Mercredi Saint – 2016

Pendant qu’ils mangeaient, Jésus dit : « En vérité, je vous le déclare, l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, les disciples se mirent chacun à lui dire : « Serait-ce moi, Seigneur ? » (Mt 26, 21-22)

> Lors du dernier repas pris avec ses disciples, Jésus leur annonce que l’un d’entre eux va le livrer. La réaction des disciples est intéressante, voir étonnante. On pourrait penser qu’ils se regarderaient les uns les autres pour détecter parmi leurs voisins le traître. Mais ce n’est pas le cas. Ils n’accusent pas l’autre, mais chacun se pose la question de savoir si ce n’est pas lui même qui pourrait être le traitre. Éclair de lucidité sur la nature humaine, capable du plus grand bien, mais aussi du plus grand mal ? Modestie par rapport à ses propres capacités ? Une attitude qui fait réfléchir…

Nous nous proposons aujourd’hui d’avoir ce regard de lucidité sur nous-mêmes. Le but de cette démarche n’est pas d’être jugeant et moralisateur envers soi. Mais avant de porter des accusations ou des reproches envers autrui, prenons le temps de voir également notre implication et nos limites. Et laissons-nous toucher par la grâce de Dieu !

Mardi Saint – 2016

« Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » » – Jn 13, 36

> Juste avant d’annoncer la trahison de Pierre, Jésus a annoncé celle de Judas, puis son départ. Ce qui provoque l’émoi des disciples. Pierre veut savoir où va Jésus. Mais c’est trop tôt. Trop tôt pour savoir où va Jésus et trop tôt pour le suivre.

Trop tôt ? Est-ce possible que ce soit trop tôt pour suivre Jésus quand on semble sûr de sa foi en lui ?! En germe, chez chaque disciple du Christ, se place le désir, l’aspiration à suivre Jésus. Parfois, faire le pas dans sa direction peut prendre plus ou moins de temps. Ce peut être par volonté personnelle de définir les contours de cette adhésion. Mais ce peut être aussi la volonté du Seigneur lui-même de faire mûrir ce qui doit l’être encore. Mystère…

Comme Pierre, nous sommes des êtres fragiles qui, malgré nos certitudes, pouvons être en proie au doute ou à l’hésitation, voire à des ratés. En ce mardi saint, nous nous proposons de réfléchir aux obstacles sur notre route à la suite de Jésus, à ce que signifie cette parole qu’il nous adresse peut-être aussi à nous : « Tu me suivras plus tard ».

Lundi Saint – 2016

« Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie où se trouvait Lazare qu’il avait relevé d’entre les morts. On y offrit un dîner en son honneur : Marthe servait tandis que Lazare se trouvait parmi les convives. » (Jean 12,1-2 TOB)

> Au début du cycle de la Passion, la mention de la résurrection de Lazare (du chapitre précédant) est le signe qui annonce la résurrection du Christ à venir, avec le deuxième verset qui, lui aussi, annonce le Royaume post-pascal avec la métaphore du repas et de la fête.

En ce lundi au début de la semaine sainte, au début de ce cycle hebdomadaire, nous nous proposons de méditer les signes annonciateurs de résurrection autour de nous : la vie plus forte que la mort est-elle déjà présente dans notre vie ? Comment ? Et si des signes de résurrection se montrent, rendons grâce, par un temps de fête, de repas ou de partage ! Loin d’être une théorie sur la résurrection, le texte du jour invite d’abord au don concret, à la fête !

Dimanche des Rameaux – C

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23,34)

> Ce jour-là, Jésus n’a pas dit « Je vous pardonne » mais bien « Père, pardonne-leur. »

Avons-nous de la peine à pardonner à quelqu’un ? Nous oublions souvent de passer par Dieu pour cette démarche, nous oublions souvent de dire d’abord, nous aussi : « Père, pardonne à cette personne »…

Ce week-end, prions pour une personne à laquelle nous n’arrivons pas à pardonner quelque chose, et demandons au Père de lui pardonner.

5e dimanche de Carême – C

« Femme, où sont-ils, personne ne t’a donc condamnée ? » Jean 8, 10.

