Vendredi Saint – B

« Jésus lui répondit : ‘Si j’ai mal parlé, montre ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?’  » (Jean 18, 23)

> Jésus est chez le grand-prêtre qui l’interroge sur son enseignement. Il cherche à le compromettre en cherchant des motifs graves. Jésus répond une première fois en expliquant qu’il n’a jamais parlé en cachette et que ceux qui l’écoutaient peuvent témoigner.

Ce verset nous montre l’exemple du premier stade du martyr, c’est celui qui est témoin. Jésus a enseigné au Temple les secrets de son Père. Nous aussi nous devons témoigner du secret donné au monde et en payé le prix. Le prix de la vérité, la vérité qui délivre.

Aujourd’hui, jour de jeûne et de pénitence, montrons au monde l’importance de ce qu’il va se passer durant ce week-end qui ressemble à tous les autres. Mais pas pour nous ! Alors préparons notre cœur à accueillir cette vérité absolu de la résurrection qui est le fondement de notre foi !

2e dimanche de Pâques – A

« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! » (Jn 20,25)

> Thomas a besoin de voir pour croire. Et c’est bien humain. Nous aussi, souvent, nous ressentons ce besoin, avouons-le.

Croire à la Résurrection des morts peut ainsi sembler… incroyable, tant que nous n’avons pas vu de nos yeux ce qui nous attend tous.

Pourtant… chaque année – comme par hasard précisément à la période de Pâques – la nature ressuscite sous nos yeux. Ce qui semblait mort, sec, froid, reprend vie dans nos forêts, nos jardins et même sur nos balcons. Que nous sommes lents à croire ce que nous avons sous les yeux chaque année !

Nous vous proposons de vous émerveiller de cette vie qui jaillit en mille couleurs sous nos yeux, cette semaine, et que cela nous aide à croire ce que nous ne voyons pas d’après ce que nous voyons…

Pâques 2017

« C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. » (Jean 20,8)

> Pour voir, il fallait se donner la peine d’entrer. Entrer jusque dans les tombeaux de nos vies. Plonger en nous pour aller y visiter ce qui semblait mort hier encore. Nous pourrions bien alors, comme ce disciple, découvrir que le tombeau est vide.

Pour voir un miracle venu de Dieu, il faut faire l’effort de ne pas tout de suite se dire que c’est fichu, que ça n’en vaut plus la peine, que de toutes façons ça ne marchera jamais… Avec Dieu, ce qui était mort peut ressusciter.

Alors nous vous proposons de visiter, dans votre vie récente, un moment où vous auriez été tentés de vous dire que tout était fichu, et où vous vous êtes aperçu – en osant faire un pas de plus – que rien n’était fini et que tout pouvait recommencer, continuer. Nous avons tous de ces moments de grâce. Ce sera l’occasion pour nous d’en remercier le Seigneur, et de puiser de la force pour la prochaine fois où nous serons tenté de ne pas croire.

JOYEUSES PÂQUES A TOUS NOS LECTEURS !

2e dimanche de Carême – A

« Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » (Matthieu 17, 5-7)

> Devant un signe de la présence de Dieu, l’homme de la Bible ne commence pas par s’émerveiller, il s’effondre dans la crainte, face contre terre. Cette crainte est présente dans les trois Evangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc).

Pourtant, le récit matthéen a la spécificité de contenir le geste et la parole de Jésus. Celui-ci, d’abord, s’approche, puis touche les disciples, et enfin il leur parle avec cette parole que l’on pourrait traduire par « Soyez relevés une fois pour toute » !

Le verbe egeiro, verbe utilisé d’une part pour « se relever » par exemple d’un siège, voire pour « se réveiller », est également celui de la résurrection. Anticipation de la gloire pascale, cette parole ne peut véritablement être comprise qu’à la lumière de Pâques qui inclut le chemin de croix. Ainsi, par cette parole, le Christ nous invite à nous préparer à la résurrection à venir dans nos vies.

10e dimanche – C

« En ce temps-là, Jésus se rendit dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on emportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule importante de la ville accompagnait cette femme. » – Lc 7, 11-12

> Les évangiles comptent quelques histoires de résurrections, miracles opérés par Jésus « re-suscitant ». Ce passage relate celle du fils de la veuve de Naïm. Au moment de l’arrivée de Jésus, le convoi funèbre accompagne le cercueil pour sa mise en terre. Jésus est lui-même accompagné de ses disciples et d’une grande foule.

