5e dimanche du Temps ordinaire – A – 5 février 2023

Vous êtes le sel de la terre …Vous êtes la lumière du monde …… vous faites du bien !

(Mt, 5,13-14-16)

> Dans le passage de l’Evangile de ce dimanche, il y a 2 fois « Vous êtes » pour une fois « ce que vous faites ». C’est important :C’est en premier lieu parce que « nous sommes » que « nous faisons », et non pas CE que « nous faisons » qui détermine qui « nous sommes »…Dieu nous a crée et donné une identité inalterable. L’Esprit qui habite en nous permet de déployer totalement qui nous sommes appelés à être : des lumières pour toutes et tous, de la saveur dans les moments un peu plus fades.

> Soyez rempli de l’Amour pour devenir, et puis seulement ensuite… faites !

4e dimanche du Temps ordinaire – A – 29 janvier 2023

« Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne ; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. »

Matthieu 5, 1

SEPT, HUIT, NEUF…
> La plupart des dictionnaires déclarent que les vertus exaltées par le Christ, dans le Sermon sur la montagne, sont au nombre de huit. Le comptage n’est pas le fort des académiciens. La péricope contient neuf fois le mot Makarios traduit par Bienheureux. La première et la huitième béatitudes ont le même résultat : le royaume des cieux est aux pauvres en esprit et à ceux qui sont persécutés pour la justice. Si j’applique la règle mathématique de l’égalité, je ne compte donc que sept béatitudes. Plutôt que d’ergoter sur le nombre des béatitudes (Luc n’en cite que quatre), je vous renvoie à la pléthore de livres qui traite de ce sujet et je m’arrête sur le contexte du Sermon sur la montagne, cette première prédication de Jésus. Jésus voit, Jésus monte, Jésus s’assied. A première vue, quelle curieuse manière d’être pour enseigner ! La foule que Jésus voit lui donne-t-elle le désir de s’éloigner d’elle ou de trouver un lieu propice pour que sa voix porte ? Monter sur une colline n’est pas la solution à ce problème acoustique : tous les théâtres placent la scène en bas et les spectateurs sur une pente. S’assoir alors que l’on est entouré d’une foule revient à se cacher.

> L’attitude de Jésus a un objectif : nous attirer à Lui. Au milieu de la foule, Il te voit toi. Il monte pour te retirer de l’agitation du monde. Il s’assied afin que tu puisses t’approcher de Lui.Car, Jésus n’aime rien moins que d’avoir les siens près de Lui. Là, Il t’expliquera le sens des Béatitudes.

3e dimanche du Temps ordinaire – A – 22 janvier 2023

« Jésus les appela.»

(Mt 4,21)

> Dans ce récit bien connu, Jésus appelle des hommes simples à le suivre. Il leur adresse une nouvelle vocation. Il les appelle à laisser leurs filets (pour Simon et André), leur barque et leur père (pour Jean et Jacques), en somme à quitter leur train-train quotidien pour se mettre en route à sa suite avec confiance. Aujourd’hui encore, Jésus continue à appeler des hommes et des femmes à le suivre. Tous et toutes, il nous appelle. L’ai-je entendu, cet appel pour ma vie ?

> En ce début d’année, nous pouvons donc écouter, méditer, revisiter cet appel du Christ à le suivre qui nous est fait. Et avec confiance, se mettre en marche, à sa suite.

L’Épiphanie du Seigneur – A – 8 janvier 2023

« Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

(Mt 2,11)

> Les savants – qui étaient certes mages mais pas forcément rois, redisons-le… – viennent de partout se prosterner devant l’enfant de la crèche. L’universalité du salut offert en Christ est d’abord et avant tout le message de l’Épiphanie : il n’y a plus un peuple élu, tous sont associés au même héritage.On sait la symbolique des trois cadeaux : l’or pour le roi des rois, l’encens pour le Dieu, la myrrhe qui annonce déjà la mort de Jésus, mais aussi l’or pour la charité avec laquelle exercer toute royauté, l’encens – parfum qui monte comme la prière dit un psaume – pour la foi en Dieu, la myrrhe pour l’espérance en la vie éternelle.

