21e dimanche du temps ordinaire – C

Vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu devant toi, et c’est sur nos places que tu as enseigné” ;
et il vous dira : “Je ne sais d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal.” (Lc 13, 26-27)

> « Je ne sais pas d’où vous êtes. » dit le maître dans la parabole. D’où suis-je: quelle est ma source? Qu’est-ce qui apaise mes soifs, alimente mon énergie, fait couler la vie en moi? Les paroles et les actes que je pose disent-ils cette source qu’est la Bonne Nouvelle? Ou montrent-ils une autre source?

Les paroles de Jésus sont dures pour nous inviter à reprendre conscience de ce qui est fondamental dans notre vie. Il y a urgence: parce qu’il y a urgence de ne pas manquer d’amour. Parce qu’il y a urgence d’aider, de soutenir, de comprendre. Parce qu’il y a urgence de vivre.

Et que le monde a tendance à nous assoupir dans un « je verrai demain, je ferai mieux demain… » Urgence, pour ne pas arriver à la fin de ma vie et constater qu’en fait, comme le dit un chanteur bien connu: « J’ai oublié de vivre… »

18e dimanche du temps ordinaire – C

« Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.» (Luc 12,20-21)

> Qu’est-ce que je veux pour ma vie ? Quel trésor je désire pour ma vie ? qu’est-ce que je veux accumuler et pour en faire quoi ?

Au fond, cette parabole sur l’argent nous pose ces questions avec acuité. Si la réponse est l’argent, alors bien sûr, nous faisons fausse route. L’argent peut s’envoler du jour au lendemain, comme l’ont montré les diverses crises boursières de l’histoire, dont celle des subprimes en 2008. Tout cela n’est que « vanité », dirait l’Ecclésiaste, n’est que buée qui disparaîtra.

Mais une autre réponse est possible : « être riche auprès de Dieu » ! Riche de l’amour de Dieu, de l’amour de son prochain, des gestes de solidarité et de partage. Le trésor, pour qu’il ne soit pas « vanité », doit être partagé. Car l’erreur de l’homme de la parabole n’est pas tant de vouloir un trésor, que de le vouloir « pour lui-même », dans une sorte de repli égocentrique sur ses besoins. A l’inverse, s’enrichir « auprès de Dieu » signifie gérer ses biens avec solidarité et amour du prochain.

Cette semaine, nous nous invitons donc à réfléchir au sens de notre vie, à nos richesses, à nos trésors et à notre façon de les gérer. A ce que tu désire pour ta vire, et à les remettre dans la prière. Et, bien sûr, à les partager !

15e dimanche du temps ordinaire – C

 » Va et, toi aussi, fais de même » (Luc 10,37)
 
> On oublie souvent qu’en amont de la parabole du bon Samaritain, il y a un lévite à l’esprit retors. Un lévite qui voudrait bien piéger ce Jésus à l’enseignement décoiffant… Pourtant au fur et à mesure de la réponse, il va se faire impliquer dans la réponse à sa première question, puis même en poser une seconde, pris à son propre piège et mis en route dans le défi d’une quête: « Qui est mon prochain? »
 
Avec cette parabole, Jésus met en scène des religieux de son espèce qui passent outre… pour mieux l’amener lui, à faire le pas suivant! Et à la fin, Jésus aurait pu lui dire: « Va et fais comme ce Samaritain ! Tu es un bon lévite, pas de doute là-dessus : 10 sur 10, tu as su citer les deux textes de la Torah qui tracent le chemin de la vie éternelle, ton orthodoxie est sans failles… Mais cela ne suffit pas, lévite, il faut faire, il faut mettre en pratique, il faut oser le premier pas et l’amour du prochain, (le sais-tu ?) l’amour du prochain ne dépend pas de son identité. »
 
Cette conclusion qui se recentre sur le spécialiste de la Loi nous montre comment Jésus se fait le prochain du lévite, puisqu’il déjoue ses intentions de lui tendre un piège en le renvoyant avec douceur à lui-même.
Ce qui aurait pu devenir une argutie de théologiens devient ainsi une leçon de compassion…
 
Merci Seigneur de savoir déjouer les pièges où nous pousse notre pure raison, pour nous ramener à l’essentiel!