> Qui sommes-nous pour juger ce qu’il y a dans le cœur d’autrui ? Nous sommes régulièrement et nous pouvons même dire constamment en train de juger notre prochain sur sa manière d’être, sur sa façon de s’habiller, sur sa façon de se tenir en groupe, etc. Et pourtant, seul Dieu est apte à voir ce qu’il y a de vrai dans notre cœur, à voir qu’il y a une accroche qui peut nous permettre d’avancer et de reprendre confiance en nous.

Cette semaine changeons notre regard sur notre prochain, permettons-lui de reprendre confiance en lui et montrons-lui ce qu’il y a de beau dans ce qu’il fait !

4e dimanche de Carême – C

« Je vais aller vers mon père et je lui dirai: Père, j’ai péché envers le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers. Il alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié: il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. » (Lc 15, 18-20)

> Ce dimanche, nous lisons la parabole du fils prodigue. Ce qui m’a marqué en parcourant ce récit, ce sont les mouvements du fils prodigue. Au départ, tout est centré sur lui : l’héritage qui doit LUI revenir, il voulait remplir SON ventre, l’évangile nous dit même à un moment donné qu’il rentre en LUI-MEME pour réfléchir à son avenir. C’est au verset 18 que le mouvement vers l’autre est rétabli, quand il décide de retourner vers son père, pour trouver chez lui de quoi se nourrir. Un mouvement vers l’autre, certes, mais motivé par des intérêts bien personnels… Mais malgré les raisons de ce retour vers le père, celui-ci est remué au plus profond de lui quand il aperçoit son fils et il court vers lui pour rétablir ce lien d’amour. Belle image de notre Dieu, Père, qui quelles que soient nos motivations à nous tourner vers lui, est toujours prêt à nous accueillir les bras grands ouverts.

Pour cette semaine, il nous est proposé de prendre chaque jour quelques minutes en silence, tourné vers le Père, et de nous laisser accueillir par lui, dans ses bras grands ouverts !

3e dimanche de Carême – C

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » – Lc 13, 3.5

> Nos fils d’informations regorgent de « faits divers » plus ou moins graves. Quelques uns heurtent davantage notre sensibilité par leur côté tragique, le mal radical poussé à l’extrême au cœur des attentats, des guerres, des scandales financiers ou de la maltraitance physique et psychologique. D’autres relèvent des catastrophes naturelles, des accidents et des maladies qui frappent « à l’aveugle ».

Jésus affirme deux fois dans le passage de Luc 13, 1-9 qu’aucun lien n’existe entre le malheur et la mauvaise conduite. Le mal n’est pas une punition ! Qu’on se le dise et le redise !

Il ajoute cependant cette phrase qui peut paraître assez mystérieuse à nos intelligences modernes : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Se convertir, ça sonne assez pieux, et on n’aime pas trop ça. Etymologiquement, le verbe « métanoien », en grec, signifie « tourner son regard ». Sur quoi tourner son regard, au juste ?

Eh bien vers Jésus. Vers celui qui est venu nous dire que la miséricorde de Dieu est infiniment plus grande que nos manquements, que nos échecs, que nos maladies, que nos séparations. Rester immobile, replié sur soi-même, tétanisé par le mal, c’est stérile. « Se retourner » vers Jésus, se laisser aimer par lui, c’est croire qu’il n’y a aucune situation sans issue, même au cœur du pire qui peut nous étrangler et nous empêcher d’avancer.

Cette semaine du Carême est un bon moment pour libérer nos peurs. En nous tournant vers Jésus, dans la prière, seul dans notre chambre, ou en franchissant la porte d’une église pour un temps de recueillement ou de célébration, ou en concevant tout simplement que ce qui paraît stérile pourrait un jour donner du fruit (cf. v. 9). Regardons notre vie d’un œil extérieur, avec compassion et bienveillance. Rien n’est perdu. Tout est possible. Avec Jésus.

