Avent 2015 – Jour 21

Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie. Sa femme aussi était descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth.

Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur de façon irréprochable.

Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge(…) L’ange du Seigneur lui apparut, et lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. (Lc 1, 5-7 et 12)

> En voilà une famille à première vue parfaite ! Ascendance impeccable, statut social supérieur, avec en plus, un certificat de bonne moralité et de pratique religieuse « irréprochable », selon le narrateur. Tout bon, tout juste, tout pour être envié. Mais, comme c’est le cas pour toutes les familles qui vivent les pieds sur terre, il y a un « mais ». Une petite conjonction de coordination qui fait toute la différence.

Pas une famille, pas un être n’a pu éviter l’expérience du « mais » à un moment ou a un autre de son existence. Ici il est question d’un couple qui, en bout de course fait le constat d’une vie s’achevant dans la stérilité. Mais là aussi il y aura un « mais ». Au temps où s’égrènent les minutes de l’avent bientôt écoulées, à l’heure de faire nos bilans de fin d’année, considérons que pour ce couple comme pour nous, une naissance miraculeuse au creux de nos humanités peut tout changer. Un autre « mais » qui va assurément illuminer le cours de notre destinée.

Avent 2013 – Jour 23

« Il ( Zacharie) demanda une tablette et écrivit ces mots : « Son nom est Jean »; et tous furent étonnés. A l’instant, sa bouche et sa langue furent libérés et il parlait, bénissant DIeu. » (Luc 1, 63-64).

> En toute rigueur exégétique, le mutisme de Zacharie était une punition de son incrédulité à l’annonce, par l’ange Gabriel, de la naissance de son fils (cf 1, 20). Il me plaît à croire cependant que, dans ce silence imposé, Dieu faisait à Zacharie la grâce … d’être dispensé de parler!

Du reste, le nom même qu’il devait écrire, avant que de pouvoir enfin le dire, ne signifie-t-il pas, justement, « Dieu fait grâce » (Yohanan)?

Prendre le temps, nous aussi, de nous taire – fut-ce le temps d’une grossesse – pour mieux entendre la promesse à laquelle nous peinions à croire…

Avent 2013 – Jour 18

« Quand Zacharie sortit, il ne pouvait pas leur parler, et ils comprirent qu’il avait eu une vision dans le sanctuaire. Il leur faisait des signes, car il demeurait muet. » (Luc 1,22)

> Le silence de Zacharie, preuve pour la foule (quelle sagesse !) qu’il a rencontré Dieu. Zacharie ne le dit pas en mots, mais en signes.

A l’inverse (quelle sottise !) je suis parfois tenté de penser que ceux qui connaissent Dieu sont ceux qui en parlent. Je me morfonds, du coup, sur un monde qui me semble perdre la foi. Beaucoup, cependant, font dans leur vie l’EXPERIENCE de Dieu, de sa Vie à l’œuvre, sans forcément vouloir en parler, sans forcément avoir les mots pour cela.

Réjouissons-nous, aujourd’hui, que Dieu visite chacune et chacun de nous, même si notre foi paraît muette, ou même si nous n’en parlons pas dans notre langage. Tentons, aujourd’hui, de reconnaître en quoi chacune et chacun est un signe de Dieu pour nous, bien au-delà des mots.