10e dimanche du temps ordinaire – 7 juin 2020 – Trinité

« Dieu a tellement aimé le monde…»

Jn 3, 16

> L’amour de Dieu pour le monde est sans limite. Son amour se donne sans limite, avec ce don total de son Fils, jusqu’au bout. Il se partage sans limite, entre frères et sœurs d’un même Père, offrant une voie de salut dans monde gangréné par la haine et la peur. Oui cet amour est toujours à recevoir, d’abord, puis à partager.

En ce temps de déconfinement dans lequel nous vivons avec prudence mais surtout avec joie les retrouvailles, partageons cet amour sans limite de notre Créateur, partageons-le avec joie ! Oui l’amour de Dieu est grand comme ça, comme le dit cette chanson pour enfants, une bonne nouvelle à partager largement autour de nous !

L’amour de Dieu est grand comme ça (3x)
Il est pour toi, il est pour moi
Alléluia !

Dimanche 12 avril 2020 – Pâques

« Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. »

Jean 20,1
Cette pierre qui clôt une enceinte royale (Ambohimanga) à Madagascar n’est pas sans évoquer la pierre roulée du matin de Pâques…

> Ce premier jour de la semaine, si l’on reste au plus près du texte originel, serait plutôt ‘le jour UN de la semaine’. Non pas le premier d’une série, mais un Jour absolument unique. Non pas un jour premier d’autres jours qui lui seraient semblables, mais un Jour qui échappe à la succession des jours. Un Jour qui fait exploser le déroulement du temps, parce que la VIE triomphe de la mort. La mort a été engloutie dans la victoire (1Co 15, 54) ! Bigbang plus puissant que celui dont nous parlent les astrophysiciens !

Il nous paraît bien peu perceptible dans le quotidien de nos vies. Il tient à nous d’y croire et de l’espérer contre toute espérance, comme Abraham, notre père dans la foi. Il tient à nous de le reconnaître dans les petites ou grandes victoires de la VIE, de l’AMOUR, de la LUMIERE qui jalonnent nos existences et celle de la planète.Il tient aussi à nous de nous engager dans ce combat de la VIE contre toutes les forces de mort. En ces temps de confinement, c’est peut-être très modestement de respecter les consignes qui nous sont données pour le bien de tous.

Et quand nous en sortirons, quand les portes s’ouvriront, comme la pierre enlevée du tombeau, que garderons-nous de cette expérience inédite ? Que nous aura-t-elle enseigné sur nos relations mutuelles, sur notre rapport à la création ? Serons-nous prêts à nous engager pour construire « un monde plus pauvre en techniques et en objets et plus riche en humanité » (P. Raniero Cantalamessa) ?

Mardi 31 mars 2020

« Toi, qui es-tu ? »

Jn 8,25

> Les évangiles proposés à notre écoute ces derniers jours sont jalonnés par la question de l’identité de Jésus. Dimanche dernier, nous entendions l’aveugle-né guéri par Jésus dire aux pharisiens : « Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. » (Jn 9, 30) Quelques jours plus tard, nous lisions dans le chapitre 7 de Jean : « Jésus s’écria : “Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ?” » (7, 28) Un peu plus loin dans le même chapitre, on voit la foule se diviser sur cette question. Certains reconnaissent en lui le Christ, d’autres affirment qu’il ne peut pas l’être puisqu’il vient de Galilée. La question agite la foule et les ennemis de Jésus, et sera au cœur de son procès : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? »(Mc 14,61).

Et nous, qui nous disons ses disciples, cette question nous laisse-t-elle tranquilles ? Nous avons les mots pour y répondre : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu, envoyé dans le monde. » Mais la réalité, le mystère derrière les mots, qu’en savons-nous ? Pensons-nous pouvoir l’enfermer dans une définition, fut-elle dite avec les mots mêmes de l’Evangile ? 

« L’amour, c’est de ne pas pouvoir être en repos à cause du mystère d’un être », a écrit un romancier. Puissions-nous ne pas être en repos à cause du mystère du Christ Jésus. Et si nous l’étions, que les jours de la Passion, qui approchent, nous en fassent sortir, nous remettent en quête.

En ces jours de réclusion, si nous adressions, au moins intérieurement, ce « Toi, qui es-tu ? » à nos proches. Dans leur proximité imposée à longueur de journée nous risquons de ne plus voir que les petits – et parfois agaçants – côtés du quotidien. Il dépend de nous, avec l’aide de Dieu, de faire naître de cette proximité un regard renouvelé sur le mystère de chacun.

