14e dimanche du Temps ordinaire – A – 9 juillet 2023

« Et moi, je vous procurerai le repos »

Matthieu 11,28

> Le repos, celui dont parle notre monde, c’est celui de l’agitation de l’année, celui du travail et des occupations diverses de notre agenda, celui que nous pouvons trouver en vacances. A la mer. A la montagne. Dans des séjours « qui font du bien ». C’est cesser de faire.

> Le repos, celui dont parle Jésus, est autre. C’est celui, spirituel, qui décharge des fardeaux, des difficultés, des épreuves. C’est celui, existentiel, qui apaise les inquiétudes du lendemain, les angoisses d’un avenir incertain. Le repos en Christ, c’est la paix intérieure. C’est la sérénité face à l’avenir incertain. C’est le calme et la confiance de la foi. C’est laisser faire.

> Pour pouvoir bénéficier de ce repos, il s’agit simplement de venir au Christ. « Venez-à moi », dit Jésus, comme un appel à chaque personne à se tourner vers Lui. A sortir de son confort et à prendre le chemin à sa suite. Un appel, même, à lui confier notre vie. Rien que cela. S’abandonner en Lui. Cesser de faire pour Le laisser faire. Et ainsi, il nous procurera le repos.

33e dimanche du Temps ordinaire – C – 13 novembre 2022

« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’. Ne marchez pas derrière eux ! »

(Luc 21, 8)

> C’est saint et bon que Jésus lui-même nous avertisse des dérives possibles quand on en vient à parler de spiritualité et de foi.
Jésus parle de la destruction du temple qui arrivera 37 ans après sa mort et resurrection. Il parle d’un temps troublé, où les références religieuses tombent. Cela semble tellement contemporain dans une société qui se déchristianise, ou les églises dites historiques peinent à rassembler et ou des pans entiers semblent s’effondrer. Dans ces temps d’incertitude, où l’on ne sait peut-être plus où regarder, des figures peuvent émerger et s’ériger « sauveur » en proposent LA seule solution : la leur…
> Sachons nous tourner vers le seul et unique Christ, et prions l’Esprit de nous aider à discerner par qui et comment il est représenté. Tournons nos yeux vers les millions de chrétiens dans le monde qui vivent et promeuvent l’Evangile chacun et chacune à leur façon – discrète ou non – qui par le service, la solidarité, la prière, l’accueil, l’annonce donnent espérance et permettent au Dieu vivant de trouver un chemin vers les cœurs de tous et toutes.

6e dimanche de Pâques – B – 9 mai 2021

« Je vous ai établis afin que vous alliez et que vous portiez du fruit… » 

(Jean 15, 16)

Qu’est-ce à dire ?

> Encore une parole de Jésus qui bouleverse les codes et les conventions. Il commence par dire qu’Il nous a établis. Ce verbe a plusieurs acceptions qui sont basées sur deux axes. Le premier axe s’appuie sur l’idée de mettre solidement en place. Le second se pose sur l’idée d’aboutir à une construction, à une œuvre, à un résultat. Jésus a l’intention de nous faire sortir de la situation qui est habituellement la nôtre. 

Dans sa lettre aux Ephésiens, Paul décrit cette situation en ces termes : afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine. (Eph. 4, 14). Jésus désire que, chacun individuellement, nous soyons enracinés en Lui. Mais, sa vision est bien plus vaste, Il a un projet de construction. Son nom est l’Eglise. Paul le rappelle aux Ephésiens : En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit (Eph. 2, 22). 

Puis, Jésus ajoute qu’Il veut que nous allions. N’est-ce pas antinomique : être établi et aller ? Pour nos esprits limités cela ne fait pas de doute, mais pour le Tout-Puissant, certainement pas. Le mystère ne s’arrête pas là, car voici que Jésus souhaite que nous portions du fruit. L’équation ne se résout que si nous envisageons de considérer l’Eglise comme un corps vivant, alors elle peut marcher. C’est uniquement si ce corps vivant est attaché au cep qu’il portera du fruit. Ne nous laissons pas bercer par des mots cent fois entendus et si rarement compris. Quittons nos ornières pour suivre le Christ hors des sentiers battus.

22e dimanche du temps ordinaire – A – 30 août 2020

« Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même,
qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.»

Mt 16,24

> Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Devant l’annonce de la croix, de la nécessité de la souffrance et de la mort, qui certes ouvre sur la résurrection, les disciples ne comprennent pas. Ils n’entendent pas. Saint Pierre, qui vient de confesser Jésus comme Christ, et qui vient d’être institué par lui comme « pierre sur laquelle je bâtirai mon Eglise » (16,18), même Saint Pierre le rabroue. Il s’oppose fortement. Il ne peut pas entendre cela. 

