23e dimanche – C

De grandes foules faisaient route avec Jésus; il se retourna et leur dit:  » Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. (Lc 14, 26)

> Les paroles que nous entendons ce dimanche sont dures, voir incompréhensibles. Elles nous montrent en tout cas qu’être chrétien, qu’être disciple de Jésus, ce n’est pas de tout repos. Etre chrétien, c’est un choix de vie qui nous implique en entier, qui va jusqu’à toucher ce que nous avons de plus précieux. Si on retourne 2000 ans en arrière, ceux qui se convertissaient au christianisme pouvaient être rejetés par leur famille, leurs proches et cela pouvait leur coûter la vie. Encore aujourd’hui, être chrétien n’est pas un choix anodin (ou ne devrait pas l’être), mais implique chacun de nous. Bien sûr il ne nous est pas demandé de rejeter notre famille ou de souffrir au prix de notre vie. Cela ne doit pas être un but en soi et cela ne nous est pas demandé par Jésus. Mais certains d’entre nous, en étant disciples de Jésus, peuvent se retrouver dans cette situation, car leur choix de vie fait qu’ils sont rejetés, voir en danger.

> Cette semaine, nous te proposons d’avoir une pensée, une prière pour nos frères et sœurs chrétiens, pour qui être disciple implique qu’ils soient rejetés par leurs proches, qu’ils soient persécutés ou qu’ils donnent leur propre vie.

22e dimanche – C

« En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. » – Lc 14, 11

> Cette phrase de Jésus semble étonnante au premier abord, surtout dans notre société de consommation et de surexposition (dans les médias, sur les réseaux sociaux, etc.) qui prône plutôt la course à la reconnaissance et à la réussite au détriment du tâtonnement et de la répétition. Pourtant, c’est une leçon d’humilité, de modestie et de patience que nous offre Jésus ici en prenant pour cadre une célébration de mariage à laquelle il est préférable d’assister en retrait quitte à être invité à s’avancer à une place d’honneur plutôt que de jouer des coudes pour risquer d’être évincé au profit d’invités plus importants. L’importance en question n’étant ni le rang social, ni la réussite professionnelle, ni le montant du compte en banque, mais la proximité relationnelle, la capacité d’aimer et la profondeur des sentiments vis-à-vis de ses « prochains », en l’occurrence des mariés dans cette parabole.

La foi, l’espérance et l’amour se vivent dans le secret d’un cœur à cœur avec Dieu. Les retombées ne sont pas forcément immédiates ni visibles, mais ô combien gratifiantes pour un bon bout de temps. Essayons !

21e dimanche – C

« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. » (Luc 13, 24)

> Le thème de l’exiguïté de la porte ou de la difficulté du chemin conduisant au salut est classique et s’oppose à la voie de la facilité et de la moindre exigence. Dans ce cadre-là, symptomatique est le terme « efforcez-vous » qui renvoie littéralement à une lutte, un combat. Un peu à la manière d’une lutte sportive, la vie chrétienne, loin d’être un chemin de paresse de tout repos, est faite de combats, d’efforts, pour mettre en pratique la prédication de Jésus.

En ces jours de conclusion des Jeux Olympiques à Rio, où des milliers d’athlètes ont lutté, combattu, ont essayé de se dépasser, nous chrétiens pouvons à notre tour nous poser la questions de nos luttes, de nos combats, de nos dépassements. Sur quoi dois-je porter un effort dans mon cheminement avec Dieu ? Ces efforts, pour ne pas être vains, doivent être ancrés en Christ, afin qu’il ne puisse pas dire « je ne sais pas d’où vous êtes ».

Ainsi, cette semaine, nous nous proposons de méditer ces questions personnelles de lutte et de dépassement sur notre chemin avec Christ avant de le lui remettre dans la prière, car lui seul peut nous aider dans cet effort pour entrer par la porte étroite.

