5e dimanche de Pâques – A

Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jn 14, 5

> Il est très facile de se rapprocher de Thomas. Dans tout ce qu’il fait, dans tout ce qu’il dit, il y a cette part de doute, de questionnement. Des « je ne sais pas », des « Pourquoi Seigneur ? des « Pourquoi moi ? » des « Que t’ai-je fait ? ».

Jésus nous dit « pour aller où je vais, vous savez le chemin ». Nous avons beau l’imaginer ou même le concevoir, il reste parfois dans nos vies si abstrait. Nous avons besoin comme Thomas de le visualiser, de nous dire que ce chemin a un trajet déterminé, qu’il nous emmènera à cet endroit, que nous aurons besoin de tant d’affaires, de tant d’argent.

Mais Jésus nous encourage à nous libérer de tout ça, de le suivre simplement sans prendre en considération de savoir si nous aurons à manger demain.

Le premier pas à faire pour trouver ce chemin : la prière.

4e dimanche de Pâques – A

« Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jean 10, 7-9)

> En ce week-end d’élection pour les Français, et du même coup en cette période d’hystérie collective, les mots de Jésus viennent rappeler l’essentiel : c’est lui qui sauve. Personne d’autre. Alors pas la peine d’attendre un autre sauveur. Pas la peine de confondre le temporel et le spirituel, de placer notre espérance en des lieux peu à même de la combler. A nous chrétiens peut-être de montrer le chemin de la sérénité, car notre Sauveur nous le connaissons déjà et il nous a déjà sauvés. Plutôt que de jouer les angoissés, écoutons les mots de Jésus qui est la porte.

Cette semaine, il nous est donc proposé – pour commencer – de respirer un grand coup et de réfléchir en même temps à la personne en laquelle nous plaçons notre espérance. Nous pourrions ensuite essayer de ne pas nous emporter dans les jours qui viennent mais d’être une présence posée et apaisée au milieu du tumulte du monde puisque, nous, nous le connaissons déjà, notre Sauveur.

3e dimanche de Pâques – A

« Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. » (Luc 24,13-15)

> Jésus rejoint sur leur propre chemin ceux qui marchent, ceux qui sont en route, ceux qui s’interrogent. J’aime à me dire qu’il rejoint moins facilement ceux qui sont arrêtés, ceux qui croient être arrivés, ceux qui sont persuadés d’avoir déjà toutes les réponses et qui ne se posent plus de questions.

Et si du coup, cette semaine, nous nous proposions de marcher, de nous remettre en route, de nous poser les questions qui dérangent ou simplement celles qui font avancer dans nos vies ? Il n’est pas impossible que Jésus nous rejoigne alors, sur les chemins de nos vies, aux carrefours de nos questions.

2e dimanche de Pâques – A

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! » (Jn 20,25)

> Thomas a besoin de voir pour croire. Et c’est bien humain. Nous aussi, souvent, nous ressentons ce besoin, avouons-le.

Croire à la Résurrection des morts peut ainsi sembler… incroyable, tant que nous n’avons pas vu de nos yeux ce qui nous attend tous.

Pourtant… chaque année – comme par hasard précisément à la période de Pâques – la nature ressuscite sous nos yeux. Ce qui semblait mort, sec, froid, reprend vie dans nos forêts, nos jardins et même sur nos balcons. Que nous sommes lents à croire ce que nous avons sous les yeux chaque année !

Nous vous proposons de vous émerveiller de cette vie qui jaillit en mille couleurs sous nos yeux, cette semaine, et que cela nous aide à croire ce que nous ne voyons pas d’après ce que nous voyons…

Pâques 2016

 « Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. » – Jn 20, 6-7

> Après sa mort sur la croix, Joseph d’Arimathée et Nicodème enveloppèrent le corps de Jésus avec des bandes de tissu et le parfumèrent selon la coutume juive. Puis ils le déposèrent au sépulcre. Ce n’est pas sans rappeler l’emmaillotage de Jésus par Marie après sa naissance, juste avant de le déposer dans la mangeoire.

Noël se comprend à la lumière de Pâques. Tout le mystère de la vie est exprimé ici : naissance, vie, mort. Dieu, en s’incarnant en Jésus, en a aussi fait l’expérience. Mais comme Il est Dieu, il n’a pas simplement vécu la mort comme tout un chacun. Il l’a dépassée en naissant à la Vie éternelle pour que nous puissions y avoir part aussi.

Toute naissance est passage. Le fœtus passe du ventre de sa mère au monde extérieur et doit s’y adapter, parfois non sans difficultés. « Pâque » signifie « passage » en hébreu. Passage de l’esclavage à la liberté, de la mort à la Vie. En Jésus Christ, premier né d’entre les morts, Dieu pousse déjà ici bas les personnes à naître à une vie renouvelée, porteuse de sens et de paix, dans la foi et tournée vers l’espérance. Il dit l’Amour inconditionnel qui se trouve à l’origine de chacune et de chacun d’entre nous, quelles que soient les circonstances de sa venue au monde.

