3e dimanche de Pâques – C

« Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » (Jean 21, 6)

> Avez-vous déjà eu une impression de déjà-vu ? Un vague sentiment d’avoir déjà répété les mêmes gestes, entendu et dit les mêmes mots, dans un même lieu ? Eh bien c’est l’effet que cela m’a fait en lisant l’évangile de ce dimanche qui parle d’une pêche non fructueuse rendue miraculeuse par un inconnu qui se trouve être Jésus.

Mais il ne s’agit là pas d’un déjà-vu, mais d’un déjà vécu ! En effet, pour les disciples il s’agit d’une deuxième pêche miraculeuse. Le premier récit ayant eu lieu avant la mort de Jésus, au moment de leur appel par le Christ à changer de métier pour pêcher non plus des poissons mais des hommes. Le deuxième – le passage de ce dimanche – a lieu après la résurrection de Jésus. Pourtant, alors même qu’ils avaient rencontré le Christ ressuscité, que celui-ci venait de les envoyer annoncer la nouvelle (Jean 20,22-23), il est étonnant que les disciples retournent purement et simplement à leur ancienne occupation… en vain cependant. Ils travaillèrent toute la nuit et ne prirent rien. La nuit est symbole de ténèbres, de nos échecs. C’est au petit jour que Jésus vient, apportant avec la lumière le succès. Les disciples n’avaient d’abord pas reconnu Jésus. Mais en recevant le conseil de l’inconnu et en refaisant les mêmes gestes que lors du premier miracle, alors ils reconnaissent Jésus !

Par-là, le Christ nous montre sa fidélité par les exploits qu’il réalise pour nous, même s’il doit refaire deux fois le même miracle pour se rappeler à nous.

> Puissions-nous recevoir ce texte comme un appel à faire ce qu’on pense juste pour Dieu, même si nous n’y arrivons pas tout de suite ou même après une longue nuit… le jour vient et le Seigneur nous dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. ».

2e dimanche de Pâques – C

« Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 19-31)

> Et bien nous en sommes là. Nous n’avons jamais vu Jésus en chair et en os et pourtant nous croyons. Alors sommes-nous heureux ? Nous rendons nous compte de la joie qui nous habite ?

L’octave de Pâques va se finir en ce dimanche et avons-nous profiter à fond de cette joie pascale ? La liturgie nous invite à vivre chaque jour la résurrection durant l’Octave. Y avons-nous goûté ? Où le lundi de Pâques étant passé nous sommes retournés à nos occupations et hop maintenant le carême est fini et je peux manger ce que je veux et ne plus faire d’efforts ?

Le carême est un temps de conversion. C’est-à dire un temps où nous devons ouvrir notre cœur. Mais c’est un temps qui doit nous mettre en chemin pour vivre l’année pleines de résolutions que nous avons pu éprouver durant ces 40 jours.

Alors : haut les coeurs et vivons en femmes et hommes nouveaux !

Dimanche 21 avril 2019 – Dimanche de Pâques – C

« C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut. » (Jean 20, 8)
> Pâques, c’est ce disciple qui n’avait pas osé entrer tout d’abord pour contempler le mystère. Qui a eu besoin de temps, ce temps si important pour que mûrissent les fruits les plus beaux de nos existences; qui a eu besoin de temps mais qui finit par entrer.
Qui voit, et il n’y a rien à voir. Qui croit, et il y a tout à croire.
Qui comprend que l’Ecriture n’était pas que mots jetés sur parchemins, mais que ce qu’elle dit est vrai.
Que celui qui était la Vie a vaincu la mort, parce que Dieu l’a relevé.
Et que ce geste, il le fait pour toi, pour moi, pour nous. Et que ce geste raconte bien davantage qu’un exploit remarquable. Il raconte rien moins qu’un lien si précieux que Dieu ne veut pas le laisser rompre.
Pâques naît de l’amour. Un amour de Dieu qu’aucune mort ne peut éteindre.
Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité! Alléluia!

5ème dimanche de Carême – C

« Jésus s’était baissé, et du doigt, il traçait des traits sur le sol… » (Jn 8,6)

> D’abord, il écrit dans le sable…
Au lieu de prendre parti
Au lieu de s’engouffrer dans un jugement
Au lieu de céder à la précipitation quand son avis est demandé
Au lieu de tomber dans le piège d’une dispute de théologiens…
Il écrit en silence dans le sable…

Cette expression « écrire du doigt » se retrouve ailleurs dans la Bible, c’est lorsque Dieu écrit du doigt les commandements sur les Tables de la Loi (Exode 31.18). Donc, devant la femme adultère et grâce à elle, Jésus écrit du doigt une Loi nouvelle, à la manière de Dieu lui-même au Sinaï. Et il l’écrit sur la terre de nos existences, et non plus sur la pierre d’un règlement extérieur.

