Jeudi Saint – 2015

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table (…). – Jn 13, 1-4a

> Cette scène introduit la Passion de Jésus et la manière dont il prépare ses disciples à la vie sans lui. « L’heure était venue », l’heure vers laquelle tout l’Evangile converge, l’heure de la mort du Fils à lire comme un départ vers son Père. « Il est sorti de Dieu et s’en va vers Dieu », écrit l’évangéliste Jean.

Il en va de toutes les morts auxquelles nous sommes confrontés. Tristesse de la séparation, peur de la vie « sans » lui ou elle, nouvelles habitudes à prendre, autant de mécanismes psychiques à mettre en place au cours du deuil. Se souvenir néanmoins que toute vie humaine vient de Dieu et s’en retourne à Lui donne force et courage pour continuer la route. Savoir son proche dans la lumière et l’amour de Dieu le Père, avec Jésus le Fils par l’Esprit Saint console et apaise.

En ce Jeudi Saint, nous nous proposons de visualiser l’un ou l’autre ou plusieurs de nos proches décédés vivant dans la paix et l’amour du Christ ressuscité. N’est-ce pas là qu’ils ou elles sont au plus proche de nous ?

Mercredi Saint – 2015

« Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. » (Mt 26,14-15)

> Jésus est trahi par Judas pour un peu d’argent. 30 deniers, c’est à dire environ 1500 euros selon un calcul actuel assez bien fait par un chercheur.

C’est l’occasion d’interroger notre rapport à l’argent. Y a-t-il des choses qu’un million d’euros n’achèterait pas ? Comme trahir un ami, par exemple ? Ou bien y a-t-il des choses qu’une belle somme achèterait trop facilement ?

Aujourd’hui, il nous est proposé de redire, par un petit message, notre attachement à un/une amie qui n’a pas de prix à nos yeux.

Mardi Saint – 2015

« Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. » (Mt 13,27)

> Pendant cette Semaine Sainte Jésus va traverser bien des souffrances. Et derrière la faiblesse des hommes se cache celui nommé ici : Satan. La force du mal sur terre est puissante, jusqu’à mener à la mort du Christ. Prendre conscience de l’existence du mal c’est déjà prendre conscience qu’on peut lutter contre lui.

En ce mardi saint, alors que dans quelques jours nous vivrons la Passion de Jésus, nous pouvons décider de chercher à résolument repousser Satan, à refuser le Mal fermement.

Lundi Saint – 2015

« Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.» (Jean 12,3)

> Devant le geste de Marie, Judas – et probablement les autres disciples – ne comprend pas : pourquoi gaspiller un parfum si précieux pour l’appliquer sur les pieds de Jésus ? Et pourtant, ce geste fort de don de soi, qui annonce déjà celui du lavement des pieds au chapitre suivant, d’offrande de soi, ouvre sur la reconnaissance extrême qui, elle aussi, a un prix !

Aujourd’hui, en ce lundi saint, osons nous aussi un geste. Un geste qui peut paraître un peu fou, un geste de reconnaissance extrême envers notre Seigneur, un proche ou ami. Un geste qui a du prix. Ainsi notre maison à tous, notre Eglise, sera remplie de la délicieuse odeur du parfum de chacun.

Dimanche des Rameaux – B

« Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite:  » Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois.  » Il sortit précipitamment; il pleurait. » (Mc 14, 72)

> Ce dimanche, c’est la fête des Rameaux. A cette occasion, nous allons réentendre tout le texte de la passion de Jésus-Christ.

Il nous est proposé aujourd’hui de nous concentrer sur le personnage de Pierre et sur comment il se comporte à ce moment crucial de la vie de Jésus.

Pierre, c’est celui qui a suivi Jésus depuis le début. Celui qui est capable des plus grands moments de génie, mais également des plus grandes incompréhensions face à Jésus. Pierre, c’est celui qui clame haut et fort qu’il ne laissera jamais tomber Jésus et que s’il n’en restait qu’un de fidèle, ce serait lui. Mais on remarque dans le verset cité, que Pierre c’est aussi celui qui renie Jésus. Il a failli à sa promesse et le regrette amèrement, puisqu’il pleure suite à son reniement.

On pourrait s’étonner que Pierre, avec toutes ses imperfections et ses faiblesses, soit celui qui a été choisi pour être à la tête des disciples après la mort et la résurrection du Christ. Mais on peut également regarder son reniement d’une autre façon : n’est-ce pas en reconnaissant ses limites et en comprenant qu’il n’est pas meilleur que les autres, que Pierre fera un meilleur pasteur ?

> A la suite de Pierre, réfléchissons sur nos limites. Non pas pour nous dévaloriser, mais pour voir en quoi la connaissance de nos limites nous permet de nous ouvrir sur les autres.

5e dimanche de Carême – B

« Et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » – Jn 12,32

> Cette parole de Jésus renferme tout le paradoxe de la foi chrétienne. En Christ crucifié, souffrant, élevé, glorifié, se manifeste l’amour inconditionnel, celui qui vient de Dieu le Père, par l’Esprit Saint. Source de vie, de vie plus forte que la mort, Jésus nous attire à lui pour que nous puisions en lui confiance, espérance et amour, chaque jour.

