19e dimanche du temps ordinaire – C

« À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ;

à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. » (Luc 12,48)

>Dans notre vie nous recevons de nombreux dons. Toute notre vie est un don de Dieu. Ce verset permet de nous le rappeler de manière vive. Et ces dons, Dieu veut qu’ils portent du fruit.

Si je suis plus doué que mon voisin dans un domaine, ce n’est pas pour l’écraser de mon génie mais bien parce que je suis appelé à en faire davantage profiter autour de moi. Les dons reçus entraînent une responsabilité.

Il en va de même avec la foi. Connaître Dieu ne peut jamais être le motif d’un sentiment de supériorité mais bien plutôt un appel à témoigner sans relâche de son amour pour les hommes.

Cette semaine nous t’invitons à réfléchir à ces dons particuliers que nous avons reçus dans notre vie et même à cette vie que nous avons reçue. Comment est-ce que nous en faisons profiter le monde entier ? Comment est-ce que, à travers eux, nous nous mettons au service des autres et de Dieu ?

18e dimanche du temps ordinaire – C

« Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu.» (Luc 12,20-21)

> Qu’est-ce que je veux pour ma vie ? Quel trésor je désire pour ma vie ? qu’est-ce que je veux accumuler et pour en faire quoi ?

Au fond, cette parabole sur l’argent nous pose ces questions avec acuité. Si la réponse est l’argent, alors bien sûr, nous faisons fausse route. L’argent peut s’envoler du jour au lendemain, comme l’ont montré les diverses crises boursières de l’histoire, dont celle des subprimes en 2008. Tout cela n’est que « vanité », dirait l’Ecclésiaste, n’est que buée qui disparaîtra.

Mais une autre réponse est possible : « être riche auprès de Dieu » ! Riche de l’amour de Dieu, de l’amour de son prochain, des gestes de solidarité et de partage. Le trésor, pour qu’il ne soit pas « vanité », doit être partagé. Car l’erreur de l’homme de la parabole n’est pas tant de vouloir un trésor, que de le vouloir « pour lui-même », dans une sorte de repli égocentrique sur ses besoins. A l’inverse, s’enrichir « auprès de Dieu » signifie gérer ses biens avec solidarité et amour du prochain.

Cette semaine, nous nous invitons donc à réfléchir au sens de notre vie, à nos richesses, à nos trésors et à notre façon de les gérer. A ce que tu désire pour ta vire, et à les remettre dans la prière. Et, bien sûr, à les partager !

17e dimanche du temps ordinaire – C

« Père, fais connaître à tous qui Tu es » (Luc 11,2)

> A la demande d’un des disciples, Jésus leur apprend à prier, mais pas une prière mécanique! Une prière qui commence par un doux petit mot: Abba, littéralement Papa… C’est à une expérience affective qu’il les invite! Et il se passe quelque chose dans cette prière où toute l’humanité est engagée, parce que je dis « Notre » et non pas « Mon Père »… et que la première requête me demande déjà de penser à tous et non seulement à ma petite personne!

« Fais connaître à tous qui Tu es », cela veut dire que je m’implique déjà dans l’intercession: je pense par exemple à ceux qui sont endeuillés cette semaine et je demande au Père qu’il se fasse connaître à eux, de la façon qui les réconfortera et leur fera du bien.

« Fais connaître à tous qui Tu es », cela veut encore dire que j’ouvre ma prière aux extrémités de la Terre, je ne reste pas sur mon quant-à-moi dans ce coin de pays plutôt favorisé, non je repousse les limites: pour que chaque être humain ait une fois au moins dans sa vie la possibilité d’entrevoir combien le Père est bon et tendre pour ses enfants.

Dire « Notre Père », c’est prendre d’assaut l’égoïsme !

16e dimanche du temps ordinaire – C

« Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » (Luc 10, 40)

> On ne peut pas en vouloir à Marthe. Sa colère est signe d’un besoin de reconnaissance pour tout le temps consacré au service. Nous serions beaucoup à avoir réagi comme elle. Notre sens du devoir bien accompli peut nous jouer rapidement des tours et parfois nous oublions un peu les priorités.