Mercredi 18 mars 2020 – Matthieu 5, 17-19

« Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.»

Mt 5,19

> Aucun humain n’est dispensé de se soumettre à la loi, même aux plus petits commandements. C’est simple. Universel. Même le plus petits des commandements, il faut le suivre, il faut s’y soumettre, même si l’individualisme ambiant de notre société aimerait bien résister, transgresser.

Mais c’est aussi ce fameux retournement que produit l’Evangile dont Jésus parle ici, comme dans le fameux « Les derniers seront les premiers ». La plus petite des choses peut donner de grands effets. Suivre une loi qui semble sans importance, peut avoir de grands effets. Un petit geste peut avoir de grandes conséquences. C’est « l’effet papillon », version positive.

En ces temps de pandémie, plus que jamais, nul ne doit se soustraire à la loi. La loi de notre gouvernement d’abord. Rester chez soi peut paraître un petit commandement, mais cette simple consigne peut donner de grands effets. Cela peut sauver des vies. C’est la loi de la préservation de la vie et des plus faibles à laquelle nous devons nous soumettre. Au fond, c’est la loi de l’amour de son prochain. « Aime ton prochain comme toi-même », prends soin de lui comme tu dois prendre soin de toi. Mais n’oublie pas le premier commandement : « Aime ton Dieu de tout cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. »

En ce mercredi 18 mars, 21e jour du carême, comment cette loi d’amour va-t-elle s’exprimer dans notre vie ? Qu’allons-nous faire ? Prier pour le personnel soignant, pour ceux qui travaillent en pharmacie ou pour les caissières des supermarchés ? Téléphoner à nos amis, écrire une carte ou une lettre à nos proches éloignés ? Déposer un cadeau devant la porte de notre voisin ? Car… aime ! Et si nous allions dire aux gens que nous aimons qu’ils comptent pour nous, à l’instar de Patrick Fiori (https://www.youtube.com/watch?v=DFsCU8ckap4)  ? Car… aime ! C’est cela, la loi à laquelle nous devons nous soumettre : la loi d’amour et de solidarité.

7ème dimanche du temps ordinaire – A

« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux. »

Mt 5,44-45a

> Aimer et prier pour nos ennemis et pour ceux qui nous persécutent : toute la folie et la puissance de l’Evangile sont résumés en ce mots de Jésus du Sermon sur la montagne. L’Evangile est amour, pour tous, et surtout pour ceux qui nous éloignés ou qui nous font du mal, aussi difficile cela puisse-t-il être entendu et surtout vécu pour nous, humains. L’Evangile est Amour.

Pourquoi ? Parce que, comme disait Martin Luther King, lui l’homme qui été persécutés mais qui n’a jamais relâché sa prière, son amour : « Dieu n’est-il pas un extrémiste de l’amour ? » Le Pape François, dans un tweet, écrivait aussi : « Jésus nous a aimé. Jésus nous aime. Sans limite, pour toujours et jusqu’au bout. »

A notre tour, à la suite de tous les chrétiens, à la suite de Martin Luther King, à la suite du Pape François, nous pouvons nous aussi croire que Dieu est un extrémiste de l’amour, nous pouvons nous aussi, en toute humilité, essayer ce qui peut nous sembler impossible. Soyons des extrémistes de l’amour ! Ainsi, si nous aimons vraiment, nous serons les filles et les fils de notre Père qui est aux cieux. Car « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaîtront pour mes disciples » (Jean 13,35).

Alors cette semaine, soyons des extrémistes de l’amour. Dans notre prière. Dans nos actes. Confions à Dieu ceux qui nous tapent sur le système, ceux qui peuvent avoir des paroles blessantes à notre égard, ceux qui nous « persécutent ». Aimons-les en nous rappelant que Christ les aime eux aussi. Ainsi, ce sera un bout de l’Evangile que nous pourrons essayer de vivre !

6ème dimanche du Temps Ordinaire — A

Dimanche 16 février 2020, Mt 5, 17-37

« Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »

(Mt 5, 23-24)

> Cette semaine, l’Église propose un long passage d’Évangile dans lequel le Seigneur Jésus nous pousse dans nos retranchements. Dans certains passages Il fait même preuve d’une apparente intransigeance envers le pêché. Suivre le Christ n’est pas chose aisée !

Le point commun de toutes ses recommandations, c’est l’Amour envers le prochain. N’est-ce pas bon qu’Il soit intransigeant lorsqu’Il nous demande d’aimer ?

