Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

Jésus disait : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Marc 14,36)

> C’est la fête des Rameaux : l’entrée de Jésus dans Jérusalem pour y être jugé. Ce Dimanche, l’Évangile parcours tout le texte de la passion de Jésus-Christ : deux chapitres entiers. C’est le défi : de tout ce que la Bible nous met à disposition, quel verset me parle aujourd’hui ? Il ne s’agit pas de le sortir de son contexte mais de le laisser nous habiter en sachant ce qu’il y a avant et après.

> À l’approche de sa mort, Jésus reconnaît que tout est possible pour son Père et lui demande d’empêcher cela. Quand surgit dans nos vie l’épreuve, l’injustice, ne voudrions-nous pas aussi que le Seigneur balaie de sa toute puissance la douleur qui nous accable ? Si le Père laisse mourir son Fils cela veut-il dire qu’il permet le mal et la mort ? Que si je souffre maintenant, c’est que le plan du Seigneur est plus grand que nous, qu’il dépasse notre entendement ? Si intellectuellement on pourrait être d’accord, c’est pourtant très difficile à accepter et à vivre sur le moment. Comme Jésus nous voudrions dire à Dieu « ce que toi tu veux ! » mais pour y arriver il nous faut être entourés et portés par l’Esprit de Dieu. Ce n’est pas une prière d’un instant, utilisée comme une formule magique. Dans ce passage, Jésus est en train de prier depuis plusieurs heures, à l’écart, avec les disciples – qui certes se sont endormis – mais qui sont là !

> Dans l’épreuve et la douleur, n’oublions pas que Jésus a aussi guéri. Le Père, « Abba », par son Fils Jésus n’a pas fini de prendre soin de nous et, Il l’a promis, Il nous envoie son Esprit pour nous protéger. Si nous passons par une période de vie où les difficultés semblent s’éterniser, ne restons pas seul, entourons-nous de nos proches ou d’une communauté et ensemble osons prier l’Esprit pour qu’il nous donne la foi qui sauve et la confiance que quelque chose de bon germera, même si c’est seulement après plusieurs années… Oui c’est facile à dire, mais que le Seigneur vous bénisse, c’est-à-dire, qu’Il dise du bien de vous. Et quand Dieu parle, il créé la vie !

Dimanche 25 mars 2018 – Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur

2ème Dimanche de Carême — B

« Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. » (Marc 9, 5-6)

> Pierre, ce fidèle disciple, ce roc toujours prompt à agir, devant l’apparition onirique du Christ transfiguré, ne sait plus quoi dire. Il cherche à agir, mais ne comprend pas. Il est effrayé.

Le carême est un « temps mort » pour la vie qui nous offre cette possibilité de la prise de distance et du silence. Au lieu de nous perdre dans notre société du trop plein ou dans l’activisme comme Pierre ici, si nous essayions pendant le carême de nous mettre à l’écart, sur une haute montagne par exemple, et de faire silence ? Peut-être alors entendrons-nous une parole d’amour invitant à la confiance telle que : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Ecoutons-le, dans le calme et la confiance, comme le dit le prophète Esaïe : « Votre salut est dans la conversion et le repos, votre force est dans le calme et la confiance. » (Es 30,15)

1er dimanche de Carême – B

« Aussitôt après son baptême, l’Esprit chasse Jésus au désert. Il passa quarante jours dans le désert, mis à l’épreuve par le Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.  Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée ; il proclamait la bonne nouvelle de Dieu et disait : Le temps est accompli et le règne de Dieu s’est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle. » (Marc 1, 12-15)

> Quatre petits versets pour résumer les 40 jours au désert, l’arrestation de Jean-Baptiste et le début du ministère de Jésus, on peut dire que Marc ne fait pas dans la dentelle… Au travers des événements douloureux, Jésus passe et annonce que c’est malgré tout LE moment propice (le kaïros) et qu’Il est porteur d’une Bonne Nouvelle. C’est gonflé, la Bonne Nouvelle, quand tout semble aller mal autour de nous…

Cette Bonne Nouvelle, je la reçois deux mille ans après et autour de moi aussi les échos ne sont pas réjouissants, car cette semaine j’ai été le témoin d’instants de grande vulnérabilité : un ami lutte contre un cancer, j’ai vu un vieil homme effondré parce qu’il avait perdu la compagne de 50 années de vie commune… Comment puis-je dire : le règne de Dieu est proche ?

