Dimanche du Christ Roi – A – 26 novembre 2023

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… »

Mat 25,35

> Jésus ici se présente sous les traits de celui qui est dans le besoin. Il est dans le « petit », celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est nu, celui qui est étranger, celui qui est en prison. Il est donc dans notre prochain, mais aussi, symboliquement en nous : c’est comme s’il venait demeurer dans nos faims, nos soifs, nos nudités, nos étrangetés, nos emprisonnements.

Bien sûr, ce passage est surtout un appel à vivre la foi concrètement. Une foi mise en action pour répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain que sont manger, boire, être accueilli, se vêtir et être visité (reconnu dans sa dignité). Le faire gratuitement, par amour, par grâce.

Cette semaine, nous vous invitons donc à un double mouvement. Intérieur d’abord, pour visiter vos faims, vos soifs, vos nudités, vos étrangetés, vos emprisonnements. Et chercher à discerner où le Christ demeure dans ces « petitesses ». Extérieur ensuite, pour faire un geste concret d’amour du prochain : donner à manger, à boire, accueillir, vêtir, visiter. Le Christ y sera, le verrez-vous ?

32e dimanche du temps ordinaire – A – 12 novembre 2023

« Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. »

Matthieu 25,12

> Ces pauvres vierges écervelées, elles ont triste mine au portail de la cathédrale de Strasbourg… Les rouleaux de la Loi sont fermés à leurs poings serrés et leur lampe retournée, l’huile à sec… plus de combustible! L’attente dure, les ressources s’épuisent et ces vierges sages qui leur refusent de l’aide. Elle est dure cette parabole !

Prière:
Quand ma lampe est vide, je ressemble à une folle
Et tu ne me (re)connais pas
J’ai changé de visage, j’ai la mine renfrognee
Et je me crispe en vain sur ma Bible qui demeure fermée,

Si bien que je ne peux plus faire provision de ta grâce
C’est pourtant cela mon carburant !
Dans ces moments-là Seigneur… Toi qui tardes à venir…
C’est bien la prière de bons amis qui m’aide à rallumer la flamme!
Merci parce que, heureusement, la prière passe par des vases communiquants!
Et lorsque je doute… ce sont ceux qui croient plus que moi à ce moment-là qui raniment ma foi et qui me rendent à nouveau reconnaissable et reconnaissante!

31e dimanche du temps ordinaire – A – 5 novembre 2023

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. »

Mt 23,9
Enfants d’un même Père

> Notre nature humaine est bien toujours la même qu’au temps de Jésus. Elle affectionne les titres et les honneurs. Or, le message de l’Evangile est très clair : cette recherche mondaine est incompatible avec la vie du disciple.

Et pourtant, c’est dans leurs rangs, une fois les persécutions terminées et l’Eglise officiellement reconnue, qu’ont fleuri les “Révérend(e)s“ et autres titres de déférence. Pourtant, Jésus, en nous révélant l’unique Père, celui des cieux, nous a conféré notre seul titre de noblesse, celui d’enfants et donc de frères et sœurs.

Le vent a tourné. L’Eglise/les Eglises sont exposées bien plus à la critique qu’aux honneurs, et elles peuvent se réjouir d’un vrai retour à la simplicité. En nous rencontrant entre « gens d’Eglise », nous constatons un climat fraternel de proximité et de service. Cela nous invite à bénir avec Jésus ce Père qui se révèle de préférence aux tout-petits.(cf. Mt 11,25-30)

Animés par ce souffle nouveau, nous n’avons plus à mesurer le succès de nos assemblées respectives au nombre de croyants présents au culte ou à la messe du dimanche. Oui, l’Esprit agit en profondeur et nos « petits troupeaux » continuent à faire la joie du Père et à témoigner qu’il est bon de vivre en frères, en sœurs.

30e dimanche du temps ordinaire – A – 29 octobre 2023

« Un docteur de la Loi posa une question à Jésus
pour le mettre à l’épreuve… »

Mt 22,35

> Les savants, les docteurs-je-sais-tout, les légalistes de tout poil veulent piéger Jésus. Cela parsème tout l’Evangile. Ici encore, on veut le mettre à l’épreuve. Jésus s’en sort toujours, finement.

Et moi ? Suis-je prompt à interroger les autres avec une idée derrière la tête, à prêcher parfois le faux pour savoir le vrai, à tenter même de piéger mon prochain par mes questions insidieuses ?

Aux chausse-trapes qu’on lui tend, Jésus répond par l’Amour. Le plus grand commandement dira-t-il en réponse au docteur de la Loi, c’est d’aimer Dieu, et le second tout aussi important c’est d’aimer son prochain. Que l’Amour soit donc au cœur de nos questionnements et de nos relations !

29e dimanche du temps ordinaire – A – 22 octobre 2023

« Etonnés de ce qu’ils entendaient… »

Matthieu 22, 21

ETONNEMENT

> Lorsque Jésus énonce une vérité de La Palisse, voilà que cela étonne ses auditeurs. Car, tout bien considéré, rien n’est plus vrai que cette indication de Jésus sur le paiement des impôts. Nul ne peut y échapper et les impôts devraient être le gage du bon fonctionnement de la société.

[Au passage, voici une incitation à prier pour les autorités afin qu’elles édictent des lois justes.] L’étonnement de ces pharisiens provoquent chez eux une réaction à l’opposé de ce qui est attendu. Au lieu de poser une autre question, ils tournent les talons et s’en vont. Quand les foules assistent à divers miracles de Jésus, elles sont, elles aussi, dans l’étonnement, mais leur attitude est tout autre que celles des pharisiens (Mt 15, 31) : elles glorifient l’Eternel.

