24e dimanche du Temps ordinaire – A – 17 septembre 2023

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

Matthieu 18,22

> Jésus répond ceci à Pierre qui lui demande combien de fois doit-il pardonner à un frère qui commettrait une faute contre lui.

Le pardon infini est l’œuvre de Dieu. Il peut être bien difficile, pour les humains que nous sommes, d’arriver ne serait-ce qu’à pardonner une seule fois.

Lorsque nous n’y parvenons pas, souvenons-nous que Dieu, lui, y arrivera toujours. Et faisons comme Jésus sur la croix : il n’a pas dit « je vous pardonne » à ses tortionnaires… il a dit : « Père, pardonne-leur. »

A notre tour, si nous pouvons dire : « Père, pardonne à cette personne à qui je n’arrive pas, moi, à pardonner », alors le pardon pourra passer et la paix venir en notre cœur.

23e dimanche du Temps ordinaire – A – 10 septembre 2023

« Tu as gagné ton frère. »

Matthieu 18,15

Drôle de gain

> Décidément, Jésus tient des propos qui déroutent. Saviez-vous que vous pouviez gagner un frère ? De quel type de gain s’agit-il ? A n’en point douter, beaucoup préféreraient gagner un lot de la loterie romande – d’autant que, là, le lot est un frère pécheur – !

Pourtant si Jésus propose de prendre soin de l’autre, de le reprendre même, ce n’est pas pour son bien seulement, c’est aussi pour le mien. Cette péricope est située entre la parabole de la brebis perdue et l’invitation faite à Pierre de pardonner sept fois septante fois. Le frère en question pourrait être cette brebis perdue que je regarde avec complaisance, moi qui ai été trouvé. Ou bien il pourrait être ce frère qui m’offense et que je suis convié à pardonner un nombre incalculable de fois. Ici, il est le frère dont je sais qu’il a pris une mauvaise voie. Cette voie est différente de celles dans lesquelles je me fourvoie. Je voie la paille qui est dans son œil. Le reprendre, c’est accepter l’autre dans ses différences sans le juger, c’est entrer dans une dimension qui m’échappe : celle de la bienveillance qui me fait gagner un frère. Enfin, c’est entrer dans le domaine de tous les possibles car, quand deux ou trois différents s’accordent sur la terre, alors le Père leur accorde ce qu’ils demandent.

25e dimanche du Temps ordinaire – C – 18 septembre 2022

« Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là,ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. »

Luc 16,9)

> Après les trois paraboles de la miséricorde adressées aux pharisiens, Jésus se tourne vers ses disciples avec une parabole encore plus déroutante. Le scénario de la parabole semble immoral. Proposée ainsi par Jésus, elle doit toutefois être porteuse d’un enseignement.

> Comment, après tout ce que son gérant a manigancé, le maître peut-il faire son éloge ? Transposé dans la logique du Royaume de Dieu, un seul petit mot peut nous indiquer la clé : amis. Faire de ces débiteurs – à la relation brisée – des amis, des êtres en relation.

> Par le pardon, rapprocher les pécheurs de leur Seigneur. Telle sera la mission des disciples et la nôtre: rendre compte de l’amitié éternelle de Dieu, lui gagner des amis jusque dans le monde impitoyable de la finance, et croire que tout est possible à notre Dieu dont la miséricorde se fraye un chemin jusque dans ces périphéries-là.

> Dans quel milieu “sans Dieu“ suis-je envoyé ?

17e dimanche du Temps ordinaire C – 24 juillet 2022

« Remets-nous nos péchés, car nous-mêmes aussi nous remettons à tous ceux qui nous doivent… »

Luc 11, 4 – Trad. Darby

Remise …

> La plupart des exégètes choisisse la traduction bien connue : pardonne-nous (Aphiemi) nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous a offensé. M. Darby propose de mettre en avant un des autres sens du verbe grec : remettre une dette. Voilà que le Notre Père prend une autre coloration. L’offense est une action qui blesse quelqu’un. Il est vrai que, bien souvent, nos actions blessent notre créateur. Dans son immense amour, Il considère comme non avenue cette offense. A celle ou celui qui a choisi Christ comme Sauveur, le Père n’en tient pas rigueur et Il n’en garde aucun ressentiment. Remettre une dette c’est faire grâce à quelqu’un d’une peine. Cela correspond à l’attitude de Dieu. Jésus attire notre attention sur le fait que nous considérons que les autres sont nos débiteurs. En posant comme un état de fait que nous remettons à tous ceux qui nous doivent, Jésus recadre la perspective : c’est parce qu’Il a souffert pour moi, et qu’Il m’a conduit à la liberté que je suis invité à être bienveillant, à me montrer secourable à autrui et plein de tendresse. 

