4e dimanche de Pâques – A – 30 avril 2023

« Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

(Jean 10,10)

> Jésus dit cette phrase aux Pharisiens après leur avoir dit qu’il était la porte et parce qu’ils ne comprennent pas l’image. Forcément, aux yeux des légalistes, les portes sont faites pour être fermées, verrouillées à double-tour, ou en tout cas gardées et surveillées.
Jésus est une porte de vie. Une porte toujours ouverte à qui veut la passer, sans clé, sans mot de passe, sans code. Il est accessible. Il promet non seulement la vie mais la vie en abondance. La porte est loin d’être entrouverte, elle est grande ouverte au contraire.
> Dans nos vies, ouvrons nos portes à celles et ceux qui ont besoin d’y entrer pour connaître le Christ et son message. Et n’hésitons pas à sortir pour inviter les autres à entrer. Ce n’est pas de l’intérieur qu’on invite, c’est en allant à la rencontre des autres, dans leur vie, pour leur faire connaître celui qui leur donnera la vie en abondance et qui tient sa porte toujours ouverte.

3e dimanche de Pâques – A – 23 avril 2023

«Et voici, deux d’entre eux étaient ce même jour en chemin, pour aller à un village dont le nom était Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades.»

(Luc 24, 13)

> Encore une histoire bien connue ! Bien souvent je la lis sans la lire. La seule évocation de ces deux pèlerins suffit à ce que j’en déroule l’histoire tout entière : deux perdus quittent le lieu de leur déception. Chemin faisant, un inconnu les rejoint. A trois, ils refont l’histoire récente. Quand la nuit descend, les deux ont sympathisé avec l’inconnu et l’invitent à souper. Et la lumière fut… Retour au point de départ.
Et si aujourd’hui, je m’attardais un peu sur le contexte de ce fait divers. Il ne s’agit pas simplement de deux hommes, mais de deux qui ont suivi Jésus et son enseignement pendant sa vie terrestre. Puisque rien ne s’est passé comme ils l’avaient imaginé, ils quittent Jérusalem et marchent alors que la nuit va tomber.
Jérusalem ne peut-elle être vue comme une figure de l’église ? Quand tout va mal dans la vie d’église, n’ai-je pas le réflexe d’aller voir ailleurs ? Pour peu que je rencontre un disciple septique et nous voilà partis.
Alors que le plus grand évènement vient de se produire, faisant fi de la résurrection de Jésus, ces deux-là s’éloignent en palabrant. Le verbe grec suggère qu’ils discutent et disputent entre eux.
Le plus étonnant est que Jésus les rejoint. Jésus fait le choix de cheminer avec ces deux qui doutent, qui disputent ensemble, qui vont vers la nuit.
> Jésus, le bon berger, est Celui qui laisse toutes les autres brebis pour aller cherche celles qui sont perdues. N’ayons aucun doute sur cette réalité. Son amour pour chacun de nous lui fait se porter à notre rencontre.

Dimanche de Pâques — A — 9 avril 2023

Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts

(Mt 28,4)

> Rappelons que ces gardes étaient postés devant le tombeau, empêchant quiconque de rouler la pierre. N’est-il pas paradoxal que le jour de la résurrection du Christ, l’evangile précise spécifiquement que les gardiens étaient comme « mort » ? L’on pourrait dire que c’est grâce à cette « mort » que désormais plus rien n’empêche la vie de jaillir du tombeau !
> Nous fêtons la suprématie de la vie sur la mort parce que le Christ VIT et que ce qui nous empêche d’être vivant MEURT ! Préparons-nous à recevoir son Esprit ! JOYEUSES PÂQUES !