Cela se traduit aussi dans le Capitalisme et l’activisme. Il y a dans notre société, quelque chose de Marthe et l’Église n’y échappe pas. Elle est appelée à être comme Marie dans ce passage de l’Évangile : plutôt à l’écoute du Christ que dans la surenchère de proposition d’activité.
Jésus exprime le besoin de la rencontre avec Marthe. Il n’est pas là que pour donner, mais aussi pour accueillir : une manière de dire à Marthe «vient aussi !».

> Le fait de «faire» permet de contrôler, on peut regarder si c’est bien fait ! les choses sont des certitudes, ce qui est mystérieux ce sont les personnes. Cette semaine, alors que nous sommes peut-être en vacances, prenons de temps en temps le risque d’entrer dans le mystère des relations en écoutant le Christ et celles et ceux que nous rencontrerons, sans «faire» quelque chose de précis mais dans l’instant présent.

15e dimanche du temps ordinaire – C

 » Va et, toi aussi, fais de même » (Luc 10,37)
 
> On oublie souvent qu’en amont de la parabole du bon Samaritain, il y a un lévite à l’esprit retors. Un lévite qui voudrait bien piéger ce Jésus à l’enseignement décoiffant… Pourtant au fur et à mesure de la réponse, il va se faire impliquer dans la réponse à sa première question, puis même en poser une seconde, pris à son propre piège et mis en route dans le défi d’une quête: « Qui est mon prochain? »
 
Avec cette parabole, Jésus met en scène des religieux de son espèce qui passent outre… pour mieux l’amener lui, à faire le pas suivant! Et à la fin, Jésus aurait pu lui dire: « Va et fais comme ce Samaritain ! Tu es un bon lévite, pas de doute là-dessus : 10 sur 10, tu as su citer les deux textes de la Torah qui tracent le chemin de la vie éternelle, ton orthodoxie est sans failles… Mais cela ne suffit pas, lévite, il faut faire, il faut mettre en pratique, il faut oser le premier pas et l’amour du prochain, (le sais-tu ?) l’amour du prochain ne dépend pas de son identité. »
 
Cette conclusion qui se recentre sur le spécialiste de la Loi nous montre comment Jésus se fait le prochain du lévite, puisqu’il déjoue ses intentions de lui tendre un piège en le renvoyant avec douceur à lui-même.
Ce qui aurait pu devenir une argutie de théologiens devient ainsi une leçon de compassion…
 
Merci Seigneur de savoir déjouer les pièges où nous pousse notre pure raison, pour nous ramener à l’essentiel!

14e dimanche du temps ordinaire – C

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Luc 10, 1-12

> Le seigneur Jésus envoie 72 disciples en mission dans les villages et villes alentours pour annoncer la paix sur chaque maison. Paix entièrement donnée si elle est acceptée sans condition.

Tous les cœurs sont prêts à recevoir la paix et l’amour du Seigneur, mais il faut des artisans et en nombre car la récolte s’annonce abondante !

Notre effort est simple pour cette semaine et il est demandé par le Christ lui-même ! Prions pour que nous ayons de nombreux ouvriers qui sèment et moissonnent abondamment !

13e dimanche du temps ordinaire – C

« Les renards ont des terriers,
les oiseaux du ciel ont des nids ;
mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » (Lc 9,58)

> Jésus le fait comprendre à plusieurs reprises dans l’Evangile : la dignité de l’homme est de savoir se détacher de ce qui parait à première vue essentiel pour lui: avoir un toit. Jésus nous invite radicalement à quitter nos sécurités. A la fois car le matériel n’est pas une fin, mais aussi pour dépendre toujours plus des autres, car sans toit il faut bien s’ouvrir à la rencontre. Et non pas celle du plus proche que j’ai l’habitude de côtoyer (ma famille, mes amis) mais de celui d’après que je ne connais pas encore et qui sera inévitablement différent de moi.