« Ton Royaume n’épargne ni souffrance, ni angoisse, ni violence
Mais en flux continu, il émet une Parole qui restaure les êtres
Il n’est pas pour plus tard
Le temps du triomphe de la paix
Le temps où le Vivant honore chaque vie » (Marion Muller-Colard)

Cette semaine, je veux essayer et m’atteler encore et toujours à prendre conscience que le Royaume tout proche ne dispense pas de prendre le risque de vivre ! Et qu’il me met au défi de débusquer le moment propice où glisser une parole ou un geste qui dit le beau, le bon et le bien, malgré tout.

6e dimanche du temps ordinaire – B

« Un lépreux s’approcha de lui. Il le supplia, tomba à genoux devant lui et lui dit : Si tu le veux, tu peux me rendre pur. » (Marc 1,40)

>Dans cet épisode, nous sommes au début de l’Évangile de Marc et cela fait déjà un moment que Jésus parcourt la Galilée pour chasser les démons et guérir. Ici c’est un lépreux qui désire rencontrer Jésus. Il est intéressant qu’il ne demande pas à être guéri mais d’être rendu pur. Il y a pour lui également un enjeu social : selon leur loi, reçue de Moïse, les juifs atteints de maladie de peau étaient traités d’impur, ils devaient le crier haut et fort, et ils étaient exclus des villages.

Qu’est-ce que l’impureté ? C’est lorsque nous somme grignotés, à l’intérieur ou à l’extérieur, par quelque chose qui nous tache, nous affaiblit et nous écarte des autres et de la vie que Dieu désire pour nous. L’impureté, c’est l’absence de Dieu.

« Si tu le veux » – autrement dit et souvent prié – « Que ta volonté soit faite ! », c’est la volonté de Jésus de nous rendre pur, de nous réintégrer et nous mettre en lien avec les autres. Il ne nous impose rien, il attend que nous prenions conscience de notre éloignement et que nous le lui demandions.

5e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. » (Marc 1, 31)

> Jésus est à Capharnaüm avec ses disciples. Il est invité dans la maison de Simon. Il trouve alors la belle-mère de celui-ci fiévreuse dans son lit.

Jésus vient à sa rencontre et la guérit après qu’il l’ai fait se lever. À partir de ce moment là elle les servait.

Aujourd’hui Jésus vient a notre rencontre et il nous guérit. Tous les jours nous pouvons constater ce miracle de la vie si petite soit elle dans un souffle ou bien une grande respiration. Tâchons aujourd’hui de ne pas oublier de rendre grâce au Seigneur comme a pu le faire si simplement la belle-mère de Pierre en se mettant au service des autres.

4e dimanche du temps ordinaire – B

L’esprit impur dit: « Je sais qui tu es: tu es le Saint de Dieu. » Jésus l’interpella vivement: « Tais-toi! Sors de cet homme: » (Marc 1, 24b-25)
 
> Il est des savoirs qui aident à vivre, et il est des savoirs qui enferment. Il est des paroles qui portent et nourrissent, et des paroles qui rabaissent et finissent par tuer.
 
Lorsque nous disons ou pensons « Je sais qui tu es », qu’offrons-nous à l’autre? Quelque chose qui ouvre ou quelque chose qui ferme? Quand nous le disons du Christ, notre parole invite-t-elle à l’inattendu, au mystère, à l’étonnement, ou bien est-elle certitude sclérosée, prétentieuse et finalement mortifère?
 
Il n’y a rien de faux dans le fait de dire de Jésus « tu es le Saint de Dieu ». Ce qui fait sonner cette parole faux, c’est ce qui se cache derrière: « es-tu venu pour nous perdre, nous, cet homme possédé aussi et pas seulement moi qui le possède? » Ce qui fait sonner cette parole faux, c’est la peur, le rejet, la haine, la volonté de garder le pouvoir, les préjugés, la méfiance: bref, c’est tout ce qui se cache derrière ces quelques mots.
 
