7e dimanche de Pâques – C – 29 mai 2022

« Que tous soient un… pour que le monde croie. »

Jean 17,21

> Devant les divisions du monde, et du monde chrétien en particulier, la prière de Jésus résonne avec force. Que faisons-nous aujourd’hui pour l’unité ? 

> L’unité des chrétiens n’est pas un but, c’est un chemin sur lequel nous avançons ensemble. C’est un chemin de reconnaissance, dans les deux sens du terme : à la fois reconnaître déjà simplement que ce sont nos frères et sœurs, et à la fois gratitude pour les hommes et les femmes d’autres confessions. C’est un chemin de communion aussi, en expérimentant la présence de Dieu ensemble, en le célébrant, en le priant ensemble. C’est un chemin de témoignage enfin : « pour que le monde croie que tu m’as envoyé », prie Jésus. Comme un vitrail, c’est laisser rayonner Sa lumière et Son amour à travers nos couleurs… pour le monde !

> Être des témoins d’unité dans un monde divisé, en laissant rayonner à travers nous l’amour de Dieu pour nous et pour le monde, voilà un chemin pour nous pour cette semaine. Par la reconnaissance, par la communion, par le témoignage. Et dans la prière. Pour que le monde croie !

5e dimanche de Pâques – C – 15 mai 2022

« Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. »

Jean 13,33

> On rétropédale: nous revoila liturgiquement dans les discours d’adieux avant la Passion. Et Jésus de souligner dans le même passage le poison à venir de son absence et l’antidote!

> Là où je vais vous ne pouvez venir: donc oui, nous allons être séparés, mais c’est l’amour entre vous qui me fera être présent. Vous ne ferez pas l’économie de mon deuil…. mais par le vecteur de l’amour, je serai partout où l’on s’aime et ce sera un témoignage pour le monde !

> Cette semaine je choisis un évènement que j’ai tenté de teinter d’amour fraternel et je rends grâce pour celui-ci! Et j’en discerne un autre où l’amour a manqué, a été étouffé par la peur, l’égoïsme ou l’indifférence et je demande pardon. Humblement.

Dimanche du Christ-Roi – B – 21 novembre 2021

« Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

(Jn 18, 37)
Pour notre Roi
Nulle autre pourpre
Que celle de son sang,
Son précieux sang versé.
Voyez
Comment s’est dépouillée
Cette humble majesté.

Pour notre Roi
Nul autre règne
Que celui de l’amour
Vainqueur de nos péchés.
Voyez
Comment est exalté
Le Messie crucifié.
 
Frère Gilles

> A Pilate qui cherche à lui faire dire qu’il est roi, Jésus laisse entendre que sa royauté, « qui n’est pas de ce monde », a à voir avec la vérité. Plus exactement, et c’est important, avec le « témoignage à la vérité ». Dire que sa royauté, ou son royaume (c’est le même mot en grec), est apparenté à la vérité pourrait signifier que Jésus est venu démontrer, établir la vérité. Ce n’est pas ce qu’il dit à Pilate, mais : « je suis venu rendre témoignage à la vérité. » C’est très différent ! Une démonstration, une preuve s’impose. Un témoignage fait appel à la confiance que l’on fait au témoin. Pas plus qu’il ne recourt à des gardes qui empêcheraient qu’il soit livré aux Juifs, Jésus n’impose la vérité. Il en témoigne. Libre est celui qui l’entend d’accueillir ou non son témoignage.

> Faire confiance à un témoignage plutôt qu’être convaincu par une démonstration, suppose d’écouter la voix du témoin. « Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix », dit Jésus. Ailleurs dans l’évangile de Jean, il est question d’écouter sa parole. L’attention se porte alors davantage sur le contenu proféré par cette parole. Ecouter la voix suggère quelque chose de beaucoup plus personnel, quelque chose de l’ordre de la confiance faite à celui qui parle. Faire confiance au témoin non seulement à cause de ce qu’il dit mais à cause de ce que nous percevons de lui à travers sa voix : cela sonne vrai ! 

> Pour écouter la voix de Jésus, pour reconnaître en lui « le témoin fiable et véritable » (Ap 3, 14) il faut « être de la vérité » (traduction de la TOB, plus proche du texte originel que celle de la liturgie qui traduit « appartenir à la vérité »). Etre de la vérité, comme on est d’un pays, d’une région. Etre de la vérité donne une connivence avec elle, qui fait reconnaître et écouter la voix de Jésus.

