Dimanche de la Sainte Famille – C

« Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. » Luc 2, 51

> Jésus a 12 ans lorsqu’il ne rentre pas avec ses parents à Nazareth. Le pèlerinage qui se faisait annuellement vers Jérusalem faisait se déplacer beaucoup de monde et chacun marchait avec sa famille, ses amis et les voisins. C’est pour cela que Joseph et Marie ne se rendent pas immédiatement compte que Jésus manque à l’appel.

De retour à Jérusalem, ils le retrouvent au temple dialoguant d’égal à égal avec les docteurs de la loi. A ces retrouvailles, Jésus questionne ses parents pour signifier qu’il doit se tenir près de son Père.

Le verset sélectionné nous offre à contempler de nouveau la crèche où Jésus s’est fait petit enfant sous la protection et responsabilité d’un père et d’une mère. En garant de la loi de son père, il respecte par conséquent un des commandements du décalogue : « Tu honoreras ton père et ta mère ».

Cette semaine, nous pouvons profiter de ces temps propices au rapprochement familial pour ouvrir nos portes et accueillir ou visiter nos parents au sens large du terme : frère, soeur, oncle, tante, grand parents… mais aussi d’ouvrir notre coeur pour accueillir notre prochain qui pourrait se sentir bien seul en cette fin d’année.

25 décembre 2018 – La Nativité

« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jn 1, 14)
 
> Où est Dieu? « Il a habité parmi nous. » Il est fondamentalement « avec » les humains. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous. Il accompagne, marche à nos côtés, partage ce qui fait nos vies, avec leurs joies et déceptions, leur richesse et leur pauvreté. Il est le Dieu dans la mangeoire d’une étable, le Dieu sur la route d’un départ loin de ses repères, le Dieu auprès de toutes celles et ceux de nous quand nous vivons ce rejet, parfois implicite, parfois non: « Il n’y a pas de place pour toi. »
 
Où est Dieu? « Il s’est fait chair. » Il est aussi en nous. « Au sein de l’immense univers, Dieu est né en l’humain » dit Maurice Bellet. Le récit de Noël nous le raconte: Dieu est à trouver dans les profondeurs de notre coeur, de l’être, de tout être. Il est le Dieu découvert dans ce nouveau-né du nom de Jésus. Dans la fragilité et la force d’une vie, dans cette énergie intérieure qui nous conduit à aimer, à lutter contre le mal et la mort, à nous relever, à vivre pleinement. A Noël, il n’est plus question de penser Dieu sans penser l’humain.
 
Mais à Noël, il y a aussi les anges dans les cieux, la gloire du Seigneur qui enveloppe les bergers, et le récit raconte aussi que ce Dieu qui est avec nous, ce Dieu qui est en nous, est encore le Dieu qui est au-dessus de nous. Dieu ne peut pas être enfermé dans nos idées, nos discours, nos manières de voir. A Noël, Jésus-Christ est pleinement Dieu, et en même temps Dieu reste dans les Cieux. Il nous échappe, il nous dépasse, nous précède et nous suit. C’est ce que nous rappellent les anges dans les cieux à Noël. Dieu est mystère, comme la vie est mystère, comme l’amour est mystère. Toutes nos explications n’en épuisent pas la profondeur. « Nous avons vu sa gloire. »
 

4e dimanche de l’Avent – C

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Sauveur vienne jusqu’à moi ? Car lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli en moi. » (Luc 1, 43-44)

> Dans cette scène de retrouvailles, on touche du doigt l’indicible. Parce que l’enfant a tressailli en elle, Elisabeth a su que Marie portait le fils de Dieu! On admire la finesse et la délicatesse d’Elisabeth, capable de porter une telle attention au tressaillement de son enfant, de lui donner autant de valeur pour y lire la venue de son Dieu.

Elisabeth et Marie se communiquent l’une à l’autre dans cette rencontre par tout leur être, bien au-delà de leurs mots. Elles sont habitées et s’habitent elles-mêmes d’une telle façon qu’elles savent reconnaître en elles et près d’elles les manifestations d’un Dieu qui se fait tout proche, d’un Dieu qui se fait présent au plus près de nous, en nous.

En nous préparant à Noël sachons, comme Elisabeth, percevoir les signes que Dieu met sur notre route pour se manifester. Sachons également être comme Marie, accueillant si simplement ce Dieu qui l’habite…

3e dimanche de l’Avent – C

« En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient :
« Que devons-nous faire ? » Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » (Luc 3, 10-11)

> Parfois quand nous regardons le monde, sa violence, ses attentats, ses révoltes sociales, la détresse des humains, nous pouvons nous sentir impuissants. Que devons-nous faire ? Ce serait tellement plus simple si quelqu’un était là pour nous donner la direction, le sens, du chemin…

Mais Dieu est là. Par sa Parole, il vient nous montrer le chemin. Dans ce passage, les foules viennent de se faire baptiser. Et elles posent elles aussi, comme nous, la question : « que devons-nous faire ? ».

