29e dimanche – A

« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » – Mt 22, 21

> Cette formule célèbre de Jésus questionné par les pharisiens lui tendant un piège est parfois détournée de son sens premier. En vivant sur cette terre, chaque être humain est obligé de se soumettre à une autorité politique et donc de respecter certaines règles du vivre-ensemble tout en pouvant vivre sa religion (on excepte ici les Etats de droit divin…). Ce n’est pas « ou bien j’obéis à l’Etat ou bien j’obéis à Dieu », mais « je fais la part des choses et peux vivre ma foi dans ma vie quotidienne tout en remplissant les obligations civiles ».

Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu, c’est vivre dans une société traversée par le règne de Dieu sans se laisser guider exclusivement par les aspects politiques et sociétaux. C’est laisser Dieu entrer dans son existence pour lui donner sens, se souvenir que chacun est redevable à Dieu de sa vie et d’agir en conséquence au quotidien.

Cette semaine, essayons de nous souvenir au moins une fois chaque jour que Dieu est à nos côtés dans toutes nos tâches, au travail, en famille, entre amis, que c’est Lui qui nous envoie dans le monde pour rendre témoignage de sa présence. Faisons en sorte qu’à travers nous, ce soit un peu de Lui qu’on puisse voir !

28e dimanche – A

« Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : ‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?’ L’autre garda le silence.» (Mt 22, 11-12)

> Dans cette parabole, le lecteur comprend que l’élément décisif est le vêtement de noce. Mais que représente-t-il ? Les bonnes œuvres du chrétien ? la justice supérieure qu’il doit manifester ?

Une autre lecture conduit à considérer ce vêtement de noce comme une image du baptême par lequel Dieu nous offre le salut. En effet, par le baptême, Dieu nous revêt d’autres habits que les nôtres, habits dont nous avons grandement besoin. Par le baptême, Dieu nous offre une vie nouvelle et… éternelle ! Par le baptême, Dieu nous offre le lien d’appartenance à la communauté des chrétiens, cette famille nouvelle et toujours renouvelée de frères et de sœurs. Par le baptême, Dieu nous invite à quitter le repli sur soi et le silence de cet homme sans vêtement de noce, pour oser une parole, oser la confiance, tout en reconnaissant que nous avons besoin de Dieu, et que sans Lui, nous ne sommes rien.

Mais au fond, la question que nous pouvons nous poser suite à cette parabole est la suivante : que change le baptême dans nos vies ? Si en théorie cela change tout, est-ce le cas en pratique dans notre vie ? Cette semaine, nous sommes invités à méditer le sens du baptême pour notre vie. Si nous sommes baptisés, qu’est-ce que cela a changé (ou non), qu’est-ce que cela a eu comme conséquence (ou non), qu’est-ce que nous avons envie d’en faire aujourd’hui, de cet habit de noces ? Si nous ne sommes pas baptisés, demandons-nous alors ce que cet habit de noce pourrait ouvrir comme perspective pour notre vie ?

Cette semaine, nous sommes donc invités à prendre soin de notre habit de noce, à le repasser, dans les deux sens du terme !

27e dimanche – A

« Il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. » (Mt 21, 34-35)

> Combien de fois sommes-nous, à notre échelle, les vignerons de cette parabole ? On peut se saisir de quelqu’un en le jugeant d’après ses publications Facebook, on peut frapper quelqu’un par des commentaires, on peut tuer, lapider quelqu’un par des mots, y compris dans son dos.

Il nous est proposé, cette semaine, de considérer les personnes que nous lisons sur internet ou que nous rencontrerons « en vrai » comme si elles étaient envoyées vers nous par le maître de la vigne. Il sait ce qu’il fait en nous envoyant ces personnes. Accueillons-les comme envoyées de Dieu, et dans nos commentaires ou nos réactions, souvenons-nous de les traiter comme telles.

26e dimanche – A

« Je ne veux pas », répondit-il ; ensuite pris de remords, il y alla. (Mt 21, 29)

> Jeunes, nous avions souvent tendances à répondre « non, je ne veux pas » à nos parents dès qu’ils nous demandaient quelque chose. « Essuie la vaisselle, va chercher ceci, donne moi ça, etc !… »

Aujourd’hui encore, nous rechignons régulièrement lorsque quelqu’un nous demande un service. Mais le remords qui nous envahit nous dit que ce n’est bien peu de choses et que ce petit service aidera notre prochain.

