27e dimanche – A

Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux !’  » – Mt 21, 42

> Ce passage célèbre de la parabole des vignerons meurtriers nous rappelle que suivre Jésus n’est pas toujours une affaire joyeuse et facile. Parfois nous faisons la douloureuse expérience d’être rejetés pour notre foi en Christ, plus ou moins violemment si l’on pense aux minorités chrétiennes orientales actuellement persécutées. Ce dont nous assure Jésus, c’est qu’en dépit de toutes ces critiques, si nous bâtissons sur lui et à partir de lui tout en allant vers lui, c’est là une « merveille » ! Une merveille si éclatante que les bâtisseurs-critiques sont éblouis et incapables de la voir sans cligner des yeux!

Et si cette semaine, fort de la présence de Jésus à nos côtés, nous osions manifester la merveille de notre foi en lui, d’une manière particulière ou à quelqu’un à qui nous n’en avons encore jamais parlé ? Si nous devenions « passeurs » de la Bonne Nouvelle ? Peut-être qu’une seule personne sur notre chemin se laissera émerveiller et ouvrira petit à petit les yeux. Et ce sera assurément là « l’oeuvre du Seigneur » !

26e dimanche – A

Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.’ Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » (Mt 21, 28-30)

> Répondant aux piques des grands prêtres et des anciens par cette étrange parabole, Jésus vient nous interpeller, nous aussi, par l’attitude des deux fils. A l’ordre donné par le père, le premier refuse d’abord d’obéir puis change d’avis, « pris de remords » et s’en va, prenant son propre chemin en y allant (littéralement « il s’éloigna » v.19). Le second fils, à l’inverse, semble d’abord suivre l’ordre de son père, mais, divisé intérieurement (le « Oui Seigneur ! » du v. 30 pourrait aussi être traduit par une interrogation « moi Seigneur ? »), il n’y va finalement pas.

Cette semaine, nous sommes invités à réfléchir à cette volonté du Père exprimée dans sa Parole et à notre réponse à celle-ci. Qu’est-ce que cela signifie pour nous « aller travailler à sa vigne » ?

« Que ton OUI soit OUI et ton NON soit NON », dit Jésus ailleurs dans l’Evangile de Saint Matthieu (5,37). Pourtant bien souvent, dans nos vies, nous sommes divisés, comme ces fils. P’têtre ben qu’oui, p’têtre ben qu’non, dirait un Normand. Alors, si nous prenions le temps cette semaine de penser à une décision, un choix à prendre, pour y discerner la volonté du Père et oser dire fermement OUI ou NON, sachant que le chemin au Père n’est jamais barré à celui qui croit et qui se repentit…

25e dimanche – A

« Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? » Mt 20, 14-15

> La justice de Dieu n’a rien à voir avec la justice des hommes. Elle explose tous nos systèmes et pourtant elle existe bien cette justice divine : il a bien fallu que Jésus meure sur la croix en rémission de nos péchés. Mais justement cette justice a quelque chose de scandaleux à nos pauvres yeux d’hommes, habitués à une rétribution en fonction du mérite. Et pourtant, qui pourrait se targuer de mériter ce don absolu de Dieu ? Qui pourrait se vanter d’être à la hauteur de l’amour que Dieu donne ?

Ouvrir nos yeux et notre cœur à cette justice divine si extraordinaire, voilà ce qu’on pourrait apprendre cette semaine… Réajuster nos grands idéaux de justice aux piliers de la justice divine : don de soi et miséricorde !

23e dimanche – A

« Encore une fois, je vous le dis : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 18,19)

> Le mot grec que traduit ici « se mettent d’accord » évoque une SYMPHONIE. Il s’agit donc de chanter à deux la même partition pour demander quelque chose à Dieu. Mais une symphonie est un ensemble de voix différentes, chacune jouant sa propre partition. Il s’agit donc d’être différent mais de demander à Dieu, ensemble, quelque chose, harmonieusement.

Or, dans notre manière de prier, on est souvent seul. Même les couples ont souvent de la difficulté à prier ensemble.

Cette semaine, nous vous proposons donc de trouver une personne – pourquoi pas celle qui partage votre vie, ou une autre – et de demander ENSEMBLE quelque chose à Dieu dans la prière, chacun avec ses mots mais ensemble. Alors, dit Jésus, la prière sera exaucée.

22e dimanche – A

A partir de ce moment, Jésus Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait s’en aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et, le troisième jour, ressusciter. Pierre, le tirant à part, se mit à le réprimander, en disant:  » Dieu t’en préserve, Seigneur! Non, cela ne t’arrivera pas!  » (Mt 16, 21-22)

> Peu avant ce passage, Pierre déclare que Jésus est Messie et Fils de Dieu (Mt 16,16). Il a bien sûr tout juste, mais par contre il a une image bien figée, celle de la majorité de ses contemporains, sur ce que devrait être le Messie: un libérateur du genre chef des armées qui va les délivrer des Romains, un genre de super-héros en quelque sorte… en tout cas pas un Dieu qui souffre, par un Dieu qui va vivre la passion comme l’annonce Jésus en Mt 16,21.

Nous nous faisons souvent, comme Pierre, une image plus ou moins figée de Dieu. Il est bon de rester à l’écouter de ce Dieu insaisissable pour ne pas le réduire à l’image que nous nous en faisons. Il nous est proposé ainsi cette semaine de prendre le temps de discuter avec quelqu’un de nos images respectives de Dieu et de se laisser interpeller par les différences entre notre image de Dieu et celle de notre interlocuteur.