Finalement c’est à une grande confiance que Jésus appelle en son Père des cieux car si nous acceptons de faire de lui notre essentiel alors pour sûr nous ne manquerons de rien… Nous détacher d’un foyer sécurisant est toujours une vive douleur mais l’âme de l’homme n’est pas appelée à s’enterrer de son vivant !

Que cette semaine soit l’occasion de purifier les attaches auxquelles nous nous sommes rendus esclaves…

12e dimanche du temps ordinaire – Saint Sacrement

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.» (Luc 9,17)

> Quand nous entendons ce récit bien connu de la multiplication des pains et des poissons, nous ne pouvons nous empêcher de chercher à comprendre via des explications rationnelles.

Mais un lâcher-prise sur ce côté rationnel nous est demandé. En fait, c’est le miracle de la foi, de la confiance, que le Christ nous transmet par ce récit. Un miracle qui ne s’explique pas. Mais qui se vit.

Toutefois, ce miracle ne se vit pas seul. Il se vit en communauté. Il se vit dans la relation, dans le partage, dans le don, avec des sœurs et des frères, 5000 dit le récit. Peut-être pouvons-nous déjà commencer par ceux qui nous entourent…

Certaines choses, quand nous les partageons, ne diminuent pas. L’amour par exemple. Le bonheur aussi. Albert Schweizer disait d’ailleurs : « le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage ».

Cette semaine, recevons ce récit de miracle comme une invitation à vivre le partage : partage concret, partage autour de repas, partage de foi, partage de ce formidable trésor qu’est l’Evangile. Ainsi, par le partage avec Christ au milieu nous, nous vivrons ce miracle : nous en serons rassasiés.

 

 

11e dimanche du temps ordinaire – C

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière. » (Jean 16,12)

> Toute vérité n’est pas bonne à dire, il y a des vérités lourdes à porter.  Elle est délicate, cette attention du Christ en son dernier enseignement d’adieu de tenter encore de ménager ses disciples… Et cela me plait infiniment, dans la suite de Pentecôte, de me souvenir que l’Esprit s’offre pour glisser un souffle léger là où je me cogne à des vérités trop lourdes à porter seule.

Cette semaine, Seigneur, aide-nous à explorer la profondeur de mon être, à nous examiner et nous connaître dans la vibration de ton Esprit. Toi tu connais toute notre vie en vérité, tu es la Mémoire de tous les instants qui ont compté et de tous les obstacles surmontés. Apprends-nous à lâcher du lest pour que notre prière s’élève vers toi sans entrave, lorsque la dureté pourrait nous retenir clouée au sol.
Amen

Dimanche de Pentecôte — C

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Jean 14, 16
> Ce dimanche nous fêtons la pentecôte : 50 jours après Pâques. Le Père par le Fils nous fait le don de l’Esprit Saint. Reçu lors de notre baptême nous nous rappelons qu’après le sacrifice ultime de Jésus sur la Croix, Dieu le Père continue de se révéler à nous par son Esprit. Pour toujours Il habite en nous et l’Évangile de ce jour nous rassure : il est notre défenseur, intercesseur, et consolateur !
 
Et comment agit-il pour nous défendre ? Il nous rappelle, parfois avec douceur, parfois avec force, les enseignements et les commandements du Christ.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » lit-on aussi. Ce n’est pas une condition à l’amour de Dieu, mais à recevoir comme « puisque vous m’aimez, vous aurez envie de me suivre ». C’est un rappel de ce qu’ont vécu les Israélites dans le désert alors que Dieu se présente à eux sous la forme de la nuée à suivre.
 
> Cette semaine faisons mémoire de notre baptême et redisons au Christ que nous l’accueillons dans notre temple, notre coeur. Arrêtons-nous un instant pour trouver le chemin que nous indique la nuée de l’Esprit, et suivons-le, c’est un chemin de Vie.