Dans l’évangile, celui qui rechigne est celui qui agira selon la volonté du Père au final alors que celui qui dit oui rapidement pour se débarrasser de la question est celui qui oublie ou qui, volontairement, ne rendra pas le service demandé. O combien celui-là donnera de la peine au Père !

Apprenons cette semaine à être sincères dans nos choix. Que notre oui soit oui et notre non soit non. (Ré-)Apprenons également à rendre service ! Car il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. En cet automne, demandons-nous où – cette année – je peux me rendre utile.

25e dimanche – A

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. » (Matthieu 20, 13-14)

> Ce passage de l’évangile est vraiment fascinant. Il nous montre très concrètement comment Dieu veut faire régner la justice et cela n’a rien à voir avec la justice dont nous avons l’habitude. En effet, qui ne réagirait pas comme les ouvriers de la première heure s’il avait travaillé toute une journée en voyant que son salaire est le même que celui qui a travaillé une heure ? Évidemment que nous serions nous aussi énervés. Cette parabole, comme toutes les paraboles d’ailleurs, est donc bien loin de nous raconter (uniquement) une jolie petite histoire pleine de belles valeurs. Elle vient nous interroger très profondément sur la façon dont nous rendons justice. Comme chrétiens, cette justice ne peut jamais être mise à part de la miséricorde. Elle exige aussi de s’investir dans une relation qui prendra réellement en compte l’autre : dans la parabole, les ouvriers de la dernière heure étaient prêts à travailler dès la première heure mais personne ne les a embauchés. Est-ce qu’ils n’ont pas une famille à nourrir tout comme ceux de la première heure ? L’injustice ne réside-t-elle pas dans l’impossibilité de pouvoir travailler quand on y est prêt ? Cela fait écho à bien des situations contemporaines de chômage…

Alors pour cette semaine, pensons à un lieu dans notre vie où nous sommes persuadés de faire preuve d’une justice indiscutable. Essayons de relire ce contexte à l’aune de la parabole : en prenant en compte ce qui se vit de chaque côté et de ce que chacun est réellement capable de donner !

24e dimanche, A

 » Alors, le faisant venir, son maître lui dit: « Mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette, parce que tu m’en avais supplié. Ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?  » Et, dans sa colère, son maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu’il eût remboursé tout ce qu’il lui devait. » (Mt 18, 32-34)

> C’est l’histoire d’un serviteur, de sa dette immense et de son maître… Ce serviteur supplie le maître de ne pas le vendre ainsi que toute sa famille et d’attendre avec patience qu’il rembourse sa dette. Le maître ému, va bien au-delà de cette demande et offre à ce serviteur la remise totale de sa dette énorme, autrement dire le pardon. Mais le cœur de ce serviteur ne se change pas sous l’effet de ce pardon, puisqu’il est impossible pour lui de pardonner à son tour pour une dette infiniment plus petite que la sienne. Au final, le maître accordera à ce mauvais serviteur ce qu’il avait demandé : il le jette en prison pour attendre le remboursement de sa dette, mais ne le vend pas. Le maître a voulu donner une chance à ce serviteur, lui ouvrir un nouvel horizon grâce au pardon, mais ce serviteur n’a pas su se laisser toucher par ce pardon, il n’a pas su accueillir cette vie au-delà de ce qu’il pouvait imaginer.

> Il nous est proposé cette semaine d’accueillir le pardon, que ce soit un pardon donné par un proche, par soi-même ou par Dieu. Laissons-nous transformer par ce pardon gratuit…

23e dimanche – A

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » – Mt 18, 15

> Combien de relations sont parasitées de nos jours par un manque de communication ? On suppose que l’autre a compris nos propos ou notre point de vue, mais tel n’est pas le cas. S’ensuit alors une relation biaisée, faussée par l’incompréhension, polluée par la colère et l’orgueil. Combien d’amitiés sont fragilisées ainsi ? Combien de couples s’éloignent ? Combien de familles éclatent ?