Deux « foules » se font face, ici : celle qui suit le Vivant et celle qui suit le mort. Chaque personne a rejoint son cortège de plein gré. Les uns ont choisi Jésus, les autres le fils décédé, ils sont dans le temps du deuil, nécessaire et « vital » pour pouvoir continuer la marche. Dans leur désarroi, la mère en tête, ils sont accepté la compagnie les uns des autres, ils se sont mis en route, et, chose « incroyable » au cours de leur pérégrination, ils se laissent arrêter et toucher par Jésus venant à leur rencontre. Cela nous montre que le statut d’endeuillé est temporaire, que la personne ne se résume pas à la mort de son proche, mais qu’elle a des aspirations et des capacités à se remettre dans le « cortège de la vie »… à condition de se laisser toucher par Jésus et de lui dire « oui » !

Et nous, aujourd’hui, dans quel cortège évoluons-nous ? Déciderons-nous de demeurer dans celui qui nous enferme dans le passé, la rancœur, la colère, la jalousie, l’égoïsme, le mensonge, l’orgueil, l’ambition, tout ce qui est mortifère et qui rend triste et amer, en somme ? Ou bien déciderons-nous de rejoindre celles et ceux qui sont tournés vers l’avenir, qui ont pardonné, qui aiment, qui défendent la paix, l’espérance et la vérité, tout ce qui rend bien vivant et vivifiant sur cette terre, à la suite du Christ ? La résurrection, c’est maintenant !

Lundi Saint – 2016

« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie où se trouvait Lazare qu’il avait relevé d’entre les morts. On y offrit un dîner en son honneur : Marthe servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives. » (Jean 12,1-2 TOB)

> Au début du cycle de la Passion, la mention de la résurrection de Lazare (du chapitre précédant) est le signe qui annonce la résurrection du Christ à venir, avec le deuxième verset qui, lui aussi, annonce le Royaume post-pascal avec la métaphore du repas et de la fête.

En ce lundi au début de la semaine sainte, au début de ce cycle hebdomadaire, nous nous proposons de méditer les signes annonciateurs de résurrection autour de nous : la vie plus forte que la mort est-elle déjà présente dans notre vie ? Comment ? Et si des signes de résurrection se montrent, rendons grâce, par un temps de fête, de repas ou de partage ! Loin d’être une théorie sur la résurrection, le texte du jour invite d’abord au don concret, à la fête !

Samedi Saint – 2015

Le jeune homme leur dit : « Ne soyez pas effrayées !
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ?
Il est ressuscité : il n’est pas ici.
Voici l’endroit où on l’avait déposé.
Et maintenant,
allez dire à ses disciples et à Pierre :
“Il vous précède en Galilée.
Là vous le verrez,
comme il vous l’a dit.” ».
Elles sortirent et s’enfuirent loin du tombeau,
car elles étaient toutes tremblantes et bouleversées. » (Marc 16, 6-8a)

> Le récit de l’annonce de la résurrection chez Marc, si l’on y ajoute le verset 8a, est un chemin spirituel avec un triple mouvement : d’abord, la particule grecque « ana » appelle à regarder vers en haut (levant les yeux), comme geste spontané de recherche de Dieu. S’Il nous précède, c’est à nous d’aller vers lui, comme les 3 femmes vont à lui, à nous de le chercher et de tourner notre regard en sa direction. Puis, la particule « ek » (littéralement « hors de ») nous pousse à sortir de la mort, de tout ce qui est mortifère, de nos tombeaux ; sortir de soi aussi (l’« ek-stasis », c’est l’extase, le bouleversement des femmes au verset 8) pour accueillir cette nouvelle « bouleversifiante » (comme disaient les Inconnus). Enfin, le préfixe « apo » nous invite à prendre de la distance, à quitter nos tombeaux et accepter d’être déplacés pour aller partager cette bonne nouvelle au monde.

Inachevés, ces mouvements nous invitent à toujours recommencer : se lever, regarder en haut, sortir, quitter et naître à nouveau grâce à cette bonne nouvelle. Inachevée dans sa version courte, cette fin nous propose de relire l’Evangile dès le début et de vivre de la bonne nouvelle du Ressuscité. Aujourd’hui, nous sommes invités nous aussi à sortir du tombeau, de ce qui est mort, pour vivre une vie renouvelée. Soyons attentifs aux signes de résurrection autour de nous et en nous et allons dire au monde la bonne nouvelle : Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité, alléluia !