Une nouvelle Loi qui ne dit pas: « Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci et dans ce milieu-là. » De nos jours, Jésus n’aurait jamais dit: « Ce n’est qu’un intégriste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot… » Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation sont toujours aimés de Dieu.

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. En celui qu’il rencontre, il voit toujours un extraordinaire possible ! Un avenir tout neuf ! malgré le passé.

Dans la semaine qui vient, je veux me laisser pétrir de cette Loi faite de respect et d’amour : retenir mon jugement et accepter la grâce qui est faite pour l’autre comme elle est faite pour moi.

2e dimanche du temps ordinaire – C

Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord.Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. » (Jn 2,7-8)

> Le miracle de Cana montre encore une fois que Jésus, le Christ, notre Seigneur, n’a pas d’autres mains que les nôtres pour agir sur terre et apporter le vin de la Bonne Nouvelle autour de nous.

Dans ce passage, Jésus donne ses instructions aux serviteurs, mais lui que fait-il ? Rien. Il ne fait rien. Il laisse la place aux serviteurs.

Et nous ? Que faisons-nous dans notre vie pour nous mettre à son service ? Jésus nous appelle chacune, chacun à la servir. Avec ses paroles, avec la Parole qu’est la Bible, nous pouvons nous laisser toucher par les instructions du Christ à notre égard. Chacune, chacun peut le servir avec ses charismes, ses dons, pour agir concrètement sur cette terre pour que le monde puisse voir ses miracles, ceux de la Bonne Nouvelle en son nom.

Remplir. Jusqu’au bord. Puis puiser. Porter. Faire goûter. Des actes à la portée de chacune, chacun.

En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, que Dieu nous bénisse dans ces actions qui visent au rayonnement de l’Evangile, ce vin de la fête pour tous ! Qu’il nous guide, pour que se réalise la prière de Jésus « que tous soient un, afin que le monde croie ! » (Jean 17, 21), Un autre miracle, celui de l’unité, appelé par le Pape François : https://www.youtube.com/watch?v=lcZEcIdK2ew.

25 décembre 2018 – La Nativité

« Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jn 1, 14)
 
> Où est Dieu? « Il a habité parmi nous. » Il est fondamentalement « avec » les humains. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous. Il accompagne, marche à nos côtés, partage ce qui fait nos vies, avec leurs joies et déceptions, leur richesse et leur pauvreté. Il est le Dieu dans la mangeoire d’une étable, le Dieu sur la route d’un départ loin de ses repères, le Dieu auprès de toutes celles et ceux de nous quand nous vivons ce rejet, parfois implicite, parfois non: « Il n’y a pas de place pour toi. »
 
Où est Dieu? « Il s’est fait chair. » Il est aussi en nous. « Au sein de l’immense univers, Dieu est né en l’humain » dit Maurice Bellet. Le récit de Noël nous le raconte: Dieu est à trouver dans les profondeurs de notre coeur, de l’être, de tout être. Il est le Dieu découvert dans ce nouveau-né du nom de Jésus. Dans la fragilité et la force d’une vie, dans cette énergie intérieure qui nous conduit à aimer, à lutter contre le mal et la mort, à nous relever, à vivre pleinement. A Noël, il n’est plus question de penser Dieu sans penser l’humain.
 
Mais à Noël, il y a aussi les anges dans les cieux, la gloire du Seigneur qui enveloppe les bergers, et le récit raconte aussi que ce Dieu qui est avec nous, ce Dieu qui est en nous, est encore le Dieu qui est au-dessus de nous. Dieu ne peut pas être enfermé dans nos idées, nos discours, nos manières de voir. A Noël, Jésus-Christ est pleinement Dieu, et en même temps Dieu reste dans les Cieux. Il nous échappe, il nous dépasse, nous précède et nous suit. C’est ce que nous rappellent les anges dans les cieux à Noël. Dieu est mystère, comme la vie est mystère, comme l’amour est mystère. Toutes nos explications n’en épuisent pas la profondeur. « Nous avons vu sa gloire. »
 

34e dimanche NOTRE SEIGNEUR JÉSUS CHRIST ROI DE L’UNIVERS – B

« Je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. » Jn 18, 37

> Pilate interroge le Christ sur sa royauté. Il a seulement le prisme d’une royauté humaine et donc d’un risque pour Rome. Mais la royauté du Christ n’est pas de ce monde sinon des gardes se seraient battus pour lui, et la force aurait été utilisée pour se libérer de Rome et faire croire en Dieu. Contrairement à cela, le fils de Dieu s’est fait homme et est venu accomplir et rétablir la vérité de la parole de Dieu. Qui écoute le message du Christ suit cette vérité.

