19e dimanche du Temps ordinaire – C – 7 août 2022

« Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux »

Luc 12,33

> Ne pas craindre, rester en tenue de service, garder sa lampe allumée et avoir pour unique trésor le Christ et sa Parole. Il est vaste, le programme de vie du disciple, tel que nous le présente le texte très riche de ce dimanche. Que retenir de tout cela, comment agir ? Ou mieux : Comment être ? 

> Confiants en même temps que vigilants. Confiants en ce Père qui a trouvé bon de nous donner le Royaume (cf. v. 32). Vigilants dans l’attente de la venue du Christ, ce Maître qui prendra lui-même la tenue de service (cf. v.37). 

> Lui devenir semblables en prenant souci du frère, de la sœur. Et découvrir le bonheur véritable lorsque, les mains vides, ayant investi ce que nous avons et ce que nous sommes dans son projet de salut, seul titre en bourse équitable et durable : “Un trésor inépuisable dans les cieux“.

18e dimanche du Temps ordinaire C – 31 juillet 2022

« Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Luc 12, 20-21

> La traduction de ce verset peut surprendre, mais la langue grecque originale de Luc est imparable : « riche en vue de Dieu, pour Dieu » dit le texte. On peut dès lors se poser la question : qu’est-ce que la richesse « en vue de Dieu » ?

> Pour ma part, il me semble nécessaire d’amasser paix, amour, bonheur, joie, charité, espérance en vue de Dieu. Et totalement inutile d’amasser des possessions matérielles. Les linceuls n’ont pas de poches !

> Et si nous commencions cette semaine à nous préoccuper d’amasser davantage de paix et d’amour (y compris envers nous-mêmes) plutôt que d’augmenter notre compte en banque ? Ce serait un beau chemin « en vue de Dieu »…

17e dimanche du Temps ordinaire C – 24 juillet 2022

« Remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent… »

Luc 11, 4 – Trad. Darby

Remise …

> La plupart des exégètes choisisse la traduction bien connue : pardonne-nous (Aphiemi) nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous a offensé. M. Darby propose de mettre en avant un des autres sens du verbe grec : remettre une dette. Voilà que le Notre Père prend une autre coloration. L’offense est une action qui blesse quelqu’un. Il est vrai que, bien souvent, nos actions blessent notre créateur. Dans son immense amour, Il considère comme non avenue cette offense. A celle ou celui qui a choisi Christ comme Sauveur, le Père n’en tient pas rigueur et Il n’en garde aucun ressentiment. Remettre une dette c’est faire grâce à quelqu’un d’une peine. Cela correspond à l’attitude de Dieu. Jésus attire notre attention sur le fait que nous considérons que les autres sont nos débiteurs. En posant comme un état de fait que nous remettons à tous ceux qui nous doivent, Jésus recadre la perspective : c’est parce qu’Il a souffert pour moi, et qu’Il m’a conduit à la liberté que je suis invité à être bienveillant, à me montrer secourable à autrui et plein de tendresse. 

> Combien le secours de l’Esprit-Saint (v. 13) nous est nécessaire pour entrer dans cette dynamique. Ô Seigneur change nos cœurs de pierre en cœur de chair et met en nous un Esprit nouveau afin que nous remettions à tous ceux qui nous doivent.

16e dimanche du Temps ordinaire C – 17 juillet 2022

« Marie a choisi la meilleure part »

Luc 10, 42

> Avec cette histoire bien connue, une question m’est posée : que choisir pour ma vie ? Le service ou la contemplation ? Les deux sont nécessaires, mais la meilleure part, nous dit le texte, est bien celle de l’écoute de la Parole. Quelle place celle-ci prend-elle dans ma vie ? 

> Il y a un temps pour le service, et un temps pour la contemplation. Un temps pour l’agitation pratique, et un temps pour l’écoute de la Parole. Et dans ma vie, comment se joue cet équilibre entre ces différents temps ? 

> En cette semaine estivale, le temps nous est donné… pour prendre le temps. Prendre le temps simplement de cueillir le jour et de faire des choses que nous n’avons peut-être pas le temps de faire d’ordinaire : un geste envers des proches, une prière, une proposition, un service, un temps de silence, méditer un texte biblique, etc. Un temps donné avec Christ… à déguster, comme la meilleure part.

14e dimanche du Temps ordinaire C – 3 juillet 2022

Ne passez pas de maison en maison […] mangez ce qui vous est présenté.

(Luc 10, 7)

> Les disciples envoyés par Jésus pour annoncer la venue du royaume sont priés de ne pas passer de maison en maison, autrement dit de ne pas se dépêcher ! Ce n’est pas une course de vitesse, c’est de l’endurance ! Il s’agit de prendre le temps d’entrer véritablement en lien avec les personnes rencontrées. Partager un repas c’est le moyen le plus efficace pour échanger sur des sujets importants. Jésus le savait, vu le nombre de repas qui sont décrits dans la Bible.

> Cette semaine, prenons le temps d’être en lien avec les gens afin d’assurer la moisson ! Ne bâclons pas ! Soyez bénis !

