5e dimanche de Carême – C – 3 avril 2022

« Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. »

Jean 8,6

Posture basse…Positions renversées…

> A la manière de Moïse qui écrit la Loi sur des tables de pierre, Jésus trace une nouvelle loi, écrite non plus sur la pierre, mais dans nos cœurs et sur le sol meuble de cette terre de sable. Dans le fait qu’il écrit sur le sable, je vois un rapport avec le re-modeler, le recréer. Cette nouvelle loi que Jésus trace dans le sable est celle qui, chaque fois que j’ai envie de juger, me renvoie à ma propre vie, avec une parole qui me met d’abord face à moi-même. Et si ce sont les plus âgés qui quittent d’abord la foule, c’est bien parce que leur expérience de vie (votre expérience de vie ?) est suffisamment dense pour savoir qu’il y a bien assez de côtés sombres en nous pour regarder d’abord à nos erreurs et non à celles des autres…

> Dans ma montée vers Pâques, où en suis-je dans ce remodelage de mes rancoeurs et dans cette ouverture à l’autre qui me fera lui dire : « Moi non plus, je ne te condamne pas », comme un avant-goût du pardon ?

2e dimanche du TO – A


« Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde »

Jn 1, 29-34

> Le baptême de Jésus est le lieu d’une première annonce à tous de la mission et de la vocation du Christ. Cette annonce peut paraître encore voilée pour beaucoup, pourtant Jean-Baptiste le dit déjà : ce fils Bien-aimé de Dieu aura à vivre la passion et c’est par le sacrifice de la Croix qu’il sauvera le monde de son péché. Jean-Baptiste, disciple par excellence, désigne le Sauveur qu’il a annoncé et s’efface devant lui. 

Enlever le péché du monde, ce n’est pas aisé à entendre, à comprendre. Surtout quand on voit tout le péché qui habite encore notre monde. Et pourtant nous croyons que par la Croix Jésus nous en a délivrés. Notre horizon est celui de la sainteté de Dieu. Notre péché n’est plus une fatalité.

Cette agneau fait inévitablement écho à la pureté, à cette innocence qui seule peut vaincre le plus grand mal de manière très mystérieuse et pourtant très limpide en Dieu. 

Que cette fragilité et cette clarté de l’Agneau puissent nous éclairer pour que, à sa suite, nous nous défassions du péché qui nous encombre…

20e dimanche du temps ordinaire – C

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? » Luc 12, 49-53

> Il est difficile d’entendre et de lire cet extrait d’évangile. Jésus dont sa naissance a été annoncée dans la joie du « paix sur la terre aux hommes » dit à ses disciples qu’il vient apporter la division.

Jésus rappelle à ses disciples qu’il vient apporter une paix plus grande, celle qui a traversé sa mort et a été débarrassée du péché. Mais que cette paix ne se fera pas sans division car elle demande une conversion totale ; elle n’admettra pas les tièdes. Et c’est pour cela que même au sein de la famille la division pourra régner. Il est difficile à chacun de se retirer dans sa chambre et de prier le Seigneur sans être jugé ou embêté par un membre de sa famille. Ceux qui croient mais à quoi bon aller à l’office ? à quoi bon jeûner lorsque cela est recommandé ?

Cette semaine pensons à nos propres divisions intérieures, entre la chair et l’esprit. Et gagnons des petites batailles du quotidien en consacrant régulièrement des petits moments à Dieu ! Par exemple en glorifiant le Seigneur devant la beauté d’un paysage…

17e dimanche – A

« Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage,
on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. » – Mt 13, 47-48

> Un tri dans les poissons après la pêche pour ne garder que les bons ? C’est a priori bien naturel et logique. Mais lorsqu’il s’agit d’une parabole de Jésus, cela mérite un peu plus d’attention. Un poisson en état de décomposition n’est pas mauvais par nature, mais dépend d’éléments extérieurs comme un parasite ou une blessure affectant son état. Il n’a pas toujours été mauvais. Au moment de la pêche, il n’est pas retenu pour demeurer dans les paniers des pêcheurs et être vendu à bon prix sur des étals de marchés et faire honneur sur de belles tables.

Dans la vie, s’il n’y a pas de session de rattrapage, si nous ne pouvons pas revenir en arrière pour effacer une période « ratée » et la « réussir » comme si de rien n’était, il est pourtant toujours possible de corriger le tir pour la suite du parcours. Notre nature humaine fait que nous sommes parfois soumis à de mauvais choix, à des addictions, à de mauvaises rencontres ou à de mauvaises interprétations de la réalité qui peuvent affecter nos relations aux autres, à nous-mêmes et à Dieu. Mais, contrairement aux poissons de la parabole, il n’est jamais trop tard pour essayer de changer ce qui nous entrave dans nos rencontres au quotidien ! Le Seigneur nous veut guéris, conscients de nos faiblesses mais prompts à toujours nous tourner vers Lui malgré nos imperfections. Seul celui qui perdure dans son orgueil gangrénant tout son être et attaquant ses proches ratera les « paniers du Seigneur » et donc son Royaume !

Cette semaine, que nous nagions en eaux troubles ou dans une mer d’huile, réfléchissons avant d’être pris dans le filet. Serions-nous plutôt rejetés à l’eau ou gagnerions-nous les paniers sur le rivage ? Un petit doute ? Il n’est jamais trop tard, ni pour nous, ni pour Dieu !

5e dimanche – C

« Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » » (Luc 5, 5)

> Pourquoi Simon accepte-t-il de jeter ses filets s’il a peiné toute la nuit sans rien prendre ? C’est qu’il a une profonde confiance en Jésus. Cette confiance ne sera pas déçue puisqu’il remontera des filets pleins. Sans insister, Simon-Pierre dit que sur la parole de Jésus alors il lancera les filets à nouveau. Simon a mis sa foi en cet homme et refait encore une fois ce qu’il a déjà fait tant de fois sans succès toute la nuit.

Et nous, jusqu’où pouvons nous aller avec nos propres forces ? Pas très loin… Comme Simon-Pierre, apprenons à mettre notre foi dans le Seigneur avant de jeter nos filets.

Cette semaine, il nous est proposé de réfléchir à ces choses auxquelles nous nous agrippons un peu trop fort et que nous voulons régler seul. Peut-être qu’en s’abandonnant un petit peu tout marcherait mieux ? Soyons particulièrement attentifs à cette patiente présence de Dieu à nos côtés pour lui laisser un peu de place dans nos décisions et nos actions.

Avent 2015 – Jour 9

« Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. »

À l’instant même, celui-ci se releva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu. » (Luc 5, 24-25)

> D’accord ! Dieu a le pouvoir de pardonner le péché !

Et souvent, plutôt que de se réjouir de cette liberté que Dieu nous offre, on s’enferme dans une cage dorée faite de peur et de morale…

Et si, pour marcher vers Noël, nous laissions cette liberté couler en nous et nous « déparalyser » le cœur ?