2e dimanche de Carême – C – 13 mars 2022

« Pendant qu’il priait, son visage changea
et son vêtement devint d’une blancheur éclatante. » 

Luc 9, 29

Phénomène

> Jésus a pris avec lui trois témoins Pierre, Jacques et Jean. Et voilà qu’ils sont confrontés à un phénomène étrange. Devant leurs yeux ébahis, ils assistent à une double transformation physique : celle du visage de Jésus et celle de son vêtement. Cela pourrait faire peur. Pourtant, cet événement est majeur dans la vie de ces trois disciples : ils contemplent Jésus dans la gloire. Mais, en comprennent-ils toute la portée ? Assurément, non, puisque le fougueux Pierre propose de construire trois tentes l’une pour Jésus, les autres pour Moïse et Elie ! Il désire fixer l’évènement. Or, Jésus va constamment de l’avant. Jésus a accordé aux disciples le privilège de voir que le chemin de souffrance par lequel il allait passer (Et qu’il leur avait annoncé) n’était pas une impasse. Il s’achève dans la Gloire. 

> Il nous faut beaucoup de temps pour saisir pleinement l’œuvre de Notre Seigneur. Une vie toute entière ! Au cours de cette vie, nous sommes au bénéfice des bénédictions que Christ nous a acquises par sa mort et sa résurrection. Un jour, nous le verrons face à face, alors, tout s’éclairera et nous saurons combien nous avons été aimés.

> Pour l’heure, poursuivons le chemin, Jésus nous y accompagne.

1er dimanche de Carême – C – 6 mars 2022

« Pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. »

Luc 4,2

> 40 jours de désert. 40 jours de mise à l’épreuve. 40 jours de résistance, à la tentation, à l’épreuve, ou simplement à la faim. 40 jours de traversée du désert.

> 40, comme pour souligner l’importance de cette épreuve à vivre. En effet, le nombre 40 dans la Bible évoque une période décisive vécue avec Dieu, à l’instar des 40 jours du Déluge (Gn 7,17), des 40 jours de jeûne de Moïse avant de recevoir les 10 commandements (Ex 34,28) ou encore des 40 jours de pérégrination d’Elie au désert (1R 19,8). Ce nombre évoque aussi bien sûr les 40 ans du peuple d’Israël au désert, comme un temps de vide avant une renaissance.

> Car ce nombre 40 symbolise non seulement un temps d’épreuve, mais aussi l’éclosion d’une réalité nouvelle qui débouche sur une nouvelle naissance. Pour Noé, pour Moïse, pour Elie. Et pour Jésus aussi. Et pour nous aussi, évidemment.

> A l’heure où le monde vit une nouvelle traversée du désert, avec des temps sombres de tentations et d’épreuves, notre réponse de filles et fils de Dieu ne peut être que celle du refus de la division (Satan, c’est le « Diviseur »), comme l’a fait Jésus au nom de la Parole de Dieu. Notre réponse peut être celle de l’espérance, ancrée dans l’Évangile, espérance que ce temps d’épreuve, certes long, finira, et alors pourra éclore une vie renouvelée.

> Pour ce temps de désert qu’est le carême, ces 40 jours qui nous conduiront à Pâques, nous aussi, jeûnons, faisons silence. Nous aussi, résistons aux forces de division dans notre monde. Résistons, à l’aune de la Parole de Dieu qui est espérance. 

8e dimanche du temps ordinaire – C – 27 février 2022

« L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur. »

(Luc 6, 45)

> Jésus poursuit son enseignement sur le bien et les justes attitudes pour faire face à nos relations humaines et les rendre authentiques. Après l’histoire de la poutre et de la paille dans l’œil…voilà l’image du cœur qui surgit. Mon cœur n’est pourtant de loin pas un trésor H24 ! Mais l’image anatomique me parle : le cœur c’est le lieu central de mon être, sans lui pas de vie. Pourtant comme organe isolé, il n’est qu’une pompe qui battrait dans le vide. Pour qu’il remplisse sa fonction, il lui faut l’oxygène que lui amènent les poumons. De la même façon, pour que mon cœur devienne ou redevienne un bon trésor, il me faut Le Souffle d’une parole d’amour qui vienne lui redonner Vie ; alors je pourrai puiser en moi et offrir au monde les bonnes décisions, les gestes nécessaires au maintien de la vie dans mes relations.
> Cette semaine, je veux exposer mon cœur battant à ton Souffle de Vie, Seigneur, afin que ma bouche puisse ainsi parler de son abondance. Amen !