21e dimanche – A

Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. (Mt 16,18)

> Dans l’histoire de la réception, ce verset bien connu a fait couler beaucoup d’encre, puisque c’est celui qui institue Pierre pour fonder l’Eglise de Jésus Christ sur terre, qui l’institue comme premier Evêque de Rome dont le pape est le successeur. C’est également une mention importante du thème du chrétien compris comme « pierre vivante » (que l’on retrouve en 1 Pierre 2), avec le Christ comme pierre angulaire de l’édifice spirituel formé par ces pierres vivantes que sont les chrétiens.

Cette semaine, nous sommes invités à deux choses en lien avec ce verset. Premièrement, ce verset nous rappelle, que l’on soit catholique romain ou non, le rôle essentiel de la papauté pour le ministère de l’unité de l’Eglise qui est, encore aujourd’hui, scandaleusement divisée. Ainsi, cette semaine, laissons-nous inviter, avec les chrétiens de toutes confessions, à prier pour le Pape François et son ministère d’unité des chrétiens.

Deuxièmement, prenons conscience que nous aussi, nous sommes des pierres vivantes avec laquelle le Christ veut bâtir son Eglise : quel(s) don(s), quel(s) charisme(s) possédons-nous et/ou pouvons-nous développer, pour rendre cette Eglise encore plus vivante, plus joyeuse, plus rayonnante ? Car Jésus le Christ a besoin de nous, ses pierres, pour témoigner de Sa vie et Son amour. Pierres vivantes, faisons notre la prière de Saint-François d’Assise : Seigneur, fais de nous des ouvriers de paix, Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour.

20e dimanche – A

Jésus répondit : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

> Une fois encore, Jésus ne fait aucun geste « miraculeux » mais indique simplement que c’est la foi qui produit le miracle.

Et nous, est-ce que nous demandons un miracle tout en nous disant, intérieurement : « Non, mais Seigneur, je ne veux pas vous déranger, il y a sûrement plus important » ou encore « De toutes façons c’est impossible que ça marche, ce serait trop miraculeux » ?

Demandons l’impossible, cette semaine ! Les miracles existent ! Et ils semblent dépendre de notre foi, du fait qu’on y croit vraiment…

19e dimanche – A

Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! (…) Jésus étendit la main, le saisit et lui dit [à Pierre] : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » – Mt 14, 27.31

> On dit que la foi permet de déplacer des montagnes ou… de marcher sur les eaux ! C’est ce que fait Pierre à la suite de Jésus dans cet épisode si connu. Mais au milieu de la traversée, il a peur et se met à couler. Un peu comme dans les dessins animés où celui qui court dans le vide s’aperçoit qu’il n’y a plus de terre sous ses pieds ! Une sorte de brusque retour aux attaches matérielles souvent si rassurantes… Comme si agir dans la foi au Christ était temporaire, le temps d’émerger d’une sorte de rêve semblant irréel parce que trop extraordinaire.

Qui d’entre nous, dubitatif comme Pierre, n’a-t-il pas « testé » le Seigneur ?! « Si c’est bien toi… » dit Pierre. Qui n’a pas été pris de vertiges et a chuté alors même qu’il était engagé, pourtant à la suite de Jésus, sur un chemin brusquement devenu escarpé ?

Si c’est le Christ qui nous appelle, aucune raison de douter ! Il nous laisse néanmoins libre de le suivre ou non. Il ne nous forcera pas, ne nous obligera à rien, nous permettra de rester où nous en sommes. Laissons-lui au moins une chance, faisons le premier pas vers lui qui nous attend et qui nous tend la main pour nous relever et nous accompagner dans la vie ! Avec lui, plus de crainte, juste la certitude de ne jamais être seul, même au creux de la tempête. Confiance, c’est lui, le Fils de Dieu, n’ayons pas peur !

18e dimanche – A

Le soir venu, les disciples s’approchèrent de lui et lui dirent:  » L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive; renvoie donc les foules, qu’elles aillent dans les villages s’acheter des vivres.  » Mais Jésus leur dit:  » Elles n’ont pas besoin d’y aller: donnez-leur vous-mêmes à manger.  » (Mt 14, 15-16)

> L’endroit est désert… mais malgré cela, la foule a décidé d’y venir, car c’est une soif de vie qui la pousse à suivre Jésus jusqu’aux endroits les plus reculés. Toutefois ce lieu désert inquiète les disciples, puisqu’il n’y a rien à manger. Et c’est là que Jésus leur dit que c’est à eux-mêmes de nourrir la foule. Aujourd’hui il en va de même pour nous. C’est dans les lieux où nous nous trouvons, qu’ils soient remplis ou déserts que nous sommes appelés à répondre à notre mesure à la soif de ceux qui nous entourent. Ce n’est pas avant tout une soif matérielle, mais une soif plus profonde qui nous amène à chercher la vrai Vie…

> Nous sommes invités cette semaine à réfléchir concrètement à ce que nous pouvons nous-mêmes, en tant que disciples du Christ, amener dans l’endroit où nous nous trouvons. Pas besoin que ce soit extraordinaire, 5 poissons ont suffit pour les disciples de Jésus…

17e dimanche – A

« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. »

> Quand on demande aux gens de raconter cette célèbre parabole, ils oublient presque toujours le même mot : la JOIE ! Ce qui pousse l’homme à vendre tous ses biens pour acheter le champ dans lequel il a enfoui son trésor, c’est la JOIE.

Nous sommes le trésor de Dieu. Il nous a enfouis dans le monde, et son fils a racheté le monde entier pour le trésor que nous sommes à ses yeux.

Et pour nous… quel est le trésor qui nous rend tout joyeux ? Que sommes-nous prêts à faire pour conserver ce trésor et le lieu dans lequel nous l’avons enfoui ? Cette semaine, veillons sur notre trésor, et surtout gardons notre JOIE !