Dimanche 5 avril 2020 – Rameaux

« Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.»

Mt 21,8

> Voici que Jésus arrive aux portes de Jérusalem où il va vivre sa Passion. L’accueil est triomphal. Ce sont maintenant les manteaux des gens de la foule qui sont mis sur le chemin avec des rameaux, comme pour un tapis d’honneur.

Honorer Jésus, c’est d’abord lui rendre honneur. Le louer comme notre Sauveur. L’acclamer comme notre roi. C’est dans un esprit de reconnaissance lui rendre grâce pour tous ses bienfaits dans nos vies, toutes ces bénédictions qui sont peut-être encore davantage mises en évidence par la crise que nous traversons. C’est, conscients du poids de la Croix et du mal mais les yeux bien fixés sur l’horizon pascal, se réjouir de ce qui vient : la vie est plus forte que la mort. 

Plus globalement dans notre contexte de vie morose, c’est aussi rendre honneur à chacune et chacun qui se bat pour que l’espérance et la Vie puissent gagner sur les ténèbres et la mort. 

Alors en jour des Rameaux, soyons simplement reconnaissants. Et honorons tant notre Seigneur Jésus Christ que notre prochain par une action de grâce.

Mardi 31 mars 2020

« Toi, qui es-tu ? »

Jn 8,25

> Les évangiles proposés à notre écoute ces derniers jours sont jalonnés par la question de l’identité de Jésus. Dimanche dernier, nous entendions l’aveugle-né guéri par Jésus dire aux pharisiens : « Vous ne savez pas d’où il est, et pourtant il m’a ouvert les yeux. » (Jn 9, 30) Quelques jours plus tard, nous lisions dans le chapitre 7 de Jean : « Jésus s’écria : “Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ?” » (7, 28) Un peu plus loin dans le même chapitre, on voit la foule se diviser sur cette question. Certains reconnaissent en lui le Christ, d’autres affirment qu’il ne peut pas l’être puisqu’il vient de Galilée. La question agite la foule et les ennemis de Jésus, et sera au cœur de son procès : « Es-tu le Messie, le Fils du Dieu béni ? »(Mc 14,61).

Et nous, qui nous disons ses disciples, cette question nous laisse-t-elle tranquilles ? Nous avons les mots pour y répondre : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu, envoyé dans le monde. » Mais la réalité, le mystère derrière les mots, qu’en savons-nous ? Pensons-nous pouvoir l’enfermer dans une définition, fut-elle dite avec les mots mêmes de l’Evangile ? 

« L’amour, c’est de ne pas pouvoir être en repos à cause du mystère d’un être », a écrit un romancier. Puissions-nous ne pas être en repos à cause du mystère du Christ Jésus. Et si nous l’étions, que les jours de la Passion, qui approchent, nous en fassent sortir, nous remettent en quête.

En ces jours de réclusion, si nous adressions, au moins intérieurement, ce « Toi, qui es-tu ? » à nos proches. Dans leur proximité imposée à longueur de journée nous risquons de ne plus voir que les petits – et parfois agaçants – côtés du quotidien. Il dépend de nous, avec l’aide de Dieu, de faire naître de cette proximité un regard renouvelé sur le mystère de chacun.

Vendredi Saint – C

« Et lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire), qui se dit en hébreu Golgotha. C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu. »
Jean 19, 17-18

> Encadré de brigands, Jésus est crucifié. «Scandale pour les Juifs et folie pour les païens», dit Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens. Comment en effet aurait-on pu imaginer que Dieu non seulement se ferait homme mais qu’il mourrait sur une croix ? Cette mort infâme qui, chez les Romains était réservée à ceux qui troublaient l’ordre public, Jésus l’a pourtant acceptée, même s’il ne la souhaitait pas, en prononçant son «Que ta volonté soit faite».

Ce don qui nous dépasse, c’est bien à nous qu’il est fait, hommes et femmes de 2019. Il est impossible de nous en rendre dignes, mais il est certainement possible de tenter d’en prendre la mesure. Accueillir ce don infini c’est se laisser bouleverser par cette Pâques qui vient. C’est rendre toujours actuelle cette croix et changer sa vie en conséquence.

Que cette journée soit l’occasion de nous unir à la Passion de Jésus en méditant son récit.

Dimanche des Rameaux – A

« Les bandits crucifiés avec lui l’insultaient de la même manière » Mt 27, 44

> Jésus est crucifié. Il est humilié par les hommes qui passent devant cette croix et qui attendent qu’un miracle se produise. Que celui qui se dit Fils de l’Homme soit sauvé vu que c’est le Fils de Dieu.

Comble de la cruauté et de l’absurdité humaine, les hommes crucifiés avec lui, souffrant des mêmes maux que Jésus sur la croix l’insultent également. La haine et la bêtise surpassent la souffrance physique. C’est dire qu’à quel point l’homme est pécheur.

Mais cette montée vers Pâques, cette mort qui est inéluctable doit nous aider à nous mener vers notre propre mort. Et lorsque le moment arrivera comment sera notre cœur ? Serons-nous dans la haine ? Nous mourrons comme nous avons vécu. Et la plus belle manière de mourir sera dans l’Amour de celui qui nous a aimé jusqu’à la fin.

Jeudi Saint – 2016

« Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Jean 13,8

> Quel mystère dans cette phrase de Jésus à Pierre qui refuse qu’il lui lave les pieds. Comment le comprendre ? Il y a bien sûr ce lavement des pieds qui fait peau neuve, qui débarrasse du péché, qui prépare à accueillir les événements des jours qui viennent. Ce lavement des pieds représente le pardon.

Mais il y a aussi Jésus qui force Pierre à se laisser laver les pieds par lui-même, son Seigneur. Pierre ne veut pas que Jésus lui lave les pieds, « jamais » dit-il. Et pourtant Jésus lui répond que c’est nécessaire, essentiel, c’est à travers cela que Pierre a part au Royaume.

C’est dans ce geste infini de serviteur que Jésus permet aux disciples d’accéder à la vie éternelle avec lui. Ses mots sont irrévocables. Sans accepter ce lavement des pieds il n’est pas possible d’avoir part avec lui. Alors ce Dieu qui nous donne la vie éternelle à ses côtés c’est celui-là même qui vient s’agenouiller à nos pieds pour la rendre possible. Notre maître qui devient notre serviteur.

C’est un peu le plus beau programme de notre vie de foi que cet abaissement ultime auprès de nos frères pour se hisser aux côtés de Dieu comme l’a fait Jésus, frère au milieu de nous. Miséricorde infinie, qu’elle soit notre chemin à nous aussi. Que ce jeudi saint soit justement l’occasion d’en faire l’expérience, de cet abaissement qui devient le seul passage possible vers Dieu.

Dimanche des Rameaux – C

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc 23,34)

> Ce jour-là, Jésus n’a pas dit « Je vous pardonne » mais bien « Père, pardonne-leur. »

Avons-nous de la peine à pardonner à quelqu’un ? Nous oublions souvent de passer par Dieu pour cette démarche, nous oublions souvent de dire d’abord, nous aussi : « Père, pardonne à cette personne »…

Ce week-end, prions pour une personne à laquelle nous n’arrivons pas à pardonner quelque chose, et demandons au Père de lui pardonner.

Jeudi Saint – 2015

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table (…). – Jn 13, 1-4a

> Cette scène introduit la Passion de Jésus et la manière dont il prépare ses disciples à la vie sans lui. « L’heure était venue », l’heure vers laquelle tout l’Evangile converge, l’heure de la mort du Fils à lire comme un départ vers son Père. « Il est sorti de Dieu et s’en va vers Dieu », écrit l’évangéliste Jean.

Il en va de toutes les morts auxquelles nous sommes confrontés. Tristesse de la séparation, peur de la vie « sans » lui ou elle, nouvelles habitudes à prendre, autant de mécanismes psychiques à mettre en place au cours du deuil. Se souvenir néanmoins que toute vie humaine vient de Dieu et s’en retourne à Lui donne force et courage pour continuer la route. Savoir son proche dans la lumière et l’amour de Dieu le Père, avec Jésus le Fils par l’Esprit Saint console et apaise.

En ce Jeudi Saint, nous nous proposons de visualiser l’un ou l’autre ou plusieurs de nos proches décédés vivant dans la paix et l’amour du Christ ressuscité. N’est-ce pas là qu’ils ou elles sont au plus proche de nous ?

Dimanche des Rameaux – B

« Aussitôt, pour la deuxième fois, un coq chanta. Et Pierre se rappela la parole que Jésus lui avait dite:  » Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois.  » Il sortit précipitamment; il pleurait. » (Mc 14, 72)

> Ce dimanche, c’est la fête des Rameaux. A cette occasion, nous allons réentendre tout le texte de la passion de Jésus-Christ.

Il nous est proposé aujourd’hui de nous concentrer sur le personnage de Pierre et sur comment il se comporte à ce moment crucial de la vie de Jésus.

Pierre, c’est celui qui a suivi Jésus depuis le début. Celui qui est capable des plus grands moments de génie, mais également des plus grandes incompréhensions face à Jésus. Pierre, c’est celui qui clame haut et fort qu’il ne laissera jamais tomber Jésus et que s’il n’en restait qu’un de fidèle, ce serait lui. Mais on remarque dans le verset cité, que Pierre c’est aussi celui qui renie Jésus. Il a failli à sa promesse et le regrette amèrement, puisqu’il pleure suite à son reniement.

On pourrait s’étonner que Pierre, avec toutes ses imperfections et ses faiblesses, soit celui qui a été choisi pour être à la tête des disciples après la mort et la résurrection du Christ. Mais on peut également regarder son reniement d’une autre façon : n’est-ce pas en reconnaissant ses limites et en comprenant qu’il n’est pas meilleur que les autres, que Pierre fera un meilleur pasteur ?

> A la suite de Pierre, réfléchissons sur nos limites. Non pas pour nous dévaloriser, mais pour voir en quoi la connaissance de nos limites nous permet de nous ouvrir sur les autres.

Dimanche des Rameaux – A

« Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! C’est le roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui !

Il a mis sa confiance en Dieu ; que Dieu le délivre maintenant s’il l’aime ! Car il a dit : « Je suis Fils de Dieu. » » (Mt 27,42)

> Et si Jésus était descendu à cet instant de la croix? Aurions-nous cru en lui? Que serait-il resté de ce Dieu qui s’abaisse pour prendre notre condition et notre mort? Que serait-il resté de notre liberté d’homme aimé infiniment?

Au seuil de cette semaine sainte, nous vous proposons de méditer avec cœur et intelligence la Passion du Christ pour accueillir et comprendre ce sacrifice fait pour nous, aujourd’hui et pour l’éternité.

Mardi Saint – C

 » A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, au cours du repas qu’il prenait avec ses disciples il fut bouleversé au plus profond de lui-même, et il attesta: « Amen, amen, je vous le dit: l’un de vous me livrera. » Jean 13,21

> Jean nous montre un Jésus bouleversé, un Jésus qui se laisse toucher. Et nous aujourd’hui que ressentons-nous par rapport à ce Jésus qui se fait si proche de nous et qui va vivre sous peu sa passion?