4ème dimanche de Carême – 22 mars 2020

« Je crois Seigneur ».

(Jn 9,38)

> Ce 4ème dimanche de Carême, l’évangile de Jean nous raconte la guérison miraculeuse d’un aveugle-né qui retrouvera non seulement la vue, mais va expérimenter un chemin de foi qui lui fera dire devant Jésus « je crois Seigneur ». En posant son regard d’amour sur un homme que personne ne regarde, Jésus le voit avec le même regard d’amour qu’il a posé sur tant d’autres. Cet homme plongé dans les ténèbres par sa cécité et de ce fait exposé à de grands dangers, va voir la lumière grâce à sa rencontre avec Jésus ; il est non seulement guéri, mais Jésus va lui donner un autre cadeau, l’accès à la foi comme en témoigne la suite de l’évangile.En lui appliquant de la boue sur les yeux et en l’envoyant à la piscine, Jésus va recréer cet homme afin que les autres puissent le voir comme lui le voit, à savoir digne de son amour. Ce regard d’amour de Jésus se porte sur chacun de nous ainsi que sur nos sœurs et frères en humanité. En guérissant l’aveugle-né, Jésus témoigne une fois de plus qu’aucune vie n’est de trop ou inutile.

> Dans ce Carême particulier que nous vivons, rendons grâce pour la foi qui nous ouvre les yeux et regardons notre prochain avec le regard d’amour du Christ et protégeons les plus fragilisés d’entre nous.

« Jadis vous étiez ténèbres ; mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; conduisez-vous comme des enfants de lumière, car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité. »

(Eph, 5, 8-9)

Samedi 21 mars 2020

« Le pharisien se tenait debout et priait ainsi en lui-même. »

Lc 18, 11

> « Priait en lui-même »: on pourrait entendre l’expression d’une intériorité. Mais le contenu de cette prière, ponctuée de « je » : « je ne suis pas comme », « je jeûne…, je verse… » oriente vers une autre lecture possible. Ce pharisien est plein de lui-même, enfermé « en lui-même ». Il ne prie pas, il se contemple, comme la marâtre de Blanche Neige devant son miroir magique : « Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle. »

Ce n’est pas une prière, c’est un selfie. Un selfie flatteur. Il y a des prières qui sont des selfies accusateurs : je fais tout faux, j’ai encore raté,… Ce ne sont pas des prières. On peut être plein de soi-même en s’auto-accusant. C’est encore une façon de se regarder.

« Le publicain n’osait même pas lever les yeux vers le ciel. » (v. 13) Qu’il n’ose pas lever les yeux vers le ciel dit bien qu’il ne se regarde pas mais qu’il est orienté vers un Autre, dont le ciel est la figure. Un Autre auquel il s’adresse : « montre-toi favorable. »

Que ce soit pour rendre grâce, pour appeler au secours, pour te repentir, pour te révolter, tourne-toi vers Lui. La prière, quelle que soit sa couleur, c’est une relation « JE-TU ».

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.

Jeudi 19 mars 2020

« Joseph, fils de David, ne crains pas… »

Mt 1,20

> En ce 19 mars, nous célébrons ici et là le bon saint Joseph, à qui l’ange dit de ne pas craindre l’infamie concernant sa bien-aimée Marie. Mais c’est aussi à Chacune et Chacun de nous que l’ange du Seigneur vient dire, en ces temps de Coronavirus, de na pas craindre pour nos bien-aimés, d’avoir confiance, de nous laisser gagner par l’espérance.

Plutôt que de regarder les bulletins d’informations en boucle, regardons le ciel, le soleil, le printemps qui s’annonce, ne craignons pas et soyons aussi emplis d’espérance que les arbres sont gonflés de sève, c’est ainsi que refleuriront nos vies !

Mercredi 18 mars 2020 – Matthieu 5, 17-19

« Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.»

