Mardi 28 avril 2020

« Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? »

Jn 6,30

> Cette question de la foule vient en réaction à l’affirmation de Jésus : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (v. 29) S’agit-il du même « croire » ? « Te croire », dit la foule. Alors que Jésus appelle à « croire en ». « Te croire », cela porte sur le contenu de la parole. Croire ce que tu dis. Pour cela, il faut des assurances. Plutôt qu’un signe, n’est-ce pas plutôt une preuve que demande la foule ?  Le « croire en » auquel invite Jésus implique tout autre chose. Il n’est pas question de vérifier, mais de faire confiance. « Croire en » ne porte pas sur le contenu qui doit être crédible, mais sur la relation qui est fiable.  « Je crois en Dieu », ainsi commence notre Credo, et non « je crois que ». Au cœur de notre foi chrétienne, il n’y a pas un contenu mais une relation. 

Une petite parabole:

Un funambule traverse, sur un fil tendu d’une rive à l’autre, les chutes du Niagara. La foule retient son souffle. Les applaudissements éclatent lorsque l’artiste atteint la rive. Il demande : Croyez-vous que je puisse faire la même chose en poussant une brouette sur le fil ? – Oui, tu peux ! Vas-y ! Suspense pendant la nouvelle traversée. A l’arrivée, un  immense ouf de soulagement soulève les poitrines des spectateurs. Applaudissements enthousiastes. – Croyez-vous que je puisse faire la même chose avec quelqu’un dans la brouette ? – Oui, vas-y ! – Qui veut venir dans la brouette ? … Silence ! Croire que tu peux ? OK ! Croire en, c’est-à-dire faire confiance au point de remettre sa vie entre les mains d’un autre ?  Ça c’est une autre question.

Ma relation au Christ Jésus, est-ce un « croire que » ? Croire qu’il est le Messie, le Fils de Dieu, qu’il est ressuscité, qu’il est le plus grand maître spirituel de tous les temps,…Ou est-ce un « croire en » ? Est-ce en LUI que je trouve la solidité de ma vie ? Est-ce que j’ose le pas de  la foi-confiance et cherche en LUI mon appui ?

Mardi 21 avril 2020

« Le vent souffle où il veut :tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

(Jn 3,8)

> Parmi les répliques fréquentes de ceux qui nous questionnent au sujet de notre foi, il y a le fait que nous croyons en un Dieu que nous ne pouvons pas voir et dont nous n’aurions donc aucune preuve de l’existence. J’aime beaucoup leur répondre avec cette phrase de Jésus à Nicodème au sujet du vent, en développant un peu.

> Qui peut voir le vent ? Personne. Serait-ce donc qu’il n’existe pas ? Assurément non, car nous pouvons en voir les effets, un drapeau qui bouge, les arbres qui se balancent, et même ressentir sur nous son souffle. Il en va exactement de même pour Dieu. Nous voyons les effets de son Amour sur les êtres, particulièrement en ce temps de confinement à travers l’inventivité et la charité dont font preuve les humains, et nous pouvons ressentir sa présence par le souffle de l’Esprit dans notre cœur.

> A nous de prouver à celles et ceux qui nous entourent que Dieu existe et que nous en serons les témoins par l’Amour que nous porterons à toute personne qui croisera notre route aujourd’hui.

27e dimanche du temps ordinaire – C

Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi. » (Lc 17, 5)

> Un tout petit enfant s’approche et vous montre son dessin. Il est très fier. Que voyez-vous? Un gribouilli d’enfant? Mais lui voit autre chose: il voit un dragon!

Et si vous êtes sans liens avec lui, vous ne voyez rien d’autre qu’un dessin d’enfant. Tandis que si vous êtes son papa ou sa maman, vous voyez un premier chef d’’oeuvre à accrocher dans la cuisine!

ll y a nos yeux, et il y a notre coeur… Un même dessin, et tellement de manière de le voir.

Avoir la foi, c’est ce geste de confiance envers la vie qui cherche à voir avec le coeur. Pour découvrir à l’intérieur de ce que nos yeux nous montrent, quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus important, que seul le coeur peut saisir. La présence de Dieu.

