L’Epiphanie du Seigneur – B – la visite des Mages

« Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » » (Matthieu 2, 1-2)

>La dimension spirituelle nous pousse sans cesse à interpréter plutôt qu’à seulement observer le monde, ce qui s’y produit pour nous et ceux que l’on aime. Le meilleur exemple biblique de cet élan de vie est le récit de l’Epiphanie. Les mages, qui étaient visiblement de grands scientifiques de leur époque, observent une étoile nouvelle dans le ciel : un constat, un fait. Mais ils interprètent ce signe et c’est ce qui les pousse à se mettre en route pour Bethléem.

Et puis, en chemin, ils débarquent tout d’abord à la cour d’Hérode: croyez-nous, ils auraient pu se fourvoyer… Se laisser mettre de la poudre aux yeux par ce roi puissant avec toute sa clique de prêtres et de scribes qui en savent un bon bout et qui parlent le même langage savant qu’eux. Ils auraient pu échanger pendant longtemps avec ces gens qui leur ressemblent intellectuellement! Mais non, ils repartent et… suivent l’étoile.

Cette semaine, nous nous proposons de ne pas nous laisser aveugler par le savoir ou les préjugés, mais de rester disponible à l’interprétation et au souffle de Dieu dans ta vie!! Quel lâcher prise cela nous demande… comme pour ces grands savants qui venaient de loin!

Dimanche de la Sainte Famille – B

« Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu. » (Luc 2, 27-28)

> Suivant la coutume, l’enfant Jésus est présenté au temple et un vieil homme, Syméon, reçoit cet enfant. C’est lui qui annonce comment Jésus va venir apporter le salut. Syméon, qui attendait cette venue, peut désormais partir en paix.

Recevoir l’enfant, cet enfant que nous avons tant attendu comme Syméon, cela paraît si simple. Prendre un enfant dans ses bras. S’émerveiller. Bénir Dieu pour la vie de cet enfant. Se réjouir. Lui faire de la place dans sa vie. Le recevoir pleinement. Tout un programme qui n’est pourtant pas si facile.

Cette semaine où nous allons entrer dans l’année nouvelle avec ses « bonnes » résolutions bien souvent difficiles à tenir, et si nous essayions de recevoir pleinement cet enfant qui nous est donné à Noël ? Et si nous essayions de Lui faire toute la place dans notre vie ? Et surtout, n’oublions pas de bénir le Seigneur, pour le salut en cet enfant si vulnérable, pour sa grâce et sa paix qu’il a donnés à Syméon. Et pour la vie de tous les enfants. Car la vie est toujours un miracle. Gloire soit rendue à Dieu !

Cette semaine, nous sommes aussi en communion avec les 20’000 « grands enfants », entendez les jeunes, qui sont rassemblés à Bâle pour la rencontre européenne de Taizé. Ensemble, en communion avec eux, nous pouvons prier avec ces mots de Frère Roger, fondateur de la communauté de Taizé :

« Toi le Ressuscité comme un pauvre qui ne veut pas s’imposer, Tu accompagnes chacun sans forcer l’entrée de notre cœur. Tu es là, Tu offres Ta confiance, Tu ne délaisses personne, même quand les profondeurs crient de solitude. Pour T’accueillir nous avons besoin de guérison. Pour Te reconnaître, il importe que nous prenions le risque de refaire à tout moment le choix de Te suivre. Sans ce choix, à chaque fois radical, nous nous traînons. Te choisir, c’est T’entendre nous dire : « ‘Toi, m’aimes-tu plus que tout autre ? » Ainsi-soit-il ! » (Frère Roger)

34e dimanche – A – Le Christ Roi

« Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’ » (Mt 25, 39-40)

> Dans ce texte d’Evangile, le Christ Roi nous demande des comptes, à tous, il demande de rendre compte de notre vie. Plus que de la fin des temps, ce texte nous renvoie au présent. En effet, pour ces comptes, le critère unique est celui de notre attitude à l’égard de celui que l’on appelle « petit » ou « pauvre ». Le pauvre, c’est celui qui est en état de manque, qui a besoin qu’on s’adresse à lui, que quelqu’un intervienne en sa faveur dans telle ou telle situation. Celui qui aura répondu à ce besoin, le Seigneur l’accueillera dans sa gloire. Il lui révélera alors qu’en accueillant le pauvre, c’est Dieu lui-même qu’il accueillait. Car ce Dieu est proche des pauvres, lui qui s’incarnera dans la pauvreté d’un tout-petit bébé.