Ce dimanche, nous fêtons le Christ Roi et aussi le dernier jour de l’année liturgique ! Nous rentrerons la semaine prochaine dans le temps de l’Avent. Un bon temps pour se préparer à accueillir le Christ et ainsi à préparer notre coeur. Alors avant les fêtes de famille, appartenons à la vérité et tâchons de nous réconcilier pour profiter pleinement de ces instants avec tous ceux qui ont pu nous poser problème.

21e dimanche du temps ordinaire – B

« C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous qui ne croient pas. » Jn 6, 63-64

> Des paroles dures, difficiles à entendre peut-être. Nous qui, depuis notre naissance, sommes notre propre point de référence. Nous qui vivons à partir de ce que nous sommes capables de développer comme compétences, à partir de nos capacités, à partir de notre combat pour survivre. A tel point que nous confondons parfois la réalité avec ce que nous en percevons, et oublions que le monde n’est pas issu de nous-mêmes.

Ce qui donne la vie vient de plus loin, de l’extérieur de nous, d’ailleurs. C’est l’Esprit. Si nous croyons vivre seulement à partir de nous-mêmes, nous demeurons dans l’illusion: celle que la vie serait ce que nous percevons. Le Christ nous invite à sortir de nous-mêmes, renoncer à nous poser comme référence et accepter de se recevoir d’ailleurs, se recevoir de l’Esprit.

> La vie en vérité passe par une dépossession et un renoncement. Pour non plus se raconter à partir de soi, mais se laisser raconter par un Autre. Pour sortir de l’illusion du soi et se découvrir habité par l’Esprit qui unifie toute réalité. « Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui cesse de s’y attacher en ce monde la gardera pour la vie éternelle. »

20e dimanche du temps ordinaire – B

Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » (Jean 6, 51)

> Il y a dans ces paroles fortes de Jésus, quelque chose qui touche le cœur de notre foi et même de nos fois ! En effet, ce passage peut de prime abord souligner les interprétations différentes qu’en font les chrétiens. Si les catholiques par exemple en donneront une interprétation littérale avec l’eucharistie, chez les protestants cette interprétation sera davantage spirituelle. Néanmoins – et c’est peut-être là un point essentiel de l’œcuménisme ? -, nous recevons tous le don de la personne de Jésus et la question est de savoir quelle conséquence a ce don, ce que nous en faisons. Jésus s’offre tout entier à nous, il se fait nourriture, cette nourriture qui nous fait vivre. Comment à notre tour recevons-nous cette nourriture, promesse de vie éternelle ? Sommes-nous conscients de la transformation opérée dans nos corps tout entier par ce don de Jésus ?

> Cette semaine, réfléchissons à ce don radical fait par Jésus de sa personne et à la façon dont nous le recevons, personnellement.

19e dimanche du temps ordinaire – B

« Amen, Amen, je vous le dis, il a la vie éternelle, celui qui croit. Moi, je suis le pain de vie. » (Jean 6, 47-48)

> Sans pain, nous mourrons. Le peuple d’Israël dans le désert a bien cru mourir, mais Dieu lui a envoyé la manne. Les juifs du temps de Jésus ont bien cru mourir, mais Dieu leur a envoyé son fils, Jésus, lui qui est le pain de vie et qui offre non seulement la vie, mais la vie éternelle.

Et aujourd’hui ? Ne serait-ce pas la mort, spirituelle, qui nous guette nous aussi, dans une société « désertique » où la dignité humaine est bien souvent bafouée sur l’autel de l’économie, de la performance, du matérialisme ? Dieu a envoyé pour nous aussi Jésus le Christ, le Sauveur, qui nous nourrit pour que nous ne tombions pas dans la mort spirituelle. Qu’en faisons-nous réellement au quotidien, de ce pain de vie ?

De retour de Madagascar, j’ai été touché par la foi de ces hommes et ces femmes, pauvres en apparence, mais tellement riches de cette confiance en la volonté de leur Seigneur. « Il est le pain de vie, et si je l’ai avec moi, je ne crains rien. J’ai la vie, et même la vie éternelle. » Un beau message pour nos sociétés occidentales.