Dieu a déposé en nous un cadeau, un don. La capacité de croire. De voir avec le coeur. D’être dans la confiance. Cela permet de vivre et de faire de grandes choses. Un dragon avec quelques coups de crayons, un homme libre et responsable avec un petit enfant, des gens capables d’aimer avec un amour grand comme un grain de moutarde. Et déplacer des montagnes. Et rencontrer Dieu.

25e dimanche du temps ordinaire – C

« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. » (Luc 16,8)

> L’Evangile de ce dimanche est vraiment très mystérieux et difficile à comprendre. Tantôt Jesus semble faire l’éloge du gérant habile qui remet des dettes qui ne lui appartiennent pas, tantôt il condamne sa malhonnêteté. C’est que, en effet, son attitude est répréhensible puisqu’il remet de l’argent qui ne lui appartient pas. Cependant, le gérant de la parabole loue son habileté et, à travers lui, Jésus veut mettre en évidence que le gérant a utilisé l’argent comme moyen pour gagner l’amitié des gens qui l’entourent. Et ces personnes dont il a remis une partie de la dette sont aussi ceux dont le gérant aura à son tour besoin lorsqu’il sera tout prochainement sans emploi.

On ne peut pas se fier à l’argent, il n’est jamais une fin en soi… il doit donc être utilisé de manière à viser les demeures éternelles. Et comment cela peut-il se faire d’autre qu’en en faisant profiter le plus grand nombre ?

Cette semaine, médite sur cette parabole toute en nuance qui nous demande vraiment de réfléchir à notre rapport à l’argent : est-ce qu’on l’utilise toujours en vue du Royaume ?

23 dimanche du temps ordinaire – C

« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14,26)

> Qu’il est dur ce verset… Imaginez aussi pour les gens de l’époque, les foules qui suivaient Jésus et qui le voient se retourner brutalement et les invectiver de la sorte… On a rêvé mieux comme marketing spirituel ! Je crois que ce que Jésus veut prévenir c’est que ceux qui se sont mis à le suivre attirés par les guérisons et les miracles ne réalisent pas à quelle radicalité d’amour lui est en train de se préparer avec le pressentiment de la Passion. Et ainsi donc, Jésus les prévient que ce n’est pas à une promenade de santé que l’Evangile les invite mais à des choix qui vont polariser les réactions autour d’eux, parfois même avec les personnes les plus proches….

Cette semaine, je vais essayer de donner la priorité à mes engagements de foi et parallelement demander le discernement pour accueillir avec calme les réactions d’incompréhension qu’ils peuvent susciter…

12e dimanche du temps ordinaire – Saint Sacrement

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.» (Luc 9,17)

> Quand nous entendons ce récit bien connu de la multiplication des pains et des poissons, nous ne pouvons nous empêcher de chercher à comprendre via des explications rationnelles.

Mais un lâcher-prise sur ce côté rationnel nous est demandé. En fait, c’est le miracle de la foi, de la confiance, que le Christ nous transmet par ce récit. Un miracle qui ne s’explique pas. Mais qui se vit.

Toutefois, ce miracle ne se vit pas seul. Il se vit en communauté. Il se vit dans la relation, dans le partage, dans le don, avec des sœurs et des frères, 5000 dit le récit. Peut-être pouvons-nous déjà commencer par ceux qui nous entourent…

Certaines choses, quand nous les partageons, ne diminuent pas. L’amour par exemple. Le bonheur aussi. Albert Schweizer disait d’ailleurs : « le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage ».

Cette semaine, recevons ce récit de miracle comme une invitation à vivre le partage : partage concret, partage autour de repas, partage de foi, partage de ce formidable trésor qu’est l’Evangile. Ainsi, par le partage avec Christ au milieu nous, nous vivrons ce miracle : nous en serons rassasiés.

 

 

26e dimanche du temps ordinaire – B

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous » Marc 9,40

> Un peu avant ce verset, Jesus arrête les disciples qui veulent filtrer ceux qui sont légitimes pour expulser les démons et ceux qui ne le sont pas.