Dans le film « Intouchables » (réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano sorti en 2001), inspiré de la vie de Philippe Pozzo di Borgo, les deux personnages se rencontrent, chacun dans leur pauvreté propre, dans leur « handicap » propre. Chacun a besoin de l’autre. Et ce n’est qu’ainsi, en vivant pleinement cette pauvreté, et en tissant du lien pour y répondre, qu’un surplus d’amour peut surgir. Ce surplus, c’est le Christ qui se manifeste dans le lien, la solidarité, l’attention aux petits.

Le passage de l’Evangile de ce jour nous rappelle donc une évidence : la Bonne Nouvelle en Jésus Christ n’est pas juste une jolie théorie, elle est concrète, à vivre chaque jour. Cette semaine, essayons donc d’ouvrir les yeux sur la pauvreté en nous et autour de nous, et de voir comment, dans le lien avec nos frères et sœurs en pauvreté, Dieu peut surgir et nous offrir un surplus d’amour. Lui seul peut ainsi nous rendre… « intouchables » !

Transfiguration – A

En entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre, saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, il les toucha et dit:  » Relevez-vous! Soyez sans crainte!  » (Mt 17, 6-7)

> Ce dimanche, nous fêtons la Transfiguration du Seigneur. Jésus apparaît transfiguré et glorifié à 3 disciples et ceux-ci entendent une voie déclarant que Jésus est son Fils bien-aimé. Face à tout cela les disciples tombent face contre terre. Et c’est Jésus lui-même qui vient les relever et les rassurer, celui même qui est Fils de Dieu. Ce statut, loin d’éloigner Jésus de nous, nous le rapproche. Il s’est continuellement abaissé pour rejoindre ceux qui étaient à terre, pour les relever dans l’amour et la dignité. Et c’est ce qu’il fera jusqu’au bout de sa vie, jusqu’à sa mort sur la croix.

> Nous sommes invités cette semaine, à ne pas nous comparer aux autres, mais à rejoindre ceux qui sont à terre pour les relever, tout en nous laissant toi-même relever et rassurer par les autres et par Dieu.

Saint Sacrement – A

« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » – Jn 6, 51

> En général, chacun aspire à la vie plutôt qu’à la mort, chacun préfère la quiétude aux soucis, chacun essaie de favoriser des relations paisibles au lieu d’attiser des querelles. Chacun expérimente combien cela peut être parfois difficile. Et combien on peut se tromper de chemin ou de manière de faire.

Sur le plan de la foi aussi cela peut être difficile de trier le bon grain de l’ivraie tant l’offre spirituelle est large et de plus en plus variée, même au sein des Eglises. Toutes les pratiques ne conviennent pas à tous et il n’y a pas un seul chemin.

Mais ce que Jésus nous dit ici, c’est qu’en dehors de lui, le pain vivant, donné pour chacun, la vie éternelle (c’est-à-dire la vie en plénitude avec lui après la victoire sur la mort et sur tout mal) n’est pas accessible. Pour espérer vivre éternellement, il faut choisir le Christ, il faut manger ce pain vivant. Il faut croire en lui, il faut se nourrir de lui. La foi / la confiance (même mot en grec) en lui précède la compréhension de ce qui se passe dans sa vie.

Cette semaine, réfléchissons simplement à comment nous nourrissons notre foi, à comment elle nous nourrit, à quelle est la place du Christ dans notre vie sûrement bien chargée et bien encombrée de superflu sous lequel se cachent nos vraies aspirations !

Pentecôte – A

Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. » (Jean 20,21)

> Les disciples auxquels Jésus dit cela s’étaient enfermés, ils avaient peur.

Jésus vient nous rejoindre dans nos enfermements pour nous apporter la paix du coeur, pour nous offrir l’Esprit de Pentecôte, et nous envoyer porter la bonne nouvelle au monde.

OK, ça c’est pour les commentaires-bateaux de ce verset.

En s’arrêtant d’un peu plus près, on voit que les disciples qui ont peur ne peuvent pas aller dans le monde, ils sont enfermés. C’est la paix qui est primordiale, qui va chasser leurs peurs et leur permettre de devenir de bons ambassadeurs du Christ.

Aussi cette semaine, essayons – nous qui lisons et écrivons parfois sur Internet, nous qui réagissons en commentant telle ou telle nouvelle, nous qui partageons d’un clic telle ou telle info sans forcément toujours vérifier – selon les trois tamis de Socrate – si c’est vrai, si c’est bon et s’il est indispensable que tout le monde le sache – essayons d’attendre d’avoir le coeur apaisé avant de vouloir évangéliser, d’attendre une nuit avant de cliquer pour partager telle info indispensable, d’attendre, comme les disciples, que Jésus vienne habite nos peurs et les transforme en paix. Alors nous pourrons reprendre notre souris d’évangélisation…

Epiphanie du Seigneur

« En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2, 3).