> Puissions-nous être de ce royaume, où la vérité est objet de témoignage plutôt que de démonstration. L’ultime témoignage de Jésus, manifestation de sa royauté, étant le don de sa vie.

Dimanche de la Trinité – B – 30 mai 2021

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ! ».

Matthieu 28, 19

Voici donc l’origine biblique de cette exhortation que l’on connaît bien et à laquelle nous répondons volontiers « Amen ! ». Ce verset clôture l’Évangile de Matthieu, c’est l’avant-dernier verset. Jésus ressuscité retrouve ses onze disciples sur la montagne et les envoie dans le monde ! Le chapitre termine sur une ouverture au monde, ce n’est pas la fin. Jésus demande d’aller baptiser, de faire des disciples. C’est également ce qui nous est demandé à chaque fin de célébration lorsque nous recevons la bénédiction au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et ça marche ! C’est grâce au témoignage transmis depuis des générations que nous sommes aujourd’hui touché par la grâce du baptême. Cette semaine n’hésitons pas à parler de Lui et du lien qu’il désire crée avec nous !

En effet, par la trinité, Dieu est intrinsèquement relationnel, il nous cherche depuis l’aube de notre temps. « Adam, où es-tu ? ». C’est ça la bonne nouvelle que nous sommes appelés à proclamer : le Seigneur éternel tout-puissant, créateur du ciel et de la terre nous rejoint dans notre humanité. Dieu parmi nous, Emmanuel ! Il est 100% homme mais aussi 100% Dieu. Ce n’est pas explicable mathématiquement. Par sa résurrection il a anéanti la mort et nous donne son Esprit de consolation, de connaissance et de sagesse pour être « avec nous tous les jours et jusqu’à la fin des temps » comme le précise avec espoir le dernier verset du chapitre de Matthieu.

Ce beau mystère d’un Dieu unique en trois personne est fêté ce dimanche de la Sainte Trinité. Soyez trois fois bénis. Bon dimanche.

7ème dimanche du temps ordinaire – A

« Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux. »

Mt 5,44-45a

> Aimer et prier pour nos ennemis et pour ceux qui nous persécutent : toute la folie et la puissance de l’Evangile sont résumés en ce mots de Jésus du Sermon sur la montagne. L’Evangile est amour, pour tous, et surtout pour ceux qui nous éloignés ou qui nous font du mal, aussi difficile cela puisse-t-il être entendu et surtout vécu pour nous, humains. L’Evangile est Amour.

Pourquoi ? Parce que, comme disait Martin Luther King, lui l’homme qui été persécutés mais qui n’a jamais relâché sa prière, son amour : « Dieu n’est-il pas un extrémiste de l’amour ? » Le Pape François, dans un tweet, écrivait aussi : « Jésus nous a aimé. Jésus nous aime. Sans limite, pour toujours et jusqu’au bout. »

A notre tour, à la suite de tous les chrétiens, à la suite de Martin Luther King, à la suite du Pape François, nous pouvons nous aussi croire que Dieu est un extrémiste de l’amour, nous pouvons nous aussi, en toute humilité, essayer ce qui peut nous sembler impossible. Soyons des extrémistes de l’amour ! Ainsi, si nous aimons vraiment, nous serons les filles et les fils de notre Père qui est aux cieux. Car « c’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaîtront pour mes disciples » (Jean 13,35).

Alors cette semaine, soyons des extrémistes de l’amour. Dans notre prière. Dans nos actes. Confions à Dieu ceux qui nous tapent sur le système, ceux qui peuvent avoir des paroles blessantes à notre égard, ceux qui nous « persécutent ». Aimons-les en nous rappelant que Christ les aime eux aussi. Ainsi, ce sera un bout de l’Evangile que nous pourrons essayer de vivre !

12e dimanche du temps ordinaire – Saint Sacrement

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.» (Luc 9,17)

> Quand nous entendons ce récit bien connu de la multiplication des pains et des poissons, nous ne pouvons nous empêcher de chercher à comprendre via des explications rationnelles.

Mais un lâcher-prise sur ce côté rationnel nous est demandé. En fait, c’est le miracle de la foi, de la confiance, que le Christ nous transmet par ce récit. Un miracle qui ne s’explique pas. Mais qui se vit.