Jésus souligne le fait que s’expliquer lorsqu’un différend survient peut resserrer les liens. « Gagner son frère » (ou sa sœur…) signifie bien plus qu’une réconciliation. L’écoute mutuelle et le courage de dire le fond de sa pensée demande un travail sur soi. Le pardon n’implique pas l’oubli, mais il donne la possibilité de continuer la route de manière saine tout en ayant grandi dans la relation.

Et si nous faisions cette semaine le premier pas avec Jésus vers celui ou celle qui nous a blessé/e ?… Nous gagnerons peut-être notre frère ou notre sœur !

22e dimanche – A

« En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. (…) Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » (Mt 16, 21.24)

> Que veut vraiment dire « suivre Jésus » ? Pour les disciples, arrivés en territoire païen, l’annonce de la passion vient ébranler leurs certitudes. Ils entendent ce qui est encore inaudible pour eux : il faut que quelque chose meure pour qu’advienne la vie véritable. Ce qui doit mourir, c’est l’image d’un Messie super-puissant qui n’aurait pas besoin de passer par la croix. Non ce n’est pas un super-Jésus qu’il faut suivre, mais un Dieu pétri d’humanité et de souffrances dont le chemin passe inéluctablement par la croix.

Suivre Jésus, marcher à sa suite donc, c’est d’abord accepter que Jésus se fait proche de nous par la souffrance, par la croix. En retour, c’est accepter de cheminer avec lui par nos souffrances, par nos croix. C’est faire mourir l’idée que nous, les humains, sommes tout-puissants, et n’avons pas besoin de lui. C’est accepter de lâcher toutes nos certitudes et nos auto-suffisances pour lui faire entièrement confiance. C’est prendre notre croix, nos souffrances, pour à notre tour nous faire proches de lui.

Suivre Jésus, vraiment, pour nous, qu’est-ce que c’est ? Une piste est celle de la confiance : faire confiance que – quelle que soit notre croix – Jésus est là et nous aide à aller de l’avant.

Cette semaine, nous sommes donc invités donc à méditer sur notre façon de suivre Jésus, méditer sur nos croix, nos souffrances, et les remettre à celui qui est passé par là. Ainsi seulement pourrons-nous vraiment suivre Jésus.

21e dimanche – A

« Jésus leur demanda : ‘Pour vous, qui suis-je ?’». (Mt 16,15).

> Cette question est posée par Jésus dans le célèbre épisode que nous entendons dans nos célébrations ce week-end.

Mais la Bible n’a de sens que si elle vient nous parler de l’aujourd’hui de nos vies, ce qu’elle fait à chaque fois qu’on veut bien lui en laisser l’opportunité.

C’est donc à nous, à chacune et chacun de nous, que Jésus pose cette question : « Pour vous, qui suis-je ? » Nous sommes tentés de répondre comme Pierre, avec enthousiasme : « Tu es le Christ ! », mais prenons le temps d’affiner notre réponse. Qui est réellement Jésus dans chacune de nos vies ? Dieu ? Un meilleur ami ? Un Sauveur ? Ou plus original, avec les mots qu’il utilise pour se définir lui-même dans l’évangile de Jean : une porte, une lumière, un berger, un pain, un cep, le chemin, la vérité ou la vie ? Qui est Jésus pour moi, pour toi, pour nous, pour vous ? Que cette question – et sa réponse – habite nos cœurs en cette semaine.

20e dimanche – A

Il (Jésus) lui répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens » Mt 15, 26

> Pour Jésus cette femme est une païenne d’où la dénomination de chien. Sa mission première est de sauver le peuple d’Israël, les enfants de Dieu. Il n’en a à vrai dire pas grand chose à faire et même ses disciples le pressent de la congédier.

Cependant, cette femme de par sa foi va remettre en question Jésus. Elle va lui permettre de voir et de contempler l’universalité de la paternité de Dieu ! Mais aussi l’universalité de sa mission pour sauver les hommes.

Contemplons cette semaine le message de fraternité que l’évangile nous donne et voyons en chacune des personnes qui nous entoure un frère à aimer.