> Combien le secours de l’Esprit-Saint (v. 13) nous est nécessaire pour entrer dans cette dynamique. Ô Seigneur change nos cœurs de pierre en cœur de chair et met en nous un Esprit nouveau afin que nous remettions à tous ceux qui nous doivent.

5e dimanche de Pâques – C – 15 mai 2022

« Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. »

Jean 13,33

> On rétropédale: nous revoila liturgiquement dans les discours d’adieux avant la Passion. Et Jésus de souligner dans le même passage le poison à venir de son absence et l’antidote!

> Là où je vais vous ne pouvez venir: donc oui, nous allons être séparés, mais c’est l’amour entre vous qui me fera être présent. Vous ne ferez pas l’économie de mon deuil…. mais par le vecteur de l’amour, je serai partout où l’on s’aime et ce sera un témoignage pour le monde !

> Cette semaine je choisis un évènement que j’ai tenté de teinter d’amour fraternel et je rends grâce pour celui-ci! Et j’en discerne un autre où l’amour a manqué, a été étouffé par la peur, l’égoïsme ou l’indifférence et je demande pardon. Humblement.

5e dimanche de Carême – C – 3 avril 2022

« Ils disaient cela pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. »

Jean 8,6

Posture basse…Positions renversées…

> A la manière de Moïse qui écrit la Loi sur des tables de pierre, Jésus trace une nouvelle loi, écrite non plus sur la pierre, mais dans nos cœurs et sur le sol meuble de cette terre de sable. Dans le fait qu’il écrit sur le sable, je vois un rapport avec le re-modeler, le recréer. Cette nouvelle loi que Jésus trace dans le sable est celle qui, chaque fois que j’ai envie de juger, me renvoie à ma propre vie, avec une parole qui me met d’abord face à moi-même. Et si ce sont les plus âgés qui quittent d’abord la foule, c’est bien parce que leur expérience de vie (votre expérience de vie ?) est suffisamment dense pour savoir qu’il y a bien assez de côtés sombres en nous pour regarder d’abord à nos erreurs et non à celles des autres…

> Dans ma montée vers Pâques, où en suis-je dans ce remodelage de mes rancoeurs et dans cette ouverture à l’autre qui me fera lui dire : « Moi non plus, je ne te condamne pas », comme un avant-goût du pardon ?

24e dimanche du temps ordinaire – A – 13 septembre 2020

« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. »

Mt 18,22

> A qui lui demande combien de fois on doit pardonner, Jésus répond « à l’infini », car « 70 fois 7 fois » signifie un cycle sans vraiment de limites.

> Dès que l’on met des limites au pardon, on n’est plus dans la vision de Dieu. Son pardon à lui, envers nous, n’a aucune limite. Sa miséricorde a comme mesure l’infini de son amour. 

> Mettons-nous à l’école de Dieu cette semaine. Trouvons, dans notre cœur, la personne à qui nous n’arrivons pas à pardonner. Et essayons d’appliquer à cette personne la mesure de Dieu : décidons de lui pardonner dès maintenant. C’est à ce prix que notre cœur grandit.

Lundi 30 mars 2020

« Jésus se baissa de nouveau. »

Jn 8,6

> Relisons ce texte bien connu en surlignant les verbes de mouvement ; de haut en bas d’abord : Jésus s’assied (8,2), se courbe vers le bas (pléonasme en 8,6 et 8,8) ; puis vers le haut: Jésus se relève (8,7), et se relève encore (8,10).