7e dimanche du temps ordinaire – C – 20 février 2022

À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue.

(Luc 6, 29)

> Voici que nous avons eu la Saint Valentin cette semaine et pour couronner, dans le texte de l’Évangile de ce dimanche Jésus vient nous parler d’Amour. Oui mais voilà, c’est très détaillé, très précis, et très exigeant… Jésus vient nous sortir de notre zone de confort. Il veut nous pousser à aimer, inviter, et donner de manière nouvelle, et moins aisée que d’être avec les gens et dans les lieux où nous vivons habituellement. Au passage Il vient bousculer notre image de la justice : donner sans rien attendre en retour, aimer et prier pour ses ennemis, et le fameux… « tendre l’autre joue ».
C’est toujours une question de traduction, de sens. « Tendre l’autre joue » c’est montrer une autre facette de soi, répondre de manière inattendue et créative à une situation qui nous contrarie. La force réside dans la non-violence. Si nous réussissons à mettre en pratique même une infime partie de ce que Jésus nous propose, cela constitue en soi une réponse qui va interloquer et qui peut faire du bien. Jésus n’a jamais répondu à ses agresseurs par la violence, jusqu’à mourir sur la croix. C’est ce don total et sa résurrection qui font qu’aujourd’hui on en parle encore !
> Ainsi, demandons à l’Esprit de nous donner la force de la résurrection afin de trouver une manière nouvelle de répondre à nos agressions. Soyez portés et bénis !

6e dimanche du temps ordinaire – C – 13 février 2022

« Heureux vous, les pauvres… »

Luc 6, 20

> Quelle belle mise en scène pour ce discours sur le bonheur et le malheur : « Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples… ». Il nous regarde, car il lui tient à cœur que nous sachions, en tant que disciples, discerner le vrai bonheur de ses contrefaçons. Comme souvent dans les Evangiles, nous avons ici un exemple du “renversement de l’échelle des valeurs“ si cher à Jésus. N’est pas heureux simplement qui mange à sa faim et qui rit de plaisir en entendant le bien qu’on dit de lui. Ce qui semblerait pourtant logique. 

> Jésus a sa logique à lui, celle du royaume des cieux qui déconcerte. Comment déclarer heureux ceux qui manquent du nécessaire et qui pleurent, ceux que l’on exclut et méprise ? Mais ayons soin d’aller jusqu’au bout de la phase: «…à cause du Fils de l’homme. » 

Ce ne sont pas les épreuves en soi qui rendent heureux le disciple ; c’est le fait de les traverser à cause du Christ, avec lui et comme lui. Dès lors, l’invitation – pour le moins étrange – à tressaillir de joie, ne se comprend réellement que dans la perspective du bonheur qu’il y a pour nous à lui ressembler et à l’entendre dire : « Le royaume des cieux est à vous. » 

> A cause de toi, Seigneur, comme toi et avec toi, je me relève après chaque coup dur : « tu m’as appelé, me voici : mon bonheur, c’est toi. »

5e dimanche du temps ordinaire – C – 7 février 2022

« Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche… »

Luc 5,4

> Simon fulminait. Il rentrait bredouille. Survient un charpentier, dont la pêche n’est évidemment pas le métier, qui lui dit d’aller un peu plus loin et de lancer à nouveau le filet. On imagine le comique de la situation.

> Pourtant Jésus ne demande pas à Simon de prendre du poisson. Il n’est pas dans la rentabilité. Il lui demande simplement de faire ce qu’il sait faire : lancer le filet de pêche. Et il lui demande un effort aussi : avancer en eau profonde, c’est-à-dire sortir de sa zone de confort.

> Au cœur de nos existences, Dieu ne nous demande pas de résultats. Il nous demande simplement de sortir de nos habitudes et de faire ce que nous savons faire. Le résultat, c’est lui qui s’en occupe alors. Et il pourrait bien être miraculeux.

