7ème dimanche du temps ordinaire – C

 » Aimez vos ennemis,  faites du bien à ceux qui vous haïssent,
bénissez ceux qui vous maudissent,  priez pour ceux qui vous insultent.  »  (Luc 6, 27-28)

> Voici quatre impératifs qui, pour le moins nous dérangent… Jésus semble réclamer de nous une performance spirituelle, une attitude héroïque, dont nous ne nous sentons pas capables. Est-ce que l’amour se commande ?

Moi, mes ennemis, je cherche plutôt à les éviter, pour ne pas entrer une fois de plus dans la confrontation ! De là à les aimer ?

Mais est-ce que Jésus parle de la même chose que moi quand il dit aimer ? Aujourd’hui, je me sens trébucher entre ce que moi je comprends de l’amour comme un sentiment fort, un élan, une passion totale… et ce que Jésus a montré en restant pleinement digne face à ses bourreaux, en ne répondant pas aux insultes et en murmurant sur la Croix: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font »…

Je me sens écartelée entre un amour de l’autre qui me fait au fond l’honneur de m’aimer moi-même dans le plaisir du miroir qu’il me tend… et un amour bien plus de l’ordre de l’exercice spirituel, puisque l’amour dont parlent ces versets, c’est l’amour de Dieu qui triomphe en moi. Et qui me promet, dit Jésus  » d’être fils/fille du Très-Haut « .

Seigneur,
donne-moi un cœur nouveau :
donne-moi de t’imiter
lorsque tu désamorces les spirales de la violence
en aimant même ceux qui t’insultent et t’écrasent
Dans la communion avec ta vie,
apprends-moi à préserver mon humanité,
ma qualité de fils/fille du Très-Haut
qui aime comme toi tu as su aimer.
Amen

24e dimanche, A

 » Alors, le faisant venir, son maître lui dit: « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?  » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. » (Mt 18, 32-34)

> C’est l’histoire d’un serviteur, de sa dette immense et de son maître… Ce serviteur supplie le maître de ne pas le vendre ainsi que toute sa famille et d’attendre avec patience qu’il rembourse sa dette. Le maître ému, va bien au-delà de cette demande et offre à ce serviteur la remise totale de sa dette énorme, autrement dire le pardon. Mais le cœur de ce serviteur ne se change pas sous l’effet de ce pardon, puisqu’il est impossible pour lui de pardonner à son tour pour une dette infiniment plus petite que la sienne. Au final, le maître accordera à ce mauvais serviteur ce qu’il avait demandé : il le jette en prison pour attendre le remboursement de sa dette, mais ne le vend pas. Le maître a voulu donner une chance à ce serviteur, lui ouvrir un nouvel horizon grâce au pardon, mais ce serviteur n’a pas su se laisser toucher par ce pardon, il n’a pas su accueillir cette vie au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.

> Il nous est proposé cette semaine d’accueillir le pardon, que ce soit un pardon donné par un proche, par soi-même ou par Dieu. Laissons-nous transformer par ce pardon gratuit…

23e dimanche – A

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » – Mt 18, 15

> Combien de relations sont parasitées de nos jours par un manque de communication ? On suppose que l’autre a compris nos propos ou notre point de vue, mais tel n’est pas le cas. S’ensuit alors une relation biaisée, faussée par l’incompréhension, polluée par la colère et l’orgueil. Combien d’amitiés sont fragilisées ainsi ? Combien de couples s’éloignent ? Combien de familles éclatent ?

Jésus souligne le fait que s’expliquer lorsqu’un différend survient peut resserrer les liens. « Gagner son frère » (ou sa sœur…) signifie bien plus qu’une réconciliation. L’écoute mutuelle et le courage de dire le fond de sa pensée demande un travail sur soi. Le pardon n’implique pas l’oubli, mais il donne la possibilité de continuer la route de manière saine tout en ayant grandi dans la relation.

Et si nous faisions cette semaine le premier pas avec Jésus vers celui ou celle qui nous a blessé/e ?… Nous gagnerons peut-être notre frère ou notre sœur !

Dimanche des Rameaux – C

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23,34)

> Ce jour-là, Jésus n’a pas dit « Je vous pardonne » mais bien « Père, pardonne-leur. »

Avons-nous de la peine à pardonner à quelqu’un ? Nous oublions souvent de passer par Dieu pour cette démarche, nous oublions souvent de dire d’abord, nous aussi : « Père, pardonne à cette personne »…

Ce week-end, prions pour une personne à laquelle nous n’arrivons pas à pardonner quelque chose, et demandons au Père de lui pardonner.

