16e dimanche – B

« Venez à l’écart et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31)

> Les Apôtres ont annoncé l’Evangile et reviennent à Jésus pour lui en faire part. Jésus leur demande alors de se mettre à l’écart et de se reposer. En ces temps de vacances pour beaucoup, c’est aussi le moment de se mettre à l’écart et de se reposer pour se ressourcer et empêcher que notre fatigue et nos activités de l’année ne prennent le pas sur notre mission chrétienne de l’annonce joyeuse de l’Evangile.

Pour cette semaine, il nous est proposé tout d’abord de dormir quand nous le pourrons, mais aussi de prendre un temps de désert pour réfléchir à la façon dont nous avons utilisé nos forces au cours de cette année, aux temps de déserts que nous avons pu y trouver, à ceux qui nous ont manqué.

15e dimanche – B

« Si une localité ne vous accueille pas et si l’on ne vous écoute pas, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds: ils auront là un témoignage. » (Mc 6, 11)

> Le texte de ce dimanche (Mc 6, 7-13) est l’envoi en mission des douze. La majorité du texte expose des consignes de Jésus quant à cette mission. La dernière de ces consignes porte sur l’attitude à adopter si les apôtres ne sont pas accueillis. On peut remarquer que Jésus ne leur demande pas d’insister ou d’imposer la Bonne Nouvelle par la force. Au contraire, il leur demande de partir en secouant la poussière de leurs pieds, histoire de marquer la rupture et de témoigner. Au-delà de ce qu’on pourrait prendre pour un échec, Jésus nous appelle ainsi à respecter la liberté de l’autre. Il nous apprend également à accepter que notre témoignage puisse être refusé.

> Je te propose cette semaine de réfléchir aux situations où tu as été confronté à de tels rejets et de discerner avec Dieu si ce sont des lieux où Il t’appelle encore ou au contraire, s’il t’invite à tourner la page et à secouer la poussière de tes pieds.

14e dimanche – B

Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Mc 6, 4

> On pourrait croire au premier abord que la famille et les amis de Jésus étaient ses premiers « disciples », ses premiers « supporters » dans la grande démarche qui fut la sienne. Comme nous sommes heureux lorsque les nôtres nous soutiennent dans nos projets et sont à nos côtés dans les grandes étapes de notre vie. Mais cela n’est pas toujours le cas, et pour Jésus non plus. De retour chez lui, il constate que ceux qu’il connaît depuis toujours doutent de lui et médisent à son sujet. Cela nous arrive aussi, la jalousie est une maladie qui ne connaît pas les liens du sang et qui peut gangréner même la plus solide des amitiés. Et cela fait mal.

Cette semaine il nous est proposé de réfléchir aux relations familiales ou amicales que nous avons peut-être négligées après un succès à cause de ce petit pincement au cœur qui nous murmurait : « j’aimerais être à sa place ! » ou « c’est pas juste, il/elle ne le mérite pas »… Et pourquoi pas de faire un pas dans le direction de l’autre et de lui tendre une main ? Le chemin du pardon est long et difficile, mais pas impossible…

13e dimanche – B

« Tandis que Jésus parlait ainsi, des messagers vinrent de la maison du chef de la synagogue et lui dirent : « Ta fille est morte. Pourquoi déranger encore le Maître ? » Mais Jésus ne prêta aucune attention à leurs paroles et dit à Jaïrus : « N’aie pas peur, crois seulement. » » (Marc 5, 34-35)

> Devant nos morts, nos deuils, nos angoisses, Jésus a cette parole si simple, si pure, si puissante : « N’aie pas peur, crois seulement. » La puissance de la foi peut faire bouger des montagnes qui semblent infranchissables, peut redonner vie à ce qui semblait mort, peut remettre debout même la fille de Jaïrus. Garder l’espérance et la confiance. Garder foi dans la Vie. Quoi qu’il arrive.