2e dimanche de Carême – C

« En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. » (Luc 9,28b)

> En ce deuxième dimanche de carême, Jésus nous emmène, après le désert, dans un autre lieu traditionnel biblique : en montagne. La montagne, ce lieu des théophanies, des révélations de Dieu aux humains, dévoile ici une expérience mystique de transfiguration. Suivant le passage qui annonce la souffrance du Fils à venir, cet événement mystique pointe à la fois sur la souffrance de la Croix à venir et à la fois sur la gloire de Dieu révélée à Pâques.

Pour cette semaine de Carême, et si nous aussi nous allions en montagne pour prier ? Car la prière, seul ou avec des amis comme pour Jésus, est puissante. Elle peut transfigurer les êtres et les choses, elle peut transfigurer notre vie, nos souffrances, transfigurer des croix personnelles en petites résurrections. Cette semaine, nous sommes donc invités à prendre le temps en montagne, où bon nous semble, que ce soit au bord d’une piste de ski, sur un télésiège, dans un coin de forêt, dans une chapelle isolée ou simplement dans un coin retranché d’un chalet ou d’une église, de faire nôtre cette prière « Seigneur, Dieu de gloire, transfigure-nous ! », comme par exemple avec cette belle prière :

Seigneur, transfigure ma vie !

C’est tout l’univers qui t’acclame, Seigneur !

Car c’est toi qui en es le créateur.

Nous pensons à ta Parole :

A qui irions-nous Seigneur ?

Tu as les Paroles de la Vie et du Bonheur.

Pourquoi ne t’écoutons-nous pas toujours ?

Nous sommes si faibles face à ton Amour.

Aide-nous à renaître à ton image

Afin que notre chemin soit plus sage.

Car tu es la lumière, la Vérité,

Le Dieu qui mène à la paix.

Tes bras sont notre refuge,

Ta voix est silencieuse.

Mais tes pas se font retentir au plus profond de notre coeur.

Reste avec nous Seigneur,

Nous sommes Heureux d’être avec toi !

Transfigure-nous face à notre faible foi.

Et sur la montagne de notre vie,

Que nous gravissons péniblement,

Fais briller dans notre nuit

Ton visage, éternellement !

Auteur de la prière : Brigitte Butez, salésienne coopératrice

http://users.skynet.be/prier/textes/PR1585.HTM

1er dimanche de Carême – C

Jésus répondit : « Il est écrit : ‘L’homme ne vit pas seulement de pain’. » (Luc 4,4)

> De même que nous ne sommes pas nourris que de pain, mais aussi de spiritualité, d’amour, de beauté, de temps, etc, de même aussi le jeûne du Carême ne concerne pas seulement – et pas forcément – que la nourriture alimentaire.

En cette première semaine de Carême, nous vous proposons d’essayer de jeûner – au moins une journée – d’une chose à laquelle nous sommes vraiment « accro », qui est habituellement une « nourriture » quotidienne pour nous : écran, réseaux sociaux, tabac… à nous de trouver ! Et si ça marche une journée entière, pourquoi ne pas essayer de continuer le lendemain ?

Vendredi Saint – 2015

« Pilate dit alors à Jésus:  » C’est à moi que tu refuses de parler! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ?  » Mais Jésus lui répondit:  » Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché. » (Jn 19, 10-11)

> Nous voyons dans ces deux versets une grande liberté chez Jésus. Il ne se considère pas comme la victime de Pilate ou des chefs des juifs. Il ne cherche même pas à se défendre des accusations portées contre lui. Jésus ne désire pas la mort, mais par contre il refuse de se laisser atteindre intérieurement dans ce qu’il est. On le sent également en lien avec son Père et cette communion lui permet de traverser cette terrible épreuve qui va le mener à la mort

Aujourd’hui nous faisons mémoire de la mort du Christ. Nous sommes invités à réfléchir aux petites morts que nous pouvons vivre et qui nous empêchent d’être emplis de cette vie qui nous a été offerte par Jésus-Christ. Que nous puissions, à son image, gagner en liberté intérieure, pour ne nous attacher qu’à ce qui donne vie. Et tout cela en communion avec le Père qui nous aide à surmonter les épreuves de la vie.