23e dimanche – A

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » – Mt 18, 15

> Combien de relations sont parasitées de nos jours par un manque de communication ? On suppose que l’autre a compris nos propos ou notre point de vue, mais tel n’est pas le cas. S’ensuit alors une relation biaisée, faussée par l’incompréhension, polluée par la colère et l’orgueil. Combien d’amitiés sont fragilisées ainsi ? Combien de couples s’éloignent ? Combien de familles éclatent ?

Jésus souligne le fait que s’expliquer lorsqu’un différend survient peut resserrer les liens. « Gagner son frère » (ou sa sœur…) signifie bien plus qu’une réconciliation. L’écoute mutuelle et le courage de dire le fond de sa pensée demande un travail sur soi. Le pardon n’implique pas l’oubli, mais il donne la possibilité de continuer la route de manière saine tout en ayant grandi dans la relation.

Et si nous faisions cette semaine le premier pas avec Jésus vers celui ou celle qui nous a blessé/e ?… Nous gagnerons peut-être notre frère ou notre sœur !

23e dimanche – B

« Des gens amènent [à Jésus] un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » » (Marc 7, 32-34)

> Dans ce récit, Jésus est confronté aux fermetures les plus féroces. Les gestes s’accompagnent de la parole, ce qui montre la difficulté de venir à bout de la fermeture, de la ligature des organes de communication (oreilles, langue). Touché par cette fermeture, Jésus soupire, comme souffrant avec l’homme sourd, en compassion.

« Effata, ouvre-toi ! » Ce récit nous invite à une lecture symbolique : dans notre vie, quand sommes-nous tout à fait fermés à la parole de l’autre, à la communication, à l’autre ou au tout-Autre ? Jésus, en compassion avec nous, nous dit : « Effata, ouvre-toi ! » Ouvrons-nous à l’autre, à la Parole, à Dieu. Même si cela nous semble impossible, ouvre-nous aux chemins de réconciliation (avec nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu), aux chemins de guérison. Dans ce qui nous semble bouché, à cause de blessures, de déchirures, à tout ce qui est fermé en nous, Jésus dit : « Effata, ouvre-toi ! » Par sa puissance de guérison, Jésus nous invite à ne pas rester passif : c’est à nous de nous ouvrir, de faire le pas de la confiance et de nous abandonner à lui. « Effata, ouvre-toi ! » Cela dépend aussi de nous !

6e dimanche – A

« Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. » – Mt 5, 23-24

> Ce passage du Sermon sur la Montagne est bien connu et nous rappelle les bienfaits du pardon et de la réconciliation avec notre prochain. Louable attitude que de reconnaître sa faute, de demander pardon et d’aller se réconcilier avec son « frère ». Mais lisons attentivement : ici il ne s’agit pas de sa propre faute, mais de la faute de son frère à son égard !

Cette semaine, essayons (ce n’est pas facile, mais essayons !) d’aller vers quelqu’un qui est fâché contre nous, qui nous en veut ou qui nous a fait du mal. Accordons-lui notre pardon, discutons ensemble et réconcilions-nous ! N’est-il pas en effet plus facile de demander pardon que de l’accorder d’emblée ? Le pardon n’est pas un but en soi, mais un chemin (parfois coûteux et difficile) de libération vers Celui qui le premier nous a pardonné : le Christ en Croix !