En ces temps fortement troublés, que la promesse de Pâques fasse de nous des sages-femmes (et des hommes sages-femmes !…) pour assister Dieu dans son immense tâche de mise au monde ! Joyeuses Pâques !

Samedi Saint – 2015

Le jeune homme leur dit : « Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici.
Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant,
allez dire à ses disciples et à Pierre :
“Il vous précède en Galilée.
Là vous le verrez,
comme il vous l’a dit.” ».
Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau,
car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées. » (Marc 16, 6-8a)

> Le récit de l’annonce de la résurrection chez Marc, si l’on y ajoute le verset 8a, est un chemin spirituel avec un triple mouvement : d’abord, la particule grecque « ana » appelle à regarder vers en haut (levant les yeux), comme geste spontané de recherche de Dieu. S’Il nous précède, c’est à nous d’aller vers lui, comme les 3 femmes vont à lui, à nous de le chercher et de tourner notre regard en sa direction. Puis, la particule « ek » (littéralement « hors de ») nous pousse à sortir de la mort, de tout ce qui est mortifère, de nos tombeaux ; sortir de soi aussi (l’« ek-stasis », c’est l’extase, le bouleversement des femmes au verset 8) pour accueillir cette nouvelle « bouleversifiante » (comme disaient les Inconnus). Enfin, le préfixe « apo » nous invite à prendre de la distance, à quitter nos tombeaux et accepter d’être déplacés pour aller partager cette bonne nouvelle au monde.

Inachevés, ces mouvements nous invitent à toujours recommencer : se lever, regarder en haut, sortir, quitter et naître à nouveau grâce à cette bonne nouvelle. Inachevée dans sa version courte, cette fin nous propose de relire l’Evangile dès le début et de vivre de la bonne nouvelle du Ressuscité. Aujourd’hui, nous sommes invités nous aussi à sortir du tombeau, de ce qui est mort, pour vivre une vie renouvelée. Soyons attentifs aux signes de résurrection autour de nous et en nous et allons dire au monde la bonne nouvelle : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

7e dimanche de Pâques – A

« Or la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. » (Jn 17,3)

> Ce verset est tiré du discours d’adieu que Jésus adresse à ses disciples. Tout au long de ce discours en Jn 17, nous remarquons qu’il existe une forte relation d’intimité entre le Père et son fils Jésus Christ. Jésus nous y dit également qu’il est venu sur terre pour nous faire connaître son Père. Avec l’Ascension, Jésus retourne vers son Père, mais avant cela il invite chacun de ses disciples à vivre cette relation d’intimité avec le Père, comme lui, la vit.

Je te propose cette semaine, dans tes prières, de t’adresser plus spécialement au Père, comme Jésus nous y invite, pour toujours mieux faire sa connaissance.

6e dimanche de Pâques – A

« L’Esprit de vérité : le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le voit pas et ne le connaît pas; mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure auprès de vous, et qu’il est en vous. » (Jean 14,17)

> Ces paroles de Jésus sont fortes, à la fois dures pour le monde incapable d’accueillir l’Esprit, à la fois belles pour ceux qui ont reçu l’Esprit, en qui il demeure.

Avons-nous conscience que Jésus parle de nous ? Par notre baptême, nous avons reçu l’Esprit. Que faisons-nous de cette force extraordinaire qui demeure en nous ? Cette semaine, nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de cet Esprit, à prendre conscience de sa présence dans notre cœur, et à le laisser nous guider pour commencer ou accomplir de grandes choses !

5e dimanche de Pâques – A

« Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. » – Jn 14, 11-12

> « Si Dieu existait, il ne permettrait pas le mal. » « Je prie, mais je ne suis pas exaucé. » « Après tout ce que j’ai fait pour la paroisse/l’Eglise, je trouve que Dieu pourrait bien me rendre un peu la pareille ! » « Et si cette histoire de résurrection n’était qu’une blague pour se rassurer ? » Face aux grands et aux petits problèmes de la vie, il n’est pas rare d’entendre, voire de dire, ce genre de phrases. Mais quand nous oublions la parole de l’Evangile, Jésus nous rassure : « croyez au moins à cause des œuvres ». Ce peut être le regard ou le sourire de quelqu’un, un message inattendu d’un ami, une relation d’aide fructueuse, un mouvement humanitaire ou social, bref, tout ce qui contribue à rendre visible ici-bas l’œuvre du Père qu’a incarnée le Christ. De même, après le départ du Christ pour la demeure du Père, ses disciples – que nous sommes – continuent à manifester sa gloire dans les choses quotidiennes.

Cette semaine, soyons attentifs aux signes de Dieu dans notre vie et dans celle des autres. Prenons part à la Résurrection du Christ en accomplissant de petites (ou grandes !) choses pour manifester sa Parole et témoigner de son amour! Rendons grâces pour ce qui nous est donné de percevoir de Dieu tous les jours !