25e dimanche du temps ordinaire – A – 24 septembre 2023

– Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?
– Parce que personne ne nous a embauchés.
– Allez à ma vigne, vous aussi.

Matthieu 20,7

> Nous le savons, le maître le plus implacable, celui à qui le monde entier obéit sans état d’âme s’appelle LE MARCHÉ. Le défier ne pardonne pas.

Notre Evangile nous met en présence d’un maître totalement libre de ses choix, soumis à la seule logique du royaume des cieux. Engager des chômeurs en fin de droit sans entretien d’embauche préalable ne lui pose aucun problème. Ce qui importe, c’est que ces derniers ne rentrent pas sans salaire auprès de leur femme et de leurs enfants à la fin du jour. Et les autres non plus, bien sûr.

Par cette parabole, il ne nous est pas demandé d’agir de même dans le concret de nos existences. Mais au moins de savoir nous réjouir de tout geste de bonté et de gratuité dont nous pouvons être témoins – ou acteurs. Et surtout de ne pas nous laisser infecter par le virus de la comparaison qui sape notre vie relationnelle et notre capacité de louer Dieu pour la simple raison qu’il est bon.

24e dimanche du Temps ordinaire – A – 17 septembre 2023

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

Matthieu 18,22

> Jésus répond ceci à Pierre qui lui demande combien de fois doit-il pardonner à un frère qui commettrait une faute contre lui.

Le pardon infini est l’œuvre de Dieu. Il peut être bien difficile, pour les humains que nous sommes, d’arriver ne serait-ce qu’à pardonner une seule fois.

Lorsque nous n’y parvenons pas, souvenons-nous que Dieu, lui, y arrivera toujours. Et faisons comme Jésus sur la croix : il n’a pas dit « je vous pardonne » à ses tortionnaires… il a dit : « Père, pardonne-leur. »

A notre tour, si nous pouvons dire : « Père, pardonne à cette personne à qui je n’arrive pas, moi, à pardonner », alors le pardon pourra passer et la paix venir en notre cœur.

23e dimanche du Temps ordinaire – A – 10 septembre 2023

« Tu as gagné ton frère. »

Matthieu 18,15

Drôle de gain

> Décidément, Jésus tient des propos qui déroutent. Saviez-vous que vous pouviez gagner un frère ? De quel type de gain s’agit-il ? A n’en point douter, beaucoup préféreraient gagner un lot de la loterie romande – d’autant que, là, le lot est un frère pécheur – !

Pourtant si Jésus propose de prendre soin de l’autre, de le reprendre même, ce n’est pas pour son bien seulement, c’est aussi pour le mien. Cette péricope est située entre la parabole de la brebis perdue et l’invitation faite à Pierre de pardonner sept fois septante fois. Le frère en question pourrait être cette brebis perdue que je regarde avec complaisance, moi qui ai été trouvé. Ou bien il pourrait être ce frère qui m’offense et que je suis convié à pardonner un nombre incalculable de fois. Ici, il est le frère dont je sais qu’il a pris une mauvaise voie. Cette voie est différente de celles dans lesquelles je me fourvoie. Je voie la paille qui est dans son œil. Le reprendre, c’est accepter l’autre dans ses différences sans le juger, c’est entrer dans une dimension qui m’échappe : celle de la bienveillance qui me fait gagner un frère. Enfin, c’est entrer dans le domaine de tous les possibles car, quand deux ou trois différents s’accordent sur la terre, alors le Père leur accorde ce qu’ils demandent.

22e dimanche du Temps ordinaire – A – 3 septembre 2023

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite,
qu’il renonce à lui-même »

Mat 16,24

> Comment suivre Jésus ? Le Christ dit que pour le suivre, il y a une part de renoncement. Renoncer à être le centre de sa vie dans une vision égo-centrée pour s’ouvrir à Christ et à mon prochain. Renoncer à se donner à soi-même le sens de sa vie pour s’ouvrir à l’appel de Dieu pour sa vie et au sens de la vie qui vient de lui : l’amour.

Alors bien sûr, ce n’est pas simple d’entendre ces paroles : pour suivre le Christ, il faut renoncer. Pourtant, ce renoncement est essentiel, car c’est dans le renoncement et l’abandon en Christ que la Vie en plénitude peut nous être donnée.

Cette semaine, nous sommes invités, chacune, chacun, à (re)visiter le sens de votre vie (rien que cela…), nos renoncements et nos engagements. Avec l’assurance que dans ces renoncements, Christ nous offre la Vie en plénitude.

17e dimanche du Temps ordinaire – A – 30 juillet 2023

« Le marchand a trouvé une perle de grand prix ;
et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée. »

Matthieu 13, 46

Placement 

> Quelle drôle d’idée ! Si un marchand vend tout ce qu’il a afin d’acquérir une seule perle, que lui restera-t-il pour faire ce qui est son gagne-pain ? et quel rapport avec le Royaume de Dieu ? 

Quelle étrange manière de présenter les choses divines ! Ne jouons pas les surpris. A force de fréquenter la Parole, nous devrions savoir que Jésus tient un tout autre langage que le nôtre. Ici, Jésus n’est pas là pour nous parler des placements, mais de déplacement. Son seul désir est que nous déplacions notre centre d’intérêt, que nous nous attachions à Lui, que nous cessions de faire pour le contempler Lui, la perle de grand prix.

Comment est le Royaume de Dieu ? Sans doute indescriptible et c’est pourquoi Jésus utilise toutes ces images décalées. Soyons assurés qu’Il nous y prépare une place ! 

