« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » – Lc 17,18
> « Merci », c’est un tout petit mot qu’on apprend à dire aux enfants dès qu’ils commencent à parler… Un tout petit mot qu’ils ont bizarrement du mal à prononcer spontanément. Et ce ne sont pas les seuls ! La reconnaissance, de nos jours, n’est pas la qualité première de nos contemporains, notamment dans le monde du travail. Dire « merci » à un collaborateur ou à un subordonné, ou même à son patron, c’est plutôt rare, et comme on dit, ce qui est rare est cher !
Jésus le fait remarquer ici, dans cette histoire de guérison pourtant demandée dans la foi (ils appellent Jésus « Maître ») par ces lépreux dont la maladie impliquait la mise au ban de la société. Sur les dix, un seul revient sur ses pas pour aller remercier Jésus ! Pas l’un des plus pieux, non, mais un étranger, un Samaritain, dont l’origine suffisait déjà à le mettre à part. Demander une faveur, c’est facile. Dire « s’il te plaît », un peu moins. Mais dire « merci » relève du défi, semble-t-il… Le Samaritain, par sa foi et son authentique conversion (il s’est retourné, il a donc dû « tourner son regard », changer de perspective), a trouvé nécessaire d’aller dire sa gratitude à celui qui l’avait guéri, reconnaissant en lui le Messie. C’est n’est qu’à lui que Jésus dit finalement « ta foi t’a sauvé. »
Et si nous allions dire merci à quelqu’un dont nous ne nous sentons pas plus proche que ça mais qui, quelque part, nous apporte quelque chose de plus grand qu’une présence, un service ou une nécessité ? Chaque jour peut être une occasion de dire à quelqu’un notre reconnaissance pour ce qu’il est ou fait de manière profonde et authentique. Et si c’était là un petit signe de Dieu ?!…