23e dimanche du Temps ordinaire – B – 8 septembre 2024

« Il le prit à part loin de la foule. »

(Marc 7, 33)

UN TÊTE À TÊTE BOULEVERSANT

> Dans la vie courante, on invoque la loi des séries pour rendre compte de la répétition de calamités. Au centre de l’épisode qui nous est rapporté, l’homme semble être soumis à cette loi. Il subit une double peine : il est sourd et, en plus, il a des difficultés d’élocution.
Des gens bien intentionnés décident de prendre les choses en main, de prendre l’homme en main. Il le conduise à ce Jésus, sujet de tant de rumeurs. Que fait Jésus ? Il éconduit la foule. Car, l’objectif de Jésus est de vivre un tête-à-tête avec le sourd. Ici, toute parole est inutile, l’homme ne peut l’entendre. La seule manière d’entrer en contact avec lui, c’est de vivre une expérience haptique, c’est-à-dire être touché.
Cet homme le sera de plusieurs manières. Jésus va le toucher physiquement, d’abord extérieurement (les doigts sur les oreilles) puis intérieurement (la salive sur la langue). Ce toucher physique entraîne une ouverture à l’autre. Le lien de sa langue est délié. Il est à nouveau possible d’entrer en relation avec l’autre et l’homme ne se prive pas de cette possibilité : il parlait distinctement, sans peine, aisément.
> Le lieu de cette scène, c’est l’intimité proposée par Jésus. Elle est aussi pour nous. N’hésitons pas un seul instant à entrer dans ce lieu de l’intimité avec Jésus : notre vie en sera bouleversée.


22e dimanche du Temps ordinaire – B – 1er septembre 2024

« Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

(Mc 7,14-15)

> Jésus dit cette parole face au ritualisme exacerbé des Pharisiens qui prennent grand soin de nettoyer l’extérieur de la coupe – les apparences – mais accordent moins de soin à l’intérieur.
> A l’époque, et on en trouve trace dans la Bible, les rituels relatifs à la nourriture étaient nombreux, les interdits concernant tel ou tel aliment également. Il ne fallait pas manger ce qui pouvait nous rendre impur.
> Jésus renverse littéralement les choses : il vaut mieux faire attention à ce qui sort de notre bouche qu’à ce qui y entre. Voilà ce qui peut nous rendre impur. Ce qui déplace automatiquement le débat sur le terrain des mots : il y a des mots qui salissent l’autre aussi bien que celui qui les prononce.
> Soyons donc attentifs, cette semaine, tout spécialement à ce qui sort de notre bouche. Et si Jésus avait vécu à notre époque, il aurait certainement associé tout cela également à ce qui fuse de nos mains qui tapent frénétiquement sur un clavier un commentaire sans doute un peu rapide sur les réseaux dits « sociaux »…

21e dimanche du Temps ordinaire – B – 25 août 2024

«C’est l’Esprit de Dieu qui donne la vie; l’homme seul n’aboutit à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie.»

(Jean 6. 63)
(Création photo: Stella Maris Tessitore)

> Lorsque nous doutons, que sommes découragés, fatigués, ou révoltés à cause des heurts de la vie, revenons à cette parole de vie : « Vers qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ! »
Ces paroles nous ont donné la vie… Elles ont été présentes aux tournants de nos existences: paroles de baptême, de confirmation ou encore de bénédiction de mariage.
>Paroles-cadeaux qui résonnent encore et qu’il s’agit toujours de continuer à incarner ici et maintenant !
« Seigneur,
Quand je me sens une étoile errante,
seule face à l’infini et au vertige de mes questions,
viens me souffler à l’oreille les paroles qui redonnent Vie. »

20e dimanche du Temps ordinaire – B – 18 août 2024

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »

(Jean 6, 51)

> L’adage « Je suis ce que je mange » prend une dimension spirituelle particulière dans les paroles de Jésus. En se présentant comme le « pain vivant », Jésus ne parle pas simplement de nourrir notre corps, mais de nourrir notre âme. Manger ce pain, c’est intégrer en nous la vie de Christ, sa parole, son amour, et son sacrifice. Cela signifie que, tout comme la nourriture physique devient partie de notre corps, le Christ, en tant que nourriture spirituelle, transforme notre être intérieur, nous donnant la vie éternelle.

