31e dimanche du temps ordinaire – A – 5 novembre 2023

« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. »

Mt 23,9
Enfants d’un même Père

> Notre nature humaine est bien toujours la même qu’au temps de Jésus. Elle affectionne les titres et les honneurs. Or, le message de l’Evangile est très clair : cette recherche mondaine est incompatible avec la vie du disciple.

Et pourtant, c’est dans leurs rangs, une fois les persécutions terminées et l’Eglise officiellement reconnue, qu’ont fleuri les “Révérend(e)s“ et autres titres de déférence. Pourtant, Jésus, en nous révélant l’unique Père, celui des cieux, nous a conféré notre seul titre de noblesse, celui d’enfants et donc de frères et sœurs.

Le vent a tourné. L’Eglise/les Eglises sont exposées bien plus à la critique qu’aux honneurs, et elles peuvent se réjouir d’un vrai retour à la simplicité. En nous rencontrant entre « gens d’Eglise », nous constatons un climat fraternel de proximité et de service. Cela nous invite à bénir avec Jésus ce Père qui se révèle de préférence aux tout-petits.(cf. Mt 11,25-30)

Animés par ce souffle nouveau, nous n’avons plus à mesurer le succès de nos assemblées respectives au nombre de croyants présents au culte ou à la messe du dimanche. Oui, l’Esprit agit en profondeur et nos « petits troupeaux » continuent à faire la joie du Père et à témoigner qu’il est bon de vivre en frères, en sœurs.

3e dimanche de l’Avent – C – 12 décembre 2021

« N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »

(Luc 3,13)

> « Que devons-nous faire ? » La foule est en attente d’une réponse. En attente de sens. En attente d’un Sauveur. Lorsqu’ils sont dans l’attente, les humains ont le regard éveillé, le cœur disponible, les sens aiguisés. La parole de Jean-Baptiste retentit avec d’autant plus de profondeur qu’elle est universelle : les uns sont invités au partage, les autres (collecteurs d’impôts) sont invités à « ne rien n’exiger de plus que ce qui est fixé ».

> Et nous, dans notre situation sanitaire, dans notre attente, que devons-nous faire ? Avoir le regard éveillé, le cœur disponible, les sens aiguisés, pour guetter les signes de lumière de ce temps d’Avent. Et méditer nous aussi ces paroles de Jean-Baptiste invitant au partage et à la modestie. Ne rien exiger de plus que ce qui est fixé : et si la joie se logeait dans la simplicité de cette phrase ? Faire juste ce qui nous est demandé, pas plus, pas moins. Ne rien exiger des autres, mais aussi de moi-même, de plus que ce qui est fixé, permet finalement de me réjouir.

> Prendre un chemin d’humilité et de simplicité, de partage aussi, en voilà un beau et bon programme pour notre attente.

Jeudi 9 avril 2020 – Jeudi Saint

« C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez vous aussi comme j’ai fait pour vous. »

Jn 13, 15

> A qui viendrait l’idée de laver les pieds de son voisin, ou même d’un ami proche ? C’est un geste qui paraît tellement intime et en même temps peu ragoûtant. Surtout quand on passe sa journée dans la poussière en sandales… C’est ce geste incroyable que Jésus va poser lors du dernier repas avec ses disciples avant sa mort. Ce sont d’ailleurs les premiers à ne pas comprendre ce qu’il fait. Pierre refuse d’abord puis veut être lavé tout entier. Alors que Jésus sait que sa Passion approche et qu’elle est inéluctable, il dévoile le cœur de son message. Au cas où les disciples n’avaient pas encore compris, il pose ce geste fort du lavement des pieds et l’explique ensuite afin que tous en comprennent parfaitement le sens. Ainsi, le roi du monde se fait serviteur. Il nous donne un exemple, mais il nous engendre également comme serviteurs. Se mettre à sa suite passe exactement par là.

Et nous, arrivons-nous à saisir la désarmante simplicité du geste de Jésus et ce que cela implique dans notre chemin de foi ?

15e dimanche du temps ordinaire – B

« Jésus ordonna à ses disciples de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton: pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales. » (Marc 6, 8)

> Avec quoi partez-vous en vacances? Que prévoyez-vous pour organiser vos voyages?

Jésus, quand il envoie ses disciples, leur prescrit de ne rien prendre avec eux. Aujourd’hui certainement qu’il nous dirait de laisser derrière les manuels de développement personnel, les plans marketing et les formations qui garantissent le succès. Ici: rien. Oser la confiance. Oser l’adaptation.

Dans cet envoi en mission, tout est affaire de rencontre. Et la rencontre ne se prévoit pas, ne se planifie pas, car l’autre est toujours ailleurs que là où nous pensions. Ce que tu as à offrir de toi, offre-le. Ne l’offre pas seul: sois avec un compagnon, une compagne. Car on ne vit pas seul. Car on s’encourage à deux. Si c’est reçu, tant mieux, sinon, secoue tes sandales et va plus loin: ne garde rien de ce qui t’est refusé. En t’offrant en vérité, c’est le Christ que tu offres.

