Nativité de St Jean Baptiste – B

Il (Zacharie) se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Et tout le monde en fut étonné. (Luc 1, 63)

> On dit parfois que la vie est réglée « comme du papier à musique ». Mais ce n’est pas toujours le cas ! Et spécialement dans les Evangiles… Après l’annonce de la venue du Fils de Dieu, tissé mystérieusement au plus intime d’une toute jeune fille, voilà que l’Evangile de Luc nous propose une autre figure de rupture : Jean-Baptiste naîtra de l’union d’un couple âgé, qui ne s’attendait plus à une naissance et de plus…il portera un nom totalement inattendu. Eh oui, il y a rupture avec un cadre prévu intégralement jusqu’à fixer la suite de l’existence en imposant un nom et du coup, une liberté surgit.  Le signe est simple, cela ne se passe pas comme prévu… Le nom qui fait rupture est  « Jean »; il s’appellera Jean et non Zacharie.

Pour moi, comme maman, le message est clair : « Laisse ton enfant prendre son envol. Sa vie, c’est sa vie, pas ta vie. Il la reçoit à sa manière. Réalise qu’il est, dans sa nouveauté, une bénédiction pour toi aussi. Ce qu’il fait, à sa manière, est un appel pour toi aussi à devenir, à redevenir… Sa vie est appel à vivre pour toi aussi. »

Cette semaine, nous proposons de redécouvrir notre propre chemin, de rejoindre nos propres rêves, nos aspirations uniques. Oui, nous aussi, vivons librement à l’appel d’un nouveau nom !

11e dimanche – B

« Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. » Marc 4,27
> Si Jésus utilisait cette analogie aujourd’hui il se trouverait forcément quelqu’un pour lui rétorquer : « N’importe quoi ! Bien sûr que si ! Moi je sais comment la graine pousse… ». C’est vrai, la science peut désormais expliquer beaucoup de comment… mais pas pourquoi… pour quoi ! Dans quel but ?
 
Nous ne savons pas tout, et ce texte nous invite justement à ne pas tout savoir mais faire confiance que quelque chose est en train de se passer, de grandir en nous, quoi que l’on fasse et qui ne dépends pas de nous. Nous ne pouvons pas faire pousser la vie en nous. C’est Dieu qui en est la source.
 
Certaines graines restent des mois en terre sans que nous puissions en apercevoir les premières pousses. Parfois la vie semble à l’arrêt. Le temps file mais rien ne semble bouger. Nous sommes appelés à garder confiance que la vie est en train de se développer.
 
> Cette semaine prions pour que les situations qui nous semblent inextricables soit éclairées par la lumière de Dieu et arrosées par l’Esprit Saint. Notre marge de manœuvre, c’est de continuer à prendre soin de la terre des uns et des autres afin que les graines de la parole vie qui y sont semées puissent s’épanouir.

5e dimanche de Pâques – B

« Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.. » Jn 15, 5

> Jésus ne faisait pas de grandes théories mais il parlait en paraboles. Certes, elles ne sont pas toutes faciles à comprendre, et nombre de fois les disciples eux-mêmes demandent des précisions au Seigneur.

Jésus est venu à la rencontre des Hommes, et de ce fait il parle avec leurs mots et en prenant en exemple ce qui les entoure. C’est pour cela qu’il prend souvent les vignes en exemple. « Fruits de la terre et du travail des hommes ». La vigne demande du temps, et beaucoup de travail. Le vigneron entretient sa vigne et il la connait.

Le Père est le vigneron, le Fils la vigne et nous, nous sommes les sarments qui nous nourrissons de la sève, la vie du Fils.

Cette semaine prenons conscience de la vie que nous donne le Christ, lui qui est ressuscité pour que nous ayons cette vie en abondance !

3ème Dimanche de Pâques – B

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. » (Luc 24, 46-48)

>Maintenant que l’Écriture est accomplie, il ne faut plus des veilleurs qui attendraient avec vigilance la réalisation de ce qui était dit. Le Christ est mort et il est ressuscité. Ce qu’il faut désormais, c’est des témoins pour l’annoncer au monde.

L’acte de foi résumé dans ce verset ne peut que pousser les croyants à se transformer en témoins. Au lendemain de Pâques, tout reste à faire donc. Aujourd’hui, comme il y a 2000 ans, nous sommes envoyés sur les routes, dans notre quartier, dans notre famille, partout… pour être les vivants témoins de la Bonne Nouvelle !

Et nous, de quelle façon sommes-nous les témoins de ce que nous avons vécu à Pâques ? En quoi cette résurrection est fondatrice pour notre vie ?

20e dimanche – B

« Et comme le Père qui est vivant m’a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mangera vivra par moi. » (Jn 6, 57)

> Les paroles de Jésus au chapitre 6 de l’évangile de Jean sont loin d’être évidentes. Elles ont d’ailleurs pas mal heurté les contemporains de Jésus, puisque il va jusqu’à déclarer que celui qui le mange aura la vie, qui plus est la vie éternelle. Dans le langage biblique, la chair représente l’homme tout entier et le sang est ce qui transporte la vie. Ainsi, manger le corps et le sang du Seigneur, c’est prendre en soi tout ce qu’est le Christ lui-même. Ce qui est intéressant au verset 57, c’est que ce que le Christ nous invite à vivre avec lui, il le vit déjà avec le Père. Le Christ vit ainsi par son Père et nous invite à vivre par lui. La vie que nous propose le Christ est contagieuse et il nous invite à ne pas nous arrêter aux limites humaines, mais d’oser partager sa vie !

