jésus lui dit, ainsi qu’à tous ceux présent ? « N’en parlez pas ! ». Bien que le texte nous précise que cet ordre n’a pas été suivi, se pose tout de même la question : quand et pour quoi parler de ce que Dieu fait dans nos vies ?

> Cette semaine laissons-nous toucher par la main de Jésus, qui continue l’œuvre créatrice du Père. Mais avant de crier sur les toits tout ce que Dieu est et fait, prenons pleinement conscience de l’étendue de ses bienfaits. Prenons le temps de le remercier et cherchons plus loin encore son regard. Ensuite seulement serons-nous à même d’être de vrai témoin, habité en profondeur. Allez, « Ephphatha », ouvrons-nos cœurs ! Belle semaine !

22e dimanche du temps ordinaire – B

« Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. » Marc 7, 8

> Dans cet Évangile, Jésus se fait interroger par les Pharisiens qui lui demandent pourquoi ses disciples ne suivent pas les traditions des Anciens. Jésus leur dit qu’ils sont hypocrites comme l’avait prophétisé Isaïe.

Nous nous attachons souvent à de petites choses qui nous semblent être au centre de notre foi et qui par conséquent nous semble être essentiel pour la foi des autres ! Quitte à leur imposer et même les juger s’ils ne font pas comme nous.

Nous nous comportons souvent comme des Pharisiens alors tâchons d’aimer Dieu avant d’aimer nos traditions tant humaine ! Tâchons de nous sentir chrétien avant de nous sentir catholique, protestant ou bien évangélique ! Vivons en chrétien en aimant notre prochain comme Dieu nous a aimé.

21e dimanche du temps ordinaire – B

« C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jn 6, 63-64

> Des paroles dures, difficiles à entendre peut-être. Nous qui, depuis notre naissance, sommes notre propre point de référence. Nous qui vivons à partir de ce que nous sommes capables de développer comme compétences, à partir de nos capacités, à partir de notre combat pour survivre. A tel point que nous confondons parfois la réalité avec ce que nous en percevons, et oublions que le monde n’est pas issu de nous-mêmes.

Ce qui donne la vie vient de plus loin, de l’extérieur de nous, d’ailleurs. C’est l’Esprit. Si nous croyons vivre seulement à partir de nous-mêmes, nous demeurons dans l’illusion: celle que la vie serait ce que nous percevons. Le Christ nous invite à sortir de nous-mêmes, renoncer à nous poser comme référence et accepter de se recevoir d’ailleurs, se recevoir de l’Esprit.

> La vie en vérité passe par une dépossession et un renoncement. Pour non plus se raconter à partir de soi, mais se laisser raconter par un Autre. Pour sortir de l’illusion du soi et se découvrir habité par l’Esprit qui unifie toute réalité. « Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

20e dimanche du temps ordinaire – B

Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6, 51)

> Il y a dans ces paroles fortes de Jésus, quelque chose qui touche le cœur de notre foi et même de nos fois ! En effet, ce passage peut de prime abord souligner les interprétations différentes qu’en font les chrétiens. Si les catholiques par exemple en donneront une interprétation littérale avec l’eucharistie, chez les protestants cette interprétation sera davantage spirituelle. Néanmoins – et c’est peut-être là un point essentiel de l’œcuménisme ? -, nous recevons tous le don de la personne de Jésus et la question est de savoir quelle conséquence a ce don, ce que nous en faisons. Jésus s’offre tout entier à nous, il se fait nourriture, cette nourriture qui nous fait vivre. Comment à notre tour recevons-nous cette nourriture, promesse de vie éternelle ? Sommes-nous conscients de la transformation opérée dans nos corps tout entier par ce don de Jésus ?

> Cette semaine, réfléchissons à ce don radical fait par Jésus de sa personne et à la façon dont nous le recevons, personnellement.