L’été, ce temps de vide, de « vacances », arrive et il nous permet de faire le point sur notre vie. Prendre du recul et pour certains, faire nos choix pour l’an à venir, pour d’autres déménager, pour d’autres encore changer d’orientation ou débuter un engagement. Pour d’autres enfin continuer le chemin bon gré mal gré, avec ses joies et ses peines. A chacune, à chacun, Jésus répète ces mots : « N’aie pas peur, crois seulement. » Sa puissance est plus forte que la mort, son espérance plus forte que toutes les stérilités, la confiance qui vient de lui plus forte que toutes les peurs.

Cette semaine, il nous est proposé de réfléchir à nos peurs, pour notre vie, à nos stérilités, à nos deuils, à nos craintes pour la suite. Et face à eux, recevons cette parole d’espérance : « N’aie pas peur, crois seulement. » Cette semaine, essayons de nous abandonner en Dieu qui, lui seul, peut tout pour nous.

12e dimanche – B

« Le soir venu, Jésus leur dit : « Passons sur l’autre rive. » » (Mc 4,35)

> Voici le temps des vacances pour plusieurs d’entre nous. L’occasion de « passer sur l’autre rive » avec Jésus, de voir du pays, de s’aérer l’esprit et le coeur, de quitter nos basses eaux pour voguer au grand vent de l’été.

Comme les disciples, nous vous souhaitons de prendre tout de même Jésus avec vous, dans la barque de l’été. Qui sait les tempêtes qui nous y attendent ? Ce serait pas mal qu’il soit là, le moment venu.

Bonne traversée !

11e dimanche – B

« Nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » (Marc 4, 27)

> Nous aussi nous dormons et nous nous levons, nous aussi voyons grandir ce qui a été semé en nous, chaque jour, toute notre vie. Souvent d’ailleurs, nous découvrons avec surprise ce que nous voyons fleurir.

Nous nous en occupons, de cette semence qui nous est confiée, parfois nous en prenons soin, parfois un peu moins, parfois elle nous déroute aussi. Nous savons bien qu’il faut de la patience pour faire un beau jardin, retirer les mauvaises herbes, même s’il nous arrive de vouloir le laisser dépérir. Et même dans ces moments-là nous finissons par nous rendre compte que la semence continue de pousser, nous ne savons comment. C’est qu’avec l’aide du jardinier qui l’a mise là, ensemble nous arrivons à la faire grandir et à la rendre belle !

Cette semaine il nous est juste proposé de remercier pour la vie qui nous est donnée et pour tout ce qui grandit en nous chaque jour, faisant naître parfois de belles surprises.

Saint Sacrement (Fête-Dieu)

Et Jésus leur dit:  » Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. » (Mc 14, 24)

> Le texte de ce dimanche nous parle de l’institution de l’Eucharistie ou de la Cène. Celle-ci a lieu le premier jour de la fête des pains sans levain, qui commémore la libération d’Egypte. Les actions de Jésus s’inscrivent ainsi dans ce contexte de libération. Le sang versé du Christ est donc signe de libération. Et cela non pas seulement pour les disciples de Jésus ou ses contemporains, mais pour la multitude, pour chaque homme, pour chacun de nous. Dieu fait Alliance avec chacun de nous aujourd’hui et cette alliance est source de libération.

Nous sommes invités cette semaine à réfléchir à cette Alliance libératrice. Nous sentons-nous rejoints par cette Alliance ? Est-elle pour nous libération?