> Nous sommes invités cette semaine à nous laisser rejoindre par la vie du Christ jusqu’au plus profond de nous et à prendre conscience de ce qu’est pour nous, dans notre quotidien, cette vie par le Christ.

19e dimanche – B

« Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de la vie. » – Jn 6, 47-48

> Jésus, dans l’évangile de Jean, utilise souvent l’expression « moi, je suis… ». La lumière du monde, le bon berger, la porte, le chemin, la vérité, la vie, le pain de vie… Autant d’images pour exprimer qui il est, lui, le Fils de Dieu, envoyé par le Père. Le pain est le symbole de la nourriture, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. Plus loin, Jésus explique que les Hébreux ont bien reçu la manne dans le désert, mais qu’ils sont finalement quand même morts. Alors que celui qui mange le pain de vie ne mourra pas, mais aura la vie éternelle. Quel programme ! Quel programme fou, peut-on penser au premier abord !

Oui, la foi c’est la folie de croire que la mort n’a pas le dernier mot !

Que nos petites morts (nos échecs, nos ratés, nos maladies, nos deuils, nos regrets, nos séparations, notre solitude…) peuvent être surmontées !

Qu’en plaçant notre confiance dans le Christ, nous sommes capables de nous relever en acceptant la main qu’il nous tend pour nous aider à nous remettre en route et de redire “oui” à la vie !

Qu’en mangeant le “pain de vie”, nous sommes assurés de ne pas être seuls sur le chemin !

Oui, la vie éternelle, c’est déjà maintenant ! Si on le veut bien…

Au coeur de l’été, nous vous proposons de discerner à quel moment ce pain de vie vous a rassasié et vous a redonné la force de continuer votre route. Si vous vous trouvez actuellement dans une période un peu sombre, demandez-vous où vous pourriez trouver ce pain de vie et s’il ne vous apporterait pas un tout petit peu de réconfort, juste le nécessaire pour passer une journée paisible.

Vendredi Saint – 2015

« Pilate dit alors à Jésus:  » C’est à moi que tu refuses de parler! Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ?  » Mais Jésus lui répondit:  » Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait été donné d’en haut; et c’est bien pourquoi celui qui m’a livré à toi porte un plus grand péché. » (Jn 19, 10-11)

> Nous voyons dans ces deux versets une grande liberté chez Jésus. Il ne se considère pas comme la victime de Pilate ou des chefs des juifs. Il ne cherche même pas à se défendre des accusations portées contre lui. Jésus ne désire pas la mort, mais par contre il refuse de se laisser atteindre intérieurement dans ce qu’il est. On le sent également en lien avec son Père et cette communion lui permet de traverser cette terrible épreuve qui va le mener à la mort

Aujourd’hui nous faisons mémoire de la mort du Christ. Nous sommes invités à réfléchir aux petites morts que nous pouvons vivre et qui nous empêchent d’être emplis de cette vie qui nous a été offerte par Jésus-Christ. Que nous puissions, à son image, gagner en liberté intérieure, pour ne nous attacher qu’à ce qui donne vie. Et tout cela en communion avec le Père qui nous aide à surmonter les épreuves de la vie.

Fête-Dieu – A

« Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. » Jn 6, 51

> Dans ce verset, comme dans le passage duquel il est issu, les mots « pain » et « vie » apparaissent très souvent et sont liés. Rien d’étonnant au premier abord. En effet, sans nourriture, sans pain, l’homme est voué à la mort. Mais ici il est question d’une vie qui dépasse la simple vie terrestre, d’une vie donnée par le Christ, d’une vie qui est intimement liée au Christ.

Pour nous, qu’est-ce que ça signifie d’être vivant? Sous quelle forme cette vie issue du Christ prend corps au cœur de notre existence? Qu’est-ce qui l’encourage ou au contraire l’empêche?

4e dimanche de Pâques – A

Jésus dit : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. » (Jn 10, 9-10)

> Jésus nous le dit avec simplicité et force: il est la porte qui nous ouvre à la vraie liberté et à la vie en abondance.

Le Christ nous rappelle par cette parabole l’essentiel : pour avoir la vie en abondance, pas besoin de clé spéciale, de connaissance extraordinaire, de foi inébranlable, mais simplement l’envie d’ouvrir son cœur à son message. Alors cette semaine, ouvrons nos cœurs au message du Christ dans notre quotidien. Soyons porteurs de vie auprès de ceux qui nous entourent, qu’en passant par la porte du Christ, ce soit l’amour qui nous porte et que l’on apporte !

Avent 2013 – Jour 9

« L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre: c’est pourquoi ce qui va naître sera saint et sera appelé Fils de Dieu ». » (Luc 1,35)

> Dans ce verset bien connu, le texte grec dit «ce qui va naître», au neutre, et non pas «celui qui va naître», au masculin. Là, dans le ventre maternel, l’amas de cellules est encore indistinct, mais commence à prendre forme à la parole de l’ange.

Longtemps au cœur de nos entrailles, des désirs et potentialités de vie demeurent informes, incertains. Et pourtant, ils devront naître, tôt ou tard, et répondre à l’appel adressé. Quel nom donnerons-nous à cet indéterminé que nous aurons conduit à la vie?