Jeudi Saint – 2015

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table (…). – Jn 13, 1-4a

> Cette scène introduit la Passion de Jésus et la manière dont il prépare ses disciples à la vie sans lui. « L’heure était venue », l’heure vers laquelle tout l’Evangile converge, l’heure de la mort du Fils à lire comme un départ vers son Père. « Il est sorti de Dieu et s’en va vers Dieu », écrit l’évangéliste Jean.

Il en va de toutes les morts auxquelles nous sommes confrontés. Tristesse de la séparation, peur de la vie « sans » lui ou elle, nouvelles habitudes à prendre, autant de mécanismes psychiques à mettre en place au cours du deuil. Se souvenir néanmoins que toute vie humaine vient de Dieu et s’en retourne à Lui donne force et courage pour continuer la route. Savoir son proche dans la lumière et l’amour de Dieu le Père, avec Jésus le Fils par l’Esprit Saint console et apaise.

En ce Jeudi Saint, nous nous proposons de visualiser l’un ou l’autre ou plusieurs de nos proches décédés vivant dans la paix et l’amour du Christ ressuscité. N’est-ce pas là qu’ils ou elles sont au plus proche de nous ?

Commémoration des fidèles défunts – Réformation

Jésus disait aux Juifs : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui écoute ma parole et croit au Père qui m’a envoyé, celui-là obtient la vie éternelle et il échappe au Jugement, car il est déjà passé de la mort à la vie. Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient — et c’est maintenant — où les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. » (Jn 5, 24-25)

> En ce dimanche où nous commémorons les fidèles défunts chez les catholiques et la réformation chez les protestants, le texte du jour nous invite autant à penser aux défunts, aux saints, aux réformateurs, en bref au passé, qu’à notre présent. « Voici l’heure d’entrer dans la vie », dit le Christ. Autant pour ceux qui sont déjà décédés que pour nous-mêmes, le message d’espérance de la vie plus forte que la mort est le même : la résurrection est pour chacun de nous. La condition ? Ecouter Sa parole et croire, placer sa confiance, au Père qui L’a envoyé. C’est un élan qui nous est demandé, pas une foi inébranlable « assurance tout risque », mais un élan de confiance envers Celui qui nous a donné la Vie.

Cette semaine, essayons de vivre aussi cet élan de confiance : mettons-nous à l’écoute de Sa parole et plaçons notre confiance en le Père qui L’a envoyé en essayant d’être attentifs aux signes de résurrection présents autour de nous. Car la résurrection, ce n’est pas seulement pour les autres, mais elle est à vivre chaque jour, que ce soit individuellement et/ou en Eglise. Si l’Eglise est toujours à réformer (semper reformanda), la résurrection, elle, est toujours à recevoir et à vivre !

 

5e dimanche de Pâques – A

« Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres.
Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père. » – Jn 14, 11-12

> « Si Dieu existait, il ne permettrait pas le mal. » « Je prie, mais je ne suis pas exaucé. » « Après tout ce que j’ai fait pour la paroisse/l’Eglise, je trouve que Dieu pourrait bien me rendre un peu la pareille ! » « Et si cette histoire de résurrection n’était qu’une blague pour se rassurer ? » Face aux grands et aux petits problèmes de la vie, il n’est pas rare d’entendre, voire de dire, ce genre de phrases. Mais quand nous oublions la parole de l’Evangile, Jésus nous rassure : « croyez au moins à cause des œuvres ». Ce peut être le regard ou le sourire de quelqu’un, un message inattendu d’un ami, une relation d’aide fructueuse, un mouvement humanitaire ou social, bref, tout ce qui contribue à rendre visible ici-bas l’œuvre du Père qu’a incarnée le Christ. De même, après le départ du Christ pour la demeure du Père, ses disciples – que nous sommes – continuent à manifester sa gloire dans les choses quotidiennes.

Cette semaine, soyons attentifs aux signes de Dieu dans notre vie et dans celle des autres. Prenons part à la Résurrection du Christ en accomplissant de petites (ou grandes !) choses pour manifester sa Parole et témoigner de son amour! Rendons grâces pour ce qui nous est donné de percevoir de Dieu tous les jours !