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur — A — 2 avril 2023

« Cette nuit, je serai pour vous tous une occasion de chute ; car il est écrit : Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, une fois ressuscité, je vous précéderai en Galilée. »

Matthieu 26.31
(retable de Tauberbischofsheim du peintre Mathis Gothart-Nithart)

> Voilà le programme… Mes yeux se fixent une fois encore sur cette croix qui est notre horizon pour la semaine sainte à venir (avant la Résurrection!). Comme il serait simple d’en faire l’économie! Jésus est mort, Il est ressuscité, y a pas de mystère là-dedans… Mais non: il a souffert, de longues heures, et la croix ploie encore aujourd’hui sous le poids de cette souffrance que le monde porte en miroir, occasion de chute même deux mille ans après. Comme j’aimerais zapper ces instants de douleur, les tiens, les miens, ceux de ceux que j’accompagne!
> Mais Tu me redis: « j’ai passé par là… Pour te tracer la voie, pour te précéder en Galilée, pays d’espérance et de relecture de ton histoire, mais pas comme un charlatan à bon marché qui te ferait croire que la guérison et la renaissance dépendent d’un claquement de doigts. Non…j’ai passé par là comme un frère en humanité de tous ceux qui souffrent. » Merci Seigneur pour cette réponse de chair à nos nombreux « Pourquoi? »

5e Dimanche de Carême — A — 26 mars 2023

Il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »

(Jn 11,1-45 )

> Au cours de ce long récit, nous voyons Jésus, en son humanité la plus profonde, confronté à la mort d’un ami, au deuil de personnes chères. Arrivé devant le tombeau de Lazare, une grotte fermée par une pierre, il pleure. « Voyez, comme il l’aimait », disent les gens. Et Jésus fait enlever la pierre. Priant son Père, le remerciant d’être exaucé, il lance son cri : « Lazare, viens dehors ! » Quand, le matin de Pâques, les femmes viendront visiter son tombeau, elles trouveront la pierre déjà roulée. La voix d’un Autre aura fait sortir le Fils bienaimé de son caveau où l’on ne trouvera plus que les bandelettes roulées à part.
> Deux récits, deux niveaux : que l’un et l’autre intensifie notre foi en Dieu, Source de vie ; que dans nos heures les plus sombres, nous entendions la voix forte du Christ qui nous invite à choisir la vie !

4e Dimanche de Carême — A — 19 mars 2023

« Les uns disaient : « C’est lui. » Les autres disaient : « Pas du tout, c’est quelqu’un qui lui ressemble. »Mais lui disait : « C’est bien moi. »

Jn 9,9

> L’aveugle de naissance, guéri par Jésus, provoque des réactions contrastées. Les uns le reconnaissent, les autres non. Formidable humour de l’Evangile : l’ancien aveugle voit bien, et ce sont les autres qui ont la vue brouillée sur son passage !C’est dans ce même passage, juste avant la guérison de l’aveugle, que Jésus dit de lui-même qu’il est la lumière du monde. Ceux qui voient les choses à travers la lumière qu’est Jésus reconnaissent l’ancien aveugle et croient au signe. Ceux qui refusent le miracle refusent que Jésus soit lumière du monde. Ils ne reconnaissent pas l’aveugle puisqu’ils s’enfoncent dans les ténèbres de leur propre jugement.
> A nous de regarder le monde à travers la lumière qu’est Jésus. Comme un vitrail aux mille couleurs, nous risquons de le voir plus beau qu’il n’est en réalité, quand la lumière ne le traverse pas. Quelle importance : nous le contemplons tel que Dieu le rêve. Et c’est un bel idéal que cette vision.

3e Dimanche de Carême — A — 12 mars 2023

« En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sichar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. »

(Jean 4, 5)

ET LE LIEU ALORS ?

> Si je vous indique le titre souvent donné à ce passage de l’Évangile : « la samaritaine », déjà vous connaissez l’histoire et les deux principaux acteurs : Jésus et une femme. Pourtant, cette histoire commence par être située dans un lieu. L’histoire n’aurait-elle pas pu se dérouler à proximité de m’importe quel puits ? Pourquoi l’évangéliste est-il si précis ? Ne serait-ce pas parce que nous pourrions en tirer un enseignement ?Les Juifs donnaient par moquerie le nom de Sichar (qui signifie « l’ivrognerie » en hébreu…) à la ville de Sichem. Samaritains et Juifs ne faisaient pas bon ménage. A l’époque de Jésus, Sichem est une ville en territoire ennemi. Pourtant, cette ville fut l’endroit où Abraham, Jacob, Joseph ont vécu des épisodes de leur vie. Des meurtres y furent commis et elle est devenue une ville refuge pour les meurtriers. L’arrière-plan de la belle rencontre entre Jésus et la samaritaine ne montrerait-il pas qu’au-delà de notre histoire personnelle, Jésus vient réparer nos histoires de famille ? Jésus recadre nos relations avec le passé et, alors que nous croyons détenir une part de la vérité, Il nous rappelle que la vérité c’est Lui.
> En ce jour et en ce lieu où nous sommes, centrons nos regards sur le Bon Berger, Il est Celui qui guérit.