Samedi Saint – 2015

Le jeune homme leur dit : « Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici.
Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant,
allez dire à ses disciples et à Pierre :
“Il vous précède en Galilée.
Là vous le verrez,
comme il vous l’a dit.” ».
Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau,
car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées. » (Marc 16, 6-8a)

> Le récit de l’annonce de la résurrection chez Marc, si l’on y ajoute le verset 8a, est un chemin spirituel avec un triple mouvement : d’abord, la particule grecque « ana » appelle à regarder vers en haut (levant les yeux), comme geste spontané de recherche de Dieu. S’Il nous précède, c’est à nous d’aller vers lui, comme les 3 femmes vont à lui, à nous de le chercher et de tourner notre regard en sa direction. Puis, la particule « ek » (littéralement « hors de ») nous pousse à sortir de la mort, de tout ce qui est mortifère, de nos tombeaux ; sortir de soi aussi (l’« ek-stasis », c’est l’extase, le bouleversement des femmes au verset 8) pour accueillir cette nouvelle « bouleversifiante » (comme disaient les Inconnus). Enfin, le préfixe « apo » nous invite à prendre de la distance, à quitter nos tombeaux et accepter d’être déplacés pour aller partager cette bonne nouvelle au monde.

Inachevés, ces mouvements nous invitent à toujours recommencer : se lever, regarder en haut, sortir, quitter et naître à nouveau grâce à cette bonne nouvelle. Inachevée dans sa version courte, cette fin nous propose de relire l’Evangile dès le début et de vivre de la bonne nouvelle du Ressuscité. Aujourd’hui, nous sommes invités nous aussi à sortir du tombeau, de ce qui est mort, pour vivre une vie renouvelée. Soyons attentifs aux signes de résurrection autour de nous et en nous et allons dire au monde la bonne nouvelle : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

Dimanche des Rameaux – B

« Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite:  » Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois.  » Il sortit précipitamment; il pleurait. » (Mc 14, 72)

> Ce dimanche, c’est la fête des Rameaux. A cette occasion, nous allons réentendre tout le texte de la passion de Jésus-Christ.

Il nous est proposé aujourd’hui de nous concentrer sur le personnage de Pierre et sur comment il se comporte à ce moment crucial de la vie de Jésus.

Pierre, c’est celui qui a suivi Jésus depuis le début. Celui qui est capable des plus grands moments de génie, mais également des plus grandes incompréhensions face à Jésus. Pierre, c’est celui qui clame haut et fort qu’il ne laissera jamais tomber Jésus et que s’il n’en restait qu’un de fidèle, ce serait lui. Mais on remarque dans le verset cité, que Pierre c’est aussi celui qui renie Jésus. Il a failli à sa promesse et le regrette amèrement, puisqu’il pleure suite à son reniement.

On pourrait s’étonner que Pierre, avec toutes ses imperfections et ses faiblesses, soit celui qui a été choisi pour être à la tête des disciples après la mort et la résurrection du Christ. Mais on peut également regarder son reniement d’une autre façon : n’est-ce pas en reconnaissant ses limites et en comprenant qu’il n’est pas meilleur que les autres, que Pierre fera un meilleur pasteur ?

> A la suite de Pierre, réfléchissons sur nos limites. Non pas pour nous dévaloriser, mais pour voir en quoi la connaissance de nos limites nous permet de nous ouvrir sur les autres.

2e dimanche de Carême – B

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. » (Marc 9,2)

> A l’écart. C’est à l’écart qu’en « ce temps-là » (littéralement « 6 jours après » – après la grande fête des Tentes du peuple juif, Soukkot), Jésus se révèle à ses trois plus fidèles disciples. C’est à l’écart, sur une haute montagne qui évoque le désert du Sinaï, qu’il est transfiguré. C’est à l’écart qu’une voix des nuées révèle sa vraie nature : « Ceci est mon Fils bien aimé, écoutez-le ! ».

En « ce temps-là » du carême, temps à part dans l’année, Jésus nous invite nous aussi à sortir de notre train-train quotidien et de nos habitudes pour nous laisser emmener à l’écart, dans nos déserts, pour nous y laisser transfigurer et changer notre regard. Nous laisser emmener, peut-être pas là où nous allons habituellement, dans ce qui nous semble aride, montagneux, difficile. Prendre le temps d’être à l’écart. Voir. Ecouter. Sentir. Discerner. S’émerveiller. Rendre grâce. Et se laisser transfigurer par Lui.