Vendredi Saint

« Est ce que je vais refuser la coupe que le Père m’a donnée à boire? » (Jean 18,11b)

> Tous nous avons notre croix à porter. Parfois insoutenable, souvent incompréhensible, elle est partie intégrante de toute vie humaine.

En ce vendredi saint, et à la lumière de l’espérance de la résurrection, essayons d’embrasser pleinement cette croix et de la confier au Père pour mieux la porter et de nous unir à celles portées par nos frères et soeurs.

Jeudi Saint

Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors : « Comprenez-vous ce que je viens de faire ? Vous m’appelez ‘Maître’ et ‘Seigneur’, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jn 13,12-15)

> Jésus se fait serviteur. Lui, le maître, il accomplit un geste qui peut nous paraître humiliant ou déshonorant : laver les pieds des autres. Les disciples n’y ont rien compris. Ce qui est humble n’est pas forcément humiliant.

Je crois que Jésus nous appelle nous aussi à nous mettre au service de notre prochain, humblement, même si ce n’est pas toujours facile. Il nous a fait ce cadeau d’un geste tout simple, à nous d’inventer d’autres gestes de services dans le monde d’aujourd’hui. Se mettre au service des autres, c’est à notre portée, aussi. A nous de jouer, en ces jours de Pâques !

Mercredi Saint

Alors l’un des Douze, qui s’appelait Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit:  » Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai ?  » Ceux-ci lui fixèrent trente pièces d’argent. (Mt 26, 14-15)

> Judas livre Jésus pour obtenir de l’argent en retour. Il recherche une récompense terrestre. Il tente de combler un manque ou un désir de façon immédiate. Il cherche ainsi à recevoir des dons de ses relations terrestres (que l’on pourrait qualifier d’horizontales) et pour cela il est prêt à faire le mal. Il ignore en fait que le véritable don est à accueillir dans une relation verticale, dans sa relation à Dieu.

Il nous est proposé aujourd’hui de réfléchir aux attentes que nous avons envers Dieu. Où est-ce que nous souhaitons qu’il vienne nous combler? Qu’est-ce qui nous manque dans notre vie? Dans quel vide lui laissons-nous une place?

Mardi Saint

Jésus répondit : « C’est celui à qui je donnerai le morceau que je vais tremper. » Puis il trempa le morceau et le donna à Judas, fils de Simon l’Iscariot. Dès que Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. (Jean 13,26-27)

> Il est intéressant de noter que Judas aurait très bien pu ne PAS prendre le morceau que lui tendait Jésus. Et de noter aussi que c’est seulement APRES qu’il ait pris ce morceau que Satan est entré en lui. Nous avons toujours la possibilité de refuser le Mal, et ce n’est qu’après une décision personnelle de lui ouvrir la porte qu’il entre en nous.

Quel est le morceau que je ne prendrai pas, aujourd’hui ? Quelle sera ma manière à moi de fermer la porte au démon ? Jésus nous donne deux pistes, ailleurs dans l’Evangile, pour chasser le démon : le jeûne et la prière. Et si j’essayais, aujourd’hui ?

Lundi Saint

Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. – Jn 12,8

> Cette phrase de Jésus peut paraître énigmatique au premier abord. Judas est gêné par le fait d’utiliser un parfum si cher pour oindre Jésus et pense qu’on aurait mieux fait de le vendre pour faire l’aumône aux pauvres. D’un point de vue horizontal strict, ce n’est pas faux. Cependant, Jésus nous le dit : des pauvres, il y a en aura toujours et partout… Mais sa présence à lui parmi les humains est tellement furtive, fragile voire subtile, qu’il s’agit d’abord de s’arrêter, se tourner vers lui, de l’aimer et de l’adorer.

Et nous, aujourd’hui ? Choisissons-nous d’être comme Marie, prenant soin de Jésus, ici et maintenant, tout proche de nous avant que nous ne vaquions à nos occupations ? Ou comme Judas, lançant des idées pour donner un peu d’argent à celui qui mendie dans la rue ? Les deux attitudes ne sont de loin pas incompatibles et l’une n’est pas supérieure à l’autre. Mais Jésus nous demande d’agir en son nom, et l’urgence, pour nous aujourd’hui, est de soigner celui qui va souffrir pour nous sur la croix en l’adorant en silence – quelques minutes sont mieux que pas du tout ! Ensuite seulement, nous pourrons accomplir de bonnes œuvres dans le monde, dans la charité chrétienne !

Dimanche des Rameaux – A

« Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C’est le roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !

Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s’il l’aime ! Car il a dit : « Je suis Fils de Dieu. » » (Mt 27,42)

> Et si Jésus était descendu à cet instant de la croix? Aurions-nous cru en lui? Que serait-il resté de ce Dieu qui s’abaisse pour prendre notre condition et notre mort? Que serait-il resté de notre liberté d’homme aimé infiniment?

