Vendredi Saint – 2015

« Pilate dit alors à Jésus:  » C’est à moi que tu refuses de parler! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ?  » Mais Jésus lui répondit:  » Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché. » (Jn 19, 10-11)

> Nous voyons dans ces deux versets une grande liberté chez Jésus. Il ne se considère pas comme la victime de Pilate ou des chefs des juifs. Il ne cherche même pas à se défendre des accusations portées contre lui. Jésus ne désire pas la mort, mais par contre il refuse de se laisser atteindre intérieurement dans ce qu’il est. On le sent également en lien avec son Père et cette communion lui permet de traverser cette terrible épreuve qui va le mener à la mort

Aujourd’hui nous faisons mémoire de la mort du Christ. Nous sommes invités à réfléchir aux petites morts que nous pouvons vivre et qui nous empêchent d’être emplis de cette vie qui nous a été offerte par Jésus-Christ. Que nous puissions, à son image, gagner en liberté intérieure, pour ne nous attacher qu’à ce qui donne vie. Et tout cela en communion avec le Père qui nous aide à surmonter les épreuves de la vie.

Jeudi Saint – 2015

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table (…). – Jn 13, 1-4a

> Cette scène introduit la Passion de Jésus et la manière dont il prépare ses disciples à la vie sans lui. « L’heure était venue », l’heure vers laquelle tout l’Evangile converge, l’heure de la mort du Fils à lire comme un départ vers son Père. « Il est sorti de Dieu et s’en va vers Dieu », écrit l’évangéliste Jean.

Il en va de toutes les morts auxquelles nous sommes confrontés. Tristesse de la séparation, peur de la vie « sans » lui ou elle, nouvelles habitudes à prendre, autant de mécanismes psychiques à mettre en place au cours du deuil. Se souvenir néanmoins que toute vie humaine vient de Dieu et s’en retourne à Lui donne force et courage pour continuer la route. Savoir son proche dans la lumière et l’amour de Dieu le Père, avec Jésus le Fils par l’Esprit Saint console et apaise.

En ce Jeudi Saint, nous nous proposons de visualiser l’un ou l’autre ou plusieurs de nos proches décédés vivant dans la paix et l’amour du Christ ressuscité. N’est-ce pas là qu’ils ou elles sont au plus proche de nous ?

Mercredi Saint – 2015

« Alors, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. » (Mt 26,14-15)

> Jésus est trahi par Judas pour un peu d’argent. 30 deniers, c’est à dire environ 1500 euros selon un calcul actuel assez bien fait par un chercheur.

C’est l’occasion d’interroger notre rapport à l’argent. Y a-t-il des choses qu’un million d’euros n’achèterait pas ? Comme trahir un ami, par exemple ? Ou bien y a-t-il des choses qu’une belle somme achèterait trop facilement ?

Aujourd’hui, il nous est proposé de redire, par un petit message, notre attachement à un/une amie qui n’a pas de prix à nos yeux.

Mardi Saint – 2015

« Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. » (Mt 13,27)

> Pendant cette Semaine Sainte Jésus va traverser bien des souffrances. Et derrière la faiblesse des hommes se cache celui nommé ici : Satan. La force du mal sur terre est puissante, jusqu’à mener à la mort du Christ. Prendre conscience de l’existence du mal c’est déjà prendre conscience qu’on peut lutter contre lui.

En ce mardi saint, alors que dans quelques jours nous vivrons la Passion de Jésus, nous pouvons décider de chercher à résolument repousser Satan, à refuser le Mal fermement.

Lundi Saint – 2015

« Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle répandit le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.» (Jean 12,3)

> Devant le geste de Marie, Judas – et probablement les autres disciples – ne comprend pas : pourquoi gaspiller un parfum si précieux pour l’appliquer sur les pieds de Jésus ? Et pourtant, ce geste fort de don de soi, qui annonce déjà celui du lavement des pieds au chapitre suivant, d’offrande de soi, ouvre sur la reconnaissance extrême qui, elle aussi, a un prix !