Cette affirmation qu’il fait dans ce verset résonne fortement aujourd’hui… Nous chrétiens, n’avons-nous pas parfois la tentation de nous poser en victimes ou de penser que le monde est contre nous parce que nous nous sentons minoritaires ? Et cette minorité, ne nous sentons-nous pas une mission de la défendre ? Mais dans ces moments-là on se positionne un peu comme les disciples en nous rendant juges de ceux qui appartiennent à la caste ou non.

Si vraiment tous ceux qui ne sont pas contre nous sont avec nous, alors nous sommes bien plus nombreux que nos yeux peuvent le voir à « donner un verre d’eau au nom du Christ » comme le dit le verset suivant.
Pour être contre, il faut donc le vouloir, il faut le clamer haut et fort, ce n’est peut-être pas si facile finalement…

Cette semaine, nous proposons de rendre grâce pour tous ceux qui ne sont pas contre nous, contre notre foi. Nous pouvons avoir une pensée particulière pour ceux qui sont martyrisés à cause de leur foi, et nous pouvons surtout apprendre à reconnaître les gestes de bienveillances et d’adhésion au Christ là où nous n’avons pas l’habitude de les attendre ou de les percevoir…

22e dimanche du temps ordinaire – B

« Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. » Marc 7, 8

> Dans cet Évangile, Jésus se fait interroger par les Pharisiens qui lui demandent pourquoi ses disciples ne suivent pas les traditions des Anciens. Jésus leur dit qu’ils sont hypocrites comme l’avait prophétisé Isaïe.

Nous nous attachons souvent à de petites choses qui nous semblent être au centre de notre foi et qui par conséquent nous semble être essentiel pour la foi des autres ! Quitte à leur imposer et même les juger s’ils ne font pas comme nous.

Nous nous comportons souvent comme des Pharisiens alors tâchons d’aimer Dieu avant d’aimer nos traditions tant humaine ! Tâchons de nous sentir chrétien avant de nous sentir catholique, protestant ou bien évangélique ! Vivons en chrétien en aimant notre prochain comme Dieu nous a aimé.

13e dimanche du temps ordinaire – B

« Ne crains pas, crois seulement. » (Marc 5, 36)

> En cinq mots, Jésus offre à Jaïrus, ce chef de la synagogue dont la fille est mourante, un condensé d’Evangile.

« Ne crains pas », d’abord. Devant les malheurs du monde, du terrorisme au consumérisme et à l’individualisme, en passant par les dépressions et les burn-out, devant les douleurs de la mort et de la maladie, devant la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas faire juste, de ne pas être aimé, Dieu répond par la grâce. Ne crains pas, car je t’offre tout mon amour. Toute ma grâce.

« Crois seulement », ensuite. C’est le mouvement initié par la grâce, celui de la foi, de la confiance. Mais pas une confiance passive, mais une foi qui fait déplacer des montagnes. Qui pousse Jaïrus à se tourner vers Jésus, à fendre la foule et passer par-dessus les rejets des disciples pour quand même aller à lui. La foi demande du courage, et demande d’être actif dans le monde.

« Ne crains pas, crois seulement. » Cette semaine, cette phrase nous est adressée, à chacun.e de nous dans nos situations particulières. Jésus nous invite à déposer nos peurs et à lui faire confiance, tout en osant faire les démarches que la foi exige. Un condensé d’Evangile à vivre dans notre quotidien.

19e dimanche – A

« Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à s’enfoncer, il cria : ‘Seigneur, sauve-moi !' » (Mt 14,30)

> Dans ce passage de la marche sur les eaux, Pierre passe par beaucoup d’étapes : il commence par avoir peur en voyant Jésus sur l’eau (« c’est un fantôme »), puis fait preuve de foi en criant vers Jésus de pouvoir le rejoindre, il doute ensuite et s’enfonce dans l’eau et crie enfin un « Seigneur sauve-moi », signe qu’il met bien sa foi en Jésus : il sait qu’il peut le sauver. Dans notre vie de foi il nous arrive aussi bien souvent de faire des montagnes russes, d’osciller entre foi et doute. Comme Pierre, sachons crier vers Jésus pour qu’il nous sauve.

Cette semaine nous pouvons garder cette phrase de Pierre dans notre tête et dans notre cœur « Seigneur, sauve-moi » et la faire nôtre dans les moments moins limpides !