23e dimanche du temps ordinaire – B

Aussitôt les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia et il se mit à parler correctement. Jésus recommanda à ceux qui étaient là de n’en rien dire à personne . (Marc 7,35-36)

> Étonnant miracle dans l’Évangile de cette semaine. Bien, vous me direz tous les miracles sont étonnants, d’où leur appellation. Certes. Mais attardons-nous ici à un élément presque ironique : imaginez-vous la joie de cette homme guéri ! Il peut enfin entendre, et bonus, parler à nouveau correctement. Et là… quelle est la première chose que Jésus lui dit, ainsi qu’à tous ceux présent ? « N’en parlez pas ! ». Bien que le texte nous précise que cet ordre n’a pas été suivi, se pose tout de même la question : quand et pour quoi parler de ce que Dieu fait dans nos vies ?

> Cette semaine laissons-nous toucher par la main de Jésus, qui continue l’œuvre créatrice du Père. Mais avant de crier sur les toits tout ce que Dieu est et fait, prenons pleinement conscience de l’étendue de ses bienfaits. Prenons le temps de le remercier et cherchons plus loin encore son regard. Ensuite seulement serons-nous à même d’être de vrai témoin, habité en profondeur. Allez, « Ephphatha », ouvrons-nos cœurs ! Belle semaine !

22e dimanche du temps ordinaire – B

« Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. » Marc 7, 8

> Dans cet Évangile, Jésus se fait interroger par les Pharisiens qui lui demandent pourquoi ses disciples ne suivent pas les traditions des Anciens. Jésus leur dit qu’ils sont hypocrites comme l’avait prophétisé Isaïe.

Nous nous attachons souvent à de petites choses qui nous semblent être au centre de notre foi et qui par conséquent nous semble être essentiel pour la foi des autres ! Quitte à leur imposer et même les juger s’ils ne font pas comme nous.

Nous nous comportons souvent comme des Pharisiens alors tâchons d’aimer Dieu avant d’aimer nos traditions tant humaine ! Tâchons de nous sentir chrétien avant de nous sentir catholique, protestant ou bien évangélique ! Vivons en chrétien en aimant notre prochain comme Dieu nous a aimé.

21e dimanche du temps ordinaire – B

« C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jn 6, 63-64

> Des paroles dures, difficiles à entendre peut-être. Nous qui, depuis notre naissance, sommes notre propre point de référence. Nous qui vivons à partir de ce que nous sommes capables de développer comme compétences, à partir de nos capacités, à partir de notre combat pour survivre. A tel point que nous confondons parfois la réalité avec ce que nous en percevons, et oublions que le monde n’est pas issu de nous-mêmes.

Ce qui donne la vie vient de plus loin, de l’extérieur de nous, d’ailleurs. C’est l’Esprit. Si nous croyons vivre seulement à partir de nous-mêmes, nous demeurons dans l’illusion: celle que la vie serait ce que nous percevons. Le Christ nous invite à sortir de nous-mêmes, renoncer à nous poser comme référence et accepter de se recevoir d’ailleurs, se recevoir de l’Esprit.

> La vie en vérité passe par une dépossession et un renoncement. Pour non plus se raconter à partir de soi, mais se laisser raconter par un Autre. Pour sortir de l’illusion du soi et se découvrir habité par l’Esprit qui unifie toute réalité. « Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

20e dimanche du temps ordinaire – B

Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6, 51)

> Il y a dans ces paroles fortes de Jésus, quelque chose qui touche le cœur de notre foi et même de nos fois ! En effet, ce passage peut de prime abord souligner les interprétations différentes qu’en font les chrétiens. Si les catholiques par exemple en donneront une interprétation littérale avec l’eucharistie, chez les protestants cette interprétation sera davantage spirituelle. Néanmoins – et c’est peut-être là un point essentiel de l’œcuménisme ? -, nous recevons tous le don de la personne de Jésus et la question est de savoir quelle conséquence a ce don, ce que nous en faisons. Jésus s’offre tout entier à nous, il se fait nourriture, cette nourriture qui nous fait vivre. Comment à notre tour recevons-nous cette nourriture, promesse de vie éternelle ? Sommes-nous conscients de la transformation opérée dans nos corps tout entier par ce don de Jésus ?

> Cette semaine, réfléchissons à ce don radical fait par Jésus de sa personne et à la façon dont nous le recevons, personnellement.

19e dimanche du temps ordinaire – B

« Amen, Amen, je vous le dis, il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de vie. » (Jean 6, 47-48)

> Sans pain, nous mourrons. Le peuple d’Israël dans le désert a bien cru mourir, mais Dieu lui a envoyé la manne. Les juifs du temps de Jésus ont bien cru mourir, mais Dieu leur a envoyé son fils, Jésus, lui qui est le pain de vie et qui offre non seulement la vie, mais la vie éternelle.

Et aujourd’hui ? Ne serait-ce pas la mort, spirituelle, qui nous guette nous aussi, dans une société « désertique » où la dignité humaine est bien souvent bafouée sur l’autel de l’économie, de la performance, du matérialisme ? Dieu a envoyé pour nous aussi Jésus le Christ, le Sauveur, qui nous nourrit pour que nous ne tombions pas dans la mort spirituelle. Qu’en faisons-nous réellement au quotidien, de ce pain de vie ?

De retour de Madagascar, j’ai été touché par la foi de ces hommes et ces femmes, pauvres en apparence, mais tellement riches de cette confiance en la volonté de leur Seigneur. « Il est le pain de vie, et si je l’ai avec moi, je ne crains rien. J’ai la vie, et même la vie éternelle. » Un beau message pour nos sociétés occidentales.