L’intention des pharisiens était de piéger Jésus (v.15). Ce faisant, ils se sont piégés eux-mêmes, fermant leur cœur à l’instant de Dieu. Quand Jésus m’étonnera parce qu’il agira d’une façon inattendue, quel choix ferai-je : lui tournerais-je le dos ou lui rendrais-je gloire parce qu’il fait tout à merveille (Marc 7, 7) ?

28e dimanche du temps ordinaire – A – 15 octobre 2023

«… les invités ne voulaient pas venir »

Mat 22,3

> Dans cette parabole, par deux fois, les invités refusent l’invitation du roi, d’abord ne voulant pas venir, puis ignorant les autres serviteurs envoyés. Pris par leurs activités, leur trop plein, centrés sur eux-mêmes, ils ne voient pas le cadeau que leur a préparé le roi. Celui-ci finit donc par inviter tous ceux que les serviteurs trouveront.

Dans notre monde actuel, bien souvent nous ne prenons pas le temps de dire oui à l’invitation de Dieu, pris par nos affaires, centrés sur nous-mêmes. Pire, beaucoup s’éloignent de tout questionnement spirituel, ne se souciant guère de la question de Dieu. Pourtant, Dieu veut offrir sa bonne nouvelle à tous et toutes, « les mauvais comme les bons » dit le texte. Oui la bonne nouvelle est pour tout être humain. Même à ceux dont nous pouvons penser qu’ils ne sont pas concernés. 

Qui suis-je dans cette parabole ? Dans ma vie, peut-être que parfois je suis l’invité qui refuse l’invitation de Dieu, qui n’ai pas le temps pour Lui, qui ne se soucie guère de son invitation répétée. Peut-être que parfois je suis celui qui accepte son invitation, conscient que mes mains sont vides et que j’ai besoin de Lui. Peut-être que parfois je suis un serviteur, qui cherche à annoncer la bonne nouvelle et à inviter d’autres frères et sœurs.

Cette semaine, méditons cette invitation de Dieu pour nous. Quelle sera ma réponse ? 

27e dimanche du temps ordinaire – A – 8 octobre 2023

« Les vignerons se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.»

Mat 21,39

> Dans cette parabole, les serviteurs d’abord, puis le fils même du propriétaire sont mal reçus, alors qu’ils viennent simplement demander le produit de la vigne. Ils sont violentés et jetés dehors. Le fils est même tué. Une violence qui nous dérange, forcément. Pourtant cette violence est bien celle de notre monde, de notre humanité, capable du pire, comme avec la crucifixion de Jésus.

Bien sûr, cette parabole s’adresse non seulement aux grands prêtres et aux anciens du temps de Jésus, pour qu’ils changent de comportement, ainsi qu’aux disciples, pour leur annoncer la Passion à venir. Mais cette parabole s’adresse à aussi à nous, jusqu’à aujourd’hui et nous interpelle : quel vigneron suis-je ? comment est-ce que j’accueille le Christ dans ma vie de tous les jours ? est-ce que je lui offre les fruits de ma vigne ou est-ce que je les garde seulement pour moi ? De quoi méditer en cette période de vendanges…

26e dimanche du temps ordinaire – A – 1er octobre 2023

« Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. » (Matthieu 21,28)

> Dans cette parabole, il semble que Dieu m’appelle « mon enfant » et me demande : as-tu envie d’arriver à avancer ?

Parfois il est bon d’entendre que je peux ne pas avoir envie d’avancer, que Dieu comprend que je reste dans les starting-blocks, qu’il fera le reste, peu à peu.

Il y a là un appel à considérer ce qu’il me reste de « je ne veux pas » dans mon attitude face à Dieu, ce que j’ai comme négativité face à la vie, comme refus d’évoluer dans ma façon de voir ou devant une belle occasion de faire du bien. Le désir de faire la volonté du Père est bien mystérieux…

25e dimanche du temps ordinaire – A – 24 septembre 2023

– Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?
– Parce que personne ne nous a embauchés.
– Allez à ma vigne, vous aussi.

Matthieu 20,7

> Nous le savons, le maître le plus implacable, celui à qui le monde entier obéit sans état d’âme s’appelle LE MARCHÉ. Le défier ne pardonne pas.

Notre Evangile nous met en présence d’un maître totalement libre de ses choix, soumis à la seule logique du royaume des cieux. Engager des chômeurs en fin de droit sans entretien d’embauche préalable ne lui pose aucun problème. Ce qui importe, c’est que ces derniers ne rentrent pas sans salaire auprès de leur femme et de leurs enfants à la fin du jour. Et les autres non plus, bien sûr.

Par cette parabole, il ne nous est pas demandé d’agir de même dans le concret de nos existences. Mais au moins de savoir nous réjouir de tout geste de bonté et de gratuité dont nous pouvons être témoins – ou acteurs. Et surtout de ne pas nous laisser infecter par le virus de la comparaison qui sape notre vie relationnelle et notre capacité de louer Dieu pour la simple raison qu’il est bon.

24e dimanche du Temps ordinaire – A – 17 septembre 2023

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

Matthieu 18,22

> Jésus répond ceci à Pierre qui lui demande combien de fois doit-il pardonner à un frère qui commettrait une faute contre lui.

Le pardon infini est l’œuvre de Dieu. Il peut être bien difficile, pour les humains que nous sommes, d’arriver ne serait-ce qu’à pardonner une seule fois.

Lorsque nous n’y parvenons pas, souvenons-nous que Dieu, lui, y arrivera toujours. Et faisons comme Jésus sur la croix : il n’a pas dit « je vous pardonne » à ses tortionnaires… il a dit : « Père, pardonne-leur. »

A notre tour, si nous pouvons dire : « Père, pardonne à cette personne à qui je n’arrive pas, moi, à pardonner », alors le pardon pourra passer et la paix venir en notre cœur.