25e dimanche du temps ordinaire – A – 24 septembre 2023

– Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?
– Parce que personne ne nous a embauchés.
– Allez à ma vigne, vous aussi.

Matthieu 20,7

> Nous le savons, le maître le plus implacable, celui à qui le monde entier obéit sans état d’âme s’appelle LE MARCHÉ. Le défier ne pardonne pas.

Notre Evangile nous met en présence d’un maître totalement libre de ses choix, soumis à la seule logique du royaume des cieux. Engager des chômeurs en fin de droit sans entretien d’embauche préalable ne lui pose aucun problème. Ce qui importe, c’est que ces derniers ne rentrent pas sans salaire auprès de leur femme et de leurs enfants à la fin du jour. Et les autres non plus, bien sûr.

Par cette parabole, il ne nous est pas demandé d’agir de même dans le concret de nos existences. Mais au moins de savoir nous réjouir de tout geste de bonté et de gratuité dont nous pouvons être témoins – ou acteurs. Et surtout de ne pas nous laisser infecter par le virus de la comparaison qui sape notre vie relationnelle et notre capacité de louer Dieu pour la simple raison qu’il est bon.

25e dimanche – A

« ‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
Prends ce qui te revient, et va-t’en. » (Matthieu 20, 13-14)

> Ce passage de l’évangile est vraiment fascinant. Il nous montre très concrètement comment Dieu veut faire régner la justice et cela n’a rien à voir avec la justice dont nous avons l’habitude. En effet, qui ne réagirait pas comme les ouvriers de la première heure s’il avait travaillé toute une journée en voyant que son salaire est le même que celui qui a travaillé une heure ? Évidemment que nous serions nous aussi énervés. Cette parabole, comme toutes les paraboles d’ailleurs, est donc bien loin de nous raconter (uniquement) une jolie petite histoire pleine de belles valeurs. Elle vient nous interroger très profondément sur la façon dont nous rendons justice. Comme chrétiens, cette justice ne peut jamais être mise à part de la miséricorde. Elle exige aussi de s’investir dans une relation qui prendra réellement en compte l’autre : dans la parabole, les ouvriers de la dernière heure étaient prêts à travailler dès la première heure mais personne ne les a embauchés. Est-ce qu’ils n’ont pas une famille à nourrir tout comme ceux de la première heure ? L’injustice ne réside-t-elle pas dans l’impossibilité de pouvoir travailler quand on y est prêt ? Cela fait écho à bien des situations contemporaines de chômage…

Alors pour cette semaine, pensons à un lieu dans notre vie où nous sommes persuadés de faire preuve d’une justice indiscutable. Essayons de relire ce contexte à l’aune de la parabole : en prenant en compte ce qui se vit de chaque côté et de ce que chacun est réellement capable de donner !