13e dimanche du Temps ordinaire C – 26 juin 2022

« Laisse les morts enterrer leurs morts.
Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. »

(Luc 9,51-62)

> C’est un peu fort en chocolat cette injonction de Jésus à cet homme en deuil de son père! Imaginez qu’un ecclésiastique ou un aumônier vous parle ainsi…

> Il faut se remettre dans le contexte de l’époque où il semble que les rituels funéraires étaient interminables, selon la loi de Moise. Comme si s’accrocher à des rites sclérosés était devenu une façon d’ensevelir le message, alors que toujours et toujours la parole du Christ est résurrection et vie, alors même qu’il se met en route pour Jérusalem… Cela me fait penser à la femme de Loth qui lors de la destruction de Sodome avait regardé en arrière, et elle était devenue une colonne de sel (Gn 19,26). Négligeant la parole de Dieu, la femme de Loth subissait son propre châtiment.

> Comment cette semaine me mettre à l’écoute de la Parole de Dieu pour ne pas rester figé.e dans mes regrets mais me tourner résolument vers la vie et vers l’avenir?

12e dimanche du Temps ordinaire C – 19 juin 2022

« Au dire des foules, qui suis-je ? » – « Pour vous, qui suis-je ? »

Lc 9, 18-24

> « Seigneur Jésus, si je comprends bien, tu ne les poses pas ces questions par curiosité, mais en désirant fortifier la foi de tes disciples qui sont avec toi en route vers Jérusalem, lieu où tu donneras ta vie. Je pressens que tu n’as pas laissé au hasard le moment où tu allais t’adresser aux Douze : C’est du cœur de ton intimité avec le Père que jaillit ton questionnement révélateur. Heure solennelle.

> Si le regard des foules s’arrête sur des aspects extérieurs, quel contraste alors avec la réponse de Pierre ! Au nom des Douze, il proclame sa foi en ton origine divine : « Tu es le Christ, le Messie de Dieu.»

> Aujourd’hui, quelle est ma réponse en t’entendant m’adresser la même question ? Tu n’attends pas de moi une réponse intellectuelle, “juste“, comme venant d’un premier de classe, mais une réponse existentielle qui engage toute ma vie : Marcher à ta suite, renoncer à moi-même, prendre ma croix chaque jour et te suivre. Oui, pour moi, tu es Celui qui a donné sa vie pour moi et de qui je reçois chaque jour à nouveau la mienne, apparemment “perdue“ – à cause de toi. »

Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur – C – 10 avril 2022

« Celui-ci était réellement un homme juste. »

(Lc 23,47)

En regardant la Croix, en ce week-end des Rameaux et de la Passion, je regarde mon Sauveur. Je me redis les paroles du Centurion : « Celui-ci était réellement un homme juste. »

Un homme juste. Une femme juste. Voilà ce que je suis invité-e à être si j’entends suivre le Christ, cet homme juste.

Seigneur, aide-moi à être juste.

Juste selon la justice bien sûr.

Mais aussi juste, simplement.

Juste bon, juste bien, juste comme tu le veux.

Pour suivre cet homme qui était, qui est, qui sera toujours un homme juste.

4e dimanche de Carême – C – 27 mars 2022

« Un homme avait deux fils »

Luc 15,11
Peinture de Sieger Köder

> Mais ses deux garçons semblaient ignorer leur véritable identité par rapport à celui qu’ils considéraient presqu’exclusivement sous un angle matériel. Tout en l’appelant « père », l’un lui demande sa part de fortune, un peu comme on procède au partage des biens d’un défunt. L’autre n’a même pas l’idée de lui demander quelque chose, le jugeant indifférent à sa vie privée. 

> Et nous, quelle image avons-nous du Père du ciel ? Un Dieu juge, un Dieu fournisseur de bienfaits ? Si nous en sommes encore là, Jésus nous offre ici la plus belle image de celui qui est infiniment PERE. Ne demandant pas de compte, il se laisse émouvoir jusqu’aux entrailles par le retour du prodigue ; sourd aux reproches de l’aînée aigri, il l’appelle tendrement « mon enfant » et lui révèle que l’autre est son frère. Fils et frères tous les deux, enfin.

3e dimanche de Carême – C – 20 mars 2022

« Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. »

(Luc 13, 8)


> « Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » voilà ce qui est annoncé dans plusieurs versets de l’Évangile de ce dimanche. Faut-il y voir une menace de Dieu ? Ne s’agit-il pas simplement de conséquence d’acte ou de posture qui mène à une desséchement, une mort ?
Soyons rassurés, cette conversion peut être initiée par l’extérieur, il y a quelqu’un qui peut changer le terreau dans lequel nous sommes qui parfois est la raison pour laquelle nous ne produisons pas de fruits.
> Demandons au Vigneron de changer la terre séchée dans laquelle nous sommes installé pour y mettre de la bonne terre, et de l’engrais, et cette bonne terre sera capable de recevoir les graines, selon une autre parabole. Ainsi, la conversion qui nous est demandée devient possible.