4e dimanche de Carême – C

« Je vais aller vers mon père et je lui dirai: Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers. Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié: il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » (Lc 15, 18-20)

> Ce dimanche, nous lisons la parabole du fils prodigue. Ce qui m’a marqué en parcourant ce récit, ce sont les mouvements du fils prodigue. Au départ, tout est centré sur lui : l’héritage qui doit LUI revenir, il voulait remplir SON ventre, l’évangile nous dit même à un moment donné qu’il rentre en LUI-MEME pour réfléchir à son avenir. C’est au verset 18 que le mouvement vers l’autre est rétabli, quand il décide de retourner vers son père, pour trouver chez lui de quoi se nourrir. Un mouvement vers l’autre, certes, mais motivé par des intérêts bien personnels… Mais malgré les raisons de ce retour vers le père, celui-ci est remué au plus profond de lui quand il aperçoit son fils et il court vers lui pour rétablir ce lien d’amour. Belle image de notre Dieu, Père, qui quelles que soient nos motivations à nous tourner vers lui, est toujours prêt à nous accueillir les bras grands ouverts.

Pour cette semaine, il nous est proposé de prendre chaque jour quelques minutes en silence, tourné vers le Père, et de nous laisser accueillir par lui, dans ses bras grands ouverts !

14e dimanche – B

Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Mc 6, 4

> On pourrait croire au premier abord que la famille et les amis de Jésus étaient ses premiers « disciples », ses premiers « supporters » dans la grande démarche qui fut la sienne. Comme nous sommes heureux lorsque les nôtres nous soutiennent dans nos projets et sont à nos côtés dans les grandes étapes de notre vie. Mais cela n’est pas toujours le cas, et pour Jésus non plus. De retour chez lui, il constate que ceux qu’il connaît depuis toujours doutent de lui et médisent à son sujet. Cela nous arrive aussi, la jalousie est une maladie qui ne connaît pas les liens du sang et qui peut gangréner même la plus solide des amitiés. Et cela fait mal.

Cette semaine il nous est proposé de réfléchir aux relations familiales ou amicales que nous avons peut-être négligées après un succès à cause de ce petit pincement au cœur qui nous murmurait : « j’aimerais être à sa place ! » ou « c’est pas juste, il/elle ne le mérite pas »… Et pourquoi pas de faire un pas dans le direction de l’autre et de lui tendre une main ? Le chemin du pardon est long et difficile, mais pas impossible…

Semaine de l’Unité – Jour 3

« La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari” » Jn 4, 17

> Dans la simplicité de cette phrase, la Samaritaine met son coeur à nu devant Jésus, elle a compris qu’il était inutile de louvoyer, de se cacher, alors elle lui répond simplement, véritablement. Elle reconnaît sa faute, elle se sait pécheresse et Jésus accueille le témoignage de sa faiblesse.

Et nous aujourd’hui, est-ce que nous saurons regarder humblement nos fautes et les déposer aux pieds du Père pour le laisser convertir notre coeur?

6e dimanche – A

« Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » – Mt 5, 23-24

> Ce passage du Sermon sur la Montagne est bien connu et nous rappelle les bienfaits du pardon et de la réconciliation avec notre prochain. Louable attitude que de reconnaître sa faute, de demander pardon et d’aller se réconcilier avec son « frère ». Mais lisons attentivement : ici il ne s’agit pas de sa propre faute, mais de la faute de son frère à son égard !

Cette semaine, essayons (ce n’est pas facile, mais essayons !) d’aller vers quelqu’un qui est fâché contre nous, qui nous en veut ou qui nous a fait du mal. Accordons-lui notre pardon, discutons ensemble et réconcilions-nous ! N’est-il pas en effet plus facile de demander pardon que de l’accorder d’emblée ? Le pardon n’est pas un but en soi, mais un chemin (parfois coûteux et difficile) de libération vers Celui qui le premier nous a pardonné : le Christ en Croix !

Avent 2013 – Jour 22

“Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’Ange du Seigneur lui avait prescrit, et prit chez lui son épouse.” Matthieu 1,24

> Il y a des rêves qui n’en sont pas. Prenons donc au sérieux le fait que Dieu puisse nous inspirer, puis nous réveiller ! Pour prendre un chemin prévu, oui, mais peut-être autrement. Comme jamais nous n’aurions imaginé. Car si rien n’est impossible à Dieu, tout est possible avec lui. Une chose est sûre : il s’agira alors d’aimer comme lui, jusqu’aux plus folles fidélités, jusqu’aux plus invraisemblables pardons… Confiance ! Saint Joseph en est garant, avec Marie, son épouse.

A tous, une bonne journée : inspirés, réveillés !