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Puis Jésus annonce à ses disciples que le fait de le suivre a un coût : se renier, d’une part, et se charger de sa croix, d’autre part. Le disciple est appelé à se renier à soi-même, c’est-à-dire à renoncer à être le centre de sa propre vie, renoncer à la volonté de ne compter que sur soi-même et sur ses certitudes, renoncer à ne croire qu’en soi pour se forger le sens de sa vie, mais recevoir ce dernier d’un autre. Se renier, c’est dire notre incomplétude et notre besoin fondamental de recevoir l’essentiel par un Autre. Un Tout-Autre. Le centre, ce n’est plus moi, c’est le Christ.

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Celui qui veut suivre Jésus doit ensuite se charger de sa croix. La croix, ce sont les difficultés, la souffrance, la mort. La croix, c’est le sacrifice. Celui de Jésus, mais aussi celui que doivent traverser les disciples. C’est perdre quelque chose pour gagner autre chose, de plus fondamental. Mais la perte est là, elle fait partie de notre suivance du Christ.

Qu’il est parfois difficile d’entendre la Parole… pour les disciples et pour nous !

Alors cette semaine, essayons de nous mettre à l’écoute de ces paroles si difficiles à… entendre. Méditons la croix dans nos vies, méditons le sacrifice dans notre manière de suivre le Christ, méditons nos pertes ; tout cela afin ensuite de découvrir, à la lumière de la résurrection qui suit la croix, comment Dieu nous offre la vie en plénitude.

Lundi 6 avril 2020

« Une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus. »

Jean 12, 9-11

> Ce texte du début de la Semaine sainte nous fait apercevoir le contexte dans lequel Jésus s’apprête à être condamné.  

Les grands prêtres ont déjà décidé de condamner Jésus et on apprend ici qu’ils décident même de tuer Lazare car le fait qu’il soit en vie est un témoignage bien trop dérangeant de ce que Jésus est capable de faire. Cela effraie les tenants de l’ordre religieux et politique. Ce Jésus commence à avoir beaucoup trop d’influence sur les foules…

On le sent ici : nous sommes proches du dénouement. De toutes parts, les crispations ou les exaltations s’exacerbent. L’éclatement ou le dévoilement n’est pas loin…

Mais ceux qui cherchent à condamner Jésus passent à côté de son véritable message. Ils ne cherchent pas à l’entendre d’ailleurs, mais demeurent figés dans leur désir de maintenir à tout prix l’ordre, leur position, la tradition… Pourtant, la résurrection de Lazare ne veut pas montrer à tous la puissance terrestre de Jésus mais manifeste que le Christ nous sauve de la mort, la mort est vaincue par lui et Pâques en sera le témoignage ultime. 

Malgré la foule, Jésus se retrouvera seul, ou presque, au moment de mourir. Comment faire, à notre tour, pour que les paroles du Christ, ses signes et ses prodiges nous transforment au point de choisir de se mettre à sa suite entièrement et radicalement ?

3e dimanche du temps ordinaire – A

« Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. »

Matthieu 4, 22

> Simon et son frère André étaient tous deux en train de jeter leurs filets dans le lac. Ils travaillaient et se donner de la peine dans une tâche quotidienne qui ne connait pas le repos des saisons. Besoin de se nourrir, nourrir leur famille et certainement vendre leurs poissons ou les troquer.

C’est à ce moment que Jésus les appelle. En plein travail. Mais nous ne les voyons pas hésiter à se mettre à la suite de Jésus. Ils laissent leurs filets sur place. 

En ce début d’année, sommes-nous prêts à nous mettre à la suite de Jésus en laissant sur place ce qui nous retient ? Sommes-nous prêts à lui donner une place plus importante et à le mettre au centre de notre vie ?

Dimanche de Pentecôte — C

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Jean 14, 16
> Ce dimanche nous fêtons la pentecôte : 50 jours après Pâques. Le Père par le Fils nous fait le don de l’Esprit Saint. Reçu lors de notre baptême nous nous rappelons qu’après le sacrifice ultime de Jésus sur la Croix, Dieu le Père continue de se révéler à nous par son Esprit. Pour toujours Il habite en nous et l’Évangile de ce jour nous rassure : il est notre défenseur, intercesseur, et consolateur !
 
Et comment agit-il pour nous défendre ? Il nous rappelle, parfois avec douceur, parfois avec force, les enseignements et les commandements du Christ.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » lit-on aussi. Ce n’est pas une condition à l’amour de Dieu, mais à recevoir comme « puisque vous m’aimez, vous aurez envie de me suivre ». C’est un rappel de ce qu’ont vécu les Israélites dans le désert alors que Dieu se présente à eux sous la forme de la nuée à suivre.
 
> Cette semaine faisons mémoire de notre baptême et redisons au Christ que nous l’accueillons dans notre temple, notre coeur. Arrêtons-nous un instant pour trouver le chemin que nous indique la nuée de l’Esprit, et suivons-le, c’est un chemin de Vie.

