Epiphanie – B – 7 janvier 2024

« Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie »

Mat 2,10

> L’étoile s’arrête au-dessus de la maison. C’est là. Après un long cheminement, les mages vont découvrir ce roi qu’est Jésus. Enfin. Et c’est alors que surgit une très grande joie. Ce qui est assez étonnant, c’est que la joie précède l’entrée dans la maison. Ils n’ont pas encore vu Jésus que déjà la joie les envahit. Cette joie surgit au moment où l’attente est sur le point de toucher à sa fin, comme quand on peut ouvrir le cadeau tant attendu.

Dans ce récit de la visite des mages, la joie est donnée. Elle surgit de la proximité de Dieu. Elle se reçoit sans avoir été programmée, planifiée. Au seuil d’un évènement bouleversant, la joie permet de relire sa vie autrement. Comme souvent dans nos chemins de vie.

Pour cette nouvelle année qui s’ouvre, voici donc un chemin pour nous : comme les mages, chercher à suivre l’étoile de l’Évangile qui nous conduit au Sauveur, et s’ouvrir à la joie offerte, en réfléchissant à cette question : que puis-je faire pour la cultiver, cette joie, dans mon chemin de vie ?

Que 2024 puisse être pleine de joie pour vous, chers frères et sœurs de l’Évangile à l’Écran !

Nativité – B – 25 décembre 2023

« Mais à tous ceux qui ont reçu cette lumière, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »

Jean 1,12
Photo transmise par Thierry Monfort © Naples

> Noël c’est la venue d’un enfant de lumière dans notre monde rabougri et obscur.

C’est le pouvoir d’être remis en lien avec un Dieu Père qu’un ange me désigne même au fond de mes ruelles intérieures les plus glauques.

C’est la joie toujours recommencée de débusquer la lumière du Christ au creux de mon coeur: aujourd’hui un Sauveur vous est né, le Fils vous est donné !

Joyeux Noël !
(Photo transmise par Thierry Monfort © Naples)

3e dimanche de l’Avent – B – 17 décembre 2023

« Qui es-tu ? »

Jn 1,19

> Oui, qui est-il, cet homme dans le désert ? Dans son Prologue, l’évangéliste Jean nous présente Jean le Précurseur comme un homme envoyé par Dieu, précisant que « cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière ». Plus tard, interrogé sur son identité, Jean Baptiste affirme qu’il n’est pas le Christ, ni quelque prophète, mais simplement la voix de celui qui crie dans le désert.

Rendre témoignage à la Lumière, être la voix qui annonce le Sauveur, cela pourrait être notre programme pour les quelques jours qui nous séparent de Noël :

  • Avoir en nous assez de lumière pour baliser le chemin de ceux qui cherchent un sens à Noël. Laisser transparaître en nous la Lumière du Christ quand notre prochain tâtonne dans l’obscurité qui lui semble sans issue.
  • Etre une voix qui indique des perspectives de paix, de confiance et d’espérance ; une voix qui fait découvrir ce qu’il y a de beau, de bon, malgré les temps difficiles ; une voix qui dit « tu es aimé ».

Bientôt, nous entendrons la voix, nous verrons la Lumière de Celui qui se tient au milieu de nous, et que nous ne connaissons pas encore : Il comblera nos attentes.

2e dimanche de l’Avent – B – 10 décembre 2023

« Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »

Marc 1,8

> C’est Jean le Baptiste qui s’exprime ici, parlant de Jésus. Le Baptiste est l’une des figures du temps de l’Avent, préparant à sa manière le chemin de Celui qui va venir.

> Le baptême non seulement d’eau mais également d’Esprit est celui que nous recevons, comme Chrétiens. Une marque inaliénable, donnée une fois pour toute la vie. Mais qu’en faisons-nous ensuite ?

> Le baptême mérite d’être réactivé régulièrement, nourri, entretenu. Cela se fait par la prière, par la vie de foi, par la pratique en communauté, toutes choses qui sentent bon l’Avent tout autant que les parfums de mandarine et de bougie. Alors, on active ?

1er dimanche de l’Avent – B – 3 décembre 2023

« …et il commanda au portier de veiller. »

Marc 13, 34
Un papillon Portier

PORTIER ?

> Jésus entreprend de donner un exemple de la bonne attitude dans l’attente de sa venue. Il le fait de manière étrange en évoquant un maître qui part sans préciser de date de retour. L’homme fixe des tâches à chacun de ses serviteurs, mais c’est au portier seul qu’il demande de veiller (v. 34). Or, Jésus a commencé son propos par un « Prenez garde, veillez et priez » (v. 33) lancé à la cantonade, visant tout un chacun.

Se serait-il ravisé ? Aurait-il décidé de ne faire veiller qu’un heureux élu – le portier – ? Certes pas ! Jésus redit une nouvelle fois un ordre adressé à tous : «Veillez donc » (v.35).

Alors tous portiers ? Je le crois. Le portier, n’est-il pas celui qui connait bien la maison et qui est en mesure de donner des renseignements à toute personne qui se présente à la porte ? N’est-il pas celui qui, au besoin, donne l’alerte en cas de visite indésirable (voir 1 Pierre 5, 8) ? Soyons prêts à renseigner les personnes qui se présentent à la porte. Cette activité nous tiendra en éveil en attendant le retour de notre Sauveur.

Dimanche du Christ Roi – A – 26 novembre 2023

« J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger… »

Mat 25,35

> Jésus ici se présente sous les traits de celui qui est dans le besoin. Il est dans le « petit », celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est nu, celui qui est étranger, celui qui est en prison. Il est donc dans notre prochain, mais aussi, symboliquement en nous : c’est comme s’il venait demeurer dans nos faims, nos soifs, nos nudités, nos étrangetés, nos emprisonnements.