Les disciples partent en mission les mains vides, sans prévoyance ni garantie de succès. Leur autorité, comme celle de Jésus, ne dépend pas ni d’une institution ni d’un pouvoir, mais de leur relation à Dieu. Le maître leur a appris que s’ils sont reçus ou non ne leur appartient pas. Ce qui leur appartient, c’est d’aller rencontrer avec qui ils sont, êtres humains imparfaits mais uniques, porteurs de l’image de Dieu en eux. Et d’offrir au monde ce qui aide à vivre, ce qui permet aux femmes et aux hommes de redevenir eux-mêmes, ce qui soigne, ce qui guérit: la présence du Christ au monde.

31e dimanche – C

« Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie » Luc 19, 6

> Zachée est un homme de petite taille qui, gêné par la foule décide de grimper dans un sycomore pour avoir à quoi ressemble celui dont tout le monde parle : Jésus.

Dans notre jeunesse, nous avons déjà eu l’occasion de grimper dans un arbre ou de gravir une montagne avec difficulté. Arrivés en haut, nous contemplons ce qui est en-dessous de nous avec une vision changée. Mais le moment de la descente sonne, et d’un coup une certaine hésitation nous prend. Où sont nos appuis ? Par quelles branches sommes-nous montés ? Une certaine crainte nous envahit.

Le Seigneur, aujourd’hui, nous appelle à descendre vite pour qu’Il vienne demeurer chez nous, demeurer en nous. Ne restons pas percher sur toutes les branches de nos préoccupations. Allons puiser aux racines de notre vie. Cherchons de qui vient le souffle qui fait monter et circuler la sève de la vie en nous.

Cette semaine essayons de descendre vite de nos branches afin de retrouver une joie simple ancrée dans le sol, sur cet appui qu’est pour nous le Seigneur.

28e dimanche – C

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » – Lc 17,18

> « Merci », c’est un tout petit mot qu’on apprend à dire aux enfants dès qu’ils commencent à parler… Un tout petit mot qu’ils ont bizarrement du mal à prononcer spontanément. Et ce ne sont pas les seuls ! La reconnaissance, de nos jours, n’est pas la qualité première de nos contemporains, notamment dans le monde du travail. Dire « merci » à un collaborateur ou à un subordonné, ou même à son patron, c’est plutôt rare, et comme on dit, ce qui est rare est cher !

Jésus le fait remarquer ici, dans cette histoire de guérison pourtant demandée dans la foi (ils appellent Jésus « Maître ») par ces lépreux dont la maladie impliquait la mise au ban de la société. Sur les dix, un seul revient sur ses pas pour aller remercier Jésus ! Pas l’un des plus pieux, non, mais un étranger, un Samaritain, dont l’origine suffisait déjà à le mettre à part. Demander une faveur, c’est facile. Dire « s’il te plaît », un peu moins. Mais dire « merci » relève du défi, semble-t-il… Le Samaritain, par sa foi et son authentique conversion (il s’est retourné, il a donc dû « tourner son regard », changer de perspective), a trouvé nécessaire d’aller dire sa gratitude à celui qui l’avait guéri, reconnaissant en lui le Messie. C’est n’est qu’à lui que Jésus dit finalement « ta foi t’a sauvé. »

Et si nous allions dire merci à quelqu’un dont nous ne nous sentons pas plus proche que ça mais qui, quelque part, nous apporte quelque chose de plus grand qu’une présence, un service ou une nécessité ? Chaque jour peut être une occasion de dire à quelqu’un notre reconnaissance pour ce qu’il est ou fait de manière profonde et authentique. Et si c’était là un petit signe de Dieu ?!…

4e dimanche de Pâques – C

« En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle.» (Jean 10, 27-28a)

> « Nous ne sommes pas des moutons ! (et encore moins noirs !) » Aujourd’hui dans notre société, les moutons et les brebis ont une connotation négative. Comme s’ils n’avaient plus de liberté. Comme s’ils n’avaient pas d’esprit critique. Et pourtant. Les moutons, les brebis, ont surtout cette confiance en leur berger qui leur font, en toute simplicité, le suivre.

Qu’il est difficile pour nous aujourd’hui de retrouver cette simplicité de la brebis qui lâche tout pour suivre avec confiance et simplicité le berger. Oui, vraiment, nous pouvons suivre avec confiance notre Berger, le Christ, car il nous connaît, mieux que quiconque, et il nous donne la vie éternelle. Alors même s’il est difficile de lâcher nos peurs et nos angoisses, même si nous tenons à notre liberté et notre esprit critique, soyons des brebis !

Cette semaine, nous nous proposons donc de déposer devant notre Berger une peur, une angoisse, pour dans la prière, individuelle ou communautaire, nous engager, nous ré-engager, à le suivre avec confiance et simplicité. Car il nous donne la vie éternelle. Ainsi nous pourrons dire, écrire ou twitter, avec confiance et simplicité : ‪#‎JeSuisUneBrebis‬.

Avent 2013 – Jour 8

« Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. » Matthieu 3,4

> Ce verset, tout simple, nous rappelle, en cette période de Noël, trop marquée par un consumérisme effréné, que le message du Christ est avant tout celui de la simplicité et du partage.

Le superflu qui nous entoure est-il vital ? Ne serions-nous pas plus heureux et sereins avec moins de matériel et plus de spirituel ? Voilà des questions que les chrétiens pourraient se poser en ces périodes de fêtes.