Cette semaine, il nous est proposé de nous arrêter un instant devant la croix du Christ, soyons dans la prière, soyons dans une église ou encore dans la nature. Nous nous demanderons si nous nous sentons attirés par Jésus, et comment. En dernier lieu lors de ce moment de méditation et de communion avec le Seigneur, nous pouvons essayer de distinguer ce que cela change, ou pourrait changer, pour nous dans notre vie de tous les jours, de sentir que le Christ est là avec nous dans chaque moment, heureux ou difficile. Au creux de la vague, puissions-nous nous accrocher à un bout de sa croix et nous laisser attirer par lui dans son amour, avec la certitude qu’il ne nous abandonnera pas.

4e dimanche de Carême – B

« Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jean 3,17)

> Croire en un Dieu qui serait un Juge impitoyable est une erreur, hélas encore souvent présente dans nos cœurs. Dieu veut nous sauver, pas nous juger. La Bible, par ce verset, le dit clairement.

Et si nous aussi, cette semaine, nous transformions notre regard sur les autres : avant de juger notre prochain – ce qui est très humain, cela nous arrive à tous en permanence – demandons-nous ce que nous pouvons faire pour sauver notre prochain. Oui, celui-là même que nous nous apprêtions peut-être à juger… Peut-être pouvons-nous l’aider ? Peut-être qu’une parole bienveillante sera source de salut pour lui ? Essayons, ça ne coûte rien et ça peut rapporter beaucoup d’amour au monde et beaucoup de bien-être dans notre cœur.

3e dimanche de Carême – B

«Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » (Jean 2, 16)

> C’est vrai, nous aussi nous sommes scandalisés par les marchands du temple et pourtant, sommes-nous vraiment différents d’eux ? Certes on ne plante pas notre étal sur le parvis de l’église (et encore) mais il nous arrive pourtant bien souvent de transformer nous aussi la maison de notre Père en maison de commerce. Quand on va à l’office pour l’apéro qui est prévu après, ou parce que, aujourd’hui, on avait bien besoin d’une petite dose de bon Dieu pour aller mieux. Quand on se soucie de notre pasteur ou de notre curé une fois tous les cinq ans, parce qu’on a besoin de lui pour un baptême justement. Parce que se marier à l’église, ça fera plaisir à Mamie…

Pas toujours facile de ne pas mettre les pieds dans une église pour y chercher surtout son intérêt. Et pourtant c’est bien le Père qu’on vient rencontrer. C’est avec un cœur pauvre et désintéressé que nous devrions venir chercher son amour.

Alors pourquoi n’essaierions-nous pas d’aller à l’office pour combler le cœur du Père, et même les jours où tout va bien et que nous préférerions faire la grasse matinée ? Pourquoi ne prendrions-nous pas des nouvelles de notre pasteur ou de notre curé ou alors simplement pourrions-nous prier pour lui même quand nous n’avons pas besoin de lui ? Et pourquoi ne nous demanderions-nous pas profondément quel sens met Mamie sur le mariage religieux ?

Voilà quelques pistes pour que les marchands du temple, ça ne soit plus nous !

2e dimanche de Carême – B

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc 9,2)

> A l’écart. C’est à l’écart qu’en « ce temps-là » (littéralement « 6 jours après » – après la grande fête des Tentes du peuple juif, Soukkot), Jésus se révèle à ses trois plus fidèles disciples. C’est à l’écart, sur une haute montagne qui évoque le désert du Sinaï, qu’il est transfiguré. C’est à l’écart qu’une voix des nuées révèle sa vraie nature : « Ceci est mon Fils bien aimé, écoutez-le ! ».

En « ce temps-là » du carême, temps à part dans l’année, Jésus nous invite nous aussi à sortir de notre train-train quotidien et de nos habitudes pour nous laisser emmener à l’écart, dans nos déserts, pour nous y laisser transfigurer et changer notre regard. Nous laisser emmener, peut-être pas là où nous allons habituellement, dans ce qui nous semble aride, montagneux, difficile. Prendre le temps d’être à l’écart. Voir. Ecouter. Sentir. Discerner. S’émerveiller. Rendre grâce. Et se laisser transfigurer par Lui.

1er dimanche de Carême – B

« Durant quarante jours, au désert, Jésus fut tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient. » (Mc 1,13)

> Dans l’évangile de Marc, Jésus est poussé dans le désert par l’Esprit immédiatement après son baptême. La vie publique de Jésus, sa mission, ne commencera par contre qu’après ces quarante jours de désert. Cette étape du désert est ainsi comme un sas entre le baptême et la mission. On pourrait se dire que Jésus a besoin d’être seul pour bien réfléchir à son appel, mais finalement il n’est pas seul du tout, puisqu’il y a Satan, ainsi que des bêtes sauvages et des anges. Pour confirmer son appel, Jésus a besoin de se retirer, mais également de confronter voir tester son appel face à d’autres « individus ».

Nous sommes invités, pour ce premier dimanche de carême, à prendre du temps pour nous poser et pour nous questionner sur notre mission, notre vocation. Quelles sont les appels que nous avons reçus, quelle est notre mission, notre vocation ? Comment est-ce que ces appels résonnent en nous ? Quelles résistances, voir tentations s’opposent à cet appel ? Et comment est-ce que nos choix sont confirmés par Dieu, par notre entourage, par la communauté ?