16e dimanche du Temps ordinaire – A – 23 juillet 2023

« Laissez-les pousser ensemble »

Mat 13,30

> Souvent nous aimerions ôter le mal du monde. Le purifier. Le rendre parfaitement bon. Mais Jésus nous propose un autre chemin : celui d’accepter la présence du mal dans le monde et de Lui laisser, à Lui et à Lui seul, le soin de juger les cœurs. Car la mauvaise herbe est mélangée à la bonne semence. Le mal est mélangé au bien. Et nous dit la parabole, seulement lors de la moisson pourra-t-il faire le tri. Seul Dieu pourra juger les cœurs.

> Nous sommes donc appelés à semer, puis à laisser pousser. Laisser faire. Dans une attitude de non-jugement. Et laisser le Christ à sa juste place et nous à la nôtre d’êtres humains. Ce qui est, en vérité, loin d’être simple.

> Cette semaine, méditons nos jugements hâtifs pour les déposer dans les mains de Dieu. Et laisser Dieu agir.

15e dimanche du Temps ordinaire – A – 16 juillet 2023

« Celui a été ensemencé dans la bonne terre
c’est celui qui entend la Parole et la comprend; il porte du fruit. »

Mat 13,23

> Où est-il, ce recoin de votre jardin secret où vous pouvez vous retirer pour voir grandir les fruits de la Parole ?

Quelle sorte d’engrais y mettez-vous et combien de fois faites-vous un effort spirituel pour le préserver des parasites ? Les soucis, les to-do listes qui nous obsèdent, ce besoin très humain de futilité et de choses superficielles qui nous fait détourner nos regards de l’essentiel…

Apprends-moi Seigneur à cultiver mon jardin intérieur
Pour y préparer une terre propice à te recevoir.
Mais si des recoins de ma vie demeurent en friche,
Si parfois la mauvaise herbe des soucis prend trop de place
Surtout Seigneur,
Ne te lasse pas de semer !
Amen

14e dimanche du Temps ordinaire – A – 9 juillet 2023

« Et moi, je vous procurerai le repos »

Matthieu 11,28

> Le repos, celui dont parle notre monde, c’est celui de l’agitation de l’année, celui du travail et des occupations diverses de notre agenda, celui que nous pouvons trouver en vacances. A la mer. A la montagne. Dans des séjours « qui font du bien ». C’est cesser de faire.

> Le repos, celui dont parle Jésus, est autre. C’est celui, spirituel, qui décharge des fardeaux, des difficultés, des épreuves. C’est celui, existentiel, qui apaise les inquiétudes du lendemain, les angoisses d’un avenir incertain. Le repos en Christ, c’est la paix intérieure. C’est la sérénité face à l’avenir incertain. C’est le calme et la confiance de la foi. C’est laisser faire.

> Pour pouvoir bénéficier de ce repos, il s’agit simplement de venir au Christ. « Venez-à moi », dit Jésus, comme un appel à chaque personne à se tourner vers Lui. A sortir de son confort et à prendre le chemin à sa suite. Un appel, même, à lui confier notre vie. Rien que cela. S’abandonner en Lui. Cesser de faire pour Le laisser faire. Et ainsi, il nous procurera le repos.

Dimanche de Pentecôte – A – 28 mai 2023

« Jésus souffla sur eux »

Jean 20,22

> Dans son discours d’adieu, Jésus avait promis l’Esprit qui ne laisserait pas les disciples orphelins (Jean 14,16-18), voici la promesse désormais réalisée avec le don de l’Esprit Saint. Au moment où les disciples deviennent apôtres, et sont envoyés en mission, l’Esprit leur en donné. Par un souffle.

> Rappelons-nous qu’à la création, Dieu a soufflé dans les narines de l’humain pour qu’il devienne un être vivant (Genèse 2,7). Ici ce souffle donné par Jésus peut donc être considéré comme une nouvelle naissance. Un souffle, c’est ténu, quasi invisible, et pourtant cela change tout. Comme l’Esprit Saint. Cela peut faire de nous des créatures nouvelles !

> Ce dimanche, nous fêtons le don de cet Esprit pour chaque femme, chaque homme qui le demande : Viens Esprit Saint ! Viens habiter en nous ! Viens transformer nos vies. Viens faire de nous des créatures nouvelles, par la force de ton Esprit ! Et nous ouvrir, comme les apôtres, au pardon et à la réconciliation (Jean 20,23).

2e dimanche de Pâques – A – 16 avril 2023

« La paix soit avec vous ! »

Jean 20, 19.21

> Commune dans le judaïsme, cette salutation est prononcée deux fois par le Christ ressuscité. Cette répétition montre qu’il ne s’agit pas juste d’une formule de politesse, mais d’une annonce importante: le Ressuscité vient apporter la paix, le « shalom », à tous ses disciples. Le « shalom », c’est bien plus que le mot français « paix ». Des dérivés de ce terme recouvrent notamment: entièreté, achèvement, bien-être, plénitude, intégrité, santé, sécurité, tranquillité, prospérité, harmonie. Le « shalom », c’est une bénédiction pour les destinataires ainsi qu’un souhait pour des relations justes dans la communauté. 

Ainsi, avec ces mots, le Ressuscité indique deux choses importantes. Premièrement, c’est dans la présence de Jésus que nous pouvons trouver la source et la réalité de la paix profonde, comme Jésus l’avait dit lors de son discours d’adieu: « je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix » (Jean 14,27). Deuxièmement, cette paix ne conduit pas les disciples à un contentement béat, mais elle est conduit à un envoi en mission: « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » (Jean 20,21b) Une paix donc à construire et à annoncer largement dans le monde, grâce à l’action de l’Esprit Saint donné.

Cette semaine, que pourrons-nous faire pour apporter du « shalom » dans notre communauté humaine ? A qui et comment l’annoncer ? 

Pour cette mission d’aujourd’hui
Dans notre monde qui en a bien besoin
La paix du Ressuscité soit avec nous.