Que se cache-t-il derrière nos « je sais… »? Pour soi-même? Pour l’autre? Pour Dieu? Est-ce une voix qui porte la vie et son épanouissement, un savoir qui se sait déficient et humble, une parole qui invite et ouvre? Ou est-ce une voix qui n’aide pas à vivre, et à laquelle il vaut mieux dire: « tais-toi… et sors! »?

3e dimanche du Temps Ordinaire – B

« Convertissez vous et croyez en l’Evangile » (Marc 1, 15)

> En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, célébrons ce qui nous rassemble : ce même amour pour l’Evangile ! Les chrétiens ont cru au Christ et ses paroles les font encore vivre aujourd’hui. Cette injonction, c’est, aujourd’hui encore, à nous tous qu’elle est adressée, à chacune de nos Eglises ! Tous, nous avons infiniment besoin de conversion.

Cette semaine, prions avec ferveur pour que d’un seul cœur nous nous convertissions à cet Evangile que nous chérissons. Devenons-en les vivants témoins cohérents pour le monde.

3e dimanche de l’Avent – B

« Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. » (Jean 1, 7-8)

Quelle belle description de Jean-Baptiste ! Est-ce qu’on n’aimerait pas être les mêmes témoins ? Être de ceux qui mènent à la lumière sans se prendre pour la lumière, sans essayer de l’occulter. C’est tentant parfois… Et tellement facile ! Comment marcher dans la trace du témoignage si pur de Jean-Baptiste qui ne cherche pas sa gloire mais mène au Christ ?

Cette semaine essayons de penser à toutes ces fois où nous avons la tentation de nous prendre pour « la lumière », toutes ces fois où nous ne rendons pas à Dieu ce qui lui appartient. Demandons-nous alors comment mettre dans ces moments là notre orgueil de côté pour vraiment témoigner de la lumière à ceux qui en ont le plus besoin.

2e dimanche de l’Avent – B

« Une voix crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Rendez droits ses sentiers. » (Mc 1, 3)

> Ce qui nous a marqué dans le début de l’Evangile de Marc, c’est cette présence marquée du désert. Pourquoi est-ce que la voix crie dans le désert ? Pourquoi est-ce là que Jean le Baptiste propose le baptême de conversion ? On pourrait se dire qu’il aurait plus de succès au milieu de Jérusalem, et pourtant c’est au désert qu’il y attire les foules.

Le désert, c’est un grand espace qui permet l’accueil de tous. Le désert, c’est le silence qui permet l’écoute. Le désert, c’est un vide qui appelle à être rempli. Le désert, c’est l’écart et il implique qu’on se déplace pour y aller. Le désert, c’est un environnement inhospitalier, qui montre l’importance de la vie.

Nous sommes invités cette semaine à trouver notre désert et à nous y rendre. Que nous permet-il, ce désert ? Qu’y entendons-nous ? Comment y vivons-nous la rencontre ?

33e dimanche – B

« Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel» (Marc 13, 21-22)

> La fin du monde et la venue du Christ en gloire : qui aujourd’hui l’attend vraiment ? Pourtant il s’agit d’un des éléments essentiels de la foi chrétienne : Dieu s’est fait homme en Jésus Christ, en signe d’amour, il est mort sur une croix et est ressuscité le 3e jour. Il reviendra dans la gloire pour… pour quoi déjà ? pour nous juger ?

Dans le passage du jour, l’évangéliste ne parle pas de jugement ou de châtiment, mais d’une action positive du Fils de l’homme : il rassemblera les élus des quatre coins du monde (littéralement « des 4 vents », signifiant par là l’universalité de ce rassemblement).

« Rassembler les élus » : est-ce que cela me concerne ? Le suis-je vraiment, « élu » ? Loin de Matrix, « élu » ne signifie pas au-dessus des autres, mais choisi par Dieu. Chacune, chacun, nous sommes choisis par Dieu, appelé à une vocation de chrétien sur terre. Ce qui diffère, c’est la réponse à cette élection : qu’est-ce que je réponds à Dieu qui m’a choisi ?

Cette semaine, nous nous proposons donc de penser à notre vocation de chrétien. Dieu nous a choisis, quelle a été, quelle est et quelle sera notre réponse à Lui donner ? Et surtout, comment celle-ci va influencer notre vie, jusqu’à son retour ?