14e dimanche du temps ordinaire – C

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Luc 10, 1-12

> Le seigneur Jésus envoie 72 disciples en mission dans les villages et villes alentours pour annoncer la paix sur chaque maison. Paix entièrement donnée si elle est acceptée sans condition.

Tous les cœurs sont prêts à recevoir la paix et l’amour du Seigneur, mais il faut des artisans et en nombre car la récolte s’annonce abondante !

Notre effort est simple pour cette semaine et il est demandé par le Christ lui-même ! Prions pour que nous ayons de nombreux ouvriers qui sèment et moissonnent abondamment !

12e dimanche du temps ordinaire – Saint Sacrement

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.» (Luc 9,17)

> Quand nous entendons ce récit bien connu de la multiplication des pains et des poissons, nous ne pouvons nous empêcher de chercher à comprendre via des explications rationnelles.

Mais un lâcher-prise sur ce côté rationnel nous est demandé. En fait, c’est le miracle de la foi, de la confiance, que le Christ nous transmet par ce récit. Un miracle qui ne s’explique pas. Mais qui se vit.

Toutefois, ce miracle ne se vit pas seul. Il se vit en communauté. Il se vit dans la relation, dans le partage, dans le don, avec des sœurs et des frères, 5000 dit le récit. Peut-être pouvons-nous déjà commencer par ceux qui nous entourent…

Certaines choses, quand nous les partageons, ne diminuent pas. L’amour par exemple. Le bonheur aussi. Albert Schweizer disait d’ailleurs : « le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage ».

Cette semaine, recevons ce récit de miracle comme une invitation à vivre le partage : partage concret, partage autour de repas, partage de foi, partage de ce formidable trésor qu’est l’Evangile. Ainsi, par le partage avec Christ au milieu nous, nous vivrons ce miracle : nous en serons rassasiés.

 

 

5e dimanche de Pâques – C

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34-35)

> Tout l’Evangile (ou presque) est résumé en ces deux versets. C’est si beau. Si pur. Et pourtant si difficile à mettre véritablement en pratique. Suivre l’amour du Christ, se mettre à sa suite dans ma vie par l’amour, mais pas n’importe quel amour, celui du Christ (« comme je vous ai aimé »), quel défi ! Et la suite encore davantage : avoir de l’amour les uns pour les autres, quel défi dans notre quotidien d’humain, et en particulier dans la recherche de l’unité de l’Eglise !

Dans un monde gangréné par la peur, la haine, les théories du complots et les fake news, le culte de la performance et de la consommation, qu’est-ce que ce défi de l’amour nous dit ? Il nous dit que l’amour peut tout changer. L’amour que le Christ a donné, par la croix, est vrai. Et il a tout changé. Le notre, si humble et fragile soit-il, peut également tout changer. Il vaut la peine que nous le mettions véritablement au centre de notre vie.

Alors cette semaine, nous proposons de faire un geste d’amour. Un geste vrai, d’amour, pour un frère ou une sœur en Christ. Un geste qui rende visible cet amour qui nous lie. Un geste qui témoigne que nous sommes ses disciples. « Voyez comme ils s’aiment !» : aujourd’hui plus que jamais, tous les chrétiens, hier divisés, sont invités à s’unir pour témoigner de l’amour du Christ. Car l’amour, fondamentalement, c’est le cœur de l’Evangile et nous avons besoin de chacun-e pour réaliser le défi de sa mise en pratique. Alors allons-y, lançons-nous à la suite du Christ, et… aimons-nous les uns les autres !

4e dimanche de Pâques – C

Mes brebis écoutent ma voix. Moi, je les connais et elles me suivent. (Jean 20,27)

> Jésus connaît ses brebis – une connaissance, au sens biblique, qui n’est pas un savoir intellectuel mais repose sur une expérience vécue. “Moi, je les connais”, une phrase qui valorise la dimension personnelle, plus qu’un simple “je les connais » ! Comme il est bon d’entendre que nous ne sommes pas des numéros pour Jésus !

Dans les hôpitaux où je travaille, j’entends si souvent cela : « Oh je suis juste la pneumonie de la chambre 234 ! Les soignants font leur boulot et sont gentils, mais je n’ai pas l’impression qu’ils savent ce qui a du poids et de la valeur pour moi…. » Même si nous pouvons avoir le sentiment d’être une île oubliée et qui si souvent peine aussi à nous comprendre nous-même, nous savons que Jésus lui, a de nous une connaissance sensible et intuitive. 

