1er dimanche de Carême – C – 9 mars 2025

« Après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert. »

(Luc 4,1)

> Encore dans la joie de la voix du Père, l’appelant Fils bien aimé, Jésus, toujours sous la conduite de l’Esprit, se rend au désert. Lieu biblique par excellence de la rencontre avec Dieu. C’est là qu’il jeûne et prie son Père « dans le secret. »
Mais, il en a un qui est jaloux de ce bonheur filial. Au moment où Jésus est fragilisé par la faim, le Diviseur s’approche et essaie de le faire douter : « SI tu es le Fils de Dieu… ». “Si “, le mot de trop ! La suite du récit nous donne en Jésus le modèle du comportement filial. Sans entrer discussion, il s’appuie sur la Parole de Dieu seule.
> Cet Evangile assez étrange est bel et bien écrit pour nous. Jésus nous apprend à garder en toute situation le lien avec notre Dieu et Père. Sommes-nous troublés, tentés, désécurisés dans notre foi ? Ouvrons l’Evangile. Ne nous noyons pas dans un brainstorming personnel, mais prenons appui sur la Parole d’un Autre : notre Dieu.  Et nous retrouverons la terre ferme.

8e Dimanche du Temps Ordinaire – Année C – 2 mars 2025

« Ce qu’on dit vient de ce qui remplit le cœur. »

(Luc 6,45)

> Nos paroles ! Que révèlent-elles de nos intentions, de nos travers et de nos mouvements les plus secrets ? Osons-nous tout dire ? Quels sont nos filtres ? De quoi parlons-nous et avec qui ? Commérages, persiflage, médisance ou compliments sincères, paroles bienveillantes… qu’est-ce qui affleure à mes lèvres ?
> Il n’est pas anodin que ce passage suive immédiatement celui qui nous met en garde contre l’aveuglement qui nous pousse à voir la paille dans l’œil de notre frère sans remarquer la poutre dans le nôtre. En effet, bien souvent, c’est de nos propres failles que naît la parole critique qui blesse. Jésus nous invite ainsi à veiller sur nos paroles, car elles sont le reflet de notre cœur.
>Cette semaine, prenons le temps d’examiner ce qui remplit notre cœur et influence notre langage. Cultivons des paroles qui élèvent, encouragent et témoignent de la lumière du Christ en nous. Que nos mots soient le fruit d’un arbre solidement enraciné en Lui !

Seigneur, veille sur la porte de mes lèvres.
Donne-moi de choisir les bons mots et la bonne intonation.
Fais de mes paroles un reflet de Ta bonté. Amen.

7e dimanche du Temps Ordinaire – C – 23 février

«Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.»

(Luc 6, 36)

> Le mal se propage comme une chaîne : une blessure en appelle une autre, une injustice répond à une injustice, et nous restons enfermés dans une logique destructrice. Mais Jésus nous invite à briser ce cycle par le pardon et la miséricorde. Dieu déteste le mal, mais aime celui qui en est prisonnier. Pardonner, ce n’est pas nier la souffrance subie, mais refuser que le mal ait le dernier mot. Humainement, c’est difficile, mais l’Esprit Saint nous aide à nous détacher de la rancune et à laisser Dieu transformer notre cœur.

> La psychologie reconnaît que le pardon libère et guérit, influant non seulement sur la paix intérieure, mais aussi sur notre corps. En allégeant nos blessures intérieures, il réduit le stress et ses effets néfastes sur la santé. Dans cette logique, aimer nos ennemis ne signifie pas justifier leurs actes, mais refuser de répondre au mal par le mal. Cette semaine, demandons à Dieu la force de briser nos propres chaînes intérieures et de faire régner en nous la paix de son Royaume. Amen.

6e dimanche du Temps Ordinaire – C – 16 février 2024

« Et lui, élevant les yeux vers ses disciples, dit… »

(Luc 6,20)

> Les propos de Jésus ont de quoi surprendre : il énonce huit phrases qui se répondent. D’un côté, quatre propositions débutent par « malheur à vous », de l’autre, quatre qui commencent par « bienheureux, vous ». À première lecture, cela fonctionne en miroir : les pauvres et les riches, les affamés et les rassasiés, ceux qui pleurent et ceux qui rient. Les personnes qui se reconnaissent dans l’un ou l’autre de ces états reçoivent la promesse de passer dans l’état opposé.