> Mais derrière cette fête, la galette, la fève, la couronne, les cadeaux (qui devrait être échangé ce jour-là plutôt que le 25 décembre), laissons-nous toucher par ces mages qui ont tout quitté pour aller se prosterner devant l’enfant-Jésus. Qu’allons-nous quitter, cette semaine, pour lui donner la première place ?

4e dimanche de l’Avent – A – 18 décembre 2022

« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie chez toi ! »

Mattieu 1.20
Peinture de Gherardo Delle Notti – San Giuseppe

(4 ème dimanche de l’Avent – Matthieu 1.18-25)
> Le début de l’Evangile de Matthieu a posé « l’idéal », la généalogie selon laquelle le sauveur doit être descendant du père des croyants, Abraham, en ligne directe, en passant par David, le fondateur de la « nation », donc « Fils de David »… Et c’est Joseph qui est le garant de cette lignée.

Mais voilà, il y a problème : l’enfant n’est pas de Joseph, la réalité ne correspond pas à l’idéal. Il va falloir faire de la place à un autre, représenté par l’ange, tout comme il faut faire de la place à ce petit enfant qui va naître… On n’imagine même pas toutes les peurs qui ont dû habiter Joseph : le regard des autres, l’opprobre, les moqueries…

Dans cette peinture, on voit que dans ce pari de prendre Marie sous son toit et d’élever l’enfant d’un autre…il y avait tout à y gagner !

> Ce Noël encore, osons poser sur nos familles un regard de douceur pour accueillir chacun, tel qu’il est… Comme Joseph, tentons de passer de la convenance sociale à la collaboration ouverte avec Dieu, même lorsqu’il nous surprend !

3e dimanche de l’Avent – A – 11 décembre 2022

« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? »

Mat 11,7b

Après avoir rassuré Jean-Baptiste emprisonné sur son identité de Messie attendu – un Messie guérissant les malades et annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres – Jésus se met à parler à la foule de la personne de cet étrange prophète, homme ne vivant que pour la mission reçue de Dieu, et cela dans une pauvreté apparentée à l’âpreté du désert. Pour les curieux en quête d’extraordinaire, Jésus utilise l’image de l’inconsistance d’un roseau balancé par le vent, leur démontrant la vanité de leur recherche. C’est que la grandeur de Jean réside paradoxalement dans son humilité, son abaissement devant le Messie qu’il annonce. Les critères humains sont bouleversés, l’échelle des valeurs renversée ; tout au long de sa vie publique, Jésus le manifestera en paroles et en actes ; il ne cachera jamais son admiration et son amour pour les gens simples et les petits. 

> Nous souvenant de cela, le faux brillant d’un Noël mondain n’arrivera pas à détourner notre regard du mystère d’un Dieu venu chez nous en pauvre

2e dimanche de l’Avent – A – 4 décembre 2022

« Produisez donc un fruit digne de la conversion. »

Mt 3,8

> Lorsque Jean le Baptiste prononce cette phrase à l’intention des Pharisiens et des Sadducéens, il vient de les traiter d’engeance de vipère ! On pourrait donc être tentés – de prime abord – de ne pas prendre cette injonction à la conversion pour nous.

> Cependant, c’est effectivement en actes qu’il nous vivre notre foi. Les fruits « dignes de conversion » sont des actes qui montrent aux autres que nous suivons Jésus. C’est loin d’être une affaire privée, il s’agit d’un mode de vie.

> Demandons donc au Seigneur de nous aider à produire de bons fruits, dignes de conversion, non pas pour convertir les autres mais pour poursuivre notre propre conversion, jour après jour, en actes plutôt qu’en belles paroles.

1er dimanche de l’Avent – A – 27 novembre 2022

« […] jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche. » 

Matthieu 24,38

Quelle est ton arche ? 

> L’homme serait-il une autruche ? Nierait-il l’évidence ? En matière climatique, il semble que ce soit le cas. Et en matière de foi ? Bien des êtres humains choisissent de négliger les appels de Dieu. Comme au temps de Noé, ils côtoient des fidèles sans que leur cœur soit touché par la grâce. Leur conscience les interpelle ; pourtant, ils se dissimulent la triste réalité de leur état en feignant l’incompréhension. Ils se bricolent leur proche arche ; alors que l’Eternel leur en propose une tout à fait sûre en la personne de Jésus-Christ.