> Les mages cherchent Jésus et demandent à Hérode où il se trouve. Bien loin de ne pas croire, Hérode prend très au sérieux cette annonce et rassemble les plus grands spécialistes afin de comprendre ce qu’il se passe. La Bible nous dit qu’il est « bouleversé ». C’est ici qu’un choix s’offre à lui qui n’est pas celui de croire ou non que l’enfant-né est venu pour nous tous, mais celui d’y adhérer ou non. Est-ce que ce qui l’a bouleversé est un appel à la vie et à l’humilité ou une crainte de voir son pouvoir s’affaiblir ? C’est finalement pour la deuxième solution qu’il opte mais comment savoir ce qui se passe dans le cœur d’un homme au moment d’un grand choix ?

Et nous ? Est-ce que nous nous laissons bouleverser par cette annonce de la naissance du Christ ? Est-ce que cette annonce nous met en mouvement, comme les mages, pour aller l’adorer, ou suscite-t-elle plutôt indifférence voire crainte ? Même si nous croyons, nous laissons-nous profondément bouleverser par la naissance de celui qui vient nous sauver ?

Sainte Marie – A

 » Puis les bergers s’en retournèrent, chantant la gloire et les louanges de Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé. » (Lc 2, 20)

> Quelles aventures ont vécu les bergers ! C’est tout d’abord un ange qui leur annonce la naissance d’un sauveur, puis une armée d’anges qui chantent la gloire de Dieu. Les bergers se précipitent alors à Bethléem pour rencontrer ce sauveur dans un nouveau-né couché dans une crèche. Cette rencontre a dû être importante pour ces bergers. Par contre, ils finissent par repartir, par retourner à leur vie. Mais ils sont transformés par cette rencontre et ne gardent pas ce qui s’est passé pour eux, puisqu’ils s’en retournent en chantant la gloire de Dieu. Ils ont ainsi pris le relais de l’armée céleste. Ce que ces bergers vont devenir et vont faire de leur vie, on ne le sait pas, mais ils sont repartis vers leur quotidien, transformés par cette rencontre !

> Ce dimanche, c’est le premier jour d’une nouvelle année. De cette rencontre avec ce nouveau-né sauveur lors des fêtes de Noël, avec quoi repartons-nous pour cette nouvelle année ?

NOËL 2016

« En lui [le Verbe] était la vie, et la vie était la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. » (Jean 1, 4-5)

> Noël, c’est le Verbe qui se fait chair, qui prend vie. C’est la lumière, humble et fragile, qui jaillit dans des ténèbres qui ne peuvent l’arrêter. Lumière qui brille dans les ténèbres. Espérance donnée aux humains. Joie de ce Dieu qui se fait proche de nous.

Aujourd’hui, loin des Noëls mielleux et doucereux, l’actualité rugit avec violence et horreur. Drame humanitaire à Alep. Persécutions de chrétiens en Egypte et ailleurs. Attentat dans un marché de Noël à Berlin. Ténèbres profondes du monde.

Mais elles ne l’ont pas arrêtée ! Devant cette actualité, la lumière de Noël ne prend que plus de relief : au milieu des ténèbres profondes du monde a jailli l’espérance, et cette lumière, même fragile, est tout à fait concrète.

Pour ce Noël, nous vous invitons donc à faire un geste, tout à fait concret, de lumière : faire ressentir l’amour de Dieu, là où sont les ténèbres, c’est là notre responsabilité d’enfants de Dieu. Car Dieu n’a pas d’autre bouche que la nôtre, Dieu n’a pas d’autres mains que les nôtres pour faire comprendre aux gens qu’il les aime, pour leur transmettre cette « vie qui est la lumière des hommes ».

Alors à nous tous de jouer, petites lumières, pour ce que Noël soit joyeux et plein d’espérance pour nous et… pour nos frères et soeurs !

Sainte Trinité – C

« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. » (Jn 16,12)

> Ils me font toujours rire, les censeurs qui te balancent des phrases du type « Ce n’est pas dans la Bible ! » ou encore « Jésus n’a jamais dit que… »

Cette petite phrase de Jésus les terrasse : ce qu’il n’a pas exprimé, il ne l’a peut-être pas dit parce qu’on n’aurait pas eu la force de le recevoir en pleine poire.

Depuis, grâce à l’Esprit, il s’est trouvé d’autres prophètes, porte-paroles qui continuent de parler en son nom.

Et si nous aussi nous étions, chacune, chacun, un de ces porte-paroles ? Vous pensez que j’exagère ? Pourtant le baptême nous a fait « prêtre, prophète et roi » : prêtre parce qu’appelé à célébrer avec la communauté, roi parce qu’appelé à construire le Royaume de Dieu et à y vivre, PROPHETE parce que porte-paroles, nous aussi, de Jésus.

Alors, que dirons-nous, en son nom, cette semaine ?