Mt 5,19

> Aucun humain n’est dispensé de se soumettre à la loi, même aux plus petits commandements. C’est simple. Universel. Même le plus petits des commandements, il faut le suivre, il faut s’y soumettre, même si l’individualisme ambiant de notre société aimerait bien résister, transgresser.

Mais c’est aussi ce fameux retournement que produit l’Evangile dont Jésus parle ici, comme dans le fameux « Les derniers seront les premiers ». La plus petite des choses peut donner de grands effets. Suivre une loi qui semble sans importance, peut avoir de grands effets. Un petit geste peut avoir de grandes conséquences. C’est « l’effet papillon », version positive.

En ces temps de pandémie, plus que jamais, nul ne doit se soustraire à la loi. La loi de notre gouvernement d’abord. Rester chez soi peut paraître un petit commandement, mais cette simple consigne peut donner de grands effets. Cela peut sauver des vies. C’est la loi de la préservation de la vie et des plus faibles à laquelle nous devons nous soumettre. Au fond, c’est la loi de l’amour de son prochain. « Aime ton prochain comme toi-même », prends soin de lui comme tu dois prendre soin de toi. Mais n’oublie pas le premier commandement : « Aime ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. »

En ce mercredi 18 mars, 21e jour du carême, comment cette loi d’amour va-t-elle s’exprimer dans notre vie ? Qu’allons-nous faire ? Prier pour le personnel soignant, pour ceux qui travaillent en pharmacie ou pour les caissières des supermarchés ? Téléphoner à nos amis, écrire une carte ou une lettre à nos proches éloignés ? Déposer un cadeau devant la porte de notre voisin ? Car… aime ! Et si nous allions dire aux gens que nous aimons qu’ils comptent pour nous, à l’instar de Patrick Fiori (https://www.youtube.com/watch?v=DFsCU8ckap4)  ? Car… aime ! C’est cela, la loi à laquelle nous devons nous soumettre : la loi d’amour et de solidarité.

Mardi 17 mars 2020

Matthieu 18.21-35 – Parabole du serviteur impitoyable

Jésus lui répond : «Je ne te dis pas de pardonner à ton frère qui t’a fait du mal jusqu’à 7 fois, mais jusqu’à 70 fois 7 fois.»

Mt 18, 22

> Le pardon est dans nos vies agitées, une source de questions, de souffrances parfois, de résistances souvent : dois-je vraiment pardonner ? Jusqu’où ?
Et je fais le pari avec vous que ces questions vont jaillir du quotidien ces prochains jours….
Car dans ce temps de restriction des contacts sociaux, les bisbilles et conflits autour des priorités et du respect de l’altérité de nos proches vont nous sauter au visage, j’en suis persuadée….comment allons-nous gérer de nous retrouver en famille sans plus de distraction extérieure et sans les liens au travail qui nous permettent de « tenir la baraque »???

Il va falloir nous laisser inspirer par le 7×70…

Et redécouvrir l’économie du pardon de cette parabole à la lumière aussi du passage du Notre Père: pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés !
Il y a un lien entre le pardon qui nous est accordé par Dieu et celui que nous devons accorder aux autres.

« Mon Père qui est dans les cieux vous fera la même chose (refuser le pardon) si chacun de vous ne pardonne pas à ses frères et sœurs de tout son cœur ».

(v.35)

Faut-il entendre ici une menace ? Plutôt un avertissement : que se passe-t-il quand le pardon est refusé, dit Jésus ? Une dette reste, des liens d’asservissement sont maintenus, des gens sont en prison.

En somme, ne pas pardonner, cela a un impact négatif plus profond qu’on ne le pense sur nous-mêmes, sur nos relations avec les autres et avec Dieu.

> Alors pour que ne s’installe pas un virus encore plus sournois de relations délétères pour ceux qui retiennent les fautes…une seule règle, mes amis, 7×70!!!

Lundi 16 mars 2020

« Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.»