> Toutefois, deux propositions de Jésus sont différentes : « Vous êtes bienheureux quand les hommes vous haïront, […] car leurs pères en ont fait de même aux prophètes. » et « Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes. » Ces paroles ne parlent pas d’un simple renversement de situation, mais elles nous confrontent à une réalité : la vie n’est pas exempte de difficultés, et nous ne sommes pas différents de ceux qui nous ont précédés. Pourtant, Jésus promet : « Votre récompense est grande dans le ciel. » Il le fait dans une attitude humble. S’il siège aujourd’hui dans la gloire, lorsqu’il prononce ces paroles, il marche avec les siens. Son regard se lève vers eux, marquant ainsi sa proximité avec tout être.

> Puisqu’il est le même hier, aujourd’hui et éternellement, soyons assurés de sa douce présence dans nos situations heureuses ou malheureuses. Amen.

5ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 9 février 2025

« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche… »

Lc 5,4

> Simon-Pierre était en colère et désespéré. Il n’avait rien pris de la nuit. Survient un charpentier, dont la pêche n’est à priori pas la spécialité. Et cet homme lui dit d’aller un peu plus loin et de lancer à nouveau le filet. On imagine le comique de la situation. Un réparateur télé qui vient suggérer à un pilote d’avion d’essayer de redécoller malgré le brouillard… un avocat qui vient expliquer à l’horloger comment réparer une montre… un informaticien qui vient montrer à l’alpiniste où se trouvent les bonnes prises sur la falaise.

> En réalité, il ne s’agit pas tout à fait de cela. Car Jésus ne vient pas expliquer à Simon comment pêcher et, si on lit bien, il ne lui demande pas non plus de prendre du poisson. Il n’est pas dans la rentabilité. Il lui demande simplement de faire ce qu’il sait faire : lancer le filet de pêche. Et il lui demande un effort, auparavant : avancer en eau profonde. Autrement dit : « sors de ta zone de confort et fais ce que tu sais faire, le reste je m’en occupe ».

> Au cœur de nos existences, Dieu ne nous demande pas de résultats. Il nous demande simplement de sortir de nos petites habitudes, de nos petits conforts, et de faire ce que nous savons faire, ce pour quoi nous avons été formés. Le résultat, c’est lui qui s’en occupe alors. Et il se pourrait bien que nous découvrions alors des miracles.

Dimanche de la Présentation du Seigneur au temple – C – 2 février 2025

« Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. »

(Luc 2,33)

> Ils sont venus en pauvres, les parents du petit garçon à présenter au Temple, n’apportant comme offrande que deux petites colombes. (Cf. Lv 12,8). Ils étaient donc censés passer inaperçus. Mais le ciel avait orchestré une magnifique mise en scène avec l’Esprit Saint comme protagoniste. Entrent alors Syméon, homme de Dieu et Anne, prophétesse, qui se mettent à proclamer devant tout le monde le sort hors commun de cet enfant : « Salut préparé à la face des peuples / lumière qui se révèle aux nations / signe de contradiction … »

> Comprenant l’étonnement des parents, sachons, nous aussi, nous étonner sans cesse à nouveau devant l’humble condition humaine qu’à pris notre grand Dieu en devenant l’un de nous. Laissons-le nous rejoindre dans nos propres vies en méditant encore cette dernière phrase : « Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. »

3ème dimanche du temps ordinaire – Année C – 26 janvier 2025

« Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui ont été des témoins. »

(Luc 1,1)

> Voilà deux textes qui nous sont proposés pour ce dimanche : Luc 1,1-4 et Luc 4,14-21. Le lien entre eux, c’est la continuité et la transmission. Jésus, au début de son ministère, ancre son message dans une relecture provocante du Livre d’Ésaïe. De son côté, Luc, en prenant la plume, compose son récit en s’appuyant sur le commencement et sur d’autres témoins et serviteurs de la Parole avant lui. Ce passage de témoin, de main en main, fait éclore une nouveauté à chaque fois : une autre Parole s’accomplit, une autre étape du dessein de Dieu se révèle.