Cette perspective nous invite à réfléchir sur ce que nous laissons entrer en nous, non seulement physiquement mais aussi spirituellement. Si nous nourrissons notre esprit et notre cœur avec la vie de Jésus, nous devenons de plus en plus semblables à lui. C’est une transformation profonde qui nous invite à vivre selon ses enseignements, à partager son amour, et à être ses témoins dans le monde.

> Cette semaine, posons-nous la question : que sommes-nous en train de « manger » spirituellement ? Accueillons-nous pleinement ce « pain vivant » pour que notre vie soit nourrie et transformée par Christ ? Que cette nourriture spirituelle soit pour nous une source de vie, de force, et de renouvellement. Soyez bénis.

19e dimanche du Temps ordinaire – B – 11 août 2024

« Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. »

(Jean 6,45b)

> Durant tout ce chapitre 6 de Jean, Jésus se présente comme le PAIN. En cela, il ne se met pas en scène lui-même, car il se reçoit sans cesse de son Père qui seul peut nous attirer vers le Fils, pain descendu du ciel, VERBE sorti du sein du Père et venu dans le monde pour qu’en lui nous ayons la vie.
Jésus se donne en nourriture, non seulement sous la forme du pain eucharistique offert lorsque nous célébrons la sainte Cène, mais dans toutes les circonstances de notre vie. Il est la Parole qui nourrit notre foi ; il nous tient debout par sa présence que l’Esprit assure continuellement dans nos cœurs ; il est le pauvre au bord du chemin.

> Durant cette semaine, (et durant tout ce temps de la lecture de Jean 6), gardons vivant la conscience de sa présence en nous et en toute chose. Laissons-nous attirer vers lui par le Père qui, en nous envoyant son Bienaimé, nous donne chaque jour le pain nécessaire.

18e dimanche du Temps ordinaire – B – 4 août 2024

« Rabbi, quand es-tu venu ici ? Quelle œuvre fais-tu ? Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? »

Jean 6, 24-35

> Voilà une foule bien curieuse ! Elle est restée sur sa faim. Ô pas une faim physique, elle qui vient d’être nourrie par Jésus qui l’a laissée en plan pour se retirer dans la montagne et prier le Père. En marchant sur l’eau, Jésus a rejoint ses disciples à Capharnaüm – la ville du chaos.
Après avoir mené son enquête et constaté que Jésus et ses disciples ne sont plus là, la foule s’en va sur l’autre rive, à Capharnaüm. Elle est bien décidée à élucider ce mystère. Quand elle a trouvé Jésus, elle lui pose trois questions : sur son emploi du temps, sur ce qu’il fabrique, et sur ce qu’elle doit faire ? Jésus leur fait des réponses assez décalées : rien sur son emploi du temps, pas plus que sur son œuvre enfin pour toute liste de choses à faire, la foule ne reçoit qu’une invitation à croire. Curieuses réponses en vérité !
> Dans ce passage, des informations précieuses nous sont proposées (Jésus pain de vie par exemple). Retenons surtout que ce sont les questions qui ont mis la foule en mouvement. Laissons-nous porter par les questions qui montent en nous et… par les réponses décalées tant dans le temps que dans leur contenu ! Nul doute que Jésus conduira tout à bien car l’Eternel a formé pour toi des projets de paix et non de malheur. Jérémie 29, 11

17e dimanche du Temps ordinaire – B – 28 juillet 2024

Jésus dit : « Faites asseoir les gens. »

(Jn 6,10)

> Cette phrase est tirée du célèbre évangile de la multiplication des pains. Quand les disciples demandent à Jésus comment nourrir toute la foule qu’il a devant lui, sa première réaction est celle-ci : « Faites asseoir les gens ». Autrement dit : avant toute chose, un peu de calme, asseyons-nous.
> En été, il est bon de s’asseoir tout simplement sur l’herbe, de reprendre contact avec la nature et d’y passer un moment. Loin d’être de simples moments passés « à ne rien faire », c’est là que l’on prend l’énergie pour la suite. Sans ces moments de calme, impossible d’enchaîner avec de nouveaux défis.
> Que ce soit pour un miracle ou pour de simples défis quotidiens, il est donc bon de commencer par s’asseoir. Qui sait si ce petit geste tout simple ne fera pas jaillir l’impossible au cœur de nos vies ?