Luc 4,24

> Dans l’Évangile de ce jour, Jésus fait mémoire des prophètes Élie et Élisée et redira comment ils n’ont pas été reconnu dans leur lieu d’origine. On comprends déjà que Jésus parle aussi de Lui-même et de son chemin vers Pâques où il sera rejeté.Qu’est-ce à dire pour nous comme chrétiens dans l’occident aujourd’hui ? Le christianisme est en déclin en Europe, les Églises pointées du doigt, parfois avec raison, pour leur méfaits mais rarement citées pour leurs bienfaits. Aujourd’hui, il n’est plus rare de faire face à un rejet ou simplement un désintérêt de la part des gens face à notre engagement en tant que chrétiens. Mais à y réfléchir, cet accueil « non favorable » est le même que celui donné aux migrants, ou a tout ce qui vient mettre un grain de sable dans le rouage de notre routine ou plan de vie.

> Il y a en ce moment un très petit grain de sable sur le microscope qui enraye violemment la machine. En ces temps de ralentissement dû au confinement pour freiner la propagation, le coronavirus nous oblige à repenser nos valeurs. En tant que chrétiens soyons présents pour donner espoir, pour aider ceux qui ont en besoin et prier les uns pour les autres.

3e dimanche de Carême – A

« Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Aussi, lorsqu’ils furent arrivés près de Lui, les Samaritains le prièrent de demeurer parmi eux. Et Il y demeura deux jours.

Jean 4, 39b-40

> La joie de la révélation règne parmi les Samaritains. Une des leurs a puisé de l’eau pour LE Messie. Allons-nous aussi inviter Jésus et les assoiffées qui l’entourent ?

Comment vivre cette semaine prochaine sans partager l’eau, le sel et le pain, nourriture essentielle en période de Carême ? Malgré les signaux alarmistes autour de ce « virus » mondial, Jésus me demande de pratiquer l’hospitalité et la solidarité ; de ne pas me détourner des besoins de mes frères et sœurs dans l’épreuve.

La prudence est indispensable pour éviter de transmettre le mal mais restons unis dans le partage des biens matériels et spirituels et adorons ce Dieu qui s’est fait Homme jusqu’à nous demander à boire.

dimanche, 2ème Semaine de Carême — Année A

Lumière contagieuse

«Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil»

Matthieu 17,2

> Jésus est donc « transfiguré »… Si on ne sait pas forcément très précisément ce que désigne ce terme, toujours est-il que son visage semble devenir comme lumineux.
Et c’est là quelque chose que nous connaissons bien : lorsque nous disons à une personne qu’elle a de la lumière dans les yeux, la voilà transfigurée !
Laisser passer la lumière à travers notre visage me semble un enjeu important par les temps qui courent. Au-delà de la nécessité d’éviter les faces de Carême sans Pâques, gageons que si tel ou tel virus se mesure à son degré de contagion, la joie qu’un regard lumineux transmet peut-être plus contagieuse encore ! Et sans aucun effet indésirable !

> Soyons donc contagieux de toute la lumière que nos yeux sont capables d’engranger pour la retransmettre à nos prochains !

1er Dimanche de Carême — Année A

« Alors le diable le quitte. Et voici que des anges s’approchèrent, et ils le servaient. »

Mt 4, 11

> Jésus à la suite de son baptême est conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le diable. C’est seulement après 40 jours que celui-ci apparaît pour tenter Jésus.
Le diable est doté d’un bon discernement et tente Jésus d’abord sur ce qui le tiraille le plus : la faim. Lorsque nous jeûnons à certaines dates dans l’année, c’est souvent ces jours-là où nous avons l’envie de grignoter à certaines heures alors que d’habitude non. Ce tiraillement est nécessaire et doit nous rappeler que le jeûne est avant tout un moyen de reprendre confiance en Dieu, de se priver du nécessaire pour se tourner vers l’Essentiel. Cet Essentiel qui se trouve dans la parole de Dieu.

>En ce début de carême, recentrons-nous sur la parole de Dieu qui nous nourrit.