A nous de nous mettre à la suite de cet appel à nous aimer nous-même … puis les autres.

Dimanche 21 avril 2019 – Dimanche de Pâques – C

« C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut. » (Jean 20, 8)
> Pâques, c’est ce disciple qui n’avait pas osé entrer tout d’abord pour contempler le mystère. Qui a eu besoin de temps, ce temps si important pour que mûrissent les fruits les plus beaux de nos existences; qui a eu besoin de temps mais qui finit par entrer.
Qui voit, et il n’y a rien à voir. Qui croit, et il y a tout à croire.
Qui comprend que l’Ecriture n’était pas que mots jetés sur parchemins, mais que ce qu’elle dit est vrai.
Que celui qui était la Vie a vaincu la mort, parce que Dieu l’a relevé.
Et que ce geste, il le fait pour toi, pour moi, pour nous. Et que ce geste raconte bien davantage qu’un exploit remarquable. Il raconte rien moins qu’un lien si précieux que Dieu ne veut pas le laisser rompre.
Pâques naît de l’amour. Un amour de Dieu qu’aucune mort ne peut éteindre.
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité! Alléluia!

Dimanche de la Sainte Famille – C

« Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. » Luc 2, 51

> Jésus a 12 ans lorsqu’il ne rentre pas avec ses parents à Nazareth. Le pèlerinage qui se faisait annuellement vers Jérusalem faisait se déplacer beaucoup de monde et chacun marchait avec sa famille, ses amis et les voisins. C’est pour cela que Joseph et Marie ne se rendent pas immédiatement compte que Jésus manque à l’appel.

De retour à Jérusalem, ils le retrouvent au temple dialoguant d’égal à égal avec les docteurs de la loi. A ces retrouvailles, Jésus questionne ses parents pour signifier qu’il doit se tenir près de son Père.

Le verset sélectionné nous offre à contempler de nouveau la crèche où Jésus s’est fait petit enfant sous la protection et responsabilité d’un père et d’une mère. En garant de la loi de son père, il respecte par conséquent un des commandements du décalogue : « Tu honoreras ton père et ta mère ».

Cette semaine, nous pouvons profiter de ces temps propices au rapprochement familial pour ouvrir nos portes et accueillir ou visiter nos parents au sens large du terme : frère, soeur, oncle, tante, grand parents… mais aussi d’ouvrir notre coeur pour accueillir notre prochain qui pourrait se sentir bien seul en cette fin d’année.

31e dimanche du temps ordinaire – B

« Le premier [commandement], c’est : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras…» (Marc 12, 29-30a)

> « C’est si simple d’aimer » dit la chanson populaire. La réalité est souvent bien différente. Et pourtant, ce double commandement d’amour, c’est la base de tout éthique de vie chrétienne. C’est l’ouvrage à remettre sans cesse sur le métier : aimer… Dieu, et son prochain, comme soi-même ! S’aimer soi-même, donc, qui est souvent encore plus difficile qu’aimer les autres…

Mais ici, Jésus donne un éclairage intéressant à ce double commandement d’amour : il le fait précéder du rappel que le Seigneur est l’unique Dieu, avec ce mot : « Ecoute, Israël ! ».

Ecoute. C’est comme si, avant d’aimer, il fallait se mettre à l’écoute. Avant d’aimer Dieu, il faut se mettre à l’écoute… de sa Parole ! Avant d’aimer son prochain comme soi-même, il faut se mettre à l’écoute… de soi et des autres ! Car contrairement à la chanson, c’est si difficile d’aimer ! Il faut beaucoup d’écoute, et de la confiance, pour aimer.

Alors cette semaine, écoute ! Ecoute Dieu, écoute les autres, écoute-toi au plus profond de toi-même. Ouvre tes oreilles, dans un premier temps, pour emprunter, dans un deuxième temps seulement, le chemin de l’amour. Ecoute et aime, en voilà un beau condensé de la vie chrétienne ! Que le Dieu Jésus Christ te guide dans ton chemin d’écoute et d’amour !