16e dimanche du Temps ordinaire – B – 21 juillet 2024

«Venez seuls dans un endroit désert et reposez-vous un instant. »

(Marc 6.30)

> J’entends cet appel de Jésus à ses apôtres pour vivre une courte retraite. Ils souhaiteraient lui faire le décompte minutieux de leurs bonnes actions par le menu, et j’ai comme l’impression qu’il coupe court à leur fébrilité. Venez, reposez-vous, mettez du temps à part pour vous-même, cela aussi est sacré et le repos ici n’est pas mérité, c’est un droit….peut-être même un devoir ??
Comme on laisse reposer une pâte pour qu’agisse le levain, c’est une invitation à débrayer ! Que l’on peut entendre avec force en ce mois de juillet qui voit approcher le temps des vacances.
Mais voilà que le temps de retraite prévu est interrompu par la foule qui s’est précipitée pour trouver Jésus. Et lui, il réagit avec compassion, car en voyant leur situation, il est ému par leur soif d’enseignement. Cela m’invite à réfléchir à ce fragile équilibre entre prendre du repos et rester néanmoins en disponibilité de cœur pour les « urgences » , pour l’appel qui peut se présenter à moi, même au cœur de mes vacances : comme il est difficile de choisir d’y répondre ou pas !!
> Seigneur, avec le rythme de la vie et ses nombreuses exigences, puissions-nous avoir la sagesse de prendre du temps au calme, pour retrouver du recul, de l’énergie et de l’équilibre… Mais donne-nous aussi le discernement de ne pas mettre la compassion sous l’éteignoir et de savoir rester dans une juste disponibilité du cœur, lorsque les choses ne se déroulent pas comme prévu.
Bel été à chacun !

15e dimanche du Temps ordinaire – B – 14 juillet 2024

« […] partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »

(Marc 6, 11)

> Jésus envoya ses disciples deux par deux avec des instructions précises : voyager léger et dépendre de l’hospitalité des autres. S’ils étaient rejetés, ils devaient secouer la poussière de leurs pieds. Ce geste symbolique, tiré des pratiques juives, marquait une rupture : les disciples ne sont pas responsables de ceux qui rejettent le message de l’Évangile. Même la poussière des villes qui rejetaient le message était indigne de rester sur leurs pieds.
> N’avons-nous pas nous aussi une poussière à secouer de nos sandales ? Parfois, nous insistons dans des situations où notre message n’est pas accueilli. Comme les disciples, nous devons comprendre que notre responsabilité est de semer les graines de l’Évangile, non de forcer les résultats. Il y aura des refus, mais nous devons continuer avec un cœur léger, assurés que nous avons rempli notre part et que Dieu poursuivra son œuvre à travers nos efforts.
> Que cette semaine soit une occasion de renouveler notre engagement à partager la bonne nouvelle avec amour, bienveillance et persévérance. Soyez bénis.

14e dimanche du Temps ordinaire – B – 7 juillet 2024

« Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier ? »

Mc 6,2-3

> Laissons-nous frapper d’étonnement tout comme les habitants de Nazareth. Jésus, le fils de Marie, revient au village et se met à les enseigner ! On dit que de grands miracles se réalisent par ses mains. Ses mains de charpentier. Le doute et le sentiment d’être dupé ont vite fait de s’installer dans l’auditoire. Le prophète-charpentier prend acte de leur refus, c’est son tour de s’étonner. Mais sans ressentiment. Nous le voyons guérir des malades avant de s’en aller. C’est qu’il est plus que l’enfant de Marie ; il est Fils de Dieu. Dans sa bonté, il ne peut rester indifférent à leur souffrance. Le texte précise : « seulement quelques malades. » Grandeur et humilité du prophète méprisé des siens. Et déjà, il repart annoncer ailleurs la Bonne Nouvelle.
> Cette semaine, gardons devant nos yeux le passage de Jésus chez les siens : Son attitude pourra canaliser nos réactions lorsque quelqu’un “ose“ égratigner notre réputation. Son exemple nous aidera à rester en paix et à faire du bien ; à nous soucier bien davantage de la mission que de notre petite personne, afin de repartir libre et joyeux en porteurs de la Bonne Nouvelle.