18e dimanche du temps ordinaire – B

« Je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura pas faim (Jean 6,35) »

> La semaine passée, nous avons lu comment la foule s’est trouvée rassasiée de pain, fait de blé et du travail des hommes…
On est au niveau 1 de la pyramide des besoins de Maslow…
Et voilà donc la foule qui court après Jésus, en quête de davantage, pressentant peut-être qu’il y a plus à recevoir de ce Rabbi mystérieux !
Avec Jésus, on peut peut-être gravir la pyramide ? Serait-ce aussi lui qui pourrait pourvoir au besoin de sécurité, d’appartenance, d’estime, voire…au besoin de s’accomplir ?
Que faut-il faire pour cela, va demander la foule ? Comment travailler pour arriver tout en haut, à ce que mon travail aux œuvres de Dieu me donne l’accomplissement ultime ?
La réponse de Jésus nous fait faire un saut énorme : Il faut croire…en celui que Dieu a envoyé.
Au faire, Jésus va opposer la confiance en sa personne…

> Cette semaine, au cœur de cet été brûlant, je veux me souvenir de ce coup de frais que Jésus entend donner à ma vie : Il est le pain de vie, celui qui vient à lui n’aura pas faim.

17e dimanche du temps ordinaire – B

« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons. » Jean 6,9

> Ce texte qui narre une des deux multiplications des pains contient un élément clé. Jésus a pu nourrir la foule nombreuse grâce aux pains et aux poissons du jeune qui était là. Ce garçon aurait pu se dire « à quoi bon ? il n’y a pas assez ! » Ou alors il aurait peut-être voulu le garder pour lui ou sa famille. Donné à Jésus, ce peu de chose devient nourriture pour tout le monde. C’est ça la puissance de Dieu : par son Esprit Il transforme et multiplie les dons que nous lui offrons.

> Cette semaine, même s’il nous semble ne pas peser lourd dans la balance, même si notre cerveau nous prouve mathématiquement que ce que je donne en temps, argent, sourire, prière, nourriture, joie, écoute, etc… ne sert pas pour aider la foule nombreuse autour de nous, rappelons-nous que si nous agissons avec le cœur de Dieu, Jésus est capable de combler davantage, et il en restera en surplus !

 

16e dimanche du temps ordinaire – B

« En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. » Mc 6, 34

> La foule que voit Jésus sur la rive l’a précédé ayant compris l’intention de Jésus et de ses disciples de s’isoler après le retour de leur première mission pour se reposer.

> Jésus fait fi de la fatigue et décide d’enseigner la foule longuement. Jésus a toujours le temps pour ceux qui le cherchent et qui veulent apprendre à le connaître. Même si cela demande d’aller à sa rencontre et faire en sorte qu’il nous voie devant lui sur cette autre rive.

> Durant ces vacances, n’oublions pas d’aller à sa rencontre. Jésus ne prend pas de vacances ! Profitons-en pour prendre le temps de la rencontre et pourquoi pas franchir la porte de notre lieu de culte dans la semaine et pas simplement le dimanche.

15e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus ordonna à ses disciples de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales. » (Marc 6, 8)

> Avec quoi partez-vous en vacances? Que prévoyez-vous pour organiser vos voyages?

Jésus, quand il envoie ses disciples, leur prescrit de ne rien prendre avec eux. Aujourd’hui certainement qu’il nous dirait de laisser derrière les manuels de développement personnel, les plans marketing et les formations qui garantissent le succès. Ici: rien. Oser la confiance. Oser l’adaptation.

Dans cet envoi en mission, tout est affaire de rencontre. Et la rencontre ne se prévoit pas, ne se planifie pas, car l’autre est toujours ailleurs que là où nous pensions. Ce que tu as à offrir de toi, offre-le. Ne l’offre pas seul: sois avec un compagnon, une compagne. Car on ne vit pas seul. Car on s’encourage à deux. Si c’est reçu, tant mieux, sinon, secoue tes sandales et va plus loin: ne garde rien de ce qui t’est refusé. En t’offrant en vérité, c’est le Christ que tu offres.

Les disciples partent en mission les mains vides, sans prévoyance ni garantie de succès. Leur autorité, comme celle de Jésus, ne dépend pas ni d’une institution ni d’un pouvoir, mais de leur relation à Dieu. Le maître leur a appris que s’ils sont reçus ou non ne leur appartient pas. Ce qui leur appartient, c’est d’aller rencontrer avec qui ils sont, êtres humains imparfaits mais uniques, porteurs de l’image de Dieu en eux. Et d’offrir au monde ce qui aide à vivre, ce qui permet aux femmes et aux hommes de redevenir eux-mêmes, ce qui soigne, ce qui guérit: la présence du Christ au monde.

14e dimanche du Temps Ordinaire – B

« Jésus leur disait : “Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison.” » (Marc 6, 4)

> Les gestes posés par Jésus sont mal reçus chez lui. Il doit partir pour annoncer librement la Bonne Nouvelle.

Pourquoi ses proches voisins sont-ils si sceptiques face à lui ? Pourquoi a-t-on tant de mal à accepter la parole prophétique lorsqu’elle vient de chez nous ? C’est comme si en connaissant le père, la mère, cette familiarité rendait impossible l’extraordinaire. Comme si nous ne désirions surtout pas que notre prochain nous surpasse. Tenace orgueil. Pourtant, l’incarnation de Dieu est faite de la plus humble pâte humaine. Celui qui est comme nous vient nous annoncer ce qui nous dépasse.

Car l’inattendu peut surgir dans la plus grande habitude.