Le baptême est conversion, il met en route, provoque un changement de regard sur le monde, sur nous-mêmes et sur Dieu : Jésus nous invite non plus à la peur mais à la confiance, non plus à l’individualisme et à l’égocentrisme, mais au partage, non plus à profiter de notre pouvoir, mais à demander ce qui est juste, non plus d’exploser dans la violence, mais de se contenter de ce que l’on reçoit. Quel changement de regard !

Le partage est matériel, nourriture ou vêtement, mais il est aussi spirituel : quand as-tu pour la dernière fois partagé avec un ami une bonne nouvelle ? Quand as-tu pour la dernière fois partagé la Bonne Nouvelle du Christ Sauveur pour ta vie ? Car comme disait un ami : « si l’Évangile est une bonne nouvelle, alors cette nouvelle doit être partagée ». Face aux désillusions du monde, la Bonne Nouvelle a le pouvoir de tout changer…

Alors cette semaine, changeons de regard ! Face aux sentiments d’impuissance que nous peuvent nous envahir, suivons avec humilité et simplicité le chemin ouvert par Jésus : confiance, partage, justice, reconnaissance. Un chemin qui se concrétise par des gestes très pratiques, tangibles, de notre quotidien. Un Evangile à vivre donc, en cette semaine de l’Avent, à partager.

2e dimanche de l’Avent – C

« C’est celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ! Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, les chemins raboteux seront nivelés et tous verront le salut de Dieu. » (Luc 3, 4-6)

> Dans ce passage, on trouve un vocabulaire de terrassement ! Une image vaut 1000 mots, n’est-ce pas ? Cette semaine, un mot que je connaissais mal m’a interpellée: « raboteux ». Larousse nous en donne la définition : « Dont la surface est inégale et présente des aspérités. » Tels les chemins qu’empruntent parfois mes relations humaines…

Ce texte est réaliste sur la situation de notre monde. Si déjà avec le texte d’Esaïe, repris par Jean le Baptiste, on nous affirme qu’il y a des vallées, des énormes fossés qui séparent les hommes, qui les séparent de Dieu; s’il est dit qu’il y a des montagnes et des collines qui représentent bien nos soucis qui nous paraissent parfois insurmontables; s’il est bien mentionné qu’il y a une foule de choses tortueuses; si Jean nous rappelle bien qu’il y a des chemins raboteux, c’est bien que Dieu prend en compte ces réalités parfois si difficiles à vivre. Dieu ne se leurre pas sur nos problèmes, quels qu’ils soient. Et si Dieu envoie son propre Fils pour combler les vallées de nos difficultés, pour abaisser toute montagne qui divise, pour redresser les moments tortueux de notre vie, pour aplanir les chemins raboteux de nos relations, comment pourrait-il aujourd’hui ne plus se préoccuper de nous?

Ouvrir sa vie au Dieu de Jésus-Christ, c’est alors s’ouvrir à des chemins jusqu’alors inconnus, des chemins d’apaisement jusqu’au plus profond de la souffrance; des chemins d’espérance même quand tout espoir semble perdu.

Pour l’Avent qui s’en vient, je veux me souvenir que Dieu est le Dieu de bien des possibilités et cette préparation des chemins commence tout d’abord par une invitation véritable de Dieu dans chacune de nos vies !

1er Dimanche de l’Avent — Année C

« Restez éveillés et priez en tout temps » (Luc 21, 36)

> L’Evangile de dimanche nous parle de temps durs, de nations affolées et désemparées, du fracas de la mer et des flots. Et c’est vrai que ce n’est pas tous les jours facile de faire face aux mauvaises nouvelles qui déferlent dans nos journaux. Le mois de novembre avec ses jours qui s’assombrissent et ses nuits qui s’allongent souvent nous laisse un goût amer et une certaine démotivation.

Le Christ lui, nous annonce avec espoir son arrivée. Cet Evangile contient en lui une puissance dans son encouragement à rester debout, à se mettre en prière afin de permettre à Sa lumière de remplir nos craintes.

> Cette semaine, allumons la première bougie de l’Avent. Sur la couronne certes, mais surtout aussi dans nos cœurs ! Soyons remplis et brillons par l’Esprit de Dieu d’une lueur d’espoir et portons dans nos prières, en tout temps, les personnes qui nous entourent. Soyez bénis en ce début d’un temps à part !

34e dimanche NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST ROI DE L’UNIVERS – B

« Je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. » Jn 18, 37

> Pilate interroge le Christ sur sa royauté. Il a seulement le prisme d’une royauté humaine et donc d’un risque pour Rome. Mais la royauté du Christ n’est pas de ce monde sinon des gardes se seraient battus pour lui, et la force aurait été utilisée pour se libérer de Rome et faire croire en Dieu. Contrairement à cela, le fils de Dieu s’est fait homme et est venu accomplir et rétablir la vérité de la parole de Dieu. Qui écoute le message du Christ suit cette vérité.