20e dimanche – C

« Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » Luc 12, 50

> Jésus va recevoir un baptême, celui de sa mort.

Cette page où nous partageons une piste tous les dimanches est une page œcuménique. C’est à dire que nous partageons tous ce même baptême du Christ, celui par lequel nous sommes plongés dans sa mort et sa résurrection. Et nous aussi nous avons une mission à accomplir qui peut nous angoisser. Jésus partage cette angoisse avec nous, il nous précède dans cette angoisse du baptême, nous accompagne dans notre mission.

N’ayons pas peur d’avancer avec lui, de témoigner ensemble de ce même baptême reçu qui fait notre joie et notre espérance !

19e dimanche – C

« S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin
et qu’il les trouve ainsi,heureux sont-ils ! » (Lc 12, 38)

> Dans l’évangile de ce dimanche, le Seigneur nous demande de veiller constamment, de ne pas fermer la porte le soir venu et d’aller se coucher. Il nous demande de veiller.
Certes. Physiquement, il nous est difficile de ne tenir rien qu’une nuit à veiller, rappelons-nous les disciples au jardin des Oliviers !

Comment aujourd’hui pouvons-nous attendre le Seigneur ?

La réponse est si simple mais en même temps si difficile à mettre en place dans nos journées chargées. La prière évidement ! Tournons nos coeurs vers le Seigneur chaque jour et nos âmes se tourneront et veilleront pour le retour de notre Dieu !

Gardons quotidiennement dans notre esprit le cantique de Syméon !

18e dimanche – C

En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ! » (Lc 12,13)

> Il s’agit bien sûr ici d’argent. Mais on peut aussi recevoir cette phrase différemment. Nous avons reçu un héritage : des valeurs, une éducation, une foi.

Les gens qui arrivent chez nous peuvent légitimement nous demander : « Partage avec moi ton héritage ! »

Les gens qui vivent depuis toujours avec nous mais n’ont pas eu la chance de recevoir tout cela peuvent aussi nous demander : « Partage avec moi ton héritage ! »

Cette semaine, nous nous proposons donc de partager notre foi avec celui ou celle qui ne la connaît pas, autour de nous. Et à l’inverse, de demander aux plus âgés de notre entourage de nous partager leur héritage. Ils ouvriront de grands yeux choqués. Expliquons alors qu’il ne s’agit pas d’argent, pour nous dans notre questions, mais bien de valeurs, de foi, que nous aimerions qu’ils nous partagent cet héritage-là.

17e dimanche – C

Jésus leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. » (Lc 11, 3)

> Le « Notre Père » que nous récitons, nous a été donné par Jésus. Quelle richesse ! Et cette prière commence par « Père ». On pourrait arrêter la prière après ce mot: « Père »…
C’est une invitation à entrer en relation avec un Dieu qui se fait proche. Est-ce que nous réalisons la chance que nous avons de pouvoir parler à Dieu, comme à un père, comme à un proche ? Ce père céleste qui est un père avec qui nous pouvons être en totale confiance (comme nous dit la suite du texte de ce dimanche), un père à qui nous pouvons tout demander, un père qui prend soin de nous, un Père… Quel mystère que ce Père si grand et si proche… Notre Père… Mon Père… Papa…

> Cette semaine, à chaque fois que nous réciterons le « Notre Père », disons lentement le début de cette prière, savourons ces mots : « Notre Père » et contemplons ce qui se vit au cœur de cette relation entre nous et notre Père.

16e dimanche – C

Le Seigneur lui répondit : Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. – Lc 10, 41-42a.

