Dimanche des Rameaux – B – 28 mars 2021

« Ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus. »

Marc 14, 3

En mémoire d’elle

> Etrange histoire que celle-ci ! Deux jours avant la Pâque, Jésus séjourne à Béthanie qui signifie maison de l’affligé. Et c’est bien ce qu’est celui qui reçoit Jésus : un affligé. N’est-il pas lépreux ce Simon qui accueille Jésus dans sa maison ? Une maison où l’on entre comme dans un moulin. Pour preuve, cette femme qui s’invite à un repas où elle n’est pas conviée. D’où connaît-elle Jésus ? Comment sait-elle que Jésus est chez Simon ? N’a-t-elle pas peur d’entrer dans la maison d’un lépreux ?  Est-elle riche ? Est-elle tant aimée qu’elle ait reçu en cadeau un parfum de nard pur d’une très grande valeur ? Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez pas de réponse ! La femme est inconnue et son geste étonnamment ambigu, mêlant violence et douceur. La violence d’un vase brisé dont les morceaux tombent bruyamment sur le sol et la douceur des mains de la femme oignant la tête de Jésus de cette huile rare et capiteuse. Est-elle insensée ? Comment a-t-elle osé poser ses mains sur Jésus ? N’a-t-elle pas craint qu’Il la repousse ?

Et Lui, jusqu’à quand a-t-Il gardé en mémoire cette onction ? A la croix, portait-Il encore des effluves de cette odeur enivrante ? 

Outre le geste de la femme, la réflexion de Jésus qui prophétise qu’on racontera aussi en mémoire de cette femme ce qu’elle a fait est tout aussi incompréhensible. Il scelle le premier cénotaphe virtuel de l’histoire, un monument à une femme inconnue ! 

En me recueillant, je réalise que moi, illustre inconnu, je suis connu de Celui qui est la vie. Aurais-je le courage de cette femme ? Ne voudrais-je point offrir à Jésus ce que je crois être si précieux ?

Baptême du Seigneur – A

« Jésus lui répondit : « Pour le moment, laisse faire ; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste. » Alors Jean le laisse faire. Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l’eau ; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre sous la forme d’une colombe et venir sur lui.

Et des cieux, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui j’ai mis tout mon amour. » – Mt 3, 15-16

> Jésus vient vers Jean pour se faire baptiser par lui, au grand étonnement de ce dernier ! « Laisse faire ! », lui dit Jésus. « Laisse faire ! »… Demander le baptême, se faire baptiser par son prochain, c’est laisser Dieu agir en soi par son Esprit, c’est suivre le Christ, c’est méditer les moments de sa vie, lui qui, comme nous, a expérimenté la joie, la tristesse, la peur et la colère.

Et nous, connaissons-nous la date de notre baptême ? Si nous étions bébés, nous a-t-on raconté comment s’est passée la cérémonie ? Savons-nous au moins le nom du pasteur ou du prêtre qui nous a baptisé et dans quel lieu cela s’est passé ? Notre baptême n’est pas un événement du passé, mais il est efficace et actif chaque jour ! Chaque jour il nous permet d’éveiller en nous la présence du Seigneur que nous sommes alors capables de reconnaître dans le visage des personnes que nous côtoyons. Avec qui, cette semaine, parlerons-nous de notre baptême ? A quel(s) moment(s) y penserons-nous particulièrement ?