Bien sûr, ce passage est surtout un appel à vivre la foi concrètement. Une foi mise en action pour répondre aux besoins fondamentaux de l’être humain que sont manger, boire, être accueilli, se vêtir et être visité (reconnu dans sa dignité). Le faire gratuitement, par amour, par grâce.

Cette semaine, nous vous invitons donc à un double mouvement. Intérieur d’abord, pour visiter vos faims, vos soifs, vos nudités, vos étrangetés, vos emprisonnements. Et chercher à discerner où le Christ demeure dans ces « petitesses ». Extérieur ensuite, pour faire un geste concret d’amour du prochain : donner à manger, à boire, accueillir, vêtir, visiter. Le Christ y sera, le verrez-vous ?

32e dimanche du temps ordinaire – A – 12 novembre 2023

« Mais il répondit : Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas. »

Matthieu 25,12

> Ces pauvres vierges écervelées, elles ont triste mine au portail de la cathédrale de Strasbourg… Les rouleaux de la Loi sont fermés à leurs poings serrés et leur lampe retournée, l’huile à sec… plus de combustible! L’attente dure, les ressources s’épuisent et ces vierges sages qui leur refusent de l’aide. Elle est dure cette parabole !

Prière:
Quand ma lampe est vide, je ressemble à une folle
Et tu ne me (re)connais pas
J’ai changé de visage, j’ai la mine renfrognee
Et je me crispe en vain sur ma Bible qui demeure fermée,

Si bien que je ne peux plus faire provision de ta grâce
C’est pourtant cela mon carburant !
Dans ces moments-là Seigneur… Toi qui tardes à venir…
C’est bien la prière de bons amis qui m’aide à rallumer la flamme!
Merci parce que, heureusement, la prière passe par des vases communiquants!
Et lorsque je doute… ce sont ceux qui croient plus que moi à ce moment-là qui raniment ma foi et qui me rendent à nouveau reconnaissable et reconnaissante!

31e dimanche du temps ordinaire – A – 5 novembre 2023

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. »

Mt 23,9
Enfants d’un même Père

> Notre nature humaine est bien toujours la même qu’au temps de Jésus. Elle affectionne les titres et les honneurs. Or, le message de l’Evangile est très clair : cette recherche mondaine est incompatible avec la vie du disciple.

Et pourtant, c’est dans leurs rangs, une fois les persécutions terminées et l’Eglise officiellement reconnue, qu’ont fleuri les “Révérend(e)s“ et autres titres de déférence. Pourtant, Jésus, en nous révélant l’unique Père, celui des cieux, nous a conféré notre seul titre de noblesse, celui d’enfants et donc de frères et sœurs.

Le vent a tourné. L’Eglise/les Eglises sont exposées bien plus à la critique qu’aux honneurs, et elles peuvent se réjouir d’un vrai retour à la simplicité. En nous rencontrant entre « gens d’Eglise », nous constatons un climat fraternel de proximité et de service. Cela nous invite à bénir avec Jésus ce Père qui se révèle de préférence aux tout-petits.(cf. Mt 11,25-30)

Animés par ce souffle nouveau, nous n’avons plus à mesurer le succès de nos assemblées respectives au nombre de croyants présents au culte ou à la messe du dimanche. Oui, l’Esprit agit en profondeur et nos « petits troupeaux » continuent à faire la joie du Père et à témoigner qu’il est bon de vivre en frères, en sœurs.

30e dimanche du temps ordinaire – A – 29 octobre 2023

« Un docteur de la Loi posa une question à Jésus
pour le mettre à l’épreuve… »

Mt 22,35

> Les savants, les docteurs-je-sais-tout, les légalistes de tout poil veulent piéger Jésus. Cela parsème tout l’Evangile. Ici encore, on veut le mettre à l’épreuve. Jésus s’en sort toujours, finement.

Et moi ? Suis-je prompt à interroger les autres avec une idée derrière la tête, à prêcher parfois le faux pour savoir le vrai, à tenter même de piéger mon prochain par mes questions insidieuses ?

Aux chausse-trapes qu’on lui tend, Jésus répond par l’Amour. Le plus grand commandement dira-t-il en réponse au docteur de la Loi, c’est d’aimer Dieu, et le second tout aussi important c’est d’aimer son prochain. Que l’Amour soit donc au cœur de nos questionnements et de nos relations !

29e dimanche du temps ordinaire – A – 22 octobre 2023

« Etonnés de ce qu’ils entendaient… »

Matthieu 22, 21

ETONNEMENT

> Lorsque Jésus énonce une vérité de La Palisse, voilà que cela étonne ses auditeurs. Car, tout bien considéré, rien n’est plus vrai que cette indication de Jésus sur le paiement des impôts. Nul ne peut y échapper et les impôts devraient être le gage du bon fonctionnement de la société.

[Au passage, voici une incitation à prier pour les autorités afin qu’elles édictent des lois justes.] L’étonnement de ces pharisiens provoquent chez eux une réaction à l’opposé de ce qui est attendu. Au lieu de poser une autre question, ils tournent les talons et s’en vont. Quand les foules assistent à divers miracles de Jésus, elles sont, elles aussi, dans l’étonnement, mais leur attitude est tout autre que celles des pharisiens (Mt 15, 31) : elles glorifient l’Eternel.

L’intention des pharisiens était de piéger Jésus (v.15). Ce faisant, ils se sont piégés eux-mêmes, fermant leur cœur à l’instant de Dieu. Quand Jésus m’étonnera parce qu’il agira d’une façon inattendue, quel choix ferai-je : lui tournerais-je le dos ou lui rendrais-je gloire parce qu’il fait tout à merveille (Marc 7, 7) ?