Au seuil de cette semaine sainte, nous vous proposons de méditer avec cœur et intelligence la Passion du Christ pour accueillir et comprendre ce sacrifice fait pour nous, aujourd’hui et pour l’éternité.

5e dimanche de Carême – A

Jésus lui dit [à Marthe] : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)

> En ces temps de carême, cette question nous est posée aussi à chacun de nous : crois-tu cela ? La résurrection, c’est littéralement in-croyable, pourtant Jésus nous invite au saut de la foi, de la confiance en lui et en Sa vie qui dépasse toute mort.

Alors, nous aussi, soyons porteur ou porteuse d’espérance ! Au milieu des ténèbres de la souffrance, du déchirement ou du deuil qui entourent nos proches, soyons lumière réconfortante d’espérance pour ceux-ci ! Cette semaine, il nous est proposé donc de faire un geste concret pour signifier cette espérance à quelqu’un autour de nous qui, comme la famille de Lazare, souffre. Un geste d’espérance, comme une lueur au cœur des ténèbres.

4e dimanche de Carême – A

Jésus vint trouver l’aveugle et lui dit: « Crois-tu au Fils de l’homme? » Il répondit: « Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui? » Jésus lui dit: « Tu le vois, et c’est lui qui te parle. » Il dit: « Je crois, Seigneur », et il se prosterna devant lui. (Jean 9, 35-38)

> Comme souvent dans les évangiles, l’aveugle n’est pas celui qu’on croit. Dans ce passage, l’aveugle de naissance est le seul à voir qui est réellement Jésus. Cependant cette connaissance est progressive. Au début de l’histoire, Jésus est d’abord pour l’aveugle un prophète, puis Dieu, puis le Fils de l’homme. L’aveugle ne reste ainsi pas à la connaissance de Jésus comme étant celui qui l’a guéri, mais cherche à le connaître plus en profondeur.

Le carême est un temps propice pour se tourner vers Dieu, donc également pour mieux le connaître. Il nous est proposé cette semaine de réfléchir à ce que nous pourrions mettre sur pied ces prochains mois pour approfondir toujours plus notre connaissance de Dieu (lire la Bible régulièrement, suivre une formation, participer à la vie de la paroisse, prendre part à des groupes de partages, etc.)

3e dimanche de Carême – A

« Si tu savais le don de Dieu ! » – Jn 4, 10a

> En adressant cette phrase à la Samaritaine au bord du puits de Jacob, Jésus lui parle en fait de la grâce de Dieu dispensée à chacun d’entre nous. La grâce, un mot dont on ne saisit plus bien le sens ni la portée pour nos existences. La grâce, c’est un don, un cadeau. Un cadeau dont nous n’avons pas besoin pour vivre biologiquement, pour respirer ou manger, mais qui nous est absolument nécessaire pour vivre avec Dieu. Sauf que nous n’en mesurons pas toujours la portée! « Si tu savais le don de Dieu!… » Si tu savais quel cadeau Il te fait à toi chaque jour qui te permet de te (re)lever chaque matin et de continuer à avancer! Oui, Dieu se tient discrètement au creux de ta vie, dans ce regard ou ce sourire qui t’est adressé par un inconnu, dans ce qui fait pétiller ta vie, dans la nature qui t’entoure, dans l’affection de tes proches, dans les talents qui dorment en toi et qui ne demandent qu’à être réveillés… Dieu nous a librement créés à son image. Librement nous pouvons L’accueillir et accueillir Sa grâce en nous qui nous transforme et nous aide à porter Dieu aux autres.

Cette semaine, comment allons-nous accueillir le cadeau que Dieu nous fait gratuitement juste parce qu’Il nous aime? Comment allons-nous le transformer pour les autres? Qu’allons-nous en faire?

2e dimanche de Carême – A

« Jésus fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blanc comme la lumière. » (Matthieu 17,2)

> Dans son exhortation « La joie de l’Evangile », le Pape François avait cette terrible phrase : « Il y a des Chrétiens qui ont des têtes de Carême sans Pâques !« . Trop souvent les participants aux cultes ou aux messes font des têtes d’enterrement, y compris sur le parvis en sortant. Les jeunes le notent et fuient ces célébrations en recherchant la compagnie de Chrétiens enthousiastes.

Et si, cette semaine, nous essayions d’être des Chrétiens enthousiastes – ce qui devrait être un pléonasme ! – dans notre propre paroisse, sur le parvis de notre communauté ? Et si nous annoncions aux autres le Ressuscité, avec des visages transfigurés, plutôt que d’afficher le tombeau du vendredi saint sur nos faces de Carême ?