Ainsi, les règles, les rites, les sacrifices, les lois sont vides de sens si appliqués ou suivis aveuglément. Un changement de paradigme est proposé par Jésus. Il nous demande de nous mettre au clair dans nos liens horizontaux avant de prendre soin des liens verticaux entre le Père et nous. C’est déposer un poids pour avoir un cœur léger et disponible à une vraie rencontre avec notre Dieu.

> Cette semaine, lorsque nous prenons du temps pour être dans la présence du Christ, pensons aussi à ce qui mériterait d’être mis au clair dans nos relations. Et là où il y a difficulté, demandons à Dieu de nous aider à accomplir ses commandements.

4e dimanche de l’Avent – année A

« Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse »

Matthieu 1, 18-24

> Pour la médiation de l’évangile de ce dimanche, nous vous proposons un format podcast réalisé par Parole et Silence et qui nous met à la place de Joseph.

https://paroleetsilence.lepodcast.fr/fenetre-davent-joseph?fbclid=IwAR3U8AgkR8VLQ6ZqY3JPKAcipObp_pNd-xdXlwmuysBevifQGgq4GAvcqP0

Joyeux Noël à tous !

27e dimanche du temps ordinaire – C

Les apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi. » (Lc 17, 5)

> Un tout petit enfant s’approche et vous montre son dessin. Il est très fier. Que voyez-vous? Un gribouilli d’enfant? Mais lui voit autre chose: il voit un dragon!

Et si vous êtes sans liens avec lui, vous ne voyez rien d’autre qu’un dessin d’enfant. Tandis que si vous êtes son papa ou sa maman, vous voyez un premier chef d’’oeuvre à accrocher dans la cuisine!

ll y a nos yeux, et il y a notre coeur… Un même dessin, et tellement de manière de le voir.

Avoir la foi, c’est ce geste de confiance envers la vie qui cherche à voir avec le coeur. Pour découvrir à l’intérieur de ce que nos yeux nous montrent, quelque chose de plus grand, de plus profond, de plus important, que seul le coeur peut saisir. La présence de Dieu.

Dieu a déposé en nous un cadeau, un don. La capacité de croire. De voir avec le coeur. D’être dans la confiance. Cela permet de vivre et de faire de grandes choses. Un dragon avec quelques coups de crayons, un homme libre et responsable avec un petit enfant, des gens capables d’aimer avec un amour grand comme un grain de moutarde. Et déplacer des montagnes. Et rencontrer Dieu.

23 dimanche du temps ordinaire – C

« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Luc 14,26)

> Qu’il est dur ce verset… Imaginez aussi pour les gens de l’époque, les foules qui suivaient Jésus et qui le voient se retourner brutalement et les invectiver de la sorte… On a rêvé mieux comme marketing spirituel ! Je crois que ce que Jésus veut prévenir c’est que ceux qui se sont mis à le suivre attirés par les guérisons et les miracles ne réalisent pas à quelle radicalité d’amour lui est en train de se préparer avec le pressentiment de la Passion. Et ainsi donc, Jésus les prévient que ce n’est pas à une promenade de santé que l’Evangile les invite mais à des choix qui vont polariser les réactions autour d’eux, parfois même avec les personnes les plus proches….

Cette semaine, je vais essayer de donner la priorité à mes engagements de foi et parallelement demander le discernement pour accueillir avec calme les réactions d’incompréhension qu’ils peuvent susciter…

21e dimanche du temps ordinaire – C

Vous vous mettrez à dire : “Nous avons mangé et bu devant toi, et c’est sur nos places que tu as enseigné” ;
et il vous dira : “Je ne sais d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal.” (Lc 13, 26-27)

> « Je ne sais pas d’où vous êtes. » dit le maître dans la parabole. D’où suis-je: quelle est ma source? Qu’est-ce qui apaise mes soifs, alimente mon énergie, fait couler la vie en moi? Les paroles et les actes que je pose disent-ils cette source qu’est la Bonne Nouvelle? Ou montrent-ils une autre source?

Les paroles de Jésus sont dures pour nous inviter à reprendre conscience de ce qui est fondamental dans notre vie. Il y a urgence: parce qu’il y a urgence de ne pas manquer d’amour. Parce qu’il y a urgence d’aider, de soutenir, de comprendre. Parce qu’il y a urgence de vivre.

Et que le monde a tendance à nous assoupir dans un « je verrai demain, je ferai mieux demain… » Urgence, pour ne pas arriver à la fin de ma vie et constater qu’en fait, comme le dit un chanteur bien connu: « J’ai oublié de vivre… »