> Classiquement, les interprétations de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie favorisent Marie au détriment de Marthe. En effet, cette dernière s’affaire à diverses tâches domestiques tandis que sa sœur boit les paroles du Christ. Ce qui n’est pas dit, cependant, c’est que sans doute, Marthe faisait deux choses à la fois : préparer la table ET écouter Jésus ! Car chacun sait que les femmes sont capables de faire deux choses à la fois, n’est-ce pas Messieurs…

Regardons de plus près : c’est bien chez Marthe que Jésus se trouve ! Pas chez Marie, ni chez « Marthe et Marie », comme on a tendance à le croire souvent. Et que fait-on naturellement lorsque l’on reçoit des hôtes et qu’on est la maîtresse de maison ? Eh bien on apprête sa maison, on fait le ménage, du rangement, la cuisine… C’est Marthe que Jésus apostrophe : « Marthe, Marthe… » Il la connaît par son nom comme Dieu a connu Moïse par son nom (cf. Ex 33, 12). Marthe n’est pas insignifiante aux yeux de Jésus. Il sait mieux que quiconque ce qui l’habite, même si elle s’agite et ne semble pas attentive à ce qu’il raconte. Même si une seule chose est nécessaire, rappelle-t-il. Et cette chose, c’est l’orientation de toute vie en lui. En s’adonnant à de multiples tâches (comment pourrait-il en être autrement en vivant « dans le siècle » ?!), on demeure toujours en communion avec le Christ. Et c’est plutôt rassurant !

En cette période de vacances et de ralentissement, où l’esprit vagabonde à d’autres « soucis » que ceux du quotidien et même à un relâchement de la prière, de la louange et de l’adoration, restons attentifs au fait que quoi que nous fassions, Jésus est là, nous connaît et nous appelle sans cesse à nous tourner vers lui. Il est là, il nous attend et nous entend !

15e dimanche – C

« Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.» (Luc 10, 33-34)

> Dans cette parabole, le Samaritain, qui représente l’exemple à suivre, fait comme un détour. En route, il décide en effet de changer ses plans pour prendre soin de l’homme blessé. La raison ? Il est « saisi de compassion ». Littéralement, il est « ému aux entrailles », qui est le siège de l’amour et de la pitié pour la culture de l’époque de Jésus. Ce mot grec « Splagchnizomai » se retrouve aussi dans la parabole dite du « fils prodigue » quand le père voit son fils perdu revenir à la maison (Luc 15, 20). Ce mot souligne combien le Samaritain et le père sont remués, touchés si profondément, à un tel point que cela inverse tout comportement qu’on aurait pu attendre de l’un et de l’autre. Ce verbe dit simplement que le Samaritain, lui l’étranger qui aurait dû passer tout droit, s’est laissé toucher au plus profond de son être par l’homme blessé, ce qui le conduit à agir en dépit des conventions.

Et nous, quand nous sommes en route, osons-nous changer nos plans et nous arrêter auprès de ceux qui en ont besoin ? Nous laissons-nous, en dépit des conventions, toucher au plus profond de notre être par ceux que nous rencontrons de manière inattendue et allons-nous ensuite prendre soin d’eux ?

Cette semaine, nous nous proposons d’essayer de nous laisser toucher « aux entrailles » et, une fois au moins, de changer nos plans pour prendre soin d’une personne qui en a besoin. De manière spontanée, sans planifier, mais simplement faire un détour pour mettre en pratique nous aussi, sur notre chemin, cette parole de Jésus du verset 37: « Va, et toi aussi, fais de même ».

14e dimanche – C

Les 72 disciples revinrent tout joyeux, en disant :
« Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
Jésus leur dit : « […] Ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ;
mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » (Lc 10,17.20)

> On se réjouit très souvent de nos actes, de nos résultats, du bilan d’une année scolaire – c’est d’actualité en ce début d’été. Les disciples sont dans ce « trip » : ils se réjouissent de ce qu’ils ont FAIT.

Jésus leur suggère plutôt de se réjouir parce qu’ils sont aimés de Dieu, pour ce qu’ils SONT pour Dieu qui les connaît par leur nom.

En ce temps estival, nous vous proposons de vous réjouir de qui vous êtes, de vous réjouir de vous savoir aimé(e) de Dieu, sans conditions, tel(le) que vous êtes.