1er Dimanche de Carême — A — 26 février 2023

« Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert »

(Mt 4,1)

> Encore plus que dans les autres Evangiles, il y a quelque chose de tellement choquant à voir Jésus trimballé au désert juste après son baptême ! Le verbe est au passif: « Il fut emmené dans le désert »…. Et combien de fois avons-nous aussi eu l’impression dans la tentation d’être parachutés dans des événements non pas choisis mais subis et souvent aussi subits!! Quand elles débarquent dans nos vies, les occasions de douter à cause de la maladie ou des coups du sort nous emmènent au désert et il nous est bien difficile d’imaginer que c’est l’Esprit qui nous y envoie…

> Pour ce temps de Carême, je me fais la proposition suivante:

Ne pas me laisser ensabler dans le doute lorsque l’épreuve se présentera.
Reprendre patiemment le baluchon de ma foi.
Chausser les souliers de la persévérance et cheminer en confiance vers les terres abandonnées.
Quitter les hauts plateaux de mes illusions et le bitume des confusions
Rejoindre l’arrière-pays, mon Orient intérieur,
Là où Dieu m’attend, avec les versets qui me guériront de toutes les sècheresses!

Amen

7e dimanche du Temps ordinaire – A – 19 février 2023

« Le Seigneur fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. »

(Matthieu 5, 45)

> Il y a quelque chose de la miséricorde de Dieu dans ce verset. La même chance est donnée à tout le monde. La lumière et la pluie de Dieu font germer la vie et cela est donné invariablement. Alors quand Jésus nous demande « d’aimer ses ennemis » c’est un concept difficilement compréhensible mais c’est peut-être de ne pas enfermer l’autre dans son état de « méchant ». Ne pas empêcher Dieu de faire briller le soleil et couler la pluie sur eux. Ils peuvent à tout temps passer de méchant à bons ! Et après tout ? Ne sommes-nous pas toutes et tous l’ennemi de quelqu’un ?

> Cette semaine prions pour les relations difficiles qui nous font de l’ombre, que nous puissions recevoir la paix de Dieu pour ces situations. Laissons la pluie et le soleil de Dieu dessiner un arc-en-ciel pour toutes et tous !

6e dimanche du Temps ordinaire – A – 12 février 2023

« Eh bien! moi, je vous dis… « 

Mt 5,22, (28, 32, 34)

> Sans vouloir abolir ni la Loi, ni les Prophètes, Jésus, en nouveau Moïse, nous conduit de la Loi gravée sur des tables de pierre à celle inscrite par l’Esprit dans nos cœurs de chair. (cf.Ez 36,26) Son enseignement nous ouvre un horizon nouveau : Il ne suffit pas d’éviter les grand crimes tels que meurtre, adultère, parjure ; non, il nous faut veiller sur notre cœur, notre regard, nos pensées, car c’est de là que naissent les grands maux, à partir d’une colère, d’un regard, d’une duplicité… Avec Jésus, nous sommes ramenés à notre quotidien, à notre vie relationnellesurtout. Cela implique des choix : Agir/réagir avec violence ou douceur ? Avec respect ou mépris ? Pensant à nos propres intérêts ou désirant le bien de l’autre ?

> “Accomplir“ la loi signifierait alors “rendre complet “ notre amour du prochain, jusque dans les rencontres fortuites, les contacts sporadiques, en tout temps et en tout lieu. Pour cela, recevons du Seigneur, avec gratuité, la boussole sur le chemin : Son commandement nouveau, celui de nous aimer les uns les autres, comme Lui nous aime. (cf.Jn 13,34).