Aujourd’hui, en ce lundi saint, osons nous aussi un geste. Un geste qui peut paraître un peu fou, un geste de reconnaissance extrême envers notre Seigneur, un proche ou ami. Un geste qui a du prix. Ainsi notre maison à tous, notre Eglise, sera remplie de la délicieuse odeur du parfum de chacun.

Samedi Saint

Mais l’ange prit la parole et dit aux femmes:  » Soyez sans crainte, vous. Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit; venez voir l’endroit où il gisait. »  (Mt 28, 5-6)

> La crainte est un sentiment bien présent dans ce récit de Matthieu. Devant le tremblement de terre et l’apparition de l’ange, les gardes sont dans la crainte et ils deviennent comme morts. Au contraire, l’ange encourage les femmes à ne pas être dans cette crainte, mais à témoigner de la résurrection après avoir vu le tombeau vide. A l’attitude figée des gardes, s’oppose la bonne nouvelle de la résurrection qui suscite un mouvement de vie, un mouvement vers l’avenir et vers les autres!

Alors à la suite de ces femmes, n’ayons pas peur de prendre ce chemin de vie et d’être témoins de cette foi en la résurrection qui nous habite!

Vendredi Saint

« Est ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire? » (Jean 18,11b)

> Tous nous avons notre croix à porter. Parfois insoutenable, souvent incompréhensible, elle est partie intégrante de toute vie humaine.

En ce vendredi saint, et à la lumière de l’espérance de la résurrection, essayons d’embrasser pleinement cette croix et de la confier au Père pour mieux la porter et de nous unir à celles portées par nos frères et soeurs.

Jeudi Saint

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jn 13,12-15)

> Jésus se fait serviteur. Lui, le maître, il accomplit un geste qui peut nous paraître humiliant ou déshonorant : laver les pieds des autres. Les disciples n’y ont rien compris. Ce qui est humble n’est pas forcément humiliant.

Je crois que Jésus nous appelle nous aussi à nous mettre au service de notre prochain, humblement, même si ce n’est pas toujours facile. Il nous a fait ce cadeau d’un geste tout simple, à nous d’inventer d’autres gestes de services dans le monde d’aujourd’hui. Se mettre au service des autres, c’est à notre portée, aussi. A nous de jouer, en ces jours de Pâques !

Mercredi Saint

Alors l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit:  » Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ?  » Ceux-ci lui fixèrent trente pièces d’argent. (Mt 26, 14-15)

> Judas livre Jésus pour obtenir de l’argent en retour. Il recherche une récompense terrestre. Il tente de combler un manque ou un désir de façon immédiate. Il cherche ainsi à recevoir des dons de ses relations terrestres (que l’on pourrait qualifier d’horizontales) et pour cela il est prêt à faire le mal. Il ignore en fait que le véritable don est à accueillir dans une relation verticale, dans sa relation à Dieu.

Il nous est proposé aujourd’hui de réfléchir aux attentes que nous avons envers Dieu. Où est-ce que nous souhaitons qu’il vienne nous combler? Qu’est-ce qui nous manque dans notre vie? Dans quel vide lui laissons-nous une place?

Mardi Saint

Jésus répondit : « C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper. » Puis il trempa le morceau et le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariot. Dès que Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. (Jean 13,26-27)

> Il est intéressant de noter que Judas aurait très bien pu ne PAS prendre le morceau que lui tendait Jésus. Et de noter aussi que c’est seulement APRES qu’il ait pris ce morceau que Satan est entré en lui. Nous avons toujours la possibilité de refuser le Mal, et ce n’est qu’après une décision personnelle de lui ouvrir la porte qu’il entre en nous.

Quel est le morceau que je ne prendrai pas, aujourd’hui ? Quelle sera ma manière à moi de fermer la porte au démon ? Jésus nous donne deux pistes, ailleurs dans l’Evangile, pour chasser le démon : le jeûne et la prière. Et si j’essayais, aujourd’hui ?