Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Samedi 4 avril 2020

« Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »

Jean 11, 56

Dialogue entre un grand père et sa petite-fille en 2060…

– Tiens, tu vois Johane…on dirait bien que cette fête de la Pâque telle que la décrit Jean est en passe d’être perturbée…les Pharisiens cherchent à faire mourir Jésus, si bien que celui-ci cesse toute apparition publique et se tient à l’écart…et les gens se demandent même si Il viendra à cette fête si importante de la libération…
Tiens ça me rappelle quelque chose: en 2020, c’est chacun de nous qui a dû se tenir à l’ecart et la semaine avant Pâques…on se demandait bien comment on allait fêter la Résurrection alors qu’on nous annonçait 40 morts par jour en Suisse …? Et que d’autre part , on ne pouvait plus se réunir à l’église pour célébrer en communauté…
– Alors grand père comment avez-vous fait pour fêter malgré tout??
– Eh bien….tu vois: chacun de nous a dû comprendre que malgré la menace qui planait autour de nous, il nous fallait empoigner notre destin et repenser la fraternité spirituelle qui unit tous les humains et puis surtout faire une révolution intérieure ….
– Une révolution intérieure?
– Eh oui ma petite: puisqu’on ne pouvait pas aller à la maison du Seigneur…il fallait que chacun de nous se desencombre des pensées mortifères et accueille le Vivant au plus profond de lui-même, pour retrouver le goût d’une véritable relation personnelle avec lui!
– Et dis, grand-père, ça a marché ?? Il est venu à la fête, vous avez pu l’accueillir ????
– Oui Johane! Le Vivant a trouvé bien des coeurs ouverts et tout parés d’habits de fête.
Malgré la tristesse de certains foyers, la lumière de Pâques s’est faufilée une fois de plus dans le moindre interstice pour éclairer nos vies et nos sentiments les plus contradictoires de cette Bonne Nouvelle: la mort n’a jamais le dernier mot !

dimanche, 2ème Semaine de Carême — Année A

Lumière contagieuse

«Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil»

Matthieu 17,2

> Jésus est donc « transfiguré »… Si on ne sait pas forcément très précisément ce que désigne ce terme, toujours est-il que son visage semble devenir comme lumineux.
Et c’est là quelque chose que nous connaissons bien : lorsque nous disons à une personne qu’elle a de la lumière dans les yeux, la voilà transfigurée !
Laisser passer la lumière à travers notre visage me semble un enjeu important par les temps qui courent. Au-delà de la nécessité d’éviter les faces de Carême sans Pâques, gageons que si tel ou tel virus se mesure à son degré de contagion, la joie qu’un regard lumineux transmet peut-être plus contagieuse encore ! Et sans aucun effet indésirable !

> Soyons donc contagieux de toute la lumière que nos yeux sont capables d’engranger pour la retransmettre à nos prochains !

5ème dimanche du Temps Ordinaire — A

Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde (Matthieu 5.13-16)

Le sel et la lumière n’ont pas à voir avec des plus quantitatifs mais ils changent tout au niveau qualitatif….une petite quantité de sel ou de lumière suffit à transcender un plat ou à changer radicalement la luminosité d’une pièce.

>Cette semaine je veux réfléchir à ma présence au monde et à mes proches en ces termes-là …même si je passe peu de temps avec mes collègues ou avec ma famille à cause d’un agenda surchargé, comment rendre ce peu de temps riche de saveur et de lumière ?

>Seigneur
Sans toi, ma vie serait sans saveur, je serais un errant dans l’obscurité.
Tu m’éclaires, tu donnes un sens à ma vie.
Tu me remplis d’une joie et d’un émerveillement que je ne peux pas garder pour moi. Donne moi de porter haut ta lumière pour qu’elle rayonne autour de moi!

Amen

Nativité du Seigneur – A

« En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes,. »

(Jean 1, 4)

> Noël, c’est l’espérance qui naît dans le coeur des humains. Fêter Noël, c’est se réunir pour se souvenir de cela. Une espérance qui a un visage. Comme toutes les naissances ont un visage. Une espérance qui s’incarne. Comme toutes les naissances s’incarnent dans la vie et dans nos vies. Une espérance qui nous dépasse. Comme toutes les naissances nous dépassent: elles viennent de plus loin que nous.

La vie du Christ a porté dans sa chair l’espérance. Malgré la destruction, malgré le mal et la mort, malgré l’injustice et la souffrance, Jésus a vécu une humanité qui a montré aux femmes et aux hommes comment naître en humanité. Il n’a pas fait disparaître la nuit, mais en faisant briller sa lumière, il a fait reculer les ténébres. Et cela a tout changé, car désormais, la mort ne peut plus vaincre et éteindre en nous l’espérance.

A Noël, dans cette naissance particulière, Dieu lui-même se donne à connaître. Et il nous invite à l’accueillir en nous, à le faire naître en nous. Ce ne sera guère plus qu’une vie fragile qui apparaît au fond de la nuit, mais cela changera tout. Car lorsque l’espérance naît dans le coeur humain, c’est une lumière qui perce la nuit et indique un chemin. Alors la route devient possible. Alors la vie devient possible.

2e dimanche du Carême – C

« Pendant que Jésus priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » (Lc 9, 29)

> Sur cette montagne avec Jésus, les disciples découvrent quelque chose d’inattendu. En cet homme Jésus se donne à voir la lumière de Dieu. Il est celui qui récapitule la loi (Moïse) et les prophètes (Elie). Il y aura la croix, comme il y a nos chemins de souffrances. Il y aura l’impuissance et la fragilité, comme ces situations de vie que nous connaissons. Mais toute la réalité n’est pas contenue dans ce que nous croyons voir de notre quotidien. 

Il y a, derrière, cette lumière qui est celle de Dieu. Le récit de la Transfiguration de Jésus nous invite à voir plus large. De la même manière que derrière les rides d’une personne âgée se raconte toute une vie d’une richesse stupéfiante et unique. Que derrière un acte fautif et regrettable se cache la complexité d’une existence faite de joies et de souffrances, de passions, de rire, d’interrogations, de nuits sans sommeil… 

Nous cheminons dans nos existences. Et les montagnes sur lesquelles nous montons ne sont jamais évidentes. Elles peuvent être le signe d’un changement: un Dieu qui vient nous rencontrer autrement, ailleurs, qui ouvre des perspectives nouvelles. 

La vie est complexe, nos choix sont complexes, mais le Dieu vivant se donne à découvrir toujours à nouveau, et parfois cela nous transforme profondément. Comme les disciples, quand sa lumière vient nous éclairer… Comme nous, lorsque nous acceptons de lâcher ce que nous croyons posséder ou savoir, et goûtons une vie nouvelle.

3e dimanche de l’Avent – B

« Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. » (Jean 1, 7-8)

Quelle belle description de Jean-Baptiste ! Est-ce qu’on n’aimerait pas être les mêmes témoins ? Être de ceux qui mènent à la lumière sans se prendre pour la lumière, sans essayer de l’occulter. C’est tentant parfois… Et tellement facile ! Comment marcher dans la trace du témoignage si pur de Jean-Baptiste qui ne cherche pas sa gloire mais mène au Christ ?

Cette semaine essayons de penser à toutes ces fois où nous avons la tentation de nous prendre pour « la lumière », toutes ces fois où nous ne rendons pas à Dieu ce qui lui appartient. Demandons-nous alors comment mettre dans ces moments là notre orgueil de côté pour vraiment témoigner de la lumière à ceux qui en ont le plus besoin.

Sainte Trinité – A

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jean 3, 16)

> Devant le monde et ses horreurs,
devant la mort parfois tragique et nos peurs,
Devant nos ratés et nos erreurs,
Devant la haine et la terreur,
L’évangile du jour nous rappelle
Ce qui est pour toujours la bonne nouvelle :
Dieu a tant aimé le monde
Qu’il a donné son fils en offrande.

Christ s’est donné
Pour toi, pour moi, pour nous,
Pour que nous soyons sauvés
Chacun jusqu’au bout.

Cette bonne nouvelle
Aujourd’hui nous appelle
A aller dans le monde
Et voir où Dieu féconde,
Discerner Ses signes d’espérance
Là où nos frères et sœurs sont en errance.
Cette semaine, donc
à toi, à moi, à nous, à quiconque
D’être lumière de Dieu et espérance de foi
Pour ceux qui, autour de nous, vivent la croix.

5e dimanche – A

« Vous êtes la lumière du monde. (…) que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » – Mt 5, 14.16

> L’une des plus belles et plus connues des paroles de Jésus ! Prononcée durant son fameux « Sermon sur la montagne » !

Ce « vous êtes » doit être compris au sens communautaire, c’est le « vous » de nos associations, familiales, amicales, professionnelles, bénévoles… fondé sur la présence et l’action du Christ dans notre vie de tous les jours.

Comment continuer à faire en sorte que notre vie, liée à celle de nos proches, ne manque ni de saveur ni de valeur ? Vous êtes, ensemble, la lumière du monde ! La lumière fait resplendir tout ce qui vous entoure. En étant la lumière du monde, vous éclairez les autres, vous embellissez leur vie par certains côtés spéciaux conscients ou inconscients que vous avez !

Dès aujourd’hui, « en voyant ce que vous faites de bien, nous dit Jésus, les autres rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » Ce que vous faites de bien… Ce sont vos gestes et vos paroles, auprès d’un parent, d’un frère ou d’une sœur, d’un collègue, d’un ami, d’un inconnu… Rappelons-nous toujours que les petites attentions quotidiennes peuvent devenir de grandes actions ancrées pour l’éternité !

NOËL 2016

« En lui [le Verbe] était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jean 1, 4-5)

> Noël, c’est le Verbe qui se fait chair, qui prend vie. C’est la lumière, humble et fragile, qui jaillit dans des ténèbres qui ne peuvent l’arrêter. Lumière qui brille dans les ténèbres. Espérance donnée aux humains. Joie de ce Dieu qui se fait proche de nous.

Aujourd’hui, loin des Noëls mielleux et doucereux, l’actualité rugit avec violence et horreur. Drame humanitaire à Alep. Persécutions de chrétiens en Egypte et ailleurs. Attentat dans un marché de Noël à Berlin. Ténèbres profondes du monde.

Mais elles ne l’ont pas arrêtée ! Devant cette actualité, la lumière de Noël ne prend que plus de relief : au milieu des ténèbres profondes du monde a jailli l’espérance, et cette lumière, même fragile, est tout à fait concrète.

Pour ce Noël, nous vous invitons donc à faire un geste, tout à fait concret, de lumière : faire ressentir l’amour de Dieu, là où sont les ténèbres, c’est là notre responsabilité d’enfants de Dieu. Car Dieu n’a pas d’autre bouche que la nôtre, Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres pour faire comprendre aux gens qu’il les aime, pour leur transmettre cette « vie qui est la lumière des hommes ».

Alors à nous tous de jouer, petites lumières, pour ce que Noël soit joyeux et plein d’espérance pour nous et… pour nos frères et soeurs !