> Est-ce ainsi que je lis la Bible ? Avec cette conscience qu’elle me donne à vivre quelque chose de neuf et qu’elle est la façon dont Dieu me pousse à marcher vers l’inédit ? Cette semaine, relevons le défi de lire la Parole comme un trésor vivant : elle porte nos vies et nous appelle à dépasser nos petits plans bien rangés pour accomplir ce que Dieu prépare pour nous. Amen.

2e dimanche du Temps ordinaire – C – 19 janvier 2025

« Tout le monde sert le bon vin en premier […] mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »

Jean 2, 10

> Aux noces de Cana, Jésus accomplit son premier miracle en transformant l’eau en vin. Ce geste n’est pas seulement spectaculaire : il révèle un Dieu qui ne se contente pas de répondre à nos besoins, mais qui nous offre le meilleur. L’eau ordinaire, essentielle à la vie, devient ici un vin exceptionnel, symbole de fête et de grâce. Ce miracle nous invite à reconnaître que Dieu peut transformer nos réalités les plus simples en quelque chose de précieux.

> Le maître du repas s’étonne que le meilleur vin ait été gardé pour la fin. Cette inversion est une belle métaphore : Dieu réserve le meilleur pour l’avenir. Mais cette transformation commence dès maintenant, dans nos jours ordinaires. L’eau de nos vies peut devenir le vin de sa grâce. Sommes-nous prêts à lui confier ce que nous avons, aussi modeste soit-il, pour qu’il le transforme ? Belle marche dans la joie et l’espérance !

Le Baptême du Seigneur – C – 12 janvier 2025

« Et comme le peuple était dans l’attente. »

(Luc 3, 15)

> Voilà un peuple bien au fait du cours que devait prendre l’histoire. Pendant des décennies, même des siècles, ce peuple avait été nourri de textes prophétiques. Il les avait ressassés, scrutés, sondés… D’une génération à une autre génération, le message était passé qu’un sauveur devait venir. Bien que cette promesse n’ait pas trouvé d’issue favorable jusque-là, la certitude de son accomplissement restait vive, et chacun se tenait aux aguets, guettant le moindre signe d’un début de réalisation.
> Pourtant, malgré des indications précises concernant ce sauveur, certes dispersées dans les écrits de différents prophètes, le peuple commet une erreur sur la personne. Un détail aurait dû les mettre sur la bonne voie : le lieu de naissance du sauveur. Jean doit les remettre sur le bon chemin.
> Les choses n’ont guère changé aujourd’hui. La Bible n’a pas changé d’un iota : le sauveur annoncé vient bientôt. Est-ce vraiment lui que nous attendons, avec ferveur ? Sommes-nous prêts à aller au désert pour y faire la rencontre de Celui qui « n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et dont l’aspect n’avait rien pour nous plaire » (Esaïe 53,2) ? Sommes-nous prêts à nous laisser enseigner toutes choses par l’Esprit-Saint (Jean 14, 26) ?

Fête de l’Epiphanie – C – 5 janvier 2025

« Ils ouvrirent leurs coffrets,
et lui offrirent leurs présents :
de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

Mt 2,11

Les savants – qui étaient certes mages mais pas forcément rois, il est bon de le redire parfois… – viennent de partout se prosterner devant l’enfant de la crèche. Le message de l’Epiphanie, très-très loin de la galette, c’est d’abord l’universalité du salut offert en Christ : il n’y a plus un peuple qui serait « élu », tous sont associés au même héritage.

On sait la symbolique des trois cadeaux : l’or pour le roi des rois, l’encens pour le Dieu, la myrrhe qui annonce déjà la mort de Jésus, mais aussi l’or pour la charité avec laquelle exercer toute royauté, l’encens – parfum qui monte comme la prière dit un psaume – pour la foi en Dieu, la myrrhe pour l’espérance en la vie éternelle.

Mais derrière cette fête, la galette, la fève, la couronne, les cadeaux (qui pourraient, intelligemment, être échangés ce jour-là plutôt que le 25 décembre), laissons-nous toucher par ces mages qui ont tout quitté pour aller se prosterner devant l’enfant-Jésus. Qu’allons-nous quitter, cette semaine, pour lui donner la première place ? Où allons-nous nous rendre pour l’adorer ?