Toutefois, ce miracle ne se vit pas seul. Il se vit en communauté. Il se vit dans la relation, dans le partage, dans le don, avec des sœurs et des frères, 5000 dit le récit. Peut-être pouvons-nous déjà commencer par ceux qui nous entourent…

Certaines choses, quand nous les partageons, ne diminuent pas. L’amour par exemple. Le bonheur aussi. Albert Schweizer disait d’ailleurs : « le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage ».

Cette semaine, recevons ce récit de miracle comme une invitation à vivre le partage : partage concret, partage autour de repas, partage de foi, partage de ce formidable trésor qu’est l’Evangile. Ainsi, par le partage avec Christ au milieu nous, nous vivrons ce miracle : nous en serons rassasiés.

 

 

3e dimanche de l’Avent – B

« Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière. » (Jean 1, 7-8)

Quelle belle description de Jean-Baptiste ! Est-ce qu’on n’aimerait pas être les mêmes témoins ? Être de ceux qui mènent à la lumière sans se prendre pour la lumière, sans essayer de l’occulter. C’est tentant parfois… Et tellement facile ! Comment marcher dans la trace du témoignage si pur de Jean-Baptiste qui ne cherche pas sa gloire mais mène au Christ ?

Cette semaine essayons de penser à toutes ces fois où nous avons la tentation de nous prendre pour « la lumière », toutes ces fois où nous ne rendons pas à Dieu ce qui lui appartient. Demandons-nous alors comment mettre dans ces moments là notre orgueil de côté pour vraiment témoigner de la lumière à ceux qui en ont le plus besoin.

34e dimanche – C – Christ-Roi

« Les chefs tournaient Jésus en dérision (…) Les soldats aussi se moquaient de lui
(…) L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait (…) “Amen, je te le dis :
aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis” » – Lc 23, 35a.36a.39a

> En pleine agonie, entouré de deux autres crucifiés, Jésus est moqué par diverses personnes. Non seulement par des opposants, mais aussi par l’un des condamnés au même supplice que lui, surnommé le « mauvais larron » par la tradition.

Aujourd’hui, 2000 ans après, rien n’a changé. A une échelle large, les persécutions menées contre les chrétiens à travers le monde nous montrent qu’une partie des habitants de notre planète n’est pas prête à entendre et encore moins à appliquer le message d’amour de Jésus. A une échelle moindre, pour soi-même, c’est dur, parfois, d’assumer son statut de chrétien, de témoigner de sa foi quand beaucoup, autour de soi, demeurent sceptiques voire hostiles à toute forme de religion et de transcendance.

Dans ce tumulte continu, nous pouvons choisir d’être le « bon larron », également crucifié avec Jésus ! Comme lui, osons proclamer qu’il n’a rien fait de mal ! Et notre vie en sera changée, elle gagnera en intensité et en profondeur… C’est cela, « être dans le Paradis » avec Jésus. Cela commence ici et maintenant, aujourd’hui, nous dit Jésus.

33e dimanche – C

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. (…) Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. » (Luc 21, 6 et 13-15)

> L’annonce de la fin du monde, la fin d’un monde (ou d’un mode !) retentit peut-être avec encore plus d’acuité avec l’actualité mondiale. La bonne nouvelle d’aujourd’hui, c’est que tout cela est une occasion non pas de désespoir mais de témoignage ! Témoigner de l’espérance qui nous tient debout, témoigner de la résurrection du Christ qui est Vivant, témoigner de la confiance en Celui qui nous a créés. Et si nous disons « j’y arriverai jamais ! », n’oublions pas ces paroles du Christ : « Je vous donnerai un langage et une sagesse. »

Cette semaine, nous sommes donc invités à oser témoigner de notre foi, de la confiance ou de l’espérance qui nous habite, en nous laissant conduire par le langage et la sagesse que Dieu nous insufflera.

20e dimanche – C

« Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » Luc 12, 50

> Jésus va recevoir un baptême, celui de sa mort.

Cette page où nous partageons une piste tous les dimanches est une page œcuménique. C’est à dire que nous partageons tous ce même baptême du Christ, celui par lequel nous sommes plongés dans sa mort et sa résurrection. Et nous aussi nous avons une mission à accomplir qui peut nous angoisser. Jésus partage cette angoisse avec nous, il nous précède dans cette angoisse du baptême, nous accompagne dans notre mission.

N’ayons pas peur d’avancer avec lui, de témoigner ensemble de ce même baptême reçu qui fait notre joie et notre espérance !