25e dimanche du Temps ordinaire – C – 18 septembre 2022

« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là,ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. »

Luc 16,9)

> Après les trois paraboles de la miséricorde adressées aux pharisiens, Jésus se tourne vers ses disciples avec une parabole encore plus déroutante. Le scénario de la parabole semble immoral. Proposée ainsi par Jésus, elle doit toutefois être porteuse d’un enseignement.

> Comment, après tout ce que son gérant a manigancé, le maître peut-il faire son éloge ? Transposé dans la logique du Royaume de Dieu, un seul petit mot peut nous indiquer la clé : amis. Faire de ces débiteurs – à la relation brisée – des amis, des êtres en relation.

> Par le pardon, rapprocher les pécheurs de leur Seigneur. Telle sera la mission des disciples et la nôtre: rendre compte de l’amitié éternelle de Dieu, lui gagner des amis jusque dans le monde impitoyable de la finance, et croire que tout est possible à notre Dieu dont la miséricorde se fraye un chemin jusque dans ces périphéries-là.

> Dans quel milieu “sans Dieu“ suis-je envoyé ?

22e dimanche du Temps ordinaire – C – 28 août 2022

« Mon ami, avance plus haut »

Luc 14,10

> Alors que la société d’aujourd’hui met en avant la performance, le succès, la puissance, le désir d’aller toujours plus haut, en somme, l’Evangile prêché par Jésus dans cette parabole fait le mouvement inverse : pour s’élever, il faut s’abaisser.

> Sommes-nous toujours prêts à cela ? A laisser la meilleure place à l’autre pour l’élever ? A lâcher l’orgueil et le désir de puissance ? A nous ouvrir à la pauvreté et à la fragilité, et à faire de la place à celles et ceux qui sont dans le manque ? Sommes-nous toujours prêts à vivre l’humilité évangélique dans la fraternité et la solidarité envers celles et ceux qui n’ont rien ?

> Cette semaine, ce passage d’Evangile nous invite à méditer sur nos attitudes et nos gestes de tous les jours. « Mon ami, avance plus haut » : comme un appel que le Christ nous lance pour prendre le chemin de l’Evangile, celui de l’humilité qui se couple avec l’élévation de notre prochain, celui des gestes de fraternité et de solidarité. Un chemin concret, à vivre. Pour « avancer plus haut ». Et faire avancer le Royaume de Dieu.

33e dimanche du temps ordinaire – A – 15 novembre 2020

« J’ai eu peur et je suis allé cacher ton talent dans la terre. »

Matthieu 25,25

> La peur est de saison. Elle est à tous les coins de rue, dans les statistiques, dans les décomptes de notre actualité. Elle focalise toute notre attention alors qu’elle est la vertu anti-évangélique par excellence. Elle nous empêche de prendre part à la croissance du Royaume!

Loin de moi l’idée de vous détourner des gestes barrières et de toutes les précautions nécessaires, mais… prenons le temps ce matin de nous tourner intérieurement vers nos charismes et nos talents, ceux que Dieu a mis en nous!! Et de lui demander de les renouveler avec discernement. De nous montrer comment les mettre en oeuvre aujourd’hui malgré tout ce qui est empêché…

Pour que dans la balance, la peur pèse moins lourd que la confiance et le désir de servir!Amen!

17e dimanche du temps ordinaire – A – 26 juillet 2020

« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor qui était caché dans un champ et un homme […] achète ce champ. »

Matthieu 13, 44

> Jésus explique ce qu’est le Royaume de Dieu. Jésus est concis dans ces propos et, à la première lecture, je me sens plus intelligent et renseigné sur ce fameux Royaume. Mais, s’il me prend l’envie de transmettre cette information à quelque ami, il m’apparaît que rien ne va de soi dans cette explication :

Le Royaume de Dieu est comparable à un trésor. Les guides touristiques décrivent les lieux dont ils vantent les charmes par des mots qui nous projettent dans l’endroit au point de désirer y être. Mais ce Royaume est comme un trésor. Qui rêve d’être dans un coffre ?  De plus ce trésor est caché. Il n’est pas visible d’emblée, mais il faut le chercher. Non seulement, il est caché mais il l’est dans un champ. Cette localisation implique de la ténacité pour le trouver, car chacun sait qu’un champ c’est grand !

Ma première clé de lecture est une parole de Jésus : Celui qui cherche trouve (Mt 7, 8). Logiquement donc l’homme trouve le trésor.

Les événements qui suivent sont étranges. Je découvre que l’homme cherche dans un champ qui ne lui appartient pas et qu’il est fourbe (il cache à nouveau le trésor). Sa découverte est si précieuse que l’homme est prêt à rompre les amarres avec son passé : il vend tout ce qu’il a. Ce qui m’indique que soit le champ était à vendre, soit l’homme est suffisamment persuasif pour convaincre le propriétaire de vendre son champ. Etrange aussi le fait que le Royaume de Dieu pourrait être à vendre ! 

Ma seconde clé de lecture est dans une prière de Jésus qui loue son Père de ce qu’il a caché ces choses aux sages et aux intelligents (Mt 11, 25).

Je réalise, alors, que le Royaume de Dieu est tellement autre chose que l’univers dans lequel je vis qu’il me sera impossible d’en saisir la réalité. Quelqu’un a-t-il déjà vu une perle si grande qu’elle serve de porte, ou de l’or si pur qu’il en soit transparent ? Le mystère du Royaume de Dieu est incompréhensible, mais une chose est sûre : il vaut la peine de le chercher !

Vendredi 20 mars 2020

« Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n’osait plus l’interroger. »

Marc 12, 34

> Tu n’es pas loin du Royaume ! Que dois-je faire de plus ? J’ai tout suivi, comme le jeune homme riche qui s’en va tout triste de ne pas pouvoir donner tous ses biens. Malgré sa fidélité aux commandements.

Mais… si je ne suis pas loin, c’est que je suis sur le bon chemin.

Méditons donc sur le manque, le presque.  Donnons, acceptons, offrons et partageons le peu qui nous reste. Notre cœur, notre personne.  Que Dieu prenne forme dans l’humain que nous rencontrons : toi, lui, elle et que nous l’aimions à travers le visible de Sa créature.

Mais, m’aimer MOI ? Avec respect pour Qui je représente ou avec idolâtrie pour l’image que je voudrais donner ? Ai-je de la patience, de la compassion et de la délicatesse pour cet enfant que je suis : prétentieux et fragile à la fois. Jésus s’est montré bienveillant vis-à-vis d’un scribe éveillé et cependant, Il se méfiait de leurs manipulations…. Tous méritent la grâce de Dieu, il suffit de se laisser transformer à l’image du Christ… Tout un programme de Carême et d’une vie.

3e dimanche de l’Avent – année A

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? »

(Mt 11,3)

> Les disciples de Jean-Baptiste posent la question à Jésus pour en avoir le cœur net… Mais ils ne sont pas les seuls ! Est-ce qu’il ne nous arrive pas parfois de nous poser la même question lorsque nous sommes à bout, que nous désespérons ? Ou peut-être aussi sommes-nous parfois tentés de nous tourner vers toutes sortes d’illusion de salut…

Et voilà que dans quelques jours nous fêterons Noël, la venue du Messie. C’est l’occasion de nous redemander si nous sommes réellement conscients que c’est Dieu que nous allons accueillir dans la crèche.

Et si nous sommes hésitants, gardons alors la suite de ce verset : « Amen, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui ». Voici que Jésus nous fait toucher du doigt le cœur de Dieu… Agenouillons-nous à ses côtés…

26e dimanche du temps ordinaire – C

« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Luc 16, 19-31)

> Dans la même lignée que les derniers seront les premiers, Jésus nous enseigne à faire attention aux insignifiants. Ceux que nous croisons tous les jours devant notre porte. Qui sont-ils ? Seulement des hommes qui profitent du système ? Qui sont payés à rien faire et qui nous volent notre argent ?

Pourtant nous avons toujours la même somme d’argent à la fin du mois… Que nous prennent-ils alors ?

Ils nous prennent ce que nous ne voulons plus donner. Ils nous prennent ce temps si précieux qui permet d’être satisfait de ne rien faire.

En ce début d’année scolaire, maintenant que notre emploi du temps est bien fixé. Pouvons-nous trouver un temps gratuit à consacrer aux Lazare de notre vie ? Afin d’éviter la torture au royaume des morts comme le signifie Jésus.

25e dimanche du temps ordinaire – C

« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. » (Luc 16,8)

> L’Evangile de ce dimanche est vraiment très mystérieux et difficile à comprendre. Tantôt Jesus semble faire l’éloge du gérant habile qui remet des dettes qui ne lui appartiennent pas, tantôt il condamne sa malhonnêteté. C’est que, en effet, son attitude est répréhensible puisqu’il remet de l’argent qui ne lui appartient pas. Cependant, le gérant de la parabole loue son habileté et, à travers lui, Jésus veut mettre en évidence que le gérant a utilisé l’argent comme moyen pour gagner l’amitié des gens qui l’entourent. Et ces personnes dont il a remis une partie de la dette sont aussi ceux dont le gérant aura à son tour besoin lorsqu’il sera tout prochainement sans emploi.

On ne peut pas se fier à l’argent, il n’est jamais une fin en soi… il doit donc être utilisé de manière à viser les demeures éternelles. Et comment cela peut-il se faire d’autre qu’en en faisant profiter le plus grand nombre ?

Cette semaine, médite sur cette parabole toute en nuance qui nous demande vraiment de réfléchir à notre rapport à l’argent : est-ce qu’on l’utilise toujours en vue du Royaume ?

24e dimanche du temps ordinaire – C

« Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? » (Luc 15,8)
> Avec soin. La femme dans cette parabole cherche non seulement activement, allumant la lampe pour éclairer, balayant les saletés, mais elle cherche avec soin. Elle met du soin à chercher ce qui est perdu.
 
Parfois dans la vie, nous sommes perdus. Contrairement à la parabole de la brebis égarée, parfois cela nous tombe dessus. Sans que nous l’ayons choisi. La pièce perdue, c’est un symbole de cela : parfois dans la vie, nous sommes perdus, sans que nous l’ayons choisi.
 
Et Dieu ? Dieu est cette femme de maison qui prend soin. Qui éclaire ces zones d’ombres de nos personnalités. Qui balaye ces saletés de nos vies. Qui cherche avec soin jusqu’à ce qu’il nous ait retrouvés. Dieu est persévérant, mais surtout il fait cela « avec soin ».
 
Le soin. Dieu nous cherche avec soin. Dieu prend soin de nous. Et nous ? Le cherchons-nous avec soin ? Nous laissons-nous trouver par lui en retour ? Prenons-nous soin de lui et des autres qui nous entourent ?
 
Cette semaine, nous t’invitons à faire les choses « avec soin ». Eclairer, mettre en lumière. Balayer, nettoyer. Chercher, ouvrir les yeux. Avec soin. Ou simplement, prendre soin de ceux qui sont perdus. Car n’est-ce pas cela le Royaume de Dieu ?

Mardi de la semaine Sainte – B

« Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » (Jean 13, 33)

> Judas sorti dans la nuit, Jésus est avec ses amis, mais c’est en fait un discours bien plus large qu’il inaugure avec ce verset. Le terme « Petits enfants » indique qu’en fait, c’est à l’Eglise de la communauté de Jean que le Christ s’adresse, à la communauté des « petits enfants »… de Dieu ! Par ces termes, le Christ indique donc la réalité nouvelle de l’Eglise post-pascale. Par ailleurs, cette expression dénote également le lien d’affection et d’intimité entre Jésus et ses disciples…

Finalement, ce verset nous est adressé à nous aussi, femmes ou hommes « en suivance » du Christ du XXIe siècle, chercheuses et chercheurs de sens et de Dieu. Par ce verset, le Christ nous redit sa profonde affection envers nous : nous sommes ses petits enfants, nous sommes de sa famille spirituelle. Nous ne comprenons pas toujours ce qu’il nous dit, nous sommes faillibles, mais comme des enfants, nous pouvons Lui faire confiance. Rappelons-nous ces paroles de Jésus dans l’Evangile de Marc : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité, je vous le déclare, qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas. » Et il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. (Marc 10,14-16)

Et si, en ce mardi de la semaine sainte, nous essayions de voir le monde avec des yeux de petits enfants ? Enfants de Dieu, appartenant à la famille spirituelle du Christ, nous pouvons prier pour nos frères et sœurs dans le monde entier. Nous pouvons aussi prier pour notre Eglise universelle et pour le ministère d’unité, notamment celui du Pape François. Nous pouvons enfin prier d’avoir en toute simplicité la foi et la confiance des petits enfants, celles qui nous permettent de « recevoir le Royaume de Dieu comme un petit enfant ».