5e dimanche de Pâques – C

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13,34-35)

> Tout l’Evangile (ou presque) est résumé en ces deux versets. C’est si beau. Si pur. Et pourtant si difficile à mettre véritablement en pratique. Suivre l’amour du Christ, se mettre à sa suite dans ma vie par l’amour, mais pas n’importe quel amour, celui du Christ (« comme je vous ai aimé »), quel défi ! Et la suite encore davantage : avoir de l’amour les uns pour les autres, quel défi dans notre quotidien d’humain, et en particulier dans la recherche de l’unité de l’Eglise !

Dans un monde gangréné par la peur, la haine, les théories du complots et les fake news, le culte de la performance et de la consommation, qu’est-ce que ce défi de l’amour nous dit ? Il nous dit que l’amour peut tout changer. L’amour que le Christ a donné, par la croix, est vrai. Et il a tout changé. Le notre, si humble et fragile soit-il, peut également tout changer. Il vaut la peine que nous le mettions véritablement au centre de notre vie.

Alors cette semaine, nous proposons de faire un geste d’amour. Un geste vrai, d’amour, pour un frère ou une sœur en Christ. Un geste qui rende visible cet amour qui nous lie. Un geste qui témoigne que nous sommes ses disciples. « Voyez comme ils s’aiment !» : aujourd’hui plus que jamais, tous les chrétiens, hier divisés, sont invités à s’unir pour témoigner de l’amour du Christ. Car l’amour, fondamentalement, c’est le cœur de l’Evangile et nous avons besoin de chacun-e pour réaliser le défi de sa mise en pratique. Alors allons-y, lançons-nous à la suite du Christ, et… aimons-nous les uns les autres !

5e dimanche du temps ordinaire – C

« Laissant tout, ils le suivirent» (Lc 5, 1-11)

> Jésus vient dans nos vies de différentes manières. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus monte dans la barque de Simon alors que les pêcheurs étaient en train de tout ranger et tout nettoyer. Imaginons-nous dans notre foyer à faire le ménage et un ami arrive et s’installe dans le canapé ! Nous serions assez surpris.

Mais Jésus vient dans notre vie souvent de manière inadéquate. Comment Dieu serait comme ça ? Non. C’est nous qui sommes pris au dépourvu.

Le mois de janvier vient de se finir et souvent nos bonnes résolutions sont déjà oubliées. Alors profitons de cette semaine pour voir ce qui nous retient et nous empêche de nous rapprocher du Seigneur qui a déjà embarqué sur la barque de notre vie.

6 janvier 2019 – L’Épiphanie du Seigneur – C

« Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. » (Mt 2, 9)

> L’épiphanie est une célébration chrétienne, qui signifie l’apparition ou l’avènement – Dieu se donne à voir.

Mais alors pourquoi on la fête après Noël ? Pour les Chrétiens d’orient, il s’agit de la date d’anniversaire du baptême du Christ. En effet chez les juifs – oui Jésus était juif – le baptême avait lieu 8 jours après la naissance. Les adeptes de math diront que 8 jours après Noël ça ne donne pas le 6 janvier et ça tombe bien car les adeptes d’histoire diront qu’il n’est pas né exactement le 25 décembre… Au fond, il ne s’agit pas de donner raison à l’un ou à l’autre, mais de regarder ce que ce texte de l’Évangile peut nous dire encore aujourd’hui.

> Melchior, Gaspard, Balthazar et pis Fanny.

Toute une tradition entoure cette fête, et pourtant le texte biblique ne parle ni de rois, ni de trois, ni de galettes. Par contre, ce que le texte de ce dimanche mentionne quatre fois et qui traverse comme un guide toute la structure du texte, c’est l’étoile. Une présence de lumière dans l’obscurité du ciel. Une présence et une signe du temps qui demande que l’on s’y attarde pour la déceler, au risque de ne pas la voir.

> Quand nous couperons un morceau de galette et que nous tomberons sur la fève – que nous aurons tout juste manqué de fendre en deux – alors nous serons établis roi ou reine du jour, ou du moins jusqu’à la galette suivante. Mais oserons-nous déclarer vouloir suivre la lumière de l’étoile qui traverse le texte de ce dimanche ? Cette semaine, prenons le temps de réfléchir à qui est notre roi ? À qui permettons nous de régner sur nos vies ? Donnons au Christ sa place et remercions le d’être venu à notre rencontre dans une douceur inégalée et insoupçonnée. Finalement, notre confiance en lui renouvelée, laissons sa fidèle lumière discrète nous montrer le chemin pour le rejoindre.


Au nom de l’équipe de rédaction des billets de l’Évangile à l’écran,
nous vous souhaitons une heureuse année 2019 sous le regard aimant du Père !
Soyez abondamment bénis !