Ce dimanche, nous fêtons le Christ Roi et aussi le dernier jour de l’année liturgique ! Nous rentrerons la semaine prochaine dans le temps de l’Avent. Un bon temps pour se préparer à accueillir le Christ et ainsi à préparer notre coeur. Alors avant les fêtes de famille, appartenons à la vérité et tâchons de nous réconcilier pour profiter pleinement de ces instants avec tous ceux qui ont pu nous poser problème.

33e dimanche du temps ordinaire – B

« Sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à vos portes. » (Mc 13, 29)

> Comment Jésus parle-t-il de sa proximité? A première vue, je l’associe à la fin des temps, à la fin du monde, et je nourris mes peurs avec pessimisme, défaitisme, découragement et amertume.

Pourtant, Jésus nous met en garde: au sujet de la fin de temps, vous n’en savez rien. Sortez de la peur pour entrer dans une attitude de veille. Gardez mes paroles, car elles sont solides et ne passent pas. Mes paroles qui parlent de prendre soin. Des humains, de la nature, du monde.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque l’on sort de la temporalité passé-futur pour entrer dans le cadeau du présent. C’est ce que raconte l’image du soleil et de la lune qui rythment le temps: ils disparaissent.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque l’on cesse de chercher le sens de la vie dans les étoiles et que nos yeux redescendent pour voir ce qui nous entoure. C’est ce que raconte la chute des étoiles.

La proximité de Jésus, elle se découvre lorsque nous sommes rassemblés des quatre coins du monde de nos différences pour ne faire qu’un, que nous découvrons cette unité du vivant. C’est ce que raconte les anges qui rassemblent.

Enfin, la proximité de Jésus, elle se découvre dans cette puissance de vie qui se déploie toujours à nouveau et crée du beau, du neuf, de l’espérance, de l’amour. C’est ce que raconte la gloire du Fils de l’homme.

 

32e dimanche du temps ordinaire – B

« Cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence: elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » (Mc 12, 43-44)

> Il est beau ce passage de l’Evangile, il illustre si bien son message entier.

Il balaye les riches hypocrites et élève les humbles.

La veuve que Jesus cite en exemple fait preuve d’un don entier de sa personne, pour plus pauvre encore, une confiance en Dieu qui pourvoit à nos besoins, un souci urgent et inscrit dans la chair au point de se priver de l’essentiel pour plus petit que soi.

On aimerait tant l’imiter, on se dit qu’on n’est pas riche, qu’on ne ressemble pas à ceux qui cherchent les premières places… et pourtant ! On mesure rarement assez à quel point on est attaché à nos biens et à quel point finalement on accepte de ne donner que le superflu la plupart du temps. Mais c’est bien au don de ce qui nous est essentiel que nous sommes appelés à notre tour !

Cette semaine nous proposons de réfléchir à ce que nous ne sommes pas capables de donner. Ce dont nous ne pouvons pas nous séparer, pour notre frère ou pour Dieu et à réfléchir à la manière cela peut nous emprisonner.

31e dimanche du temps ordinaire – B

« Le premier [commandement], c’est : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras…» (Marc 12, 29-30a)

> « C’est si simple d’aimer » dit la chanson populaire. La réalité est souvent bien différente. Et pourtant, ce double commandement d’amour, c’est la base de tout éthique de vie chrétienne. C’est l’ouvrage à remettre sans cesse sur le métier : aimer… Dieu, et son prochain, comme soi-même ! S’aimer soi-même, donc, qui est souvent encore plus difficile qu’aimer les autres…

Mais ici, Jésus donne un éclairage intéressant à ce double commandement d’amour : il le fait précéder du rappel que le Seigneur est l’unique Dieu, avec ce mot : « Ecoute, Israël ! ».

Ecoute. C’est comme si, avant d’aimer, il fallait se mettre à l’écoute. Avant d’aimer Dieu, il faut se mettre à l’écoute… de sa Parole ! Avant d’aimer son prochain comme soi-même, il faut se mettre à l’écoute… de soi et des autres ! Car contrairement à la chanson, c’est si difficile d’aimer ! Il faut beaucoup d’écoute, et de la confiance, pour aimer.

Alors cette semaine, écoute ! Ecoute Dieu, écoute les autres, écoute-toi au plus profond de toi-même. Ouvre tes oreilles, dans un premier temps, pour emprunter, dans un deuxième temps seulement, le chemin de l’amour. Ecoute et aime, en voilà un beau condensé de la vie chrétienne ! Que le Dieu Jésus Christ te guide dans ton chemin d’écoute et d’amour !