1er dimanche de l’Avent – B – 29 novembre 2020

« Il commande au portier de veiller. »

(Marc 13, 34)

> Portier, un métier qui n’est pas de tout repos : il s’agit de travailler pendant que les autres dorment. La sécurité des endormis dépend du niveau de veille du portier. Aux heures où les paupières ont une tendance naturelle à tomber, les yeux doivent être écarquillés pour entrevoir la présence de possibles voleurs ou ennemis. La nuit tous les chats sont gris dit le proverbe. Comment distinguer entre un pauvre hère et un voleur ? Portier, vraiment ce n’est pas une sinécure. Des qualités précises sont requises : vigilance, sens du devoir et des responsabilités, discernement. Heureusement, c’est de l’histoire ancienne. De nos jours, avec l’éclairage public, les serrures automatiques, les caméras de surveillance, les natel intelligents… point n’est besoin de portier !

Pourquoi donc Jésus choisit-il de raconter cette histoire si elle n’a pas de sens pour les lecteurs du XXIème siècle ?A bien y regarder ce récit a une portée plus intemporelle qu’il n’y paraît. Nous vivons dans un monde d’endormis vis-à-vis du Christ. Veiller sur eux, n’est-ce pas les avertir de la présence d’ennemis et, en particulier, d’un capable de se changer en ange de lumière ? La distinction est encore moins évidente que de nuit. Jésus insiste sur le fait que personne ne sait ni le jour, ni l’heure. Voilà la raison de cette veille constante.

A bien y regarder ce récit a une portée plus universelle qu’il n’y paraît. Ce n’est pas le rôle d’un seul homme. Pour veiller aux portes du temple, David avait assigné cette tâche à 4000 lévites. Jésus va plus loin puisqu’Il adresse l’ordre de veiller à tous ! La responsabilité est désormais notre mission commune. Alors, Veillons les uns sur les autres. (Hébreux 10,24)

22e dimanche du temps ordinaire – A – 30 août 2020

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.»

Mt 16,24

> Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Devant l’annonce de la croix, de la nécessité de la souffrance et de la mort, qui certes ouvre sur la résurrection, les disciples ne comprennent pas. Ils n’entendent pas. Saint Pierre, qui vient de confesser Jésus comme Christ, et qui vient d’être institué par lui comme « pierre sur laquelle je bâtirai mon Eglise » (16,18), même Saint Pierre le rabroue. Il s’oppose fortement. Il ne peut pas entendre cela. 

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Puis Jésus annonce à ses disciples que le fait de le suivre a un coût : se renier, d’une part, et se charger de sa croix, d’autre part. Le disciple est appelé à se renier à soi-même, c’est-à-dire à renoncer à être le centre de sa propre vie, renoncer à la volonté de ne compter que sur soi-même et sur ses certitudes, renoncer à ne croire qu’en soi pour se forger le sens de sa vie, mais recevoir ce dernier d’un autre. Se renier, c’est dire notre incomplétude et notre besoin fondamental de recevoir l’essentiel par un Autre. Un Tout-Autre. Le centre, ce n’est plus moi, c’est le Christ.

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Celui qui veut suivre Jésus doit ensuite se charger de sa croix. La croix, ce sont les difficultés, la souffrance, la mort. La croix, c’est le sacrifice. Celui de Jésus, mais aussi celui que doivent traverser les disciples. C’est perdre quelque chose pour gagner autre chose, de plus fondamental. Mais la perte est là, elle fait partie de notre suivance du Christ.

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Alors cette semaine, essayons de nous mettre à l’écoute de ces paroles si difficiles à… entendre. Méditons la croix dans nos vies, méditons le sacrifice dans notre manière de suivre le Christ, méditons nos pertes ; tout cela afin ensuite de découvrir, à la lumière de la résurrection qui suit la croix, comment Dieu nous offre la vie en plénitude.

20e dimanche du temps ordinaire – A – 16 août 2020

« Les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres »

(Matthieu 15, 27)

> Incroyable texte, difficile d’accès parce qu’il montre un Jésus dur, apparemment raciste et loin de l’image qu’on lui connaît. Les textes bibliques qui nous dérangent nous demandent d’aiguiser le regard. Alors que peut-il nous dire ? Focalisons donc un instant sur l’incroyable ténacité et courage de la femme Cananéenne : elle ne se laisse pas décourager parce qu’elle est femme et qu’il est mal vu qu’elle s’adresse à un homme, israélite de surcroît. Elle aborde humblement le Christ et ne se laisse pas décourager alors que Jésus ne lui répond pas ni quand les disciples lui disent de s’en aller. Elle ne se laisse pas décourager quand Jésus lui dit qu’il n’est pas venu pour elle (?!). Au contraire, elle entre dans le jeu et en reprenant les termes de « petit chien » et de « maître » elle reconnaît une autorité divine au Christ (et par là un statut supérieur au peuple qui l’a accueilli). Est-ce un test de la part de Jésus ? Quoiqu’il en soit, sa foi est telle qu’elle se « contente » des miettes et sait que cela suffira à la sauver elle et sa famille.