> Trop facile disent certains. L’Eternel sait bien que nous sommes sans force alors il a mis devant nous une porte ouverte que personne ne peut fermer (Apocalypse 3, 8). Noé entra librement dans l’arche.

> Et toi, ne veux-tu pas entrer ? Il te gardera à l’heure de l’épreuve. Maranatha !

Epiphanie – C – 2 janvier 2022

Voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »

Mt 2, 1-2

> Ces mages arrivent de loin – pays lointain et culture étrangère. C’est une étoile qui les a mis en route. Isaïe l’avait prophétisé : « Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore. » (Is 60, 3).

> Curieusement, le texte laisse entendre qu’arrivant à Jérusalem l’étoile qui les guidait a disparu, puisqu’ils doivent demander leur chemin. Leur rencontre avec Hérode va faire basculer dans le drame un événement qui n’aurait été que joie et allégresse : quelques versets plus loin le récit nous apprend qu’Hérode, fou de rage, fait massacrer les enfants de Bethléem. La présence de ce petit enfant tout nouvellement né déchaine la violence en même temps qu’elle engendre la joie. Parce que la manifestation – l’épiphanie – de l’amour infini oblige à se prononcer pour ou contre, ce petit enfant est, dès sa naissance, « signe en butte à la contradiction » (Luc 2, 34). Déjà la croix se dresse à la crèche.

> Si la croix est présente à la crèche, c’est aussi parce que les mages apportent avec eux non seulement la reconnaissance et l’adoration des peuples, signifiée par l’or et l’encens, mais aussi leur peine et leurs souffrances, évoquées par la myrrhe, qui sera proposée en boisson à Jésus en croix (Mc 15, 23). Plus tard, Jésus dira : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau. » (Mt 11, 28) Ce fardeau trop lourd pour les épaules humaines, les mages venus de si loin, déjà le déposent aux pieds du petit enfant de la crèche.

> Avec les mages, allons à Jésus nouveau-né, tout à la fois exultant de joie et de reconnaissance, et chargés des détresses de nos frères et sœurs, porteurs du « cri des pauvres et de celui de la planète. »

Dimanche de la Trinité – B – 30 mai 2021

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ! ».

Matthieu 28, 19

Voici donc l’origine biblique de cette exhortation que l’on connaît bien et à laquelle nous répondons volontiers « Amen ! ». Ce verset clôture l’Évangile de Matthieu, c’est l’avant-dernier verset. Jésus ressuscité retrouve ses onze disciples sur la montagne et les envoie dans le monde ! Le chapitre termine sur une ouverture au monde, ce n’est pas la fin. Jésus demande d’aller baptiser, de faire des disciples. C’est également ce qui nous est demandé à chaque fin de célébration lorsque nous recevons la bénédiction au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et ça marche ! C’est grâce au témoignage transmis depuis des générations que nous sommes aujourd’hui touché par la grâce du baptême. Cette semaine n’hésitons pas à parler de Lui et du lien qu’il désire crée avec nous !

En effet, par la trinité, Dieu est intrinsèquement relationnel, il nous cherche depuis l’aube de notre temps. « Adam, où es-tu ? ». C’est ça la bonne nouvelle que nous sommes appelés à proclamer : le Seigneur éternel tout-puissant, créateur du ciel et de la terre nous rejoint dans notre humanité. Dieu parmi nous, Emmanuel ! Il est 100% homme mais aussi 100% Dieu. Ce n’est pas explicable mathématiquement. Par sa résurrection il a anéanti la mort et nous donne son Esprit de consolation, de connaissance et de sagesse pour être « avec nous tous les jours et jusqu’à la fin des temps » comme le précise avec espoir le dernier verset du chapitre de Matthieu.

Ce beau mystère d’un Dieu unique en trois personne est fêté ce dimanche de la Sainte Trinité. Soyez trois fois bénis. Bon dimanche.