4e dimanche du temps ordinaire – C – 30 janvier 2022

« Mais, Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. »

Luc 4, 30

Détermination

> Comment un petit rappel de la vérité provoque une tempête, c’est en quelque sorte la nature de cet épisode de la vie de Jésus. Il vient de prononcer dix mots pour seul commentaire du passage du livre d’Esaïe qu’Il vient de lire (Luc 4, 21). Il fait mention de deux étrangers qui ont trouvé grâce aux yeux des prophètes -donc de Dieu- et voilà que la foule se déchaîne : tous deviennent furieux. Ils prennent les choses en main. Ils s’apprêtent à régler son compte à ce concitoyen qui n’est jamais que le fils de Joseph. Jésus s’est laissé entraîner jusqu’au bord de la falaise. Et puis…

> Et puis, ils ne maîtrisent plus rien ! Jésus va son chemin. Il sait bien qu’Il va mourir mais ce n’est ni l’heure, ni le lieu. Il est déterminé à accomplir sa mission. Il ne s’échappe pas : il passe au milieu d’eux, sans haine, ni violence. De Lui qui n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards (Esaïe 53, 2) devait se dégager une telle puissance que personne n’a pu se mettre en travers de son chemin, même pas la foule haineuse. Il aurait voulu les guérir, leur rendre la vue, car Il les aimait. Eux ne l’ont pas voulu. Et moi ! Le veux-je ? 

3e dimanche du temps ordinaire – C – 23 janvier 2022

« Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue
 »

Luc 4,18

> A Nazareth, dans la synagogue, Jésus annonce sa mission de Christ, par les paroles du prophète Isaïe/Esaïe : porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue.

> Ainsi Jésus nous rappelle que l’Évangile n’est pas d’abord destiné aux riches, aux hommes libres, aux bien-pensant ou bien-voyant, mais bien à tous ceux qui se reconnaissent comme pauvres, captifs et malvoyants. A tous ceux qui sont dans le manque.

> Sur mon chemin de vie, le Christ m’invite donc à ouvrir les yeux sur mes pauvretés, mes enfermements, mes cécités, à les reconnaître et à les déposer auprès de Lui. Si je fais cela, alors je pourrai recevoir pleinement Sa Bonne Nouvelle. Une invitation donc pour cette semaine à prendre ce chemin d’humilité et me laisser transformer par Sa Bonne Nouvelle.

Baptême du Seigneur – C – 9 janvier 2022

« Le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus ».

(Luc 3, 21-22)

> J’aime bien ce texte qui déconstruit clairement l’image populaire d’un Dieu vieux et barbu qui resterait sur son nuage à observer le monde qu’il a créé.
Certes il a séparé « les eaux du bas et les eaux du haut » mais ça ne veut pas dire non plus qu’il y a une séparation infranchissable, sans communication, une perte de lien.
Le Christianisme insiste donc bien sur combien Dieu veut venir à notre rencontre. « Adam, où es-tu ? ». Et quand l’homme se construit une tour pour atteindre Dieu par lui-même en le cherchant dans le ciel, le projet risque fort bien de s’écrouler. Non, c’est Dieu qui descend sur terre et prends forme humaine. Et c’est l’Esprit Dieu qui descend sur nous par un ciel qui « s’ouvre ».

> Cette semaine, et en ce début d’année, rempli des souvenirs des festivités lumineuses de Noël, prenons conscience de combien Dieu est proche, comment il s’approche, me parle et me dit « Tu es mon fils ou ma fille bien aimée, en toi je trouve ma joie ! »

Noël – C – Joyeux Noël !

« En ces jours-là… » (Lc 2,1)

> Dès que l’on entend ce début de phrase, on sait ce qui va suivre. L’édit de l’empereur Auguste, le recensement, Joseph et Marie, enceinte, qui font route, et puis les jours de l’accouchement qui arrivent, le manque de place à l’auberge, l’étable, les bergers, une naissance qui changea la face du monde.

> Mais ce n’est pas qu’une jolie histoire à raconter façon « conte de Noël », que ce soit sous le sapin, au temple, à la messe ou dans un livre. C’est l’aujourd’hui de notre vie. Le salut est venu pour nous, AUJOURD’HUI.

> Cette expression « en ces jours-là » est incroyablement actuelle, en réalité. C’est en ces jours de CoVid que Jésus revient dans notre monde. Ces-jours-là… ce sont ces jours-ci ! Cette histoire n’a jamais été autant d’actualité que le jour où on la transmet, peut-être pour la centième fois, à quelqu’un qui sait l’écouter de façon toujours nouvelle.

> Alors non, dès que nous entendons « en ces jours-là », ne croyons pas connaître la suite. Ecoutons ! Soyons attentifs à l’histoire qui va nous être racontée. C’est l’histoire de l’aujourd’hui de nos vies, c’est l’histoire du salut en 2021. Joyeux Noël à Chacune et Chacun !