> Cette semaine, même si nous ne comprenons pas certains messages véhiculés par les représentants de Dieu sur terre ou si nous avons l’impression que Jésus ne répond pas, accrochons-nous à la foi que même une miette de Dieu suffit pour nous sauver !

Mardi 12 mai 2020

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. » 

Jean 14,27

> On ne compte plus les assurances vie, les mutuelles censées apporter un peu de sérénité. La situation actuelle nous montre de manière criante à quel point nous sommes dans l’insécurité permanente… Tiraillés dans nos engagements, bousculés dans nos peurs, différents dans nos priorités, vers quelle paix se tourner ?

Les dernières paroles de Jésus à ses disciples avant de dire résolument « Levez-vous et partons d’ici », en route vers la Passion résonnent fort pour moi ce matin… Je te donne ma paix, mais pas comme le monde donne. Avec la poudre aux yeux des biens de consommation ou avec l’étourdissement des loisirs effrénés… non: MA paix.

Qu’elle soit soufflée sur vous ce matin cette Paix! en cette semaine où nous nous risquons à davantage de déplacements et d’activités… Que votre coeur ne se trouble pas! 
Amen

2ème Dimanche de Pâques, 19 avril 2020

« Alors que les portes étaient verrouillées, Jésus était là au milieu d’eux. »

(Jean 20, 26)

> Par deux fois l’Évangile précise que les disciples avaient non seulement fermé leur porte mais ils l’ont carrément verrouillée, et ils restent là par crainte des juifs.
Et pourtant, par deux fois, alors même qu’ils sont enfermés ainsi chez eux, Jésus vient les rejoindre, au plus profond de cette crainte qui les immobilise.
Il vient calmer leur crainte et apporter sa paix. Il va souffler sur eux l’Esprit-Saint, prémices de la pentecôte et il les envoie ! Il les invite à sortir de leur immobilisme, à dépasser la crainte.

> On notera que pour les disciples il a dû venir deux fois, car une semaine après avoir vu Jésus, après avoir reçu sa paix, après avoir été remplis de joie, ils étaient à nouveau là, enfermés chez eux. Cette libération de la peur n’est pas simple, elle prend du temps, se fait par étapes. Ne nous décourageons pas si nous n’osons pas affronter les peurs qui nous bloquent et nous empêchent de nous mettre en route. Comme les disciples, nous sommes invités à déceler la présence de Jésus. Recevons la Paix de Jésus ressuscité !

Carême et Coronavirus

“Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ”

Rm 8,38

L’Équipe de rédactrices et rédacteurs de L’Evangile à l’Ecran n’est pas resté indifférente à la décision d’annuler les célébrations un peu partout pour faire face au Coronavirus. Nous vous proposerons un rendez-vous quotidien à midi pour vous permettre un temps de rapprochement avec Celui qui est notre soutien. Soyez bénis !

6ème dimanche du Temps Ordinaire — A

Dimanche 16 février 2020, Mt 5, 17-37

« Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. »

(Mt 5, 23-24)

> Cette semaine, l’Église propose un long passage d’Évangile dans lequel le Seigneur Jésus nous pousse dans nos retranchements. Dans certains passages Il fait même preuve d’une apparente intransigeance envers le pêché. Suivre le Christ n’est pas chose aisée !

Le point commun de toutes ses recommandations, c’est l’Amour envers le prochain. N’est-ce pas bon qu’Il soit intransigeant lorsqu’Il nous demande d’aimer ?

Ainsi, les règles, les rites, les sacrifices, les lois sont vides de sens si appliqués ou suivis aveuglément. Un changement de paradigme est proposé par Jésus. Il nous demande de nous mettre au clair dans nos liens horizontaux avant de prendre soin des liens verticaux entre le Père et nous. C’est déposer un poids pour avoir un cœur léger et disponible à une vraie rencontre avec notre Dieu.

> Cette semaine, lorsque nous prenons du temps pour être dans la présence du Christ, pensons aussi à ce qui mériterait d’être mis au clair dans nos relations. Et là où il y a difficulté, demandons à Dieu de nous aider à accomplir ses commandements.

5ème dimanche du Temps Ordinaire — A

Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde (Matthieu 5.13-16)

Le sel et la lumière n’ont pas à voir avec des plus quantitatifs mais ils changent tout au niveau qualitatif….une petite quantité de sel ou de lumière suffit à transcender un plat ou à changer radicalement la luminosité d’une pièce.

>Cette semaine je veux réfléchir à ma présence au monde et à mes proches en ces termes-là …même si je passe peu de temps avec mes collègues ou avec ma famille à cause d’un agenda surchargé, comment rendre ce peu de temps riche de saveur et de lumière ?

>Seigneur
Sans toi, ma vie serait sans saveur, je serais un errant dans l’obscurité.
Tu m’éclaires, tu donnes un sens à ma vie.
Tu me remplis d’une joie et d’un émerveillement que je ne peux pas garder pour moi. Donne moi de porter haut ta lumière pour qu’elle rayonne autour de moi!

Amen

La Sainte Famille — Année A

Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis … (Mathieu 2,13)
Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et pars … (Mathieu 2,20)

(Réfugiés Rwandais 1994)

> A peine né dans ce monde, après la joie de Noël le Fils de Dieu connaît la persécution par Hérode qui le fait rechercher pour le faire périr.
Avec Joseph et Marie, Jésus est ballotté sur les routes de l’exil vers l’Egypte et partage le sort, d’une existence précaire, menacée, humiliée, tragique de millions de réfugiés, d’expulsés chassés de leur maison par la brutalité des dirigeants et des soldats,

Jésus entre dans notre histoire humaine par la porte des faits divers tragiques qui remplissent notre actualité avec les drames angoissants de tant d’immigrants, de réfugiés, de victimes de la violence de notre monde.

Au cœur de ce monde de rejet et d’atrocités, Dieu a procuré à son Fils un havre d’accueil, une oasis de paix et de douceur : Marie, sa mère, et Joseph qui sera comme un père pour lui.  » Lève-toi, prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte ». Joseph ne dit pas un seul mot. Il ne parle pas… il agit. « Joseph se leva dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère et se dirigea vers l’Égypte».

L’église Catholique fête ce dimanche la Sainte Famille, modèle de nos familles humaines et spirituelles, qui a su prendre des risques s’inscrivant dans l’espérance. Eclairés par la lumière que l’étoile de Noël a déposé dans nos cœurs , présentons au Seigneur Dieu tous les « déplacés » à l’intérieur, tous les réfugiés à l’extérieur de la Syrie, de l’Afrique et dans le monde, accablés par la faim, le froid, l’exil!

> Inspiré par une prière du Pape François à la fin de la messe qu’il a célébrée le dimanche 27 octobre 2013, prions pour que Dieu réveille dans notre société la conscience du caractère sacré et inviolable de la famille, bien inestimable et irremplaçable. Que chaque famille soit une demeure accueillante de bonté et de paix pour les enfants et pour les personnes âgées, pour qui est malade et seul, pour qui est pauvre et dans le besoin.

//Sources Fr. Yves PERIER-MUZET frère de la sainte famille via un site de la communauté de Metz Hayange//

2e dimanche de l’Avent – année A

« Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Voix de celui qui crie
Dans le désert
Préparez le chemin du Seigneur,
Rendez droits ses sentiers. »

(Mat 3,1-3)

> Comment se préparer à la venue du Christ ? La seconde partie de la citation explique de quelle préparation il s’agit : « rendez droit ses sentiers ! » Le verbe hébreu signifie bien « rendre droit, lisser, aplanir ». Au fond, le Seigneur nous invite à mettre à plat nos sentiers en ouvrant un chemin pour faire de place à Dieu, pour lui dégager la route. Comme lors de nos rudes hivers, comme quand nos routes sont bloquées par la neige, il s’agit de préparer la route à la venue du Seigneur, de dégager de ce qui encombre notre route intérieure.

Bien sûr, ce n’est pas si évident de lui faire un chemin en nous, de dégager notre route enneigée par les difficultés de la vie, ou embourbée par le stress de cette période, par l’égarement que celle-ci peut occasionner en nous. Peut-être qu’il s’agit bien, dans cette préparation, de d’abord faire de la place, se désencombrer, revenir à l’essentiel. Aplanir, n’est-ce pas d’abord, ôter ce qui est en trop ?


Alors dans ce temps de l’Avent un peu fou, sortons nos pelles à neige et nos trax pour nous désencombrer et enlever qui est en trop. Oui préparons-nous à sa venue en Lui faisant de la place, extérieurement et intérieurement, en lui dégageant un chemin.