28e dimanche – B

« Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel.
Puis viens, suis-moi. » » (Marc 10, 21-22)

> Devant l’homme qui demande comment avoir la vie éternelle, Jésus pose son regard sur lui. Et il l’aime. Pourtant, il reste ferme par rapport à ses exigences, par rapport à son manque, et le laisse finalement partir.

Suivre Jésus, ce n’est pas un chemin de facilité, mais un chemin fait d’exigences et de choix, où parfois il faut lâcher. Qu’est-ce qui me manque dans ma vie pour être en communion avec le Christ ? Que dois-je lâcher dans ma vie ?

A priori, ce chemin peut sembler impossible, mais si nous lisons bien, nous remarquons que le Christ commence par poser son regard sur nous et nous aimer. Tout commence par là, par son amour inconditionnel pour nous, ce qui ne l’empêche pas de rester ferme avec l’homme et de le laisser partir. Ainsi, par la force de l’amour du Christ, nous sommes invités cette semaine à lâcher ce qui nous parasite. Et si ce qui me manquait était simplement le vide, l’espace, la place pour suivre le Christ ?

27e dimanche – B

Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » (Mc 10,2)

> La première réponse à cette question serait peut-être : « De quoi je me mêle ?? » Combien de fois posons-nous des questions aux autres en étant indiscrets, en entrant directement chez eux, quand ce n’est pas dans leur chambre à coucher, par nos interrogations ? Ces questions-là sont autant d’effractions au pied-de-biche, parfois suivies d’un vol quand nous nous permettons ensuite de répercuter les informations ainsi glanées.

Cette semaine, essayons donc de faire attention aux questions que nous posons et à notre manière de les poser. Utilisons la sonnette plutôt que le pied-de-biche pour entrer sur le territoire de l’autre, sur la terre sacrée de notre prochain.

26e dimanche – B

« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. » (Marc 9,42)

> Jésus est violent dans ce verset, cependant il nous montre quelque chose d’absolument essentiel, il nous montre à quel point nous sommes liés et responsables les uns des autres.

Tout comme nous sommes responsables de la chute de notre frère si nous l‘y avons entraîné, nous sommes responsables de son salut.


L’écrivain Charles Péguy se demande dans un très beau texte ce que dirait le bon Dieu si nous revenions au ciel tout seuls, les uns sans les autres. Si Dieu nous a faits frères et sœurs ce n’est pas pour que nous nous occupions chacun de notre bout d’âme de notre côté mais que nous cherchions à revenir ensemble à la maison du Père.

Cette semaine quand je suis près de faire une critique injuste, de me disputer avec un ami, d’écrire des commentaires acerbes sur facebook, je peux me demander avant tout non pas si ce que je fais est mal pour moi mais qui je risque d’entraîner avec moi: la personne qui participera à la critique, l’ami qui se disputera avec moi, le commentateur qui renchérira, plus virulent encore… Sachons-nous souvenir que nous sommes gardiens les uns des autres.

25e dimanche – B

 » Ils (les disciples et Jésus) allèrent à Capharnaüm. Une fois à la maison, Jésus leur demandait:  » De quoi discutiez-vous en chemin ?  » Mais ils se taisaient, car, en chemin, ils s’étaient querellés pour savoir qui était le plus grand. » (Mc 9, 33-34)

> Dans l’évangile de ce dimanche, les disciples se taisent à deux reprises. La première fois, Jésus commence par leur annoncer sa mort et sa résurrection. Mais les disciples se taisent, car ils ne comprennent pas et surtout ils n’osent pas interroger Jésus. Puis viennent les deux versets cités ci-dessus, où les disciples n’osent pas lui dire qu’ils cherchaient à savoir qui était le plus grand. Ils sentent bien qu’ils sont à côté de la plaque. Mais quelle attitude est-elle le plus à côté de la plaque: se poser des questions et peut-être se tromper ou ne pas comprendre ce qui est en jeu ou ne pas se risquer à en parler à Jésus ?

> Si Jésus s’est incarné, c’est bien pour rejoindre chacun de nous dans ce que nous vivons. Alors cette semaine, nous sommes invités à tout oser dire à Jésus. Tout… c’est-à-dire nos joies, nos demandes, mais aussi nos incompréhensions, nos révoltes…

24e dimanche – B

« Pour vous, qui suis-je ? » – Mc 8, 29

> C’est la question que Jésus pose à ses disciples, qu’il nous pose à nous personnellement. Pour toi, qui est le Christ ? Un prophète ? Un rabbin ? Un sage de son temps ? Un prédicateur itinérant prêchant l’amour ? Le Messie annoncé et attendu ? Un peu tout ça à la fois ? Comment le découvrir ?

Cette semaine nous nous proposons de réfléchir à cette vaste et importante question. Une des pistes à prendre est la suivante : qu’est-ce qu’être chrétien, pour nous ? Est-ce plutôt adhérer à une idéologie altruiste et pacifiste en lisant l’évangile, ou reconnaître que la vie a un sens en vivant l’évangile ? La prière aide à approfondir cette question, à affiner notre connaissance de Jésus et à approfondir notre relation avec lui. Essayons !

23e dimanche – B

« Des gens amènent [à Jésus] un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » » (Marc 7, 32-34)

> Dans ce récit, Jésus est confronté aux fermetures les plus féroces. Les gestes s’accompagnent de la parole, ce qui montre la difficulté de venir à bout de la fermeture, de la ligature des organes de communication (oreilles, langue). Touché par cette fermeture, Jésus soupire, comme souffrant avec l’homme sourd, en compassion.

« Effata, ouvre-toi ! » Ce récit nous invite à une lecture symbolique : dans notre vie, quand sommes-nous tout à fait fermés à la parole de l’autre, à la communication, à l’autre ou au tout-Autre ? Jésus, en compassion avec nous, nous dit : « Effata, ouvre-toi ! » Ouvrons-nous à l’autre, à la Parole, à Dieu. Même si cela nous semble impossible, ouvre-nous aux chemins de réconciliation (avec nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu), aux chemins de guérison. Dans ce qui nous semble bouché, à cause de blessures, de déchirures, à tout ce qui est fermé en nous, Jésus dit : « Effata, ouvre-toi ! » Par sa puissance de guérison, Jésus nous invite à ne pas rester passif : c’est à nous de nous ouvrir, de faire le pas de la confiance et de nous abandonner à lui. « Effata, ouvre-toi ! » Cela dépend aussi de nous !

22e dimanche – B

« C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains. Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » (Mc 7, 7-8)

> Les paroles d’Isaïe que Jésus reprend ici sont sévères, il dénonce ceux qui se targuent de respecter à la lettre la tradition dans ses rites et ses gestes en délaissant pourtant ce qui en donne sens, ce commandement de Dieu qu’est l’amour de Dieu et du prochain. Cette interpellation nous est faite à nous aussi : quel sens donnons-nous aux gestes que nous posons ? Sont-ils habités par notre foi ou sont-ils parfois noyés par la hâte, la distraction, l’habitude ? Comment sans cesse redécouvrir le sens de nos gestes et de nos paroles ? Notre témoignage est-il d’abord celui de notre vie avec Dieu plutôt qu’un discours sur ce que nous pensons avoir compris de lui ?

> Cette semaine nous nous proposons de réfléchir aux automatismes que nous avons pris et à venir ré-habiter ceux qui en ont besoin. Que ce soit les prières que nous adressons par réflexe, un signe de croix ou un signe de paix fait à la va-vite, mais aussi ces petits gestes du quotidien qui veulent signifier l’amour mais qui peuvent parfois se perdre dans l’habitude !

16e dimanche – B

« Venez à l’écart et reposez-vous un peu. » (Mc 6,31)

> Les Apôtres ont annoncé l’Evangile et reviennent à Jésus pour lui en faire part. Jésus leur demande alors de se mettre à l’écart et de se reposer. En ces temps de vacances pour beaucoup, c’est aussi le moment de se mettre à l’écart et de se reposer pour se ressourcer et empêcher que notre fatigue et nos activités de l’année ne prennent le pas sur notre mission chrétienne de l’annonce joyeuse de l’Evangile.

Pour cette semaine, il nous est proposé tout d’abord de dormir quand nous le pourrons, mais aussi de prendre un temps de désert pour réfléchir à la façon dont nous avons utilisé nos forces au cours de cette année, aux temps de déserts que nous avons pu y trouver, à ceux qui nous ont manqué.

15e dimanche – B

« Si une localité ne vous accueille pas et si l’on ne vous écoute pas, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds: ils auront là un témoignage. » (Mc 6, 11)

> Le texte de ce dimanche (Mc 6, 7-13) est l’envoi en mission des douze. La majorité du texte expose des consignes de Jésus quant à cette mission. La dernière de ces consignes porte sur l’attitude à adopter si les apôtres ne sont pas accueillis. On peut remarquer que Jésus ne leur demande pas d’insister ou d’imposer la Bonne Nouvelle par la force. Au contraire, il leur demande de partir en secouant la poussière de leurs pieds, histoire de marquer la rupture et de témoigner. Au-delà de ce qu’on pourrait prendre pour un échec, Jésus nous appelle ainsi à respecter la liberté de l’autre. Il nous apprend également à accepter que notre témoignage puisse être refusé.

> Je te propose cette semaine de réfléchir aux situations où tu as été confronté à de tels rejets et de discerner avec Dieu si ce sont des lieux où Il t’appelle encore ou au contraire, s’il t’invite à tourner la page et à secouer la poussière de tes pieds.

14e dimanche – B

Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Mc 6, 4

> On pourrait croire au premier abord que la famille et les amis de Jésus étaient ses premiers « disciples », ses premiers « supporters » dans la grande démarche qui fut la sienne. Comme nous sommes heureux lorsque les nôtres nous soutiennent dans nos projets et sont à nos côtés dans les grandes étapes de notre vie. Mais cela n’est pas toujours le cas, et pour Jésus non plus. De retour chez lui, il constate que ceux qu’il connaît depuis toujours doutent de lui et médisent à son sujet. Cela nous arrive aussi, la jalousie est une maladie qui ne connaît pas les liens du sang et qui peut gangréner même la plus solide des amitiés. Et cela fait mal.

Cette semaine il nous est proposé de réfléchir aux relations familiales ou amicales que nous avons peut-être négligées après un succès à cause de ce petit pincement au cœur qui nous murmurait : « j’aimerais être à sa place ! » ou « c’est pas juste, il/elle ne le mérite pas »… Et pourquoi pas de faire un pas dans le direction de l’autre et de lui tendre une main ? Le chemin du pardon est long et difficile, mais pas impossible…