Ce que l’Evangile du jour nous dit, c’est que pour prendre ce chemin de pardon qui relève, le chemin de la vie, il faut oser s’abaisser comme Jésus s’abaisse pour écrire sur le sable. Car quand Jésus est bombardé de questions par les Pharisiens qui cherchent à lui tendre un piège, il se baisse, et se met à tracer du doigt des traits sur le sol. Geste énigmatique. On ne sait pas ce que Jésus écrit par terre, mais ainsi Jésus prône en fait un abaissement…

Le pardon, qui permet une vie nouvelle en homme et femme pardonnés, comme à la fin de cet épisode, passe donc par un abaissement. S’abaisser, c’est lâcher. Lâcher la pierre de la colère, de la haine, de la rancoeur, même si cela nous coûte tellement. C’est laisser le pouvoir à l’autre. C’est lui redonner le pouvoir pour la vie, en vue d’une vie nouvelle. Car cet abaissement ouvre à une vie nouvelle.

En ce jour, nous nous proposons de vivre cette démarche d’humilité et de lâcher prise : quelle pierre de colère, de haine, de rancœur puis-je lâcher ? Comment puis-je, à la suite du Christ, moi aussi m’abaisser pour initier un chemin de pardon qui ouvre à une vie nouvelle ?

Mardi 17 mars 2020

Matthieu 18.21-35 – Parabole du serviteur impitoyable

Jésus lui répond : «Je ne te dis pas de pardonner à ton frère qui t’a fait du mal jusqu’à 7 fois, mais jusqu’à 70 fois 7 fois.»

Mt 18, 22

> Le pardon est dans nos vies agitées, une source de questions, de souffrances parfois, de résistances souvent : dois-je vraiment pardonner ? Jusqu’où ?
Et je fais le pari avec vous que ces questions vont jaillir du quotidien ces prochains jours….
Car dans ce temps de restriction des contacts sociaux, les bisbilles et conflits autour des priorités et du respect de l’altérité de nos proches vont nous sauter au visage, j’en suis persuadée….comment allons-nous gérer de nous retrouver en famille sans plus de distraction extérieure et sans les liens au travail qui nous permettent de « tenir la baraque »???

Il va falloir nous laisser inspirer par le 7×70…

Et redécouvrir l’économie du pardon de cette parabole à la lumière aussi du passage du Notre Père: pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés !
Il y a un lien entre le pardon qui nous est accordé par Dieu et celui que nous devons accorder aux autres.

« Mon Père qui est dans les cieux vous fera la même chose (refuser le pardon) si chacun de vous ne pardonne pas à ses frères et sœurs de tout son cœur ».

(v.35)

Faut-il entendre ici une menace ? Plutôt un avertissement : que se passe-t-il quand le pardon est refusé, dit Jésus ? Une dette reste, des liens d’asservissement sont maintenus, des gens sont en prison.

En somme, ne pas pardonner, cela a un impact négatif plus profond qu’on ne le pense sur nous-mêmes, sur nos relations avec les autres et avec Dieu.

> Alors pour que ne s’installe pas un virus encore plus sournois de relations délétères pour ceux qui retiennent les fautes…une seule règle, mes amis, 7×70!!!

Baptême du Seigneur – A

« Laisse faire pour le moment, car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. »

Matthieu 3,15

> Jean refuse d’abord de baptiser Jésus, mais ce dernier lui demande de « laisser faire », car il convient d’accomplir toute justice. C’est le sens même du baptême chez Matthieu que Jésus souligne ici avec cette phrase. En effet, pour l’évangéliste, cette expression traduit l’idée selon laquelle Jésus se soumet à la volonté de Dieu et qu’il est solidaire, par son baptême, du péché de son peuple. « Accomplir toute justice » signifie donc de mettre dans la situation de ceux qui ont besoin du baptême de repentance.

Ainsi par le baptême, Jésus se solidarise de nous tous. Jésus partage pleinement notre condition humaine. Il se fait proche de nous et de notre besoin de repentance. Quelle bonne nouvelle !

En ce début d’année, faisons donc mémoire de notre baptême. D’une part, réjouissons-nous pour cette bonne nouvelle de ce Dieu si proche qu’il vient partager notre condition humaine. Et d’autre part, faisons acte de repentance, en venant déposer